VOUS TOUS QUI AVEZ SOIF (2)
Le chapitre cinquante cinq du livre du prophète Esaïe, amis auditeurs,
illustre parfaitement les motifs que la Réforme protestante du seizième siècle
a mis en avant: Par la Grâce seulement; par Jésus-Christ seulement; par la foi
seulement; par l’Ecriture seulement et “A Dieu seul la gloire”. La fois précédente,
nous avons vu comment le premier motif apparaissait dans l’invitation adressée
par Dieu à son peuple à venir boire de l’eau gratuitement et participer à
un festin sans rien payer: le tout par Grâce seulement. Relisons ensemble le début
de ce chapitre si vous le voulez bien: “Vous tous qui avez soif, venez,
voici de l’eau! Et même vous qui n’avez pas d’argent, venez, achetez et
mangez! Venez acheter sans argent,
oui, sans paiement, du vin et du lait! Pourquoi
dépensez-vous votre argent pour payer ce qui ne nourrit pas?
Pourquoi travaillez-vous pour une nourriture qui ne rassasie pas?
Ecoutez, oui, écoutez-moi, alors vous mangerez ce qui est bon, vous vous
délecterez d’aliments savoureux. Tendez
l’oreille, venez à moi, écoutez-moi et vous vivrez.”
Le second motif, “par Jésus-Christ seulement” a trait à la
prophétie d’une alliance éternelle conclue avec le nouveau David, roi dont
la domination s’étendrait sur toutes les nations.
Je vous relis également le passage en question: “Car je concluerai
avec vous une alliance éternelle, celle que dans ma bienveillance et ma fidélité
j’ai promise à David. Voici,
j’ai fait de lui un témoin pour les peuples, un chef pour commander aux
peuples. Oui, tu appelleras une
nation que tu ne connais pas; une nation qui ne te connaît pas va accourir vers
toi; c’est à cause de moi, moi, l’Eternel ton Dieu, moi le Saint d’Israël,
qui te couvre de gloire.”
Le
troisième motif “par la foi seulement” se trouve illustré par la section
suivante de ce chapitre, qui est une invitation à croire et à se détourner du
mal. Certes, le chapitre dans son intégralité demande à tout lecteur de
croire en ce qui est annoncé et promis. Nous venons de le voir avec les paroles
suivantes: “Tendez l’oreille, venez à moi, écoutez-moi et vous
vivrez”. Mais la section en
question est plus explicite encore, dans la mesure où elle est un appel
pressant à se convertir à Dieu. Ecoutez-là:
“Tournez-vous donc vers l’Eternel tant qu’on peut le trouver.
Adressez-vous à lui tant qu’il est proche!
Que le coupable abandonne sa voie, et l’homme malfaisant ses mauvaises
pensées! Et qu’il revienne à
l’Eternel qui aura compassion de lui, à notre Dieu qui lui accordera un
pardon généreux. Car vos pensées
ne sont pas mes pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, déclare
l’Eternel; autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes voies
sont élevées au-dessus des vôtres.” Il
est clair qu’au coeur de l’alliance éternelle promise se trouve le pardon
des fautes par un Dieu de Grâce, un Dieu compatissant qui pardonne.
Voilà quelque chose d’incompréhensible sur un plan purement humain.
Mais Dieu déclare: “Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et
vos voies ne sont pas mes voies”. Sa
Grâce s’étend bien au-dessus de
toute attente humaine, voilà pourquoi elle ne peut être saisie que par cette
dimension qu’on appelle la foi. La
promesse de la Grâce divine n’est pas comme une transaction humaine, comme un
marché qu’on considère avec prudence avant de l’accepter. Cette
promesse demande la réponse de la foi, cet abandon de soi-même dans les mains
du Père tout puissant et plein de miséricorde.
Par la foi seulement! Cette
foi est accompagnée par le renoncement à soi-même, par la mise à mort des désirs
contraires à la volonté de ce Père tout puissant”: “Que le coupable
abandonne sa voie, et l’homme malfaisant ses mauvaises pensées!
Et qu’il revienne à l’Eternel qui aura compassion de lui, à notre
Dieu qui lui accordera un pardon généreux”.
Voici comment le Catéchisme de Heidelberg décrit les deux éléments
de la véritable repentance ou conversion de l’homme: “Ces deux éléments
sont la mortification du ‘vieil homme’ et la résurrection de l’homme
nouveau. Qu’est-ce que la
mortification du vieil homme? C’est
être affligé du fond du coeur à cause de ses péchés, les haïr et les fuir
de plus en plus. Qu’est-ce que la
résurrection de l’homme nouveau? C’est
se réjouir de tout coeur en Dieu par Jésus-Christ et mettre sa joie et son
amour à vivre, selon la volonté de Dieu, dans l’accomplissement de toutes
oeuvres bonnes.”
Venons-en
au motif suivant, amis auditeurs: par l’Ecriture seulement.
Les versets dix et onze de notre chapitre nous invitent à découvrir ce
motif. Je vous lis ces versets: “Or, la pluie et la neige qui descendent du
ciel n’y retournent jamais sans avoir arrosé et fécondé la terre, sans
avoir fait germer les graines qui s’y trouvent, sans fournir au semeur le
grain qu’il doit semer, et sans donner du pain à tous ceux qui le mangent.
Il en sera de même de la parole que j’ai prononcée: elle ne reviendra
jamais vers moi à vide, sans avoir accompli ce que je désirais et sans avoir
atteint le but que je lui ai fixé.” Dieu
exprime sa volonté et ses pensées dans sa Parole vivante.
Les promesses qu’il prononce dans sa Parole sont vivantes aussi car
celle-ci les accomplit, ce ne sont jamais de simples désirs, ou des intentions
vaines. La parole de Dieu suscite la
vie là où il y avait la mort, éveille l’espérance là où régnait le désespoir,
crée la richesse là où abondait la pauvreté ou les fausses richesses.
Il s’agit d’une Parole créatrice et recréatrice, pénétrée par
son Saint Esprit. Elle est complètement
autre que des paroles purement humaines, raison pour laquelle elle peut être
crue inconditionnellement. C’est
une Révélation salutaire que Dieu adresse aux hommes, et qui est contenue dans
l’Ecriture Sainte, la Bible, dont fait partie l’extraordinaire livre du
prophète Esaïe. Rien d’autre que
cette Révélation spéciale de Dieu aux hommes n’est nécessaire pour nous élever
spirituellement, pour autant bien sûr que nous y croyions.
C’est armés de cette parole vivante, de cette Révélation, que les
disciples de Jésus-Christ sont allés vers toutes les nations pour annoncer
l’Evangile de la vie. Par l’Ecriture seulement!
La proclamation, l’annonce de cet Evangile a arrosé et fécondé le
coeur des hommes qui y ont cru. Des
nations qui n’avaient rien à voir avec l’Israël des temps anciens ont été
appelées par la Parole vivante de Dieu à croire au Messie qu’il a envoyé
sur terre pour l’incarner. Elles
ont entendu ce message et sont accourues vers lui.
L’Esprit de Dieu qui accomplit ses intentions ne peut être séparé de
la Parole qu’il porte et inspire. En
l’an 325 de notre ère, les participants au Concile de Nicée le
reconnaissaient lorsqu’il affirmaient: “Nous croyons au Saint Esprit qui règne
et donne la vie, qui procède du Père et du Fils, qui a parlé par les prophètes,
qui avec le Père et avec le Fils est glorifié.”
Par l’Ecriture seulement: cela n’est vrai que lorsque la Parole de
Dieu et son Esprit sont révérés et entendus ensemble.
Lorsque cette Parole nous semble difficile d’accès à cause de notre
lenteur à croire ce qu’ont annoncé les prophètes et les apôtres, invoquons
Dieu afin qu’il nous éclaire par son Saint Esprit qui seul illumine les
entendements. Lorsque nous nous
demandons ce que l’Esprit de Dieu attend de nous, cherchons le dans
l’Ecriture Sainte qu’il a inspirée.
A
la fin du chapitre cinquante cinq du livre du prophète Esaïe, l’Esprit
vivifiant annonce dans sa parole vivante le chemin qui attend ceux qui auront
cru en ses promesses, tel que Dieu l’a balisé et tracé pour son peuple: “Car
vous sortirez pleins de joie, vous serez conduits dans la paix.
Montagnes et collines éclateront en cris de joie devant vos pas.
Tous les arbres des champs applaudiront.
Où croissent les broussailles poussera le cyprès, et au lieu des orties
croîtra le myrte. Ce sera un titre
de gloire pour l’Eternel et ce sera un signe qui ne disparaîtra jamais.”
Ici, c’est la Création toute entière qui se réjouit au sujet du
puissant acte libérateur de Dieu. Une
image de la nouvelle Création nous est en fait présentée, comme elle apparaît
souvent dans les écrits des prophètes de l’Ancien Testament.
La vie a remplacé la mort, et la souffrance a disparu à tout jamais,
car l’alliance éternelle est entrée en vigueur, à la gloire de l’Eternel:
“Ce sera un titre de gloire pour l’Eternel et ce sera un signe qui ne
disparaîtra jamais.” A Dieu
seul la gloire donc!
Amis
auditeurs, je vous propose de conclure notre émission en relisant les versets 6
à 13 du chapitre cinquante cinq du livre du prophète Esaïe: “Tournez-vous
donc vers l’Eternel tant qu’on peut le trouver. Adressez-vous à lui tant
qu’il est proche! Que le coupable
abandonne sa voie, et l’homme malfaisant ses mauvaises pensées!
Et qu’il revienne à l’Eternel qui aura compassion de lui, à notre
Dieu qui lui accordera un pardon généreux.
Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et vos voies ne sont pas mes
voies, déclare l’Eternel; autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes voies sont élevées au-dessus des vôtres. Or, la pluie et la neige
qui descendent du ciel n’y retournent jamais sans avoir arrosé et fécondé
la terre, sans avoir fait germer les graines qui s’y trouvent, sans fournir au
semeur le grain qu’il doit semer, et sans donner du pain à tous ceux qui le
mangent. Il en sera de même de la
parole que j’ai prononcée: elle ne reviendra jamais vers moi à vide, sans
avoir accompli ce que je désirais et sans avoir atteint le but que je lui ai
fixé. Car vous sortirez pleins de joie, vous serez conduits dans la paix.
Montagnes et collines éclateront en cris de joie devant vos pas.
Tous les arbres des champs applaudiront.
Où croissent les broussailles poussera le cyprès, et au lieu des orties
croîtra le myrte. Ce sera un titre
de gloire pour l’Eternel et ce sera un signe qui ne disparaîtra jamais.”