L’ASCENSION DE JÉSUS-CHRIST ET SA SIGNIFICATION POUR L’ÉGLISE (1)

“Foi et Vie Réformées” vous propose aujourd’hui et lors d’une prochaine émission de méditer sur deux textes du Nouveau Testament qui ont trait à l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ et à sa signification pour l’Église. Nous lirons ensemble ces deux passages intégralement, car beaucoup de nos auditeurs ne disposent pas d’une Bible, et la lecture de l’Écriture Sainte à la radio est le seul moyen pour eux de savoir ce que Dieu, dans sa Parole, nous a fait connaître pour l’avancement de notre foi. Le premier texte est le récit de l’Ascension de Jésus après sa résurrection des morts, tel qu’il nous est rapporté au premier chapitre du Livre des Actes des Apôtres. Le second texte est un passage de la lettre de l’apôtre Paul aux Chrétiens de la ville de Colosse, au chapitre 3. C’est un passage que nous avons déjà lu ensemble lors d’une précédente méditation. Nous verrons donc quelle est la signification centrale de l’Ascension du Seigneur Jésus, et quels en sont les effets sur la vie de l’Église, aussi bien sur le plan de la mission que sur celui des relations entre croyants au sein de l’Église.

Luc, l’auteur de l’évangile qui porte son nom et du livre des Actes des apôtres, rapporte au premier chapitre de ce dernier livre, versets 3 à 14, les faits suivants: “C’est à eux aussi [c’est-à-dire à ses apôtres] qu’avec plusieurs preuves Jésus se présenta vivant, après avoir souffert, et leur apparut pendant quarante jours en parlant de ce qui concerne le royaume de Dieu. Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père dont, leur dit-il, vous m’avez entendu parler: car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés d’Esprit Saint. Eux donc, réunis, demandèrent: Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël? Il leur répondit: ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une puissance, celle du Saint Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’il s’en allait, voici que deux hommes, en vêtements blancs, se présentèrent à eux et dirent: “Vous Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous là à regarder au ciel? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière dont vous l’avez vu aller au ciel. Alors ils retournèrent à Jérusalem depuis le mont appelé des Oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance d’un chemin de sabbat. Quant ils furent entrés, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient d’ordinaire: c’étaient Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélémy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le zélote et Jude fils de Jacques. Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, avec Marie, mère de Jésus, et avec ses frères.” Lisons maintenant ensemble les versets 1 à 15 du chapitre 3 de la lettre de l’apôtre Paul aux chrétiens de Colosse: “Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. Faites donc mourir votre nature terrestre: l’inconduite, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité qui est une idolâtrie. C’est pour cela que vient la colère de Dieu sur les rebelles. Vous marchiez ainsi autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, vous aussi, rejetez tout cela: colère, animosité, méchanceté, calomnie, paroles grossières qui sortiraient de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous qui avez dépouillé la vieille nature avec ses pratiques et revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créée. Il n’y a là ni Grec, ni Juif, ni circoncis, ni incirconcis, ni barbare, ny Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous. Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’ardente compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres et faites-vous grâce réciproquement; si quelqu’un a à se plaindre d’un autre, comme le Christ vous a fait grâce, vous aussi faites de même. Mais par dessus-tout, revêtez-vous de l’amour qui est le lien de la perfection. Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos coeurs. Soyez reconnaissants.”

Amis auditeurs, l’Ascension de Jésus-Christ a pour son Église une grande et centrale signification: Jésus-Christ règne, et sa royauté est éternelle: notre roi est ressuscité, il est monté au ciel et il est assis à la droite de Dieu le Père, d’où il reviendra pour juger les vivants et les morts. C’est ainsi que s’exprime le symbole des apôtres, la confession de foi chrétienne la plus universelle, qui est chaque dimanche énoncée par nombre de chrétiens dans le monde entier. Oui, l’Ascension de notre Seigneur demeure pour nous, jusqu’au retour du Christ, le signe visible de sa domination universelle. Pour les enfants qui sont à l’écoute, “domination universelle” veut dire que Jésus est le roi aussi bien de la terre que du ciel, il est le roi de tout ce qui existe. L’Église, chers amis, n’a pas un roi qui règne sur une aire géographique limitée; Il n’est pas comme le roi des Zoulous ou le prince de Monaco, qui règnent seulement sur un peuple ou un pays donné. Non, Jésus-Christ règne sur l’univers tout entier depuis le ciel, avec une puissance et une autorité divines. Une confirmation de ceci est justement le fait que le symbole des apôtres, cette confession de foi chrétienne que j’ai citée, est acceptée par les chrétiens dans toutes les parties du monde, par delà les différences de pays, de langues et de cultures.

Mais il nous faut aujourd’hui beaucoup insister sur cette confession de la royauté de Jésus-Christ. Car on entend de plus en plus parler d’une Église où les besoins et préoccupations de ses membres –besoins bien réels, certes- sont soulignés avec insistance, mais où la royauté de Christ est mise au second plan voire disparaît tout à fait. Et savez-vous à quoi ressemble une église où la place centrale de Jésus-Christ disparaît ou bien est mise au second plan? Une telle Église ressemble à Marie-Madeleine désespérée au matin de la résurrection de Jésus, car elle ne sait pas encore qu’Il est ressuscité, et elle pleure. Elle est venue au tombeau et voit que le corps de Jésus a disparu. Et lorsque les anges qui sont là lui demandent: “Femme, pourquoi pleures-tu?” elle leur répond: “Parce qu’on a pris mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a enterré.” Oui, si je n’étais pas mieux informé, moi aussi et vous avec moi, nous pleurerions comme Marie-Madeleine, car je ne sais vraiment pas où certains théologiens et pasteurs, lorsqu’ils parlent de l’Église, ont mis et enterré mon Seigneur…

Mais voici que Jésus est ressuscité des morts, et il est monté au Ciel. Est-ce si facile à accepter, pour nous autres Chrétiens? L’Ascension n’est-elle pas une grande perte pour l’Église? J’ai récemment entendu dire que dans certaines toutes jeunes églises, qui sont encore mal instruites dans la vérité, l’Ascension est célébrée comme un événement très triste, car, pense-t-on, Jésus a abandonné son Église et c’est pour elle une très grande perte… Quant à nous, nous savons que l’Ascension de Jésus-Christ n’est pas un événement triste, mais bien une source de joie, car désormais Il règne depuis le Ciel. Pourtant, je veux répéter ma question: est-ce si facile à accepter? Où voyons-nous chaque jour les signes de sa royauté? Le contraire n’est-il pas plutôt vrai? A savoir que Jésus est bien auprès du Père mais règne-t-il vraiment sur le monde? S’Il est le Roi, pourquoi voyons-nous tant de misère, de violence, de mal? Et puis, dans quelle direction nous faut-il regarder? Vers le haut, ou en bas? D’un côté, comme nous l’avons lu, les anges ont dit aux disciples (Actes 1:11): “Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel?”, mais d’un autre côté nous avons aussi lu les paroles de Paul aux Chrétiens de Colosse: “Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre”. Ces deux passages ne sont-ils pas contradictoires?

La contradiction n’est qu’apparente, amis auditeurs, car le Saint-Esprit nous enseigne à regarder dans la bonne direction pour trouver Christ. Et de fait, les dernières paroles de Jésus à ses disciples avant son Ascension au ciel, ont été la promesse que Son Esprit viendrait sur eux (Actes 1:8): “. Mais vous recevrez une puissance, celle du Saint Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre”. L’accomplissement de cette promesse, telle que nous le lisons au chapitre 2 du Livre des Actes avec le récit de la Pentecôte, est bien sûr un autre signe visible de la royauté du Christ depuis le ciel. Car qui d’autre que Le Roi pourrait envoyer l’Esprit de Dieu aux hommes? Et maintenant le Consolateur promis, l’Esprit Saint, nous donne encore davantage de raisons de nous réjouir dans l’Ascension de Jésus: en effet même si nous attendons avec impatience et dans la prière Son retour, nous ne sommes pas tristes à cause de l’Ascension, parce que l’Esprit de Dieu est venu sur son Église, et, comme le Seigneur Jésus l’avait promis, l’Esprit a donné à l’Église la force d’aller témoigner jusqu’aux extrémités de la terre. Il n’est donc pas nécessaire de regarder vers le haut, comme si Jésus avait disparu quelque part, et comme si nous devions essayer de le voir physiquement, pendant qu’Il est assis à la droite de Dieu le Père; de toutes manières nous ne sommes absolument pas en mesure de contempler une telle scène pour le moment. Le commandement que Jésus donne à ses disciples avant son Ascension, c’est de regarder vers Jérusalem, et aussi vers la Judée, la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre, afin qu’ils proclament partout la royauté de Jésus. Au cours de notre prochaine émission, nous reviendrons sur le lien indissociable entre l’Ascension de Jésus-Christ et l’ordre missionnaire. Nous verrons aussi quelles conséquences l’Ascension de Jésus a sur la vie intérieure de Son Église.