VOS
QUESTIONS, NOS RÉPONSES (13)
Chers auditeurs de “Foi et Vie Réformées”, je réponds aujourd’hui à quelques unes de vos questions, comme je le fais de temps en temps au cours de ce programme. Un auditeur me demande: Que doit penser le chrétien des rêves en tous genres qu'il fait: par exemple rêver qu'on est doté d'ailes et qu'on prend son envol afin de poursuivre d’autres d'hommes ou des animaux féroces; rêver qu'on s'est marié; rêver et constater au réveil qu'on a éjaculé, est-ce physiologique, psychologique, démoniaque ou spirituel ?
La question des rêves, amis
auditeurs, est difficile, et relève pour une grande part de la psychologie.
Un pasteur est habitué à réfléchir sur les questions théologiques et éthiques.
Il n’est pas un spécialiste de chaque domaine de la vie et de l’existence
humaine. Cela dit, pour un chrétien, la psychologie, comme tout autre aspect de
la vie humaine, doit être abordée d’un point de vue chrétien, se fondant
sur une vision chrétienne de la personne humaine, vision qui diffèrera très
nettement d’une conception de l’homme athée ou autre. Disons simplement que
nos rêves reflètent la plupart du temps notre état émotionnel quotidien, que
nous soyons conscient de cet état ou non, que nous le repoussions ou que nous
l'acceptions. Les successions d'images et de situations qui
parcourent notre esprit durant l'état du sommeil découvrent à leur manière
ce qui nous préoccupe, particulièrement sur le plan affectif (voire physique
ou sexuel) . Mais bien des choses peuvent affecter le caractère de nos rêves:
l'oxygène qui se raréfie dans la pièce où nous dormons, la température qui
change, des bruits extérieurs perçus par la conscience, une position allongée
inconfortable etc. Il n'y a là rien de démoniaque et il ne faudrait pas
tomber dans la superstition à cet égard. Tout en restant sensible à cet
état de notre conscience car il nous apprend quelque chose sur nous-même, sur
notre état psychique général et même sur nos obsessions, il ne faut
surtout pas attribuer à nos rêves un pouvoir surnaturel qu'il conviendrait de
suivre aveuglément. Prenons un exemple: j'ai rêvé que j'épousais ou
avais des relations sexuelles avec telle femme, donc il faut que je mette ce rêve
"à exécution" pour ainsi dire, car mon rêve indique sûrement la
volonté divine qui se révèle à moi de cette façon. Penser et agir de cette
manière est totalement contraire à ce qu'enseigne la Bible, qui est la Révélation
suffisante et parfaite de la volonté de Dieu pour la vie de tous les hommes et
femmes quels qu'ils soient. La Bible nous enseigne que gagner la maîtrise de
soi est un élément très important de notre sanctification, et que nous devons
nous laisser conduire par le Saint Esprit et la Parole de Dieu à cet égard
(Galates
Cela dit, on devrait reconnaître la valeur prémonitoire de certains rêves, démontrée
par des exemples innombrables. Comme le reste de la réalité créée, les
rêves demeurent soumis au gouvernement divin, à la Providence, même si très
souvent nous ne comprenons pas le "comment" de cette action de la
Providence. Notons bien cependant que les rêves prémonitoires ne s’avèrent
tels que par la suite, et dans des circonstances qui échappent à notre contrôle
direct. Essayer de réaliser un rêve
en tâchant de faire qu’il devienne une partie de notre vie consciente et
active est dangereux et irresponsable. Notre
responsabilité se situe par rapport à la volonté de Dieu révélée dans sa
Parole, dans la ligne de conduite que ses commandements prescrivent. Certes, la
Bible nous enseigne aussi que Dieu a parlé de manière particulière à ses
serviteurs par le biais de certains rêves, ou visions révélées pendant le
sommeil (Mat. 1:20-25; 2:12-13). Ces rêves ont eu leur place dans le déroulement
du plan divin et dans son accomplissement. Ce n'est pas une raison pour
s'imaginer que nos rêves à nous doivent jouer le même rôle, comme si nous étions
les acteurs directs de l'histoire du salut telle que la Bible nous la rapporte.
Beaucoup s’imaginent ainsi
qu’ils ont un rôle de messie ou de médiateur à jouer entre Dieu et les
hommes, et manipulent la conscience des uns et des autres en leur faisant croire
qu’ils reçoivent des révélations spéciales ou qu’ils peuvent lire la
volonté de Dieu dans la vie des autres en interprétant leurs rêves.
C’est par excellence l’arme utilisée par les chefs de sectes: ils
s’emparent ainsi de la vie d’autres personnes et les contraignent à vivre
selon leurs désirs et fantaisies suicidaires.
Autre sujet maintenant: on me demande de parler de la
traite des enfants, en d’autres termes de l’esclavage des plus petits et démunis,
pratiqué dans bon nombre de pays, notamment en Afrique de l’ouest.
Les médias internationaux s’en sont faits plus d’une fois l’écho,
et de nombreux témoignages personnels ont prouvé qu’il ne s’agissait pas
d’une fiction ou d’une forme de désinformation.
Il s’agit là bien sûr d’une pratique criminelle abominable
qu’aucune parole ne saurait condamner avec suffisamment de force.
La traite des êtres vivants, largement en cours de nos jours, est en soi
une pratique démontrant le degré d’avilissement de ceux qui l’exercent, et
ce pour un gain honteux. Que des
enfants soient vendus par leurs familles ou volés par des criminels sans foi ni
loi, que d’autres consentent à les acheter pour qu’ils leur servent
d’esclaves domestiques ou autres, prouve, si besoin était, que la nature
humaine est vraiment corrompue jusqu’à la moelle. La Bible l’affirme d’un
bout à l’autre, mais la majorité même de ceux qui s’élèvent contre la
pratique de l’esclavage des enfants refuse d’accepter cette réalité
incontournable. Dans la Bible, la
veuve et l’orphelin sont par excellence les démunis qui doivent être protégés
contre toute forme d’exploitation par un Etat juste au service de Dieu.
Les écrits des prophètes s’indignent régulièrement contre la
violation de cette règle élémentaire. Même à cette époque où
l’esclavage était une pratique courante, la loi de Moïse protégeait les
esclaves contre toutes sortes d’abus. Bien
sûr aujourd’hui certains parleront des conditions économiques désastreuses
qui forceraient des familles à survivre en se défaisant de leurs enfants de
cette manière, mais dans un tel cas, les parents indignes qui ont accepté de
vendre leurs propres enfants ont tout simplement assassiné leur famille…
Qu’en reste-t-il après un tel acte? Alors, qui fera cesser cette
pratique monstrueuse? Les autorités
publiques et les communautés locales n’entreprendront une action décisive
que lorsqu’elles seront convaincues que la personne humaine, à commencer par