DIEU PEUT-IL
CHANGER LE
Dieu peut-il changer le mal en bien? Voilà le thème
de notre émission d’aujourd’hui, amis auditeurs.
Il arrive tellement d’événements négatifs dans la vie quotidienne,
tellement de souffrances sont causées par toutes sortes de facteurs, qu’on
peut à bon droit se demander à quoi tout cela rime.
Dieu est-il en contrôle des événements, et si oui, pourquoi
laisse-t-il arriver tant de malheurs? Cette
question, chacun se la pose, ou se l’est posée.
Le mal qui m’arrive a-t-il un but particulier et peut-il en sortir à
plus ou moins long terme quelque chose de bon?
La réponse chrétienne à cette délicate question est certainement oui,
mais elle a besoin d’être expliquée. Car
d’un point de vue purement humain, on ne voit jamais très bien le but de la
souffrance a priori. La tendance
naturelle de l’homme est de se révolter contre Dieu, voire de nier son
existence à cause du mal que l’on voit autour de soi.
Mais comme en toutes choses, lorsque nous parlons de Dieu il nous faut
nous demander si c’est bien lui la mesure de toutes choses, ou bien si c’est
nous, les humains, qui sommes cette mesure.
Or nous pouvons bien dire que Dieu est la mesure de toutes choses,
puisqu’il est omnipotent, c’est-à-dire Tout Puissant, et omniscient,
c’est-à-dire qu’il sait par avance tout ce qui va se dérouler dans notre
histoire et
Posons-nous maintenant la question suivante: les
vertus les plus respectées telles que le courage, l’endurance et la persévérance,
le sacrifice de soi-même, pourraient-elles se manifester autrement qu’au
milieu des épreuves, des souffrances et de grands dangers?
Certainement pas, n’est-ce pas? Or
ce sont justement ces vertus qui font admirer le degré d’humanité de ceux
qui les pratiquent. La souffrance
forge le caractère, elle aide aussi à distinguer ce qui est essentiel de ce
qui ne l’est pas, ce qui est durable de ce qui est passager.
Ceux qui l’ont connue et en sont sortis grandis peuvent servir
d’exemple à d’autres qui vivent des moments similaires. Mais pour cela il
faut accepter par la foi que ce qui nous arrive fait partie d’un plan bien
plus étendu que ce que nous percevons au moment de notre épreuve.
Le Seigneur Jésus-Christ est passé par une
souffrance indescriptible lors de sa Passion: cette souffrance a signifié
l’abandon total par son Père céleste, c’est-à-dire, l’enfer proprement
dit. Sa victoire sur la mort et
l’enfer n’a pas été acquise à un prix vil, mais au prix le plus précieux,
celui de sa vie même. Or c’est
aussi Jésus-Christ qui a dit: “Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui est préoccupé de sauver sa vie la perdra; mais celui qui
perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.”
Perdre sa vie à cause de Jésus-Christ cela veut dire passer par ce
processus d’élagage, de purification de notre foi par une épreuve qui a un
sens, afin qu’un être renouvelé spirituellement se dégage de l’homme
ancien. Rappelez vous des deux dernières
béatitudes prononcées par Jésus: “Heureux ceux qui sont opprimés pour
la justice, car le royaume des cieux leur appartient; Heureux serez-vous quand
les hommes vous insulteront et vous persécuteront, lorsqu’ils répandront
toutes sortes de calomnies sur votre compte à cause de moi.
Oui, réjouissez-vous alors et soyez heureux, car une magnifique récompense
vous attend dans les cieux. Car vous
serez ainsi comme les prophètes d’autrefois:
eux aussi ont été persécutés avant vous de la même manière.” Ecoutez
également comment l’apôtre
Dans la Bible il n’y a sans doute pas de récit qui
illustre comment Dieu peut changer le mal en bien que celui de Joseph et ses frères,
tous fils du patriarche Jacob. Détesté
par ses frères et vendu par eux comme esclave, il se retrouve bien plus tard,
après de nombreuses pérégrinations et épreuves, l’intendant du Pharaon
d’Egypte, ayant en main l’administration de tout le pays.
Or, la famine qui sévit non seulement en Egypte mais dans le pays voisin
où résident son père et ses frères, amène ceux-ci à venir chercher des
vivres à la cour du pharaon, où ils sont reçus par Joseph lui-même qu’ils
ne reconnaissent pas, tandis que lui les reconnaît.
Après plusieurs aller-retour, et des moments dramatiques durant tout cet
épisode, Joseph en sanglots découvre son identité à ses frères: “Je
suis Joseph, leur dit-il, votre frère, que vous avez vendu pour être emmené
en Egypte. Et maintenant ne vous
tourmentez pas et ne vous accablez pas de remords de m’avoir vendu comme
esclave. C’est pour vous sauver la
vie que Dieu m’a envoyé devant vous. Car
voici deux ans que la famine sévit dans ce pays et pendant cinq ans encore, il
n’y aura ni labour ni moisson. Dieu
m’a envoyé devant vous pour vous faire subsister sur la terre et vous garder
la vie, par une très grande délivrance. C’est
pourquoi ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, c’est Dieu.
Et il m’a élevé au rang de “Père pour le pharaon”, faisant de
moi le maître de toute sa cour et le dirigeant de toute l’Egypte.”
Plus tard, alors que ses frères redoutent que peut-être il cherche
à se venger de ce qu’ils lui ont fait, Joseph les rassurera encore: “N’ayez
aucune crainte! Suis-je à la place
de Dieu? Vous aviez projeté de me
faire du mal, mais par ce que vous avez fait, Dieu a projeté de faire du bien
en vue d’accomplir ce qui se réalise aujourd’hui, pour sauver la vie à un
peuple nombreux.”
Amis auditeurs, l’assurance que Dieu peut changer
le mal en bien, à sa manière et en son temps, ne devrait pas nous pousser à témoigner
d’une sympathie à bon marché lorsque nous rencontrons quelqu’un qui passe
par une grande épreuve. Dans un tel
cas, notre responsabilité consiste non pas à tâcher de minimiser la douleur
de celui qui est affligé, mais à l’aider avec sensibilité à mettre sa
confiance et sa foi en Dieu seul, afin que cette épreuve devienne pour lui
purificatrice et mène à son affermissement spirituel.