Mais quelles sont les raisons immédiates qui
provoquent le doute, amis qui êtes à l’écoute?
La première et sans doute la
plus importante est l’existence du mal dans le monde: si Dieu existe, alors
pourquoi laisse-t-il accomplir tant de mal?
Depuis toujours, c’est une question ardemment débattue.
Il n’y a pas de réponse facile à cette question, mais la Bible nous
confronte à notre propre responsabilité vis-à-vis de l’existence du mal,
que chacun commet journellement d’une manière ou d’une autre: “Pourquoi
l’homme se plaindrait-il alors qu’il reste en vie?
Que chacun se plaigne de ses propres péchés” lisons-nous par
exemple au livre des Lamentations de Jérémie.
Juste auparavant, le prophète s’est exclamé: “Qui donc n’a
qu’à parler pour qu’une chose existe? Et
celui qui commande, n’est-ce pas le Seigneur?
Par sa parole, le Très-Haut ne suscite-t-il pas et le malheur et le
bonheur?” Bien sûr, ce texte
et bien d’autres ne répondent pas à la question lancinante du pourquoi de
l’existence du mal en général. Cependant
des générations de croyants n’ont pas hésité à mettre toute leur
confiance en Dieu à cause de leur foi en son omnipotence, c’est-à-dire sa
toute puissance. L’existence du mal est alors surmontée par une foi
invincible en la restauration finale de toutes choses, fondée sur le fait
historique de la résurrection de Jésus-Christ: celui-là même qui était
totalement juste et dénué de péché a été brisé sur la Croix de la manière
la plus affreuse. Cependant, en le
ressuscitant des morts, Dieu a prouvé de manière éclatante que son but final
pour le monde qu’il a créé, est sa rédemption, sa restauration, son rétablissement.
Ecoutez maintenant comment le
catéchisme de Heidelberg, qui est une réponse humaine à la Révélation
divine, parle de la Providence de Dieu. La
question posée est la suivante: Qu’entends-tu par la Providence de Dieu?
Voici la réponse à cette question: “La force toute-puissante et partout
présente de Dieu par laquelle Il maintient et conduit, comme par la main, le
ciel et la terre avec toutes les créatures, de sorte que les herbes et les
plantes, la pluie et la sécheresse, les années de fertilité et celles de stérilité,
le manger et le boire, la santé et la maladie, la richesse et la pauvreté,
bref toutes choses ne nous viennent pas du hasard, mais de sa main
paternelle.” Le catéchisme
pose ensuite la question suivante: “A quoi nous sert-il de connaître la création
et la providence de Dieu?” Et
il répond: “A être patients dans l’adversité, reconnaissants dans la
prospérité, et à garder confiance, quoi qu’il arrive, en notre Dieu et Père
fidèle. Aucune créature ne
peut nous séparer de son amour puisqu’il les tient toutes tellement dans sa
main qu’elles ne peuvent agir ni se déplacer sans sa volonté.”
L’antidote contre le doute, amis auditeurs, c’est de cesser de
considérer le Dieu qui fait l’objet de notre foi chancelante comme un être
supérieur mais somme toute impotent, en qui on ne peut faire vraiment
confiance, et de commencer à lui faire confiance justement pour ce qu’il est,
tout-puissant et miséricordieux à la fois: oui, il contrôle tout ce qui
arrive, le bien comme le mal, en ce sens qu’il laisse Satan s’activer dans
le monde dans la mesure où il le lui permet, et ce pour un temps seulement.
Mais il annonce et opère aussi la rédemption de l’humanité déchue et en
montre les signes incontournables dans la vie nouvelle qu’il accorde à ses
enfants. Quiconque a vu la
transformation intervenue dans la vie d’un chrétien converti après des années
de vie moralement dissolue et misérable, ne pourra pas en douter.
Cela dit, il existe une autre forme de doute que
beaucoup cultivent: douter pour éviter d’être confronté à la parole de
Dieu qui est acérée comme une épée à double tranchant et qui révèle nos
pensées les plus intimes en les mettant à nu.
Le doute comme mécanisme de défense en quelque sorte.
Douter pour justifier un style de vie que Dieu condamne et que même
notre propre conscience n’approuve pas, mais dont nous sommes devenus les
esclaves. Douter par arrogance, par
manière de dire: “Personne ne va gouverner mes pensées et ce que je dois
croire, je suis un être libre!” Comme
si nous n’étions pas les esclaves de tant de vaines pensées et de désirs
qui ne mènent à rien, ou plutôt à notre propre destruction…
Douter pour s’affirmer contre une autorité quelconque, comme celle de
nos parents qui nous ont élevés dans la foi.
Douter aussi parce qu’on n’obtient pas ce pour quoi on prie intensément,
comme si le Dieu éternel et tout puissant était là pour être à notre
service, comme s’il ne savait pas mieux que nous-mêmes ce dont nous avons réellement
besoin. Douter aussi pour se prouver
à soi-même qu’on est très intelligent, et très critique.
Comme si notre critique ne devait pas en tout premier lieu porter sur nos
propres faiblesses ou sur les égarements de l’humanité en rupture avec
Dieu…
Mais on peut être induit au doute par d’autres que
nous-mêmes, par des personnes que nous considérons comme intellectuellement développées
et que nous respectons pour cela: “Si
tel ou tel ne croit pas, ce qu’il pense et dit doit certainement être
vrai”, pensons-nous facilement. Nous
respectons des êtres limités, faillibles et
arrogants plus que Jésus-Christ lui-même, l’homme parfait qui s’est
sacrifié pour une humanité pécheresse. Amis
auditeurs, je voudrais conclure ce message en vous lisant le psaume
cinquante-trois, écrit par David au sujet de ceux qui se moquent de Dieu en
niant son existence ou en le reléguant au rang de figure impuissante, ce qui
leur fait croire qu’ils peuvent se livrer à toutes sortes d’exactions impunément:
“Les insensés pensent: “Dieu n’existe pas.”
Ils sont corrompus, leur conduite est dégradante, aucun n’agit bien.
Du haut du ciel, Dieu observe tout le genre humain: “Reste-t-il un
homme sage qui s’attend à Dieu? Ils
se sont tous fourvoyés, tous sont corrompus, plus aucun ne fait le bien, même
pas un seul. Ceux qui font le mal
n’ont-ils rien compris? Car ils dévorent
mon peuple, c’est le pain qu’ils mangent!
Jamais ils n’invoquent Dieu.” Ils
sont saisis d’épouvante, quand il n’y a rien à craindre, car Dieu disperse
les os de ceux qui t’attaquent. Tu
les couvriras de honte, car Dieu les a rejetés.
N’est-ce pas lui qui accomplira du mont de Sion le salut pour Israël,
quand Dieu changera le sort de son peuple? Que
Jacob crie d’allégresse et Israël de
joie!”
Lors
de notre prochaine émission, nous reprendrons le thème du doute, et parlerons
à nouveau du rôle de Satan à cet égard.