L’ASCENSION DE JÉSUS-CHRIST (2)

Nous avons vu lors de notre précédent message que Jésus, avant son ascension au ciel, tourne les regards de ses disciples vers la ville de Jérusalem, vers la province de Judée, vers celle de Samarie, et finalement vers les extrémités de la terre, afin qu’il aillent annoncer au monde entier la Bonne Nouvelle de sa royauté et du salut qu’il apporte aux hommes pécheurs. Il leur promet aussi un équipement divin pour cette tâche: le Saint Esprit de Dieu Lui-même, qui viendra sur eux le jour de Pentecôte. Par la force du Saint Esprit, les disciples seront en mesure de témoigner avec puissance et persuasion du message qu’ils apportent. L’ordre missionnaire de Jésus-Christ est donc universel, tandis que son Ascension au ciel est le signe visible de l’autorité universelle qui lui a été conférée par Dieu le Père. Voyez-vous donc, amis auditeurs, le lien indissociable qui existe entre l’Ascension de notre Seigneur et la mission de son Église? L’Ascension est pour l’Église le signe visible de la royauté universelle de Jésus, et la mission qu’il confère à son Église reflète cette royauté universelle, car la mission doit atteindre le monde tout entier. Les deux sont inséparables. Avec la force du Saint Esprit, l’Église témoigne au monde entier qu’il est un Roi qui siège au ciel et dont la royauté subsistera pour toujours. Voilà le témoignage joyeux de l’Église dans le temps qui se situe entre l’Ascension et le retour promis du Christ. L’Église est littéralement poussée par le Saint Esprit à regarder là où son témoignage doit être annoncé, comme si l’Esprit tournait ses regards dans la bonne direction. Et voyez-vous, cela se passe d’une manière très concrète, chaque fois qu’une église aperçoit un nouveau champ missionnaire que le Roi a placé sur son chemin pour y planter la semence de la Parole de Dieu et pour l’arroser. Si l’Église choisit de fermer les yeux, pour son propre confort, et ne s’engage pas dans le champ que Jésus-Christ lui présente, alors l’Esprit de Dieu la quitte. Mais chaque fois que des hommes et des femmes perdus parviennent à la connaissance de ce Roi et à l’obéissance qu’il requiert, au moyen du témoignage puissant et rempli d’Esprit Saint de l’Église, alors la royauté de Christ se trouve à nouveau confirmée. Non pas comme les disciples le voulaient, lorsqu’ils demandèrent à Jésus, juste avant son Ascension: “Seigneur est-ce à ce moment là que tu rendras le royaume à Israël?” La nature et la dimension de la royauté de Jésus-Christ sont bien autres que ce à quoi ils pensaient. Ils étaient encore captifs de l’idée d’un rétablissement triomphal d’Israël en tant que nation. Mais Jésus est passé par le baptême de la croix afin d’effectuer le salut d’hommes et de femmes du monde entier – pas seulement des Juifs – et afin de rassembler pour Lui un peuple choisi qui règnera avec Lui sur la terre pour toujours. Peu importe si le salut de ces hommes et femmes intervient tout près de nous, ou quelque part aux extrémités de la terre: chaque fois que cela arrive, les anges se réjouissent dans le ciel, autour du trône du roi; et nous aussi, sur la terre, nous nous réjouissons avec eux à chaque fois qu’une personne est sauvée, car notre Roi s’en trouve glorifié. Le nombre de ceux qui font partie de son peuple s’accroit, comme Il l’a planifié avec son autorité et sa puissance royales. Mais maintenant nous devons nous intéresser à la nature de notre témoignage, à son caractère. Peu de temps après que Jésus soit monté au ciel, quelque part en dehors de Jérusalem, en dehors de la Judée et de la Samarie, quelque part en Asie Mineure (c’est-à-dire aujourd’hui en Turquie) une petite communauté chrétienne naissait dans la ville de Colosse, comme fruit du témoignage d’un croyant. Et voyez quelle dynamique a pu avoir le témoignage de témoins fidèles sur le champ missionnaire: d’abord, juste après l’Ascension de Jésus, les disciples sont retournés à Jérusalem pour y témoigner. Puis est intervenue une grande persécution contre eux, persécution à laquelle un certain Saul de Tarse prit une part très active. Mais voilà que ce même Saul se convertit, et commence lui aussi à témoigner du Seigneur Jésus-Christ. Il prêche l’Évangile, et par le biais de sa prédication, un certain Épaphras parvient à la foi.

Épaphras va à son tour répandre la Bonne Nouvelle, et par l’oeuvre puissante du Saint Esprit, l’église de Colosse est formée. Voyez-vous comment est actif notre Roi qui siège à la droite de Dieu, au ciel? Les pires obstacles, tels qu’une persécution physique, la mort de martyrs (et rappelez-vous que le mot “martyr” veut dire, étymologiquement, “témoin”) oui, les pires obstacles ne peuvent empêcher son royaume de s’étendre. Et mainenant, Paul, l’ancien persécuteur de l’Église, peut écrire aux Chrétiens de Colosse, au début de sa lettre (1:6-8): “Car cette Bonne Nouvelle est parvenue jusqu’à vous, comme elle est aussi présente dans le monde entier où elle porte du fruit et va de progrès en progrès. C’est également le cas parmi vous, depuis le jour où vous avez reçu et reconnu la grâce de Dieu dans toute sa vérité. C’est Épaphras, notre cher collaborateur, qui vous en a instruits. C’est un fidèle serviteur du Christ auprès de vous, et il nous a appris quel amour l’Esprit vous inspire.” Mais Paul décrit aussi aux Colossiens la nature et le caractère d’un témoignage pur: leur vie est caractérisée par la vie de Jésus-Christ même. En opposition avec la vieille nature de péché, qui est prisonnière de ses convoitises, maintenant, leur dit Paul, “recherchez les réalités d’en haut, là où se trouve le Christ qui siège à la droite de Dieu. De toute votre pensée, tendez vers les réalités d’en haut, et non vers celles qui appartiennent à la terre.” Paul veut dire par là que des vrais Chrétiens ne doivent plus avoir part à ce qui sécrète une odeur de mort, à ce dont ils ont été libérés: car ils ne demeurent plus dans la mort. Avec Christ ils sont ressuscités, et par l’Esprit ils ont part à la vie de Christ qui est assis au ciel. Encore une raison pour nous, amis auditeurs, de nous réjouir dans l’Ascension de notre Seigneur. Car désormais, nous avons part à la vie de notre Roi Lui-même; nous sommes mêmes, prêtres, prophètes et rois avec Lui! Mais c’est là une réalité que le monde, qui est captif de ses péchés, ne voit pas. C’est pourquoi Paul dit, au verset 4 du chapitre 3 de sa lettre, que notre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Notre royauté avec Christ n’est pas du tout reconnue, bien au contraire! Et pour nombre de Chrétiens aujourd’hui, être un témoin du Roi des rois signifie littéralement être un martyr: au Soudan, au Pakistan, en Inde, en Asie du Sud-Est, même aux États-Unis d’Amérique. Ces témoins sont reconnus comme rois de la même manière que Jésus-Christ sur la croix: rappelez-vous des quatre lettres écrites au-dessus de la croix: INRI, ce qui signifie, “Jésus de Nazareth, Roi des Juifs”. On s’est alors moqué de Sa royauté, du roi crucifié sur une croix. Où est donc la souveraineté de Jésus-Christ, lorsque nous constatons que de telles persécutions ont lieu sans être le moins du monde empêchées? Tout d’abord, cela ne devrait pas être une surprise pour nous, car le Roi avait très clairement mis en garde ses disciples (Jean 15:18, 20): “Si le monde a de la haine pour vous, rappelez-vous: il m’a haï avant vous (…) Rappelez-vous de la parole que je vous ai dite: “un serviteur n’est pas plus grand que son maître: S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi.” En second lieu, pour nous et pour ces témoins, qui sont devenus littéralement des martyrs, la promesse de Dieu reste ferme: “Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Le jour où le Christ apparaîtra, lui qui est votre vie, alors vous paraîtrez, vous aussi, avec lui, en partageant sa gloire.”

Cette vie nouvelle n’obtient pas la reconnaissance des forces qui combattent contre le Roi et Son royaume, et c’est bien vrai que la gloire de cette nouvelle vie attend pour être révélée totalement. Mais pour ceux qui savent juger de manière spirituelle, les fruits d’une telle vie nouvelle sont bien visibles. De tels fruits sont en fait le témoignage le plus puissant qu’un croyant puisse apporter au monde. Ces fruits sont un hommage permanent au Roi qui siège dans le ciel. Et c’est à ce sujet que Paul écrit à l’église de Colosse. Sans doute le signe et le fruit le plus visible qu’avait reçu cette église, était l’unité en Christ, malgré la provenance très diverse des membres de cette communauté chrétienne: certains étaient Juifs, d’autres Grecs, d’autres des barbares, comme on les appelait, c’est-à-dire des gens qui avaient une autre langue maternelle que le Grec; d’autres encore avaient une origine Scythe. Il y avait aussi des gens à l’origine sociale très diverse: certains étaient esclaves, tandis que d’autres étaient libres. Mais Paul écrit très clairement à cette communauté constituée de gens si différents, et où personne n’était rejeté à cause de son appartenance ethnique, culturelle ou sociale: “Il n’y a plus que le Christ, lui qui est tout et en tous.” Oui, l’unité en Christ leur était donnée, mais la communauté devait manifester cette unité, la vivre au jour le jour dans l’amour, la patience, le pardon réciproque, car peu importait que l’on soit Grec ou Juif, circoncis ou incirconcis, qu’on ait une autre langue maternelle, qu’on soit esclave ou libre: dans l’église de Colosse se trouvait le peuple de Dieu, qu’Il chérit. Cette église, avec sa composition si diverse, est justement une image de l’universalité du règne du Christ, qui rassemble dans son Église des gens de toute origine, provenant de toute la terre. Et comment Christ pourrait-Il être tout et en tous, s’Il n’était pas d’abord monté au ciel? L’Ascension de notre Seigneur est de la plus grande importance pour l’unité de l’Église: car d’en-haut, depuis le ciel, Il est la tête du corps tout entier: depuis le ciel, à la droite de Dieu le Père, il donne l’unité à son Église, une unité à laquelle nous devons donner une forme visible dans nos rapports réciproques, nous qui sommes ses serviteurs obéissants. C’est là aussi notre témoignage devant le monde, le témoignage de la seule vraie unité dans le monde.

En conclusion, amis auditeurs, nous ne regardons pas au ciel de manière passive, inactive. Nous savons que notre roi siège dans les cieux. Nous avons reçu de Lui une nouvelle vie. Mais nous avons aussi reçu directement de lui un ordre, une tâche à accomplir pour notre vie quotidienne: celle d’être des serviteurs fidèles, de vivre et de proclamer Sa royauté, qui est caractérisée par la justice. Accomplissons donc cette tâche avec l’assurance qu’Il règne et que sa royauté subsiste éternellement. Car “Dieu l’a élevé à la plus haute place et il lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, pour qu’au nom de Jésus tout être s’agenouille dans les cieux, sur la terre et jusque sous la terre, et que chacun déclare: Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.” Et “Le jour où le Christ apparaîtra, lui qui est votre vie, alors vous paraîtrez, vous aussi, avec lui, en partageant sa gloire.”