L’ÉPITRE AUX ROMAINS (3)
Amis auditeurs, le second chapitre de la lettre de
Paul aux Romains dans le Nouveau Testament nous dit que celui qui juge les
autres se condamne lui-même dans la mesure où il agit de même.
Quiconque s’imagine pouvoir être acceptable aux yeux de Dieu à cause
de sa conduite extérieure, se trompe complètement.
Certes, si quelqu’un pratique le bien parfaitement Dieu lui accordera
l’approbation, l’honneur et la paix, qu’il soit Juif ou non-Juif; mais la
souffrance et l’angoisse attendent tout être humain qui pratique le mal.
Mais alors, comment les Juifs et les non-Juifs seront-ils jugés, vu que
les premiers ont reçu de manière spéciale la Loi de Dieu par l’intermédiaire
de Moïse? Si Dieu ne fait pas de
favoritisme, comment jugera-t-il les uns et les autres?
Paul écrit ce qui suit à ce sujet:
“C’est pourquoi ceux qui ont péché sans avoir eu connaissance de
la Loi de Moïse périront sans qu’elle intervienne dans leur jugement.
Mais ceux qui ont péché en connaissant cette Loi seront jugés conformément
à la Loi. Car ce ne sont pas ceux
qui se contentent d’écouter la lecture de la Loi qui seront justes aux yeux
de Dieu. Non, seuls ceux qui
accomplissent les prescriptions de la Loi sont considérés comme justes.
En effet, lorsque les païens qui n’ont pas la Loi de Moïse
accomplissent naturellement ce que demande cette loi, ils se tiennent de loi à
eux-mêmes, alors qu’ils n’ont pas la Loi.
Ils démontrent par leur comportement que les oeuvres demandées par la
Loi sont inscrites dans leur coeur. Leur
conscience en témoigne également, ainsi que les raisonnements par lesquels ils
s’accusent ou s’excusent les uns les autres.
Tout cela paraîtra le jour où, conformément à l’Evangile que
j’annonce, Dieu jugera par Jésus-Christ tout ce que les hommes ont caché.”
Paul, amis auditeurs, confirme ici ce qu’il a écrit au premier chapitre
de sa lettre aux chrétiens de Rome: en tant que créature tout homme a, d’une
manière ou d’une autre, reçu une forme de connaissance de Dieu qui se
manifeste par la distinction opérée entre le bien et le mal.
La conscience de chacun en témoigne. Si nous ne rapportons pas au Dieu
Créateur cette distinction, que nous appliquons pourtant à tous nos rapports
dans la vie quotidienne, c’est par ce que nous étouffons la connaissance révélée
du vrai Dieu. Ce qui nous rend
inexcusables auprès de lui. Donc même
les nations païennes, qui n’ont pas reçu la lumière de la Révélation spéciale
de Dieu par la Loi de Moïse et les écrits des prophètes, sont passibles de
jugement. Mais Dieu est juste, et
les jugera selon des critères particuliers,
sans que la connaissance spécifique de la Loi révélée soit mise en compte.
Il prendra en compte les critères suffisants présents dans leur conscience même.
Quant à ceux qui comptent sur la mansuétude de Dieu simplement parce
qu’ils sont Juifs et qu’ils ont reçu la lumière de la Révélation spéciale
de Dieu dans la Loi de Moïse, voici ce que Paul a à leur dire: “Eh bien,
toi qui te donnes le nom de Juif, tu te reposes sur la Loi, tu te vantes
d’appartenir à Dieu, tu connais sa volonté, tu juges de ce qui est le
meilleur parce que tu es instruit par la Loi.
Tu es certain d’être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui
errent dans les ténèbres, l’éducateur des insensés, l’enseignant des
enfants, tout cela sous prétexte que tu as dans la Loi l’expression parfaite
de la connaissance et de la vérité. Toi
donc, qui enseignes les autres, tu ne t’enseignes pas toi-même.
Tu prêche aux autres de ne pas voler, et tu voles!
Tu dis de ne pas commettre d’adultère, et tu commets l’adultère!
Tu as les idoles en horreur, et tu en fais le traffic!
Tu es fier de posséder la Loi, mais tu déshonores Dieu en y désobéissant!
Et ainsi, comme le dit l’Ecriture, à cause de vous, Juifs, le nom de
Dieu est outragé parmi les païens. Assurément,
être circoncis a un sens – à condition d’observer la Loi.
Mais, si tu désobéis à la loi, être circoncis n’a pas plus de
valeur que d’être incirconcis. Mais
si l’incirconcis accomplit ce que la Loi définit comme juste, cet incirconcis
ne sera-t-il pas considéré comme un circoncis?
Et cet homme qui accomplit la Loi sans être physiquement circoncis te
jugera, toi qui désobéis à la Loi tout en possédant les Ecritures et la
circoncision. Car ce n’est pas ce
qui est visible qui fait le Juif, ni la marque visible dans la chair, mais ce
qui fait le Juif c’est ce qui est intérieur, et la vraie circoncision est
celle que l’Esprit opère, non celle que l’on pratique en obéissant à la
lettre de la Loi. Tel est le Juif
qui reçoit sa louange, non des hommes, mais de Dieu.”
Après
cela, Paul, au chapitre trois, commence par répondre à des objections qu’on
avait dû lui présenter souvent: N’y a-t-il donc aucun avantage à être
Juif? Dieu n’est-il pas fidèle au
peuple qu’Il s’est choisi? Et si
les hommes, eux, sont infidèles, cela ne fait-il pas ressortir d’autant mieux
la justice de Dieu? Donc en fait ces hommes contribuent indirectement à
glorifier le nom de Dieu. De ce fait
ils ne devraient pas être condamnés. Lisons
ensemble le début du chapitre trois, jusqu’au verset huit: “Dans ces
conditions, quel est l’avantage du Juif? Quelle
est l’utilité de la circoncision? L’avantage
est grand à tous égards. Car
c’est aux Juifs tout d’abord qu’ont été confiées les paroles de Dieu.
Que faut-il dire alors si certains leur ont été infidèles?
Leur infidélité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu?
Loin de là! Il faut que Dieu
soit reconnu comme disant la vérité et tout homme qui s’oppose à lui comme
menteur, car il est écrit: ‘Tu seras toujours reconnu juste dans tes
sentences; et tu seras vainqueur lorsque tu juges.’
Mais si notre injustice contribue à prouver que Dieu est juste, que
trouvons-nous à dire? Dieu
n’est-il pas injuste, quand il nous fait subir sa colère? – Bien entendu,
je raisonne ici à la manière des hommes. – Dieu injuste?
Loin de là! Autrement,
comment Dieu pourrait-il juger le monde? Ou,
dira-t-on encore, si mon mensonge fait d’autant mieux éclater la vérité de
Dieu et contribue ainsi à sa gloire, pourquoi serais-je encore condamné comme
pécheur? Et pourquoi ne pas aller
jusqu’à dire: Faisons le mal pour qu’en sorte le bien?
Certains, du reste, nous calomnient en prétendant que c’est là ce que
nous enseignons. Ces gens-là méritent
bien d’être condamnés.”
Paul va
maintenant reprendre le thème initial de la corruption de toute l’humanité,
y compris
Voilà donc énoncé, amis auditeurs, ce à quoi les Juifs ne s’attendaient pas: la Loi de Moïse, loin d’être un sujet pour eux de se glorifier parce que c’est à eux que Dieu l’a donnée, ne les justifie absolument pas aux yeux de Dieu, au contraire elle les condamne comme le reste du monde: en effet la Loi révèle l’étendue de la désobéissance humaine vis-à-vis des prescriptions divines qui témoignent de la perfection et de la sainteté de Dieu. Personne ne peut être justifié devant Dieu au moyen de la Loi, car personne ne peut lui obéir parfaitement. Alors, est-il possible d’être justifié d’une manière quelconque devant Dieu? C’est ce que Paul va maintenant exposer dans le passage suivant, du verset vingt et un au verset trente et un de ce troisième chapitre de sa lettre aux Chrétiens de Rome. Je vous lirai la prochaine fois ce passage capital, et vous invite donc à être à l’écoute de la prochaine émission de Foi et Vie Réformées, qui sera elle aussi consacrée à la lecture et au commentaire de la Lettre de Paul aux Romains.