L’EPITRE AUX ROMAINS (5)
Chers amis qui êtes à l’écoute de ‘Foi et Vie
Réformées’, nous abordons aujourd’hui ensemble la lecture du cinquième
chapitre de la lettre de Paul aux Chrétiens de Rome.
Au chapitre quatre, Paul a pris l’ancêtre des croyants, Abraham, comme
exemple de la foi en Dieu qui ne se repose pas sur ses propres oeuvres, mais met
toute sa confiance dans les promesses divines.
C’est sur cette base, a écrit Paul à ses lecteurs, que l’homme eSt
justifié devant Dieu, c’est-à-dire agréé par lui. Il a conclu cette
section de sa lettre par les paroles suivantes: ‘Or si cette parole:
‘Dieu a porté sa foi à son crédit’ a été consignée dans l’Ecriture,
ce n’est pas seulement pour Abraham. Elle
nous concerne aussi. Car la foi sera
aussi portée à notre crédit, à nous qui plaçons notre confiance en celui
qui a ressuscité des morts Jésus notre Seigneur; il a été livré pour nos
fautes, et Dieu l’a ressuscité pour que nous soyons déclarés justes.’
Au chapitre cinq, Paul élabore sur l’oeuvre parfaite accomplie par Jésus-Christ,
oeuvre à laquelle il suffit de croire pour être justifié.
Je vous lis donc tout d’abord les versets un à onze du cinquième
chapitre de cette lettre: “Puisque nous avons été déclarés justes en
raison de notre foi, nous sommes en paix avec Dieu grâce à notre Seigneur Jésus-Christ.
Par lui nous avons eu accès, au moyen de la foi, à ce don gratuit de
Dieu dans lequel nous nous trouvons désormais établis: et notre fierté se
fonde sur l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu.
Mieux encore! Nous tirons
fierté même de nos détresses, car nous savons que la détresse produit la
persévérance, la persévérance conduit à la victoire dans l’épreuve, et
la victoire dans l’épreuve nourrit l’espérance.
Or, notre espérance ne risque pas d’être déçue, car Dieu a versé
son amour dans nos coeurs par l’Esprit Saint qu’il nous a donné.
En effet, au moment fixé par Dieu, alors que nous étions encore sans
force, le Christ est mort pour des pécheurs.
A peine accepterait-on de mourir pour un juste; peut-être quelqu’un
aurait-il le courage de mourir pour le bien.
Mais voici comment Dieu nous montre l’amour qu’il a pour nous: alors
que nous étions encore des pécheurs, le Christ est mort pour nous.
Donc, puisque nous sommes maintenant déclarés justes grâce à son
sacrifice pour nous, nous serons, à plus forte raison encore, sauvés par lui
de la colère à venir. Alors que
nous étions ses ennemis, Dieu nous a réconciliés avec lui par la mort de son
Fils; à plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés,
serons-nous sauvés par sa vie. Mieux
encore: nous plaçons désormais notre fierté en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ
qui nous a obtenu la réconciliation.”
Ce que montre maintenant Paul dans ce passage, amis auditeurs, ce sont
les répercussions, les conséquences de l’oeuvre de Jésus-Christ dans la vie
des croyants: réconciliés avec
Dieu à cause du sacrifice de Jésus-Christ, ils peuvent persévérer au travers
même DE toutes sortes d’épreuves, sachant que Dieu leur a accordé un don très
spécial au milieu même de leurs épreuves, à savoir le Saint Esprit.
Leur espérance est aussi liée au fait qu’ils savent qu’ils n’ont
pas à craindre le jugement divin à venir, ce jugement qui a trait à la
corruption universelle de la nature humaine que Paul a mise en évidence aux
chapitres précédents de sa lettre.
A partir du verset 12 jusqu’à la fin du chapitre
cinq, Paul contraste le premier homme, Adam, avec Jésus-Christ: chef de
l’Alliance avec Dieu au début de la Création, Adam, par sa rébellion contre
Dieu, par sa désobéissance, a entraîné avec lui le reste de la race humaine.
Chef de la nouvelle
Amis auditeurs, Paul continue de présenter le thème de la justification par la foi en l’oeuvre du Christ avec un vocabulaire juridique: comme aux précédents chapitres, il est question d’une condamnation et d’un acquittement. La fin du chapitre revient sur le rôle de la Loi de Moïse, que Paul dit être intervenue pour que le péché prolifère. Que veut-il dire par là? Que la Loi nous incite à pécher? Qu’elle nous entraîne dans la tentation et nous induit à la désobéissance? Non, pas du tout. Il veut dire que la connaissance de nos péchés nous vient à l’écoute de la Loi sainte et parfaite de Dieu. Notre conscience s’en trouve accusée. En ce sens, la Loi fait proliférer le péché, car elle met sous nos yeux les transgressions que nous commettons journellement contre elle. Elle dévoile l’étendue de notre culpabilité devant Dieu, donc elle nous condamne. Mais le rôle de Jésus-Christ a justement été d’assurer que l’acquittement l’emporte sur la condamnation.
Au début du chapitre six, Paul va reprendre une
objection que certains présentaient contre son enseignement: on prétendait que
la conclusion logique de ce qu’il enseignait était qu’il fallait beaucoup pécher
pour que la grâce de Dieu abonde davantage encore.
Voici comment Paul répond à cette objection, qui fait une caricature de
son enseignement: “Que dire maitenant?
Persisterons-nous dans le péché pour que la grâce abonde?
Loin de là! Puisque nous
sommes morts pour le péché, comment pourrions-nous vivre encore dans le péché?
Ne savez-vous pas que nous tous, qui avons été baptisés pour Jésus-Christ,
c’est en relation avec sa mort que nous avons été baptisés?
Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en relation avec
sa mort afin que, comme le Christ a été ressuscité d’entre les morts par la
puissance glorieuse du Père, nous aussi, nous menions une vie nouvelle.
Car si nous avons été unis à une mort semblable à la sienne, nous le
serons aussi par une résurrection semblable à la sienne.
Comprenons donc que l’homme que nous étions autrefois a été crucifié
avec le Christ afin que le péché dans ce qui fait sa force soit réduit à
l’impuissance et que nous ne servions plus le péché comme des esclaves.
Car celui qui est mort a été déclaré juste: il n’a plus à répondre
du péché. Or, puisque nous sommes
morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.
Car nous savons que le Christ resssucité des morts ne meurt plus; la
mort n’a plus de pouvoir sur lui. Il
est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes.
Mais à présent, il est vivant et il vit pour Dieu.
Ainsi, vous aussi, considérez-vous comme morts pour le péché, et comme
vivants pour Dieu dans l’union avec Jésus-Christ.
L’argument de Paul contre ses détracteurs est de
souligner que la mort du Christ pour nos péchés est intervenue pour que nous
ne péchions plus, et non pas pour que nous péchions davantage.
Il y a une identification entre le croyant et Jésus-Christ: comme Jésus-Christ
est mort sur la croix pour faire l’expiation des péchés, la nature de péché
du croyant est mise à mort, elle
est en quelque sorte noyée dans l’acte symbolique du baptême en Jésus-Christ.
Elle est ensevelie dans l’eau du baptême afin d’en ressortir purifiée,
transformée, ressuscitée, tout comme le Christ est ressuscité des morts.
Tout comme il vit maintenant à jamais et ne peut plus mourir, la vie du
croyant unie à celle de Jésus-Christ est une vie nouvelle, libérée du péché.
C’est la raison pour laquelle Paul peut exhorter ses lecteurs dans la
section suivante à renoncer aux péchés qui caractérisaient leur vie
ancienne, avant leur union avec Jésus-Christ.
Amis auditeurs, lors de notre prochaine émission je vous lirai
la suite de ce chapitre six de la lettre de Paul aux Romains.