L’EPITRE
AUX ROMAINS (9)
Amis auditeurs, jusqu’à présent nous avons lu
ensemble les huit premiers chapitres de la lettre de l’apôtre Paul aux
Romains dans le Nouveau Testament. En
particulier le chapitre huit a retenu notre attention car il concentre en lui
toute l’annonce de l’Evangile, et, comme nous l’avons vu la dernière
fois, il conclut sur une note inégalable d’élévation, d’espérance et de
certitude quelles que puissent être les circonstances de la vie présente.
Reprenons les derniers versets de ce chapitre: “Mais dans tout cela,
nous sommes bien plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.
Oui, j’en ai l’absolue certitude: ni la mort, ni la vie, ni les anges
ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni ce qui
est en haut ni ce qui est en bas, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous
arracher à l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre
Seigneur.”
Au chapitre neuvième, Paul va considérer la place
que tient Israël dans l’histoire du salut.
Lui-même est juif, descendant de juifs, éduqué dans la tradition judaïque.
Si quelqu’un doit avoir de la sympathie pour les Juifs, c’est bien lui, qui
fait partie de ce peuple. Or le voilà
déchiré en son for intérieur car il constate que la majorité de ses frères
de race n’accepte pas la Révélation finale de Dieu en Jésus-Christ alors
que c’est à eux qu’elle est d’abord adressée.
Il écrit: “Ce que je vais dire est la vérité; j’en appelle au
Christ, je ne mens pas: ma conscience, en accord avec l’Esprit Saint, me rend
ce témoignage: j’éprouve une profonde tristesse et un chagrin continuel dans
mon coeur. Oui, je demanderais à
Dieu d’être maudit et séparé du Christ pour le bien de mes frères, nés du
même peuple que moi. Ce sont les
Israélites. C’est à eux
qu’appartiennent la condition de fils adoptifs de Dieu, la manifestation
glorieuse de la présence divine, les alliances, le don de la Loi, le culte et
les promesses; à eux les patriarches! Et
c’est d’eux qu’est issu le Christ dans son humanité; il est aussi
au-dessus de tout, Dieu béni pour toujours. Amen!”
Alors, demande Paul, Dieu a-t-il échoué dans son plan de salut,
puisque ceux à qui il a adressé sa Révélation refusent de l’accepter?
La réponse est ‘non’. Le
véritable Israël se compose de ceux, qu’ils soient Juifs ou non-Juifs, qui
acceptent cette Révélation, et qui se mettent au bénéfice des promesses
accordées à Abraham, le père de tous les croyants.
Je vous lis les versets six à treize du chapitre neuf: “La Parole
de Dieu aurait-elle échoué? Non!
En effet, ce ne sont pas tous ceux qui descendent du patriarche Israël [c’est-à-dire
Jacob] qui constituent Israël; et ceux qui descendent d’Abraham ne sont
pas tous ses enfants. Car Dieu a dit
à Abraham: ‘C’est la postérité d’Isaac qui sera appelée ta
descendance’. Cela veut dire que
tous les enfants de la descendance naturelle d’Abraham ne sont pas enfants de
Dieu. Seuls les enfants nés selon
la promesse sont considérés comme sa descendance.
Car Dieu a donné sa promesse en ces termes: ‘Vers cette époque, je
viendrai et Sara aura un fils.’ Et
ce n’est pas tout: Rébecca eut des jumeaux nés d’un seul et même père,
de notre ancêtre Isaac. Or, Dieu a un plan qui s’accomplit selon son libre
choix et qui dépend, non des actions des hommes, mais uniquement de la volonté
de celui qui appelle. Et pour que ce
plan demeure, c’est avant même la naissance de ces enfants, et par conséquent
avant qu’ils n’aient fait ni bien ni mal, que Dieu a dit à Rebecca: L’aîné
sera assujetti au cadet. Ceci
s’accorde avec cet autre texte de l’Ecriture: ‘J’ai aimé Jacob et pas
Esaü.’ Ce que Paul souligne
en reprenant l’histoire des patriarches du peuple juif, c’est que Dieu établit
une lignée qui lui appartient en propre non pas à la manière naturelle des
hommes, mais selon une promesse particulière.
Il choisit librement et souverainement ceux qui feront partie de son
L‘argument sans appel de Paul, amis auditeurs, est
celui de la souveraineté divine. Dieu
est le maître, il est souverain, lui seul est Dieu.
Qui sommes-nous, hommes et femmes pécheurs de toute manière, pour venir
lui demander des comptes? A partir
de là, Paul démontre en citant les prophètes Osée et Esaïe de l’Ancien
Testament, que Dieu a pu appeler à faire partie de son peuple aussi bien des
Juifs que des non-Juifs. Lisons à
partir du verset vingt-quatre: “C’est nous qui sommes les objets de sa grâce,
nous qu’il a appelés non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre
les non-Juifs. C’est ce qu’il
dit dans le livre du prophète Osée: “Celui qui n’était pas mon peuple, je
l’appellerai ‘mon peuple’.
Paul explique ensuite la raison pour laquelle une
partie des Israélites n’est pas parvenu à la connaissance du salut de Dieu:
c’est parce qu’ils ont cherché à être déclarés justes devant Dieu en prétendant
accomplir parfaitement les oeuvres exigées par la loi, au lieu de rechercher le
principe de la justification dans la foi. Au
contraire, les nations païennes qui n’avaient pas reçu ni recherché la Révélation,
ont reçu cette justification parce qu’ils ont cru aux promesses de Dieu
faites à travers la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ, devenant ainsi les
fils spirituels d’Abraham, le père de tous ceux qui ont cru.
Et Paul de conclure avec une citation du prophète de l’Ancien
Testament Esaïe, qui parle du salut de Dieu en termes de pierre
d’achoppement, c’est-à-dire d’une cause de chute pour beaucoup qui n’y
croiront pas. Je vous lis donc les
versets trente à trente-trois qui terminent ce chapitre neuf: “Que
dirons-nous donc? Les païens, qui
ne recherchaient pas à être déclarés justes, ont saisi cette justice, la
justice qui est reçue par la foi. Les
Israélites, eux, qui recherchaient une loi qui rend juste, ne sont pas parvenus
à cette loi. Pourquoi? Parce
qu’ils ont cherché cette loi comme si elle ne provenait pas de la foi, mais
des oeuvres. Ils ont buté contre la
pierre qui fait tomber,
Et Paul continue au chapitre dix sur cette lancée,
en formant de tout coeur le voeu que ses frères de sang, les Israélites,
soient tous sauvés en parvenant à la connaissance du plan de salut de Dieu; ce
plan de salut est reçu par la foi en le don gratuit de la personne et de
l’oeuvre de Jésus-Christ, et non pas en la confiance que nous pourrions
parfaitement accomplir par nous-mêmes les oeuvres prescrites par la Loi.
C’est ce chapitre dix que je vous lirai la prochaine fois, amis
auditeurs. Paul y parle aussi de
l’annonce de l’Evangile, la prédication, comme du moyen par lequel Dieu amène
les hommes à la connaissance du salut par la foi.