L’EPITRE AUX ROMAINS (10)
Aujourd’hui, amis qui êtes à l’écoute de
“Foi et Vie Réformées”, je
poursuis avec vous la lecture de la lettre de Paul aux Romains, qui est divisée
en seize chapitres. Nous en sommes
arrivés au chapitre dix, qui s’inscrit dans la lignée du chapitre neuf
et parle du rôle que joue le peuple d’Israël dans la Révélation de
Dieu. En particulier, Paul parle du
reste d’Israël, de ceux qui ont cru en l’Evangile de Jésus-Christ, comme
lui-même et les disciples de Jésus. Ce
n’est pas un passage très facile, et il faut bien saisir comment Paul
applique les citations de l’Ancien Testament à la personne de Jésus-Christ.
C’est ce que je vais tâcher de vous expliquer aussi simplement que
possible. Je commence donc par vous
lire le début de ce chapitre dix: “Frères, je souhaite de tout coeur que
les Israélites soient sauvés, et c’est ce que je demande instamment à Dieu
dans mes prières. Car je leur rends
ce témoignage: ils ont un zèle ardent pour Dieu, mais il leur manque le
discernement. En méconnaissant la
manière dont Dieu déclare les hommes justes et en cherchant à être déclarés
justes par leurs propres moyens, ils ne se sont pas soumis à Dieu en acceptant
le moyen par lequel il nous déclare juste.
Car le Christ a parfaitement accompli le régime de la Loi pour que tous
ceux qui croient soient déclarés justes. Voici,
en effet, comment Moïse définit la justice qui procède de la Loi: ‘Celui
qui se soumettra aux exigences de la Loi vivra grâce à cela.’
Mais voici comment s’exprime la justice reçue par la foi: ‘Ne dis
pas en toi-même: Qui montera au ciel?’ Le Christ n’en est-il pas descendu?
Ou bien: ‘Qui descendra dans l’abîme?’ Le Christ n’est-il pas
ressuscité des morts? Que
dit-elle donc? ‘La Parole de Dieu
est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur.’
Cette Parole est celle de la foi, et c’est elle que nous annonçons.
En effet, si de ta bouche tu déclares que Jésus est Seigneur et si dans
ton coeur tu crois que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé, car
celui qui croit dans son coeur, Dieu le déclare juste, celui qui affirme de sa
bouche, Dieu le sauve. En effet,
l’Ecriture dit: “Celui qui met sa confiance en lui ne connaîtra jamais le déshonneur.”
Dans le passage que nous avons lu ensemble, Paul cite
à plusieurs reprises l’Ancien Testament pour souligner que les croyants sont
déclarés justes devant Dieu par leur foi.
Reprenons ces passages pour montrer comment ils s’insèrent dans son
raisonnement. Au verset cinq, il a
dit: “Voici, en effet, comment Moïse définit la justice qui procède de
la Loi: ‘Celui qui se soumettra aux exigences de la Loi vivra grâce à
cela.’ Paul, en citant ainsi
le chapitre dix-huit du livre du Lévitique, veut montrer que si l’on
s’appuie sur cette parole pour être déclaré juste devant Dieu, c’est
qu’on prétend obéir parfaitement à la Loi de Dieu.
Or, en prétendant une telle chose on se ment à soi-même et à Dieu,
car en fait chacun en est incapable. Immédiatement
après, il cite à nouveau l’Ancien Testament, pour être plus exact un
passage du chapitre trente du livre du Deutéronome, qui parle aussi de la Loi,
et que je vous lis tel qu’il y apparaît: “Le code de lois que je vous
donne aujourd’hui n’est pas trop difficile pour vous, ni hors de votre portée.
Il n’est pas au ciel pour que l’on dise: ‘Qui montera au ciel pour
aller nous le chercher et nous le faire comprendre afin que nous puissions
l’appliquer?” Il n’est pas non
plus au-delà de l’océan pour que l’on dise: ‘Qui traversera pour nous
les mers pour aller nous le chercher, et nous le faire comprendre, afin que nous
puissions l’appliquer?’ Non, la
parole est toute proche de vous: elle est dans votre bouche et dans votre coeur,
pour que vous l’appliquiez.” En
reprenant ce passage du Deutéronome, Paul l’applique librement à Jésus-Christ.
Il dit en effet: ’ Mais voici
comment s’exprime la justice reçue par la foi: ‘Ne dis pas en toi-même:
Qui montera au ciel?’ Le Christ n’en est-il pas descendu?
Ou bien: ‘Qui descendra dans l’abîme?’ Le Christ n’est-il pas
ressuscité des morts?” Paul
fait comprendre à ses lecteurs que c’est Jésus-Christ qui permet que la Loi
soit accomplie et vive dans les coeurs des croyants: en effet n’est-ce pas lui
qui est descendu du ciel et a montré l’exemple parfait de l’accomplissement
de la Loi? N’est-ce pas lui qui,
en mourant sur la Croix et en ressuscitant des morts trois jours après, a expié
le péché des croyants, les faisant remonter de l’abîme avec lui? C’est
donc lui et lui seul qui rend la parole de Dieu toute proche des croyants,
la mettant dans leur bouche et leur coeur afin qu’ils l’appliquent.
Et c’est donc à juste titre que Paul peut dire: Cette
Parole est
Et Paul poursuit ensuite, citant une fois de plus
l’Ancien Testament au verset treize, plus précisément le livre du prophète
Joël. Il introduit une telle citation avec les mots que Jésus-Christ emploie
aussi lorsqu’il cite l’Ancien Testament comme parole de Dieu ayant autorité:
“Il est écrit”. “Ainsi, poursuit donc Paul, il n’y a
pas de différence entre Juifs et non-Juifs.
Car tous ont le même Seigneur qui donne généreusement à tous ceux qui
font appel à lui. En effet, il est
écrit: ‘Tous ceux qui feront appel au Seigneur seront sauvés.’
La section suivante du chapitre dix insiste sur la nécessité
de la prédication sans laquelle le message de l’Evangile ne peut être
entendu et reçu, que ce soit par les Juifs ou les non-Juifs.
Ils faut que des hommes soient envoyés pour annoncer la Bonne Nouvelle
de Jésus-Christ. Ceux qui sont envoyés annoncent donc le message.
Le message est entendu et provoque la foi.
Ceux qui croient font appel au Seigneur. Mais Paul revient sur la
question d’Israël, qui, bien qu’ayant entendu cette prédication, s’est
endurci et n’a pas voulu l’écouter. Il
va citer plusieurs fois le livre du prophète Esaïe, ainsi que le psaume
dix-neuf et le livre du Deutéronome. Je vous lis les versets quatorze à
vingt-et-un: “Mais comment feront-ils appel à lui s’ils n’ont pas cru
en lui? Et comment croiront-ils
s’ils ne l’ont pas entendu? Et
comment entendront-ils s’il n’y a personne pour le leur annoncer?
Et comment y aura-t-il des gens pour l’annoncer s’ils ne sont pas
envoyés? Aussi est-il dit dans
l’Ecriture: ‘Qu’ils sont beaux les pas de ceux qui annoncent de bonnes
nouvelles!’ Mais, malheureusement,
tous n’ont pas obéi à cette Bonne Nouvelle. Esaïe déjà demandait:
‘Seigneur, qui a cru a notre message?’ Donc,
la foi naît du message que l’on
entend, et ce message c’est celui qui s’appuie sur la Parole du Christ.
Maintenant donc, je dis: Ne l’ont-ils pas entendu?
Mais si! N’est-il pas écrit:
‘Leur voix a retenti par toute la terre, leurs paroles sont parvenues
jusqu’aux confins du monde’? Je
demande alors: Le peuple d’Israël ne l’a-t-il pas su?
Moïse a été le premier à le leur dire: ‘Je vous rendrai jaloux de
ceux qui ne sont pas un peuple. Je
vous irriterai par une nation dépourvue d’intelligence.’
Esaïe pousse même la hardiesse jusqu’à dire: ‘J’ai été trouvé
par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis révélé à ceux qui ne se
souciaient pas de moi.’ Mais,
parlant d’Israël, il dit: ‘A longeur de journée, j’ai tendu les mains
vers un peuple désobéissant et rebelle.’
Souvenez-vous, amis auditeurs, que le livre d’Esaïe a été rédigé
quelque sept siècles avant la venue de Jésus-Christ.
Or c’est déjà là, nous dit Paul, qu’apparaît l’Evangile, la
Bonne Nouvelle de Jésus-Christ; c’est aussi à cet Evangile qu’Israël
n’a pas cru, bien qu’il lui ait été proclamé en priorité.
Dieu a alors choisi de faire annoncer cette Bonne Nouvelle à ceux qui
n’en étaient pas les destinataires d’origine, rendant ainsi jaloux le
peuple initialement élu de Dieu.
Le peuple d’Israël serait-il alors rejeté de Dieu
en tant que tel? Non, répondra Paul
au chapitre onze. Il y a bien un
reste fidèle, ceux qui ont cru, comme lui-même.
Lors de notre prochaine émission nous lirons ensemble ce chapitre onze,
qui termine la première grande partie de la lettre de Paul aux Romains, la
partie qui explique la nature du salut de Dieu pour les hommes.
A partir du chapitre douze, Paul donne beaucoup d’exhortations pour la
vie chrétienne, exhortations fondées sur ce qu’il a exposé jusqu’ici.
Je vous invite donc, amis auditeurs, à rester à l’écoute de notre
prochaine émission, pour la lecture et l’explication de ce chapitre onze de
la lettre de Paul aux Romains.