L’EPITRE AUX ROMAINS (15)
Amis qui
êtes à l’écoute de Foi et Vie Réformées, nous approchons de la fin de
notre étude de la lettre de Paul aux Romains, puisque nous en sommes arrivés
au chapitre quinze de notre lecture de cet écrit très important du Nouveau
Testament. Après avoir exhorté les
chrétiens de Rome à se soutenir les uns les autres et à ne pas se condamner
pour des pratiques divergentes sur des questions de boire ou de manger, Paul
revient sur l’universalité du salut accompli par Jésus-Christ, salut adressé
aussi bien aux Juifs qu’aux non-Juifs. Il
est clair que les pratiques divergentes concernant le boire ou le manger étaient
liées au fait qu’un groupe de croyants de cette jeune église de
Rome
venait du monde juif,
tandis qu’un autre groupe était constitué de païens convertis à Jésus-Christ.
Lisons donc à partir du verset sept, en notant que Paul, comme il l’a
fait jusqu’ici, cite à plusieurs reprises l’Ancien Testament pour prouver
que le Messie promis unirait les Juifs et les non-Juifs: “Accueillez-vous
donc les uns les autres, tout comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire
de Dieu. Voici, en effet, ce que
j’affirme: c’est, d’abord, que le Christ est venu se mettre au service des
Juifs pour montrer que Dieu est fidèle en accomplissant les promesses faites à
leurs ancêtres; c’est, ensuite, qu’il est venu pour que les non-Juifs, de
leur côté, louent Dieu à cause de sa bonté, comme le dit l’Ecriture: ‘Je
veux te célébrer parmi les nations et je chanterai ta gloire.’
Et ailleurs: ‘Nations, réjouissez-vous avec son peuple.’
Ou encore: ‘Louez le Seigneur, vous toutes les nations, que tous les
peuples l’acclament.’ Le prophète Esaïe dit de son côté: ‘Un rejeton
naîtra d’Isaï [le père de David]; on le verra se lever pour mener
les nations et les peuples païens mettront en lui leur espérance.’
Que Dieu, qui est l’auteur de l’espérance, vous comble de toute joie
et de sa paix par votre confiance en lui. Ainsi
votre coeur débordera d’espérance par la puissance du Saint Esprit.”
Après ce passage, Paul parle de manière plus
personnelle, expliquant son rôle d’apôtre et le pourquoi de sa lettre aux
chrétiens de
Rome
. Il leur déclare son
intention de venir leur rendre visite en continuant son voyage jusqu’en
Espagne. Paul souligne aussi que
dans la planification de ses voyages missionnaires il a bien fait attention à
ne pas empiéter sur des territoires que d’autres apôtres ou disciples
auraient déjà évangélisés. Il les informe de ses plans immédiats centrés
sur une visite à Jérusalem, pour y apporter une collecte effectuée par les églises
de la Macédoine et de la Grèce en faveur des croyants pauvres de la toute
première communauté chrétienne. Continuons donc notre lecture à partir du
verset quatorze: “Frères, j’ai personnellement la conviction que vous êtes
pleins de bonté, remplis de toute la connaissance, et tout à fait capables,
par conséquent, de vous conseiller les uns les autres.
Cependant, je vous ai écrit avec une certaine audace sur quelques
points; car je désirais raviver vos souvenirs, à cause de la grâce que Dieu
m’a accordée. En effet, il a fait
de moi le serviteur de Jésus-Christ pour les non-Juifs.
J’accomplis ainsi la tâche d’un prêtre en annonçant la Bonne
Nouvelle de Dieu aux non-Juifs pour que ceux-ci deviennent une offrande agréable
à Dieu, consacrée par l’Esprit Saint. Voilà
pourquoi, grâce à Jésus-Christ, je suis fier de mon travail pour Dieu.
Car si j’ose parler, c’est seulement de ce que le Christ a accompli
par mon moyen pour amener les non-Juifs à obéir à Dieu.
Il l’a fait par mes paroles et mes actes, par sa puissance qui s’est
manifestée dans les miracles et les prodiges, c’est-à-dire par la puissance
de l’Esprit de Dieu. Ainsi, à
partir de Jérusalem jusqu’en Illyrie, en rayonnant en tous sens, j’ai fait
partout retentir le message du Christ. Je me suis fait un point d’honneur de
ne proclamer la Bonne Nouvelle que là où le nom du Christ n’était pas
encore connu. Je ne voulais en aucun
cas bâtir sur des fondations posées par d’autres.
J’ai agi selon cette parole de l’Ecriture: ‘Ceux à qui l’on
n’avait rien dit de lui le verront, et ceux qui n’avaient pas entendu parler
de lui comprendront.’ C’est aussi cette raison qui m’a empêché bien des
fois d’aller chez vous. A présent,
je n’ai plus de champ d’action dans ces régions.
Or, depuis plusieurs années, je désire aller chez vous et cela pourra
se réaliser quand j’irai en Espagne. En
effet j’espère vous voir en passant, et je compte sur vous pour m’aider à
me rendre dans ce pays après avoir satisfait au moins en partie mon désir de
vous rencontrer. Pour l’instant je
vais à Jérusalem pour le service de ceux qui appartiennent à Dieu.
En effet les Eglises de la Macédoine et de l’Achaïe ont décidé de
mettre en commun une part de leurs bien pour venir en aide aux croyants pauvres
de Jérusalem. C’est une libre
initiative de leur part, mais elles le leur devaient bien; car si les non-Juifs
ont eu leur part des biens spirituels qui appartenaient aux Juifs, ils doivent
bien, à leur tour, les assister de leurs bien matériels.
Lorsque je me serai acquitté de ce service et que j’aurai remis à ses
destinataires le fruit de cette initiative, je prendrai le chemin de l’Espagne
et passerai donc par chez vous. Et
je sais que lorsque je viendrai chez vous, ce sera avec la pleine bénédiction
du Christ. Je vous le demande, frères,
par notre Seigneur Jésus-Christ et par l’amour que donne l’Esprit:
combattez avec moi, en priant Dieu pour moi.
Qu’il me fasse échapper aux incrédules de Judée et permette que
l’aide que j’apporte à Jérusalem
puisse être reçue favorablement par ceux qui appartiennent à Dieu.
Ainsi je pourrai venir chez vous le coeur plein de joie, si Dieu le veut,
et trouver quelque repos parmi vous. Que
le Dieu qui donne la paix soit avec vous.”
Amis auditeurs, en mentionnant
la collecte des Macédoniens et des Grecs en faveur des croyants d’origine
juive de Jérusalem, Paul montrait aux chrétiens de
Rome
que l’unité dans la foi entre Juifs et non-Juifs se manifestait de manière
très concrète, et devait leur servir de modèle et d’encouragement dans
leurs propres relations internes. Il
est certain que la perspective de retourner en Judée, la province juive de
l’empire romain, n’était pas toute rose pour Paul, qui
avait déjà dû y subir des persécutions de la part des Juifs non
convertis à Christ. Raison pour
laquelle il demande instamment aux Romains de prier pour ce voyage, afin que
dans la mesure du possible il se déroule sans encombres.
Que Paul ait ensuite eu l’occasion de visiter Rome, cela nous
le savons par le livre des Actes des Apôtres: à Jérusalem, il a été
emprisonné pendant deux ans, avant de demander à comparaître devant
l’empereur romain à Rome même, ce qui était son droit puisqu’il était
lui-même citoyen romain. A
Rome
, il a pu jouir d’une certaine liberté. Le
livre des Actes des apôtres, qui relate dans sa deuxième partie les voyages
missionnaires de Paul, décrit en détail le voyage de Paul et de ses compagnons
jusqu’à
Rome
, en particulier la terrible tempête qui a fait s’échouer le bâteau sur
lequel ils naviguaient. Je vous lis
la dernière partie du chapitre vingt-huit du livre des Actes des apôtres, qui
relate le premier séjour de Paul à
Rome
: “Après notre arrivée à
Rome
, Paul fut autorisé à loger dans un appartement personnel, sous la garde
d’un soldat. Au bout de trois
jours, il invita les chefs des Juifs à le rencontrer.
Quand ils furent réunis chez lui, il leur dit: ‘Mes frères, bien que
je n’aie rien fait de contraire aux intérêts de notre peuple, ni aux
traditions de nos ancêtres, j’ai été arrêté à Jérusalem et livré entre
les mains des Romains. Ceux-ci, après
enquête, voulaient me relâcher parce qu’ils n’avaient trouvé aucune
raison de me condamner à mort.
Mais, comme les Juifs s’y opposaient, je me suis vu contraint d’en
appeler à l’empereur, sans pour autant vouloir accuser mes compatriotes.
Et c’est ce qui explique que je vous ai invité à venir me voir et
vous entretenir avec moi: car c’est à cause de l’espérance d’Israël que
je porte ces chaînes’. Les Juifs
lui répondirent: ‘En ce qui nous concerne, nous n’avons reçu aucune lettre
de Judée à ton sujet, et aucun de nos frères n’est venu de là-bas pour
nous faire un rapport ou pour nous dire du mal de toi.
Mais nous pensons devoir t’entendre exposer toi-même ta pensée.
Quant à la secte dont tu fais
partie, nous savons qu’elle rencontre partout une sérieuse opposition.’ Ils
fixèrent donc un autre rendez-vous
et, au jour convenu, revinrent chez lui, encore plus nombreux que la première
fois. L’entretien dura du matin
jusqu’au soir. Paul leur exposa sa
doctrine: il leur annonça le règne de Dieu, et, en s’appuyant sur la Loi de
Moïse et les paroles des prophètes, il cherchait à les convaincre au sujet de
Jésus. Les uns se laissèrent
persuader par ses paroles, mais les autres refusèrent de croire.
Au moment de quitter Paul, ils n’étaient toujours pas d’accord entre
eux, et Paul fit cette réflexion: ‘Elles sont bien vraies ces paroles que le
Saint Esprit a dites à vos ancêtres, par la bouche du prophète Esaïe: ‘Va
trouver ce peuple et dis-lui: vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas;
vous aurez beau voir, vous ne saisirez pas.
Car le coeur de ce peuple est devenu insensible.
Ils ont fait la sourde oreille et ils se sont bouché les yeux, de peur
que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, de peur qu’ils ne
comprennent, qu’ils ne se tournent vers moi et que je ne les guérisse.’
Et Paul ajouta: ‘Sachez-le donc: désormais ce salut qui vient de Dieu
est maintenant apporté aux païens: eux ils écouteront ce message.’
Paul resta deux années entières dans le logement qu’il avait loué.
Il y recevait tous ceux qui venaient le voir.
Il proclamait le règne de Dieu et enseignait, avec une pleine assurance
et sans aucun empêchement, ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ.”
Amis auditeurs, lors de notre
prochaine émission, nous lirons ensemble le chapitre seize de la lettre de Paul
aux Romains, qui en est le dernier chapitre.