L’EPITRE AUX ROMAINS (16)
Amis auditeurs, nous voici arrivés au dernier
chapitre de la lettre de Paul aux Romains, le chapitre seize, au cours duquel
Paul adresse des salutations personnelles à des croyants qu’il a appris à
connaître et apprécier durant ses voyages missionnaires et qui, d’une manière
ou d’une autre, se trouvaient à Rome à l’époque de la rédaction de la
lettre, entre l’an cinquante six et cinquante-sept de notre ère. Cette partie
très personnelle de la lettre de Paul nous rend soudain ses lecteurs bien plus
proches: nous avons des noms concrets, les qualités de ces personnes et
l’affection de Paul à leur égard nous deviennent connues. Dix sur les
vingt-sept personnes spécialement saluées par l’apôtre sont des femmes.
Notez aussi que Paul salue l’Eglise qui se trouve chez Prisca et
Aquilas. Au début du Christianisme, les croyants se réunissaient en effet dans
des maisons privées et non dans des bâtiments construits spécialement pour
abriter les assemblées des fidèles. Paul
connaissait bien Prisca et son mari Aquilas pour avoir travaillé avec eux dans
la ville de Corinthe, en Grèce, où il les avait rencontrés pour la première
fois: ils étaient tous trois fabricants de tentes, et c’est comme cela que
Paul subvenait aussi à ses besoins matériels.
La liste des noms des personnes saluées par Paul montre qu’il y avait
dans la jeune communauté chrétienne de
Ensuite Paul donne à nouveau quelques exhortations,
surtout en ce qui concerne les faux enseignements; certains cherchent à
provoquer des divisions dans l’Eglise et prononcent des paroles à la fois
flatteuses et trompeuses, ceci pour des motifs matériels malhonnêtes.
Cette situation n’a guère changé depuis, amis auditeurs, et beaucoup
de soi-disant prophètes ou prédicateurs dans le monde n’annoncent pas
l’Evangile de Jésus-Christ avec pureté, mais cherchent à rassembler un
groupe de fidèles autour d’eux simplement pour que ceux-ci pourvoient à
leurs besoins matériels. Raison
pour laquelle l’avertissement de Paul reste toujours si actuel.
Cependant Paul termine cette section avec la promesse de la victoire de
Dieu sur Satan. Je vous lis du
verset dix-sept au verset vingt: “Je vous engage instamment, chers frères,
à prendre garde à ceux qui sèment la division et égarent les autres en
s’opposant à l’enseignement que
vous avec reçu. Eloignez-vous
d’eux, car les gens de cette sorte ne servent pas le Christ, notre Seigneur,
mais leur ventre. Avec leurs belles
paroles et leurs discours flatteurs,
ils séduisent ceux qui ne discernent pas le mal.
Votre obéissance est connue de tous et cela me remplit de joie, mais je
désire que vous sachiez discerner le bien et que vous soyez incorruptibles à
l’égard du mal. Le Dieu qui donne
la paix ne tardera pas à écraser Satan sous vos pieds.
Que la grâce de notre Seigneur Jésus soit avec vous.”
Paul poursuit en transmettant les salutations des compagnons qui se
trouvent auprès de lui, dans la ville de Corinthe où il séjourne au moment de
la rédaction de sa lettre aux Romains. Comme
il a fait appel à un collaborateur pour écrire la lettre sous sa dictée,
celui-ci, un certain Tertius, ajoute ses propres salutations: “Timothée,
mon collaborateur, ainsi que mes compatriotes Lucius, Jason et Sosipater vous
saluent. Moi, Tertius qui écris
cette lettre, j’ajoute mes salutations dans le Seigneur qui nous unit.
Vous saluent encore: Gaïus qui m’offre l’hospitalité et chez qui se
réunit toute l’Eglise, Eraste, le trésorier de la ville, ainsi que le frère
Quartus.” Cet Eraste, amis
auditeurs, est mentionné dans deux autres passages du Nouveau Testament.
Il y a plusieurs années, on a découvert dans la ville de Corinthe un
bloc de pierre datant du premier siècle de notre ère, et qui portait
l’inscription suivante, en latin: “Eraste, chef des travaux publics, a
payé les frais de ce pavage”. Il
est possible qu’il s’agisse du même Eraste, qualifié par Paul de trésorier
de la ville.
La toute dernière section de ce chapitre conclut
l’ensemble de la lettre de Paul par un chant de louange à Dieu qui se termine
par une doxologie, comme l’on dit. Ce
chant de louange résume la nature du message annoncé par Paul: c’est
l’Evangile de Jésus-Christ, qui est porté à la connaissance de tous les
peuples maintenant qu’il a été accompli par Jésus-Christ: “Béni soit
Dieu! Il a le pouvoir de vous rendre
forts dans la foi, conformément à la Bonne Nouvelle que je prêche.
Elle est le message de Jésus-Christ et dévoile le plan de salut de
Dieu, tenu secret pendant les siècles passés et qui s’accomplit de manière
manifeste de nos jours. Comme l’a
ordonné le Dieu éternel, il est porté, par les écrits des prophètes, à la
connaissance de tous les peuples pour qu’ils soient amenés à lui obéir en
croyant. A ce Dieu qui seul possède
la sagesse soit la gloire, de siècle en siècle, par Jésus-Christ.
Amen.”
Amis auditeurs, en concluant cette série d’émissions sur la lettre de Paul aux Romains, je voudrais tout d’abord remarquer que cet écrit central dans toute la Bible chrétienne a été l’objet de nombreux commentaires tout au long de l’histoire de l’Eglise. Lorsqu’on veut préciser quelle est la doctrine chrétienne, quel est l’enseignement de l’Eglise, on est forcé de se tourner vers l’épitre aux Romains: en effet son contenu, sa structure et l’application pour la vie de tous les jours de la doctrine qui y est exposée, demeurent exemplaires. Bien sûr, la lecture de la lettre aux Romains ne rend pas inutile la lecture d’autres livres de la Bible et du Nouveau Testament en particulier, qui possèdent chacun leur caractère unique et indispensable dans l’ensemble de la Révélation divine. Cependant cet écrit présente de manière très solidement articulée les points essentiels de ce qu’un chrétien doit croire pour être sauvé: qu’il s’agisse de la doctrine sur la Chute et le péché universel humain, l’oeuvre de salut accomplie par Jésus-Christ, l’oeuvre du Saint Esprit, l’unité et le lien d’amour entre les chrétiens, en particulier entre les Juifs et les non-Juifs, le rôle de l’Etat et les rapports entre les croyants et les autorités humaines qui les gouvernent.
Terminons donc cette série de message sur la lettre de Paul aux Romains en reprenant la fin du chapitre onzième, qui contraste l’universalité du péché qui englobe tous les hommes, avec l’universalité du salut offert en Christ, qui s’adresse à tous les hommes:
Car Dieu a emprisonné tous les hommes dans la désobéissance
afin de faire grâce à tous.
Combien profondes sont les richesses de Dieu, sa
sagesse et sa science! Nul ne peut
sonder ses jugements. Nul ne peut découvrir
ses plans. Car, qui a connu la pensée
du Seigneur? Qui a été son
conseiller? Qui lui a fait des dons
pour devoir être payé de retour? En
effet, tout vient de lui, tout subsiste par lui et pour lui.
A lui soit la gloire à jamais! Amen