LE MENSONGE
DE LA PORNOGRAPHIE (2)
“Le mensonge de la pornographie”, tel est le titre de deux émissions de Foi et Vie Réformées que je vous propose, et dont voici le second volet, amis auditeurs. Nous avons vu ensemble la dernière fois que la pornographie crée et développe une obsession vis-à-vis d’une sphère limitée de la sexualité. Elle ignore volontairement le langage véritable et sincère de l’amour et par là incite les spectateurs à ignorer et étouffer un tel langage. Elle entraîne aussi le spectateur à rechercher toujours plus d’excitation, car les sens de celui-ci sont vite émoussés. Pour employer une image très simple, elle provoque une démangeaison malsaine qu’on cherche à satisfaire en se grattant toujours davantage, abîmant ainsi de plus en plus sa propre chair sans jamais faire cesser la démangeaison, qui elle ne cesse de croître. Elle a donc un caractère destructeur qui se voit dans toutes les sociétés qui la tolèrent et lui laissent libre cours sous prétexte de liberté d’expression: les personnes adonnées à la pornographie sont comme des drogués ou des alcooliques. Il existe même dans certains pays des centres de désintoxication pour de telles personnes, dont la vie entière est devenue prisonnière de cette drogue visuelle. On peut dire à juste titre qu’on a alors affaire à une idole qui oppresse ceux qui la servent et en sont devenus les esclaves. Très nombreux sont les exemples de personnes adonnées à cet esclavage qui se rendent coupables d’abus sexuels vis-à-vis d’autres personnes, notamment d’enfants. Les journaux rapportent quotidiennement de tels exemples et il faut être tout à fait aveugle pour ne pas y voir un lien de cause à effet.
Nous avons dit que la pornographie est réductionniste,
au sens où elle réduit la sexualité humaine à sa dimension génitale et en
exclut tous les autres aspects que le Créateur a voulu y intégrer.
Voici une illustration qui aidera mieux à comprendre ce que signifie ce
réductionnisme: imaginez qu’un ensemble de musiciens, disons un orchestre,
veuille jouer la partition d’un compositeur.
Le compositeur a écrit ce morceau pour toutes sortes d’instruments de
musique: violons, violoncelles, flûtes, hautbois, trombones, guitare,
percussions, harpe etc. La musique
qu’il a écrite, il l’a conçue pour cet ensemble d’instruments et l’a
notée comme telle dans la partition qu’il a écrite. C’est comme cela
qu’elle devrait être jouée, l’orchestration devrait en être respectée
lors de l’exécution, chaque instrument ou groupe d’instruments jouant sa
partie au moment où il doit intervenir. Mais
voici que le chef d’orchestre décide arbitrairement, et sans consulter le
compositeur, de ne faire jouer aucun de tous ces instruments, à l’exception
des parties de percussion. Tout ce
qu’on entendra de l’oeuvre du compositeur durant le concert ce sera les
instruments à percussion. Et là où
le compositeur n’a rien écrit pour les percussions, le chef d’orchestre
leur enjoint de remplir les silences pour qu’on entende constamment les sons
des tambours, gongs, tam-tam, timbales, xylophones etc.
Pensez-vous que les auditeurs pourront dire avoir entendu l’oeuvre du
compositeur telle qu’il l’a conçue? Non,
bien sûr car le chef d’orchestre l’a complètement déformée en réduisant
toute la musique aux percussions.
Et bien, c’est, par analogie, ce qui se passe avec la pornographie.
Par son réductionnisme elle offre une caricature de la sexualité
humaine.
Mais alors, me demanderez-vous, qu’est-ce au juste qu’une sexualité saine? Comment la vivre au quotidien? Voilà une question très délicate, amis auditeurs, car avec la sexualité nous avons affaire à un domaine de l’expérience humaine à la fois très sensible, très fragile, et particulièrement exposé à toutes sortes de déformations. Qui peut se targuer de maîtriser sa sexualité de manière parfaitement harmonieuse? Les circonstances de la vie humaine sont telles, chacun est exposé à de telles pressions, que l’instinct sexuel est bien souvent le premier à en pâtir. Car il s’agit bien d’un instinct, créé par Dieu comme tel est placé dans chacune de ses créatures. Mais cet instinct, Dieu l’a mis en nous dans le but d’une réalisation, d’un accomplissement. Très souvent, nous manquons cette réalisation, cet accomplissement, ou plutôt nous pensons l’atteindre là où il n’est justement pas, ce qui ne fait qu’engendrer insatisfaction, incompréhension et frustrations. Nos relations humaines en pâtissent de près ou de loin. Pourtant, au commencement, Dieu a établi le cadre dans lequel l’instinct sexuel doit rechercher et trouver son accomplissement: c’est celui du couple homme-femme, dans une relation de fidélité, d’amour, de complémentarité mutuelle et de don de soi. J’insiste sur le mot de ‘relation’. Dans l’être de Dieu il existe une relation parfaite d’amour entre les trois Personnes de la Trinité: Dieu a créé le couple homme-femme pour être en quelque sorte le miroir, dans sa Création, de cette relation parfaite: une dualité reflétant sa propre Trinité. Dieu est Esprit et veut être adoré en esprit et en vérité, a dit Jésus-Christ. Cela rend clair le fait que Dieu n’est pas une créature matérielle, comme nous le sommes, et qu’il n’est pas doué d’instincts tels que nous le sommes. Nous qui avons été doués d’un instinct sexuel par le Créateur, nous reflétons quelque chose de son être qui ne peut cependant jamais être mis sur le même plan.