VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES (16)
Amis, auditeurs, faut-il payer la dîme? C’est la question que certains d’entre vous me posent et à laquelle je vais tâcher de répondre au cours de cette émission de notre série “Vos questions, nos réponses”. Ce message s’adresse naturellement en premier lieu à ceux qui, faisant partie d’une église, se posent cette question par rapport à la pratique courante. Cependant la question a une portée générale dans la mesure où elle concerne l’enseignement biblique sur ce qui appartient à Dieu et comment le montrer concrètement.
Examinons donc ensemble ce qu’enseigne la Bible sur
ce sujet. “La terre et ses
richesses appartiennent à l’Eternel. L’univers
est à lui avec ceux qui l’habitent. C’est lui qui a fondé la terre sur les
mers, qui l’a établie fermement au-dessus des cours d’eaux.”
C’est ainsi que débute le psaume 24, et ce n’est certes pas la première
fois que je vous cite ce passage. L’univers
appartient à celui qui l’a créé, cela détermine en soi l’utilisation que
chacun doit faire des ressources qui sont à sa disposition.
Avant d’examiner des passages bibliques qui concernent la dîme, disons
simplement que celle-ci est l’offrande d’un dixième de ses biens à Dieu
sous une forme ou une autre.
Dès le livre de la Genèse, le premier livre de la
Bible, on trouve deux mentions de la dîme, qui concernent les patriarches
Abraham et Jacob. Après avoir
remporté une victoire sur une coalition de quatre rois, Abram rencontre Melchisédek,
roi de
La mention suivante de la dîme, dans l’Ancien
Testament, se trouve à la fin du livre du Lévitique, donc dans la Loi de Moïse:
“Toute dîme des produits de la terre, soit des semences de la terre, soit
des fruits des arbres, appartient à l’Eternel; c’est une chose consacrée
à l’Eternel.” Mais à qui
la dîme profite-t-elle directement? Que
devient le produit des cultures ou les animaux offerts par ceux qui paient la dîme
conformément à la loi donnée à Moïse? Le
passage suivant du livre des Nombres (au chapitre dix-huit) nous le révèle.
Il y est parlé des fonctions et des revenus des sacrificateurs du peuple
et des lévites, qui rendent le service du culte à Dieu.
Dieu s’adresse ici à Aaron, le frère de Moïse, chargé du culte avec
sa famille et la tribu à laquelle ils appartiennent, celle de Lévi: “L’Eternel
dit à Aaron: Tu n’auras pas d’héritage dans leur pays, et il n’y aura
point de part pour toi au milieu d’eux; c’est moi qui suis ta part et ton héritage
au milieu des Israélites. Je donne
comme héritage aux fils de Lévi toute dîme en Israël, en échange du service
qu’ils font, le service de la tente de la Rencontre.”
La dîme due à Dieu revient à l’entretien du culte, en
particulier à subvenir aux besoins de ceux qui sont appelés à ce service
particulier. Dans les écrits prophétiques
de l’Ancien Testament on lit maintes exhortations à s’acquitter de cette
obligation qui rappelle à tout croyant qu’il est redevable à Dieu de tout ce
qu’il possède. Payer la dîme,
non de manière contrainte et forcée, mais avec joie et reconnaissance, est le
signe qu’on sait de qui viennent nos ressources, quelles qu’elles soient
d’ailleurs. Car la dîme n’est
pas une obligation de reconnaissance faite aux riches seulement, elle
s’applique à tous les croyants. Je
vous lis un passage du dernier livre de l’Ancien Testament, le livre du prophète
Malachie qui parle sévèrement au nom de l’Eternel à ceux qui négligent de
payer la dîme: “Depuis le temps de vos pères, vous vous êtes écartés
de mes prescriptions, vous ne les avez pas gardées.
Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Eternel des armées.
Et vous dites: ‘comment devons-nous revenir?
Un être humain peut-il voler Dieu?’ pourtant vous me volez et puis
vous demandez: ‘En quoi t’avons-nous
donc volé?’ Lorsque vous retenez
vos offrandes et vos dîmes! Vous êtes
sous le coup d’une malédiction parce que tout ce peuple, vous tous, me
volez.” On ne saurait être
plus clair.
Le principe de la dîme n’est pas annulé dans le
Nouveau Testament. Jésus ne
l’abolit pas, mais condamne le formalisme avec lequel certains personnages
soi-disant religieux s’acquittaient de la dîme telle qu’elle était
prescrite de son temps, mais ne pratiquaient pas la justice et l’amour de
Dieu. Donc nous pouvons dire avec
certitude que l’enseignement biblique au sujet de la dîme reste toujours
valable aujourd’hui pour les chrétiens dans l’Eglise.
Bien sûr, les conditions ou circonstances peuvent varier, et la manière
dont on s’acquitte de cette offrande n’est pas nécessairement la même
partout. Certains peuvent apporter
leur offrande en nature, d’autres en espèces.
On peut même envisager que ceux qui ne disposent que de très maigres
ressources donnent une partie de leur temps de travail à l’Eglise, ce qui
correspondrait à une rémunération s’ils étaient employés.
Un principe clairement énoncé aussi bien dans l’Ancien Testament que
le Nouveau, est que ceux qui prennent de la peine au gouvernement de l’Eglise
et à la prédication, à l’enseignement dans l’Eglise, en y consacrant tout
leur temps, doivent pouvoir vivre convenablement de ce service particulier,
comme les Lévites dans l’Ancien Testament.
Un passage de la première lettre de Paul à Timothée, au chapitre cinq,
est explicite à cet égard. Je vous
le lis: “Que les anciens qui président bien soient jugés digne d’une
double rémunération, surtout ceux qui prennent de la peine à la prédication
et à l’enseignement. Car
l’Ecriture dit: “Tu n’emmuselleras pas le boeuf qui foule le grain, et
ailleurs: L’ouvrier mérite son salaire.”
Le mot traduit par “rémunération” signifie aussi “honneur”,
mais dans le contexte du passage, avec les citations de l’Ancien Testament qui
suivent, il s’agit clairement de l’entretien matériel des anciens de
l’Eglise qui s’occupent d’enseigner et de prêcher à l’assemblée des
fidèles, donc les pasteurs ou évêques. Il
faut beaucoup insister sur ce point, surtout dans le contexte de bien des jeunes
églises où l’on néglige souvent de prendre matériellement soin des
dirigeants de la communauté, comme si ceux-ci, du fait même de leur vocation,
étaient dispensés de se nourrir, se vêtir, se loger, avec leur famille.
Les ressources limitées des membres de l’église ne sont jamais une
excuse pour ne pas pourvoir d’une façon ou d’une autre aux besoins de ceux
qui les nourrissent spirituellement en leur apportant la Parole de Dieu.
L’avertissement du prophète Malachie a aujourd’hui la même la même
valeur qu’il y a deux mille trois cents ans.
Bien sûr, l’autre versant de ce principe est que
les conducteurs spirituels de l’Eglise doivent s’acquitter de leur charge
honorablement, sinon ils ne méritent pas le double honneur ou la double rémunération
dont parle l’apôtre Paul. Si la
prédication n’est pas fidèle au contenu de l’Ecriture, si elle dérive
vers des tendances sectaires, si elle ne glorifie pas Dieu qui s’est révélé
de manière finale en Jésus-Christ, si elle ne met pas Christ au centre et ne
sert qu’à exercer un pouvoir personnel, voire un contrôle mental sur les fidèles,
alors verser la dîme n’a pas lieu d’être.
Vouloir l’imposer n’est qu’un abus de plus, l’usurpation de ce
qui revient en premier à Dieu, lequel ordonne sa distribution à ses serviteurs
fidèles. L’exhortation de l’apôtre
Pierre aux anciens et aux fidèles de l’Eglise, que l’on trouve au dernier
chapitre de sa première lettre, dans le Nouveau Testament, nous servira de
conclusion: “J’exhorte donc les anciens qui sont parmi vous, moi, ancien
comme eux, témoin des souffrances du Christ et participant à la gloire qui
doit être révélée: faites paître le troupeau de Dieu qui est avec vous, non
par contrainte, mais volontairement selon Dieu; ni pour un gain sordide, mais de
bon coeur; non en tyrannisant ceux qui vous ont été confiés, mais en devenant
les modèles du troupeau; et, lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous
remporterez la couronne incorruptible de la gloire.
De même, jeunes gens, soyez soumis aux anciens.
Dans vos rapports mutuels, revêtez-vous tous d’humilité, car ‘Dieu
résiste aux orgueilleux, mais il donne sa grâce aux humbles’.”