PERSEVERER DANS L’ESPERANCE (2)

 

Amis auditeurs, il ne peut y avoir d’espérance sans quelque chose ou quelqu’un qui nous soit donné à saisir comme objet de cette espérance, avons-nous dit lors de notre dernière émission.  Or, nous révèle la Bible, Dieu, par son Esprit Saint, est à la fois celui qui suscite l’espérance dans le coeur des croyants et celui qui en est l’objet, en la personne de son Fils Jésus-Christ.  Et si l’espérance reste vivante en dépit de toutes les circonstances adverses, c’est aussi parce que le Saint Esprit de Dieu en ranime la flamme dans le coeur des croyants.  Dans sa lettre aux Galates (5:5), l’apôtre Paul écrit ceci: “Quant à nous, notre espérance, c’est d’être déclarés justes devant Dieu au moyen de la foi.  Telle est la ferme attente que l’Esprit fait naître en nous.” 

 

Mais, avons-nous également dit, cette espérance est fondée sur des promesses que Dieu a faites aux hommes au cours de l’histoire, et qui demeurent fermes.  Sans la connaissance de ces promesses, de cet héritage promis qui en forme le noeud, l’espérance ne peut prendre racine en nous.  C’est pourquoi je voudrais aujourd’hui vous parler de ces promesses et de cet héritage.  Faisons-le en lisant ensemble un très beau texte, tiré du début de la première lettre de l’apôtre Pierre , dans le Nouveau Testament.  Il commence le corps de sa lettre en louant Dieu pour l’espérance du salut accordée aux croyants: “Loué soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ.  Dans son grand amour, il nous a fait naître à une vie nouvelle, grâce à la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour nous donner une espérance vivante.  Car il a préparé pour nous un héritage qui ne peut ni se détruire, ni se corrompre, ni perdre sa beauté.  Il le tient en réserve pour vous dans les cieux, vous qu’il garde par sa puissance, au moyen de la foi, en vue du salut qui est prêt à être révélé au moment de la fin.  Voilà ce qui fait votre joie, même si, actuellement, il faut que vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves: celles-ci servent à éprouver la valeur de votre foi. Le feu du creuset n’éprouve-t-il pas l’or qui pourtant disparaîtra un jour?  Mais beaucoup plus précieuse que l’or périssable est la foi qui a résisté à l’épreuve.  Elle vous vaudra louange, gloire et honneur, lorsque Jésus Christ apparaîtra.  Jésus, vous ne l’avez pas vu, et pourtant vous l’aimez; mais en plaçant votre confiance en lui sans le voir encore, vous êtes remplis d’une joie glorieuse qu’aucune parole ne saurait exprimer, car vous obtenez votre salut qui est le but de votre foi.” 

 

Amis auditeurs, le texte que nous venons de lire décrit l’espérance comme un héritage incorruptible qui a pour nom notre salut.  Cette espérance se situe entre deux pôles, l’un qui a pris place, l’autre qui doit encore prendre place: le premier, c’est le fait historique de la résurrection de Jésus-Christ, qui est la source de cette espérance, qui la met en marche en quelque sorte.  Par cette résurrection, les croyants ont déjà acquis une vie nouvelle parce que par la foi en Christ ils sont ancrés, greffés en lui et vivent déjà de sa vie.  Mais la manifestation complète de cette vie nouvelle attend maintenant la venue du second pôle, qui est l’apparition de Christ, à la fin des temps établis par Dieu.  Cette apparition signifiera l’avènement de la vie de plénitude promise aux croyants, déjà inaugurée par la résurrection du Christ.  Il en est le garant, par la vie incorruptible dont il a été revêtu à sa résurrection et qui est le sceau indestructible de l’espérance chrétienne.    Ecoutez ce qu’en dit l’apôtre Paul à la fin de sa première lettre aux Corinthiens (au chapitre quinze), alors qu’il s’oppose à ceux qui prétendaient au sein de cette jeune église qu’il n’y avait pas de résurrection des morts.  Il leur démontre que si tel est le cas, alors Christ lui-même n’est sûrement pas ressuscité; il n’y a donc plus aucune raison d’espérer: “Or, écrit-il, si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi n’est qu’une illusion, et vous êtes encore sous le poids de vos péchés.  De plus, ceux qui sont morts unis au Christ sont à jamais perdus.  Si c’est seulement pour la vie présente que nous avons mis notre espérance dans le Christ, nous sommes les plus à plaindre des hommes.  Mais, en réalité, le Christ est bien revenu à la vie et, comme les premiers fruits de la moisson, il annonce la résurrection des morts.”  La foi en Jésus-Christ ne consiste pas à l’admirer et chercher à suivre l’exemple moral qu’il a donné et vécu dans ses actes et paroles, comme tant de courants au sein de l’Eglise ont voulu faire croire aux fidèles depuis plus de deux siècles. Cette foi-là, qui moralise à l’excès et veut finalement faire de nous-mêmes les agents de notre propre salut, nous rend en fait les plus à plaindre des hommes, car elle nous prive tout bonnement de l’espérance glorieuse promise et scellée par sa résurrection.  Au contraire, la foi en Jésus-Christ regarde et tend vers le futur de la vie glorieuse à venir; c’est justement ce qui en fait une espérance vivante.

 

C’est donc entre ces deux pôles, entre le ‘déjà’ et le ‘pas encore’, que se déroule la vie des croyants: d’une part elle est marquée par la foi en les promesses faites, par la semence de cette vie incorruptible déjà plantée dans leur coeur, mais d’autre part, avant le retour du Christ elle reste marquée par les vicissitudes de la vie, par des épreuves de toutes sortes.  Pourtant, nous dit Pierre , ces épreuves servent de creuset à la foi marquée par l’espérance.  Alors que la tendance naturelle serait de les considérer comme inutiles, nuisibles et même opposées au plan de salut qui fait l’objet de l’espérance chrétienne, la Bible au contraire assigne à ces épreuves un rôle nécessaire d’épuration pour la foi du croyant: il s’agit bien d’une course d’obstacles, mais il n’y a pas de victoire pour celui qui refuse de prendre part à la course ou se dérobe aux épreuves de cette course.  Une victoire facile, sans effort ni lutte, ne vaut ni louange, ni gloire ni honneur à celui qui la remporte au prix du moindre effort.  Jésus-Christ a-t-il atteint la victoire de la résurrection sans aussi remporter l’épreuve de la souffrance et de la crucifixion?  Le disciple ne peut être plus grand que son maître, n’est-il pas vrai?  Or un des obstacles, écrit Pierre à ses lecteurs, est constitué par le fait qu’ils n’ont pas vu Jésus de leurs propres yeux. Ils ont cru au message annoncé à son sujet par ceux qui ont été les témoins directs du ministère de Jésus, mais n’en ont pas été eux-mêmes les témoins.  Il en va de même pour nous deux mille ans plus tard.  D’où l’actualité des paroles de l’apôtre Pierre: “en plaçant votre confiance en lui sans le voir encore, vous êtes remplis d’une joie glorieuse qu’aucune parole ne saurait exprimer, car vous obtenez votre salut qui est le but de votre foi.”    On peut dire que faire l’expérience de la joie glorieuse dont parle Pierre , c’est manifester qu’on a déjà obtenu le salut promis, même si c’est encore au milieu de grandes épreuves.  A partir de là, on est en état de persévérer au milieu même de grandes afflictions, car on sait que le Dieu et Père de Jésus-Christ ne nous lâchera jamais.  Persévérer dans l’espérance, c’est l’appel adressé aux croyants par Dieu, un appel qui éclate sur toutes les pages de la Bible.  Paul, dans sa lettre à son jeune ami Tite, expose à la fois le contenu de cette espérance et les fruits qu’elle porte chez ceux  qui la nourrissent ( 2:11 -15): “En effet, la grâce de Dieu s’est révélée comme une source de salut pour tous les hommes.  Elle nous éduque et nous amène à nous détourner de tout mépris de Dieu, à rejeter les passions des gens de ce monde.  Ainsi nous pourrons mener, dans le temps présent, une vie équilibrée, juste et pleine de respect pour Dieu, en attendant que se réalise notre bienheureuse espérance: la révélation de la gloire de Jésus-Christ, notre grand Dieu et sauveur.  Il s’est livré lui-même en rançon pour nous, afin de nous délivrer de l’injustice sous toutes ses formes et de faire de nous, en nous purifiant ainsi, un peuple qui lui appartienne et qui mette toute son ardeur à accomplir des oeuvres bonnes.  Voilà ce que tu dois enseigner, dans quel sens il te faut encourager et reprendre les gens.  Fais-le avec une pleine autorité.  Que personne ne te traite avec mépris.” 

 

Parler de l’espérance chrétienne ne serait cependant pas complet si l’on n’évoquait les nouveaux cieux et la nouvelle terre promis par Dieu à  l’avènement de Jésus-Christ, lors de son retour dans la gloire.  Concluons donc cette émission en lisant ensemble le passage du chapitre vingt-et-un du livre de l’Apocalypse qui en parle symboliquement en ces termes: “Puis je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’existait plus.  Je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel, d’auprès de Dieu, belle comme une mariée qui s’est parée pour son époux.  Et j’entendis une forte voix, venant du trône, qui disait: ‘Voici la Tente de Dieu avec les hommes.  Il habitera avec eux; ils seront ses peuples et lui, Dieu avec eux sera leur Dieu.  Il essuiera toute larme de leurs yeux.  La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni plainte, ni souffrance.  Car ce qui était autrefois a définitivement disparu.’ Alors celui qui siège sur le trône déclara: ‘Voici: je renouvelle toutes choses.’  Il ajouta: ‘Ecris que ces paroles sont vraies et entièrement dignes de confiance.’  Puis il me dit: ‘C’en est fait!  Je suis l’Alpha et l’Omega, le commencement et le but.  A celui qui a soif, je donnerai, moi, à boire gratuitement à la source d’où coule l’eau de la vie…”