L’histoire
de la jeune église de Thessalonique, amis auditeurs, est exemplaire car
elle nous montre ce que devrait être toute église remplie de l’Esprit
de Dieu: à savoir une église missionnaire.
L’apôtre Paul, qui la fonda lors de son passage en Macédoine,
donc au nord de la Grèce, lui écrivit peu après au moins deux lettres,
dont la première fera l’objet de notre méditation aujourd’hui.
Mais avant de nous tourner vers le premier chapitre de cette
lettre, voyons ensemble comment le livre des Actes des Apôtres nous
retrace la naissance de cette église, au milieu de bien des tribulations.
Nous lisons, au chapitre 17 du livre des Actes, le passage suivant:
“Paul et Silas passèrent
par Amphipolis et Apollonie, et arrivèrent à Thessalonique, où les
Juifs avaient une synagogue. Paul
y entra, selon sa coutume. Pendant
trois sabbats, il eut avec eux des entretiens, d’après les Écritures;
il expliquait et exposait que le Christ devait souffrir et ressusciter
d’entre le morts. Et Jésus
que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Christ.
Quelques uns d’entre eux furent persuadés et se joignirent à
Paul et à Silas, ainsi qu’une grande multitude de Grecs craignant Dieu,
et plusieurs femmes parmi les plus notables.
Mais les Juifs, jaloux, prirent avec eux quelques hommes de rien
parmi la populace et provoquèrent des attroupements, ainsi que du tumulte
dans la ville. Ils se portèrent
à la maison de Jason et cherchèrent Paul et Silas pour les amener devant
le peuple. Ils ne les trouvèrent
pas; alors ils traînèrent Jason et quelques frères devant les
magistrats en criant: Ceux-ci,
qui ont bouleversé le monde entier, sont aussi venus ici, et Jason les a
reçus. Ils agissent tous
contre les décrets de César et disent qu’il y a un autre roi, Jésus.
Ces paroles troublèrent la foule et les magistrats, qui ne relâchèrent
Jason et les autres qu’après avoir obtenu d’eux une caution.”
Voilà
donc, amis qui êtes à l’écoute, l’arrière plan de la première
lettre que Paul adresse à cette jeune église née dans un environnement
hostile. Le début de cette
lettre nous fera cependant comprendre que la naissance d’une église
comme celle de Thessalonique ne dépendait pas de la volonté d’un ou
deux hommes, tels que Paul et Silas, aussi motivés soient ils, mais plutôt
du Dieu Père, Fils et Saint Esprit, puissamment à l’oeuvre pour
rassembler son peuple partout où Sa Parole serait prêchée.
La lettre commence par identifier ses auteurs, et apporte à ses
lecteurs une salutation de la part de Dieu:
Amis
auditeurs, cela fait deux mille ans que l’Église de Jésus-Christ
confesse le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint Esprit.
Or c’est ce même Dieu que nous voyons à l’oeuvre pour amener
vers Lui les Thessaloniciens. Dans
le passage que nous venons de lire, nous trouvons un parfait condensé de
l’oeuvre du Dieu trinitaire en vue du salut de l’homme pécheur.
Commençons
par le Père, au nom duquel la salutation de Paul et de ses compagnons aux
Thessaloniciens a d’abord été adressée:
“Nous savons, frères
bien-aimés de Dieu que vous avez été élus …” nous dit le
verset 4. Tout commence par l’élection
de Dieu le Père, devant qui Paul se souvient sans cesse des
Thessaloniciens. Sans l’élection
de Dieu, qui précède toute chose, jamais l’Église de Thessalonique
n’aurait vu le jour. C’est
du reste pourquoi Paul peut appeler ses correspondants “bien-aimés
de Dieu”. Ils sont
“bien-aimés” car ils ont été aimés avant même d’offrir quoi que
ce soit à Dieu. Il les a aimés
dans son élection souveraine. Son
amour se manifeste pour eux par le don de la foi, cette “foi
en Dieu” dont Paul parle au verset 8, lorsqu’il dit “votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu”.
En effet, poursuit-il au verset 9, “vous
vous êtes convertis, en vous détournant des idoles pour servir le Dieu
vivant et vrai” Le fruit
de l’élection de Dieu le Père, c’est la conversion à Dieu, et donc
le rejet des idoles, qui sont de faux dieux, morts et qui ne signifient
que la mort spirituelle de ceux qui les servent.
Les Thessaloniciens s’en sont détournés, et servent désormais
le Dieu vivant et vrai. C’est
à ce sujet que Paul rend grâces continuellement: il fait mention d’eux
dans ses prières adressées au Dieu vivant et vrai qui élit ses bien-aimés,
leur accorde la foi afin qu’ils se détournent des idoles mortes et
fausses et le servent.
Mais
le Fils, le Seigneur Jésus-Christ, est à l’oeuvre avec le Père:
c’est son Évangile que Paul a prêché.
Et le don de la foi a fait que les Thessaloniciens sont devenus non
seulement imitateurs de Paul, mais, bien plus encore, du Seigneur Jésus-Christ
lui-même: “Vous
êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au
milieu de beaucoup de tribulations…” lisons-nous au verset 6.
Accepter l’Évangile, recevoir la Parole signifie en effet
devenir un imitateur de Jésus-Christ, le suivre comme un disciple prêt
à traverser les tribulations les plus diverses, suivre même parfois Jésus-Christ
sur le chemin de
Voilà
donc la jeune Église de Thessalonique sous la protection divine, assurée
de la présence du Dieu trois fois saint.
Quels fruits peut bien porter une telle église?
Paul les mentionne dès le début de sa lettre:
ce sont ces fruits qui font l’objet de sa reconnaissance devant
Dieu: “Nous
nous souvenons sans cesse, devant Dieu notre Père, de l’oeuvre de votre
foi, du travail de votre amour, et de la fermeté de votre espérance en
notre Seigneur Jésus-Christ”. Une
foi qui oeuvre, un amour qui travaille, et une espérance qui demeure
ferme: voilà bien les trois
choses qui demeurent, comme le même apôtre Paul l’enseigne dans ce célèbre
passage de la première lettre aux Corinthiens, chapitre 13 verset 13:
“Maintenant donc ces trois
choses demeurent: la foi,
l’espérance, l’amour; mais la plus grande, c’est l’amour.”
Dotée
par le Dieu Père, Fils et Saint Esprit de ces marques, la toute jeune Église
de Thessalonique devient immédiatement ce que toute église authentique
ne peut qu’être, à savoir une église missionnaire:
Aux versets 7 et 8, nous lisons:
“Ainsi vous êtes devenus
un modèle pour tous les croyants en Macédoine et en Achaïe.
Car la parole du Seigneur a retenti de chez vous, non seulement en
Macédoine et en Achaïe, mais votre foi en Dieu s’est fait connaître
en tout lieu, à tel point que nous n’avons pas besoin d’en parler.”
Le témoignage vers l’extérieur n’était pas pour cette
jeune église quelque chose de forcé, d’imposé; au contraire sa foi
vivante ne pouvait qu’être proclamée, en paroles et en actes:
voilà en particulier en quoi consistait l’oeuvre de sa foi et le
travail de son amour. Les
Thessaloniciens ne réclamèrent pas à cor et à cris des missionnaires
pour les tenir en tutelle ou en minorité, ils devinrent immédiatement
eux-mêmes une église missionnaire et Paul peut dire d’eux que c’est
leur foi en Dieu qui s’est fait connaître en tout lieu.
Amis
auditeurs, puisse toute jeune église élue par Dieu le Père, espérant
fermement en Jésus-Christ et animée par une pleine certitude et la joie
que donne l’Esprit Saint, ressembler à cette église de Thessalonique;
puisse-t-elle posséder la foi, l’espérance et l’amour, et les
communiquer en paroles et en actes autour d’elle, dans l’attente du
Fils, Jésus-Christ, que Dieu a ressuscité des morts et qui nous délivre
de la colère à venir.