Au cours du cinquième chapitre de l’évangile selon Jean, amis auditeurs,
Jésus s’adresse aux chefs religieux juifs après la guérison d’un
paralytique à la piscine de Bethesda durant un jour de sabbat.
On lui reprochait d’avoir accompli ce miracle précisément ce jour-là,
durant lequel les chefs religieux interdisaient toute activité, même celle
consistant à apporter le repos et la guérison à un homme atteint d’une
condition terrible depuis trente-huit ans. En
s’identifiant à Dieu le Père, en se présentant comme son Fils, auquel le Père
avait remis toute autorité, celle de juger comme celle de donner la vie aux
morts, Jésus aggravait son cas auprès des chefs religieux: En effet, leur
disait-il au verset 26, comme le Père possède la vie en lui-même, il a
accordé au Fils d’avoir la vie en lui-même.
Et parce qu’il est le Fils de l’homme, il lui a donné autorité pour
exercer le jugement. Au verset
24, Jésus annonçait solennellement une première résurrection, qui consiste
à passer de la mort à la vie déjà durant notre existence terrestre, lorsque
nous avons cru en sa parole: Oui,
vraiment, je vous l’assure: celui qui écoute ce que je dis et qui place sa
confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède dès à présent, la vie éternelle
et il ne sera pas condamné; il est déjà passé de la mort à la vie.
Cette première résurrection s’adresse à ceux qui sont morts
spirituellement dans leurs péchés, et qui, entendant la prédication de la
parole du Christ, se convertissent: Oui, vraiment, je vous l’assure:
l’heure vient, et elle est déjà là, où les morts entendront la voix du
Fils de Dieu et tous ceux qui l’auront entendue vivront.
Bien sûr, amis auditeurs, “entendre” la voix du Fils de Dieu ne
signifie pas ici l’entendre simplement pour l’oublier ou la rejeter ensuite,
mais l’entendre spirituellement, c’est-à-dire l’accepter par la foi.
Mais Jésus parle aussi, aux versets 28 et 29, d’une seconde résurrection,
qui va de pair avec l’autorité de juger que son Père lui a confiée.
Cette fois-ci, il s’agit de la résurrection finale de tous les
humains, à la fin des temps. Les
morts comparaîtront devant lui pour rendre compte de leur vie:
Ne vous en étonnez pas: l’heure vient où tous ceux qui sont dans
la tombe entendront la voix du Fils de l’homme.
Alors, ils en sortiront: ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour
la vie, ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour être condamnés.
Une telle prérogative
attribuée par Jésus à lui-même, avait 1argement de quoi susciter
l’indignation voire la fureur des chefs religieux juifs.
Mais pour qui se prend-il donc, ce jeune rabbi, se demandaient-ils?
On n’a jamais vu une telle arrogance au sein de notre nation… Et en
plus, il se fait l’égal de Dieu en renversant tout le sytème religieux que
nous avons patiemment bâti, et auquel tout le peuple se soumet…
Jésus va pourtant
invoquer auprès d’eux le témoignage de quelqu’un qu’ils semblaient
respecter: Jean-Baptiste. Lisons
ensemble le texte du verset trente-deux au verset quarante: Mais j’ai un
autre témoin, déclare Jésus, et je sais que son témoignage est vrai.
Vous avez envoyé une commission d’enquête auprès de Jean et il a
rendu témoignage à la vérité. Moi, je n’ai pas besoin d’un homme pour témoigner
en ma faveur, mais je dis cela pour que vous, vous soyez sauvés.
Oui, Jean était vraiment comme un flambeau que l’on allume pour
qu’il répande sa clarté. Mais
vous, vous avez simplement voulu, pour un moment, vous réjouir à sa lumière.
Quant à moi, j’ai en ma faveur un témoignage qui a plus de poids que
celui de Jean: c’est celui des oeuvres que le Père m’a donné
d’accomplir. Oui, ces oeuvres que
j’accomplis attestent clairement que le Père m’a envoyé.
De plus, le Père lui-même, qui m’a envoyé, a témoigné en ma
faveur. Mais vous n’avez jamais
entendu sa voix, ni vu sa face. Sa
parole n’habite pas en vous; la preuve c’est que vous ne croyez pas en celui
qu’il a envoyé. Vous étudiez
avec soin les Ecritures, parce que vous êtes convaincus d’en obtenir la vie
éternelle. Or, précisément ce
sont elles qui témoignent de moi. Mais
voilà: vous ne voulez pas venir à moi pour recevoir la vie.
Jésus reproche aux chefs religieux
d’avoir seulement fait semblant de croire aux paroles de Jean-Baptiste, que le
peuple honorait comme un véritable prophète.
Or, s’il a été un flambeau, s’il a apporté quelque lumière en
tant que prophète, c’est justement parce que son témoignage a consisté à
pointer le doigt en direction du véritable soleil de justice, le Fils incarné
du Père céleste. Savez-vous, amis
auditeurs, que le dernier livre de l’Ancien Testament, celui du prophète
Malachie - rédigé vers le milieu du cinquième siècle avant Jésus-Christ -
prophétise la venue d’un messager très particulier, identifié au prophète
Elie, et qui préparera la venue de l’ange de l’Alliance?
Le chapitre trois du livre de Malachie commence ainsi: Or je vais
envoyer mon messager pour aplanir la route devant moi.
Et soudain, il viendra pour entrer dans son Temple, le Seigneur que vous
attendez; c’est l’ange de l’alliance, appelé de vos voeux.
Le voici, il arrive, déclare l’Eternel, le Seigneur des armées célestes.
A la fin du chapitre trois, qui est aussi la fin du livre de Malachie
et de tout l’Ancien Testament, le prophète renouvelle l’annonce de la venue
d’un personnage identifié à Elie: Voici, je vous envoie Elie, le prophète,
avant que le jour de l’Eternel arrive, ce jour grand et terrible.
Il tournera le coeur des pères vers leurs fils, et des fils vers leurs pères,
de peur que je ne vienne pour frapper le pays et me le vouer tout entier.
Or c’est précisément dans les mêmes termes qu’un ange
s’adresse à Zacharie, le père de Jean Baptiste, pour lui annoncer la
naissance de son fils, au début de l’évangile selon Luc: Il ramènera
beaucoup d’Israélites au Seigneur, leur Dieu.
Il accomplira sa mission sous le regard de Dieu, avec l’esprit et la
puissance d’Elie, pour réconcilier les pères avec leurs enfants, pour amener
ceux qui sont désobéissants à penser comme des hommes justes et former ainsi
un peuple prêt pour le Seigneur. Toujours
dans l’évangile selon Luc, au chapitre 7, Jésus lui-même identifiera sans
ambage Jean-Baptiste à cet envoyé dont parlait Malachie quelque cinq siècles
auparavant. Il demandera à la foule
qui se presse autour de lui: Qu’êtes-vous allés voir au désert?
Un roseau agité çà et la par le vent?
Qui donc êtes-vous allés voir? Un
homme habillé avec élégance? Ceux
qui portent des habits somptueux et qui vivent dans le luxe habitent les palais
royaux. Mais qu’êtes-vous donc
allés voir? Un prophète?
Oui, je vous l’assure, et même bien plus qu’un prophète.
Car c’est celui dont il est écrit: J’enverrai mon messager devant
toi, il te préparera le chemin. Les
chefs religieux avaient envoyé une délégation pour aller consulter
Jean-Baptiste, qu’ils considéraient comme un prophète; ils auraient donc dû
accepter son témoignage, autrement, pourquoi envoyer cette délégation?
Mais leur coeur s’endurcit, et ils ne reçoivent pas le témoignage de
Jean-Baptiste. Jésus leur fournira
alors d’autres témoins. Dans un
procès, personne ne peut être son propre témoin, et Jésus, même s’il dit
la vérité, s’abaisse pour se plier à cette règle humaine.
Si les chefs religieux ne croient pas au témoignage que Jean-Baptiste
leur a clairement communiqué, qu’ils croient alors au vu des oeuvres que Jésus-Christ
accomplit, comme la guérison du
paralytique de la piscine de Bethesda: Quant
à moi, j’ai en ma faveur un témoignage qui a plus de poids que celui de
Jean: c’est celui des oeuvres que le Père m’a donné d’accomplir.
Oui, ces oeuvres que j’accomplis attestent clairement que le Père
m’a envoyé. Le
troisième témoin invoqué par Jésus, c’est son Père lui-même:
De plus, le Père lui-même, qui m’a envoyé, a témoigné en ma
faveur. Mais ce témoignage là,
aussi définitif et incontournable soit-il, les chefs religieux ne le recevront
pas non plus. Pourquoi?
Jésus le leur dit: Vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu sa
face. Sa parole n’habite pas en
vous; la preuve c’est que vous ne croyez pas en celui
qu’il a envoyé. Alors
vient le quatrième témoignage, l’Ecriture elle-même, comme les prophètes
Esaïe ou Malachie: Vous étudiez
avec soin les Ecritures, parce que vous êtes convaincus d’en obtenir la vie
éternelle. Or, précisément ce
sont elles qui témoignent de moi. Mais
voilà: vous ne voulez pas venir à moi pour recevoir la vie.
Le cinquième témoignage avancé, dans la ligne du quatrième, sera
Moïse lui-même. Lisons du verset
41 au verset 47: Je ne cherche pas à être applaudi par les hommes.
Seulement, je constate une chose: au fond de vous-mêmes, vous vous
n’avez pas d’amour pour Dieu. Je
suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas.
Si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez!
D’ailleurs, comment pourriez-vous parvenir à la foi alors que vous
voulez être applaudis les uns par les autres et que vous ne recherchez pas la
gloire qui vient de Dieu seul? N’allez
surtout pas croire que je serai moi votre accusateur auprès de mon Père;
c’est Moïse qui vous accusera, oui ce Moïse même en qui vous avez mis votre
espérance. En effet si vous
l’aviez réellement cru, vous m’auriez aussi cru, car il a parlé de moi
dans ses livres. Si vous ne croyez même
pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles?
Ici, amis auditeurs, nous avons une déclaration très importante de Jésus
pour comprendre la Bible dans son intégralité: si on la lit et l’étudie
sans tout rapporter à Jésus-Christ, qui en est le centre et le ciment, on
n’a rien compris. On pourra passer des heures, voire des années, à la disséquer,
à essayer de cerner son message, à
disserter savamment sur tel ou tel chapitre, on restera spirituellement aveugle
et on ne fera que perdre son temps. Car
l’unité du message de la Bible, depuis la première page jusqu’à la dernière,
ne se comprend que par rapport à la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ, la
Parole vivante incarnée de Dieu, pour le salut d’hommes aveuglés et morts
dans leurs péchés. La prochaine
fois, chers amis, nous aborderons ensemble le chapitre 6 de l’évangile de
Jean, où se manifeste clairement le pain vivant venu du ciel.