Amis auditeurs, lisons
ensemble à nouveau quelques extraits du sixième chapitre de l’évangile
selon Jean, comme nous l’avons fait la dernière fois.
Dans ce texte capital, prononcé dans la synagogue de Capernaüm, au bord
du lac de Tibériade, Jésus se présente comme le pain vivant descendu du ciel,
comme celui dont il convient de manger le corps et de boire le sang pour avoir
accès à la vie éternelle. Il est
essentiel de comprendre la signification spirituelle de ces paroles pour se les
approprier et en retirer les bénéfices que Jésus lui même promet à ses
auditeurs. A partir du verset 46 Jésus
dit: Tout homme qui écoute la voix du Père et qui se laisse instruire par
lui vient à moi. Personne
n’a jamais vu le Père, sauf celui qui est venu d’auprès de Dieu.
Lui, il a vu le Père. Vraiment,
je vous l’assure: celui qui croit a la vie éternelle, car je suis le pain qui
donne la vie. Vos ancêtres ont bien
mangé la manne dans le désert et cela ne les a pas empêchés de mourir.
Mais c’est ici le pain qui descend du ciel: celui qui en mange ne
mourra pas. C’est moi qui suis le
pain vivant descendu du ciel: si quelqu’un mange de ce pain-là, il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai pour que le monde vive, c’est mon propre corps.” A
ces mots, les Juifs se mirent à discuter vivement entre eux: “Comment cet
homme pourrait-il nous donner son corps à manger?”
Alors Jésus leur dit: “Oui, vraiment, je vous l’assure: si vous ne
mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous
n’aurez point la vie en vous. Celui
qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi je
le ressusciterai au dernier jour. Car
ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je
demeure en lui. Le Père qui m’a
envoyé a la vie en lui-même, et c’est lui qui me fait vivre; ainsi, celui
qui se nourrit de moi vivra lui aussi par moi.
C’est ici le pain descendu du ciel.
Il n’est pas comme celui que vos ancêtres ont mangé; eux, ils sont
morts; mais celui qui mange de ce pain-ci vivra pour toujours.”
Voilà ce que déclara Jésus lorsqu’il enseigna dans la synagogue de
Capernaüm.
Jésus,
avons-nous vu la dernière fois, est à la fois Fils de Dieu et Fils de
l’homme. Or voici qu’il donne
son corps à manger et son sang à boire d’une manière unique: son corps est
crucifié et son sang coule. Cette
crucifixion n’est pas le fruit d’un accident ou du hasard, ni même d’une
tragique erreur judiciaire. Au
contraire, elle intervient selon un plan de salut décidé par son Père céleste,
un plan qui se déroule exactement comme il a été prévu.
Ce plan, amis auditeurs, a pour but de vous retirer des ténèbres, des
griffes du péché, pour vous faire parvenir à la lumière.
Or pour être retiré du royaume de la mort, il vous faut être délivré
de votre nature contaminée, celle qui vous retient dans les ténèbres.
Cette nature contaminée, vous en avez hérité, comme tout un chacun,
après la désobéissance, la chute du premier couple humain.
Elle vous empêche de connaître Dieu véritablement de l’aimer comme
il se doit. Nous ne connaissons plus
Dieu dans sa sainteté, dans sa perfection. Le vague sentiment que les hommes
ont encore de Dieu, comme de leur Créateur, comme de quelqu’un qui est là,
quelque part, ne peut en aucun cas passer le test du lien de communion avec lui
qu’il exige de nous. Seule une obéissance
parfaite à sa Loi sainte et parfaite pourrait restaurer un tel lien.
Même si Dieu nous fournit encore notre pain quotidien, même s’il nous
maintient en vie, nous n’avons aucune nourriture qui nous donne l’accès à
la vie éternelle. Seule une
communion restaurée avec notre Créateur et Seigneur peut nous amener à la vie
éternelle. L’agneau que les Israélites
avaient mangé à l’occasion de la fête de la Pâque, avant leur fuite hors
d’Egypte, avait pour eux la signification d’un repas de réconciliation avec
Yahweh, c’est-à-dire avec l’Eternel Dieu.
Le sang de cet agneau couvrait leurs fautes devant Yahweh.
Ils ne furent pas atteints par l’Ange de la mort qui frappa alors
l’Egypte; au contraire, ils furent délivrés des ténèbres,
de l’esclavage, et se mirent en route vers la terre promise.
Par la foi ils acceptèrent qu’ils avaient besoin d’une nourriture
divine pour être réconciliés avec Dieu. Et pourtant, l’homme pécheur est
constamment en train de bâtir des plans afin de pourvoir à sa subsistance matérielle,
comme si cela pouvait lui conférer la vie éternelle.
Toutes sortes d’efforts sont accomplis pour maintenir les êtres
humains en vie aussi longtemps que possible, voire pour les rajeûnir autant que
possible, pour que peut-être même un
jour ils deviennent immortels. Au
lieu de rechercher la vie éternelle dans une communion avec Dieu rétablie,
restaurée, les hommes ne cessent de faire des plans pour résoudre les milliers
de problèmes qui se posent dans la société à cause de leurs propres péchés.
Mais ils n’accordent aucune attention à la source de leurs problèmes,
le péché lui-même, la séparation d’avec Dieu, la méconnaissance et le
rejet de sa Loi, de ses normes, de sa justice, de sa souveraineté.
Or, toutes ces opérations de sauvetage organisées à la va-vite par les
hommes sont bien éloignées du salut de notre nature corrompue, salut pour
lequel Dieu seul a un plan. Sauvetage
provisoire et salut éternel sont deux choses bien différentes, amis auditeurs.
Le plan de Dieu consistant à envoyer son Fils sur terre afin qu’il
devienne pour nous le pain de la vie éternelle n’est pas un plan pour une échappatoire
provisoire. C’est un plan de salut
qui inclut la totalité de notre vie, qui inclut même la totalité du monde,
destiné à être renouvelé totalement. Ce
plan passe par la personne de Jésus-Christ, l’agneau parfait
qui a parfaitement accompli la volonté de son Père céleste, et qui se
donne comme nourriture pour moi et pour vous.
Comment nous nourrissons-nous du Christ?
En acceptant totalement sa personne de médiateur à la fois humain et
divin, en nous mettant par la foi au bénéfice de son sacrifice expiatoire
accompli sur la Croix pour obtenir le pardon de nos péchés.
Ma foi vivante en Jésus-Christ montre que le lien de communion avec Dieu
qui avait été brisé par la Chute, est rétabli.
Les fruits de l’Esprit de Dieu se voient désormais dans ma vie; ils démontrent
que je vis maintenant de la vie de Jésus-Christ.
En fait il vit maintenant en moi, par son Esprit qui me guide chaque
jour. Le fait que je sois une simple
créature, faite de poussière et destinée à y retourner, n’empêche pas que
j’aie déjà acquis la vie éternelle, parce que Christ l’a acquise pour
moi. Certes, ici bas je connaîtrai
encore la souffrance, les épreuves, la maladie, le chagrin dû à la perte d’êtres
chers. Mais tout cela ne peut abolir
l’espérance que Jésus-Christ a établie dans ma vie.
Si la mort ne nous atteignait jamais, si nous n’avions jamais à lui
faire face, alors il n’y aurait aucune raison d’annoncer l’Evangile, amis
auditeurs. Cette annonce parle
d’une victoire sur la mort. Or une
victoire suppose un combat, et un combat suppose un ennemi qui cherche à vous
faire du mal, qui vous attaque directement.
Or l’annonce de l’Evangile est plus puissante que la mort car elle
est remplie de l’Esprit du Christ vivant.
C’est à travers cette annonce que le Saint Esprit provoque la vie dans
les coeurs autrement morts. Au-delà
de nos chagrins, de nos deuils mêmes, cette annonce porte les marques de la vie
éternelle du Christ. Dieu lui a
remis la puissance de sauver parfaitement ceux qu’il amène à lui, ceux dont
il tourne les coeurs vers lui par le travail de son Saint Esprit.
C’est ainsi qu’il pouvait dire à ses auditeurs de la synagogue de
Capernaüm il y a bientôt deux mille ans: Or, celui qui m’a envoyé veut
que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite
au dernier jour. Oui, telle est la
volonté de mon père: que tous ceux qui tournent leurs regards vers le Fils et
qui croient en lui, possèdent la vie éternelle, et moi, je les ressusciterai
au dernier jour.