Apprendre à discerner
les signes des temps tels que Jésus Christ les a énoncés à ses disciples,
voilà le thème de notre émission d’aujourd’hui, amis auditeurs, émission
qui fait suite à la précédente. Dans
Matthieu chapitre vingt-quatre, Jésus répond de manière étendue à la
question de ses disciples qui lui demandent: Dis-nous quand cela se produira
et quel signe annoncera ta venue et la fin du monde?
Si personne ne connaît le jour et l’heure, excepté le Père céleste,
en revanche des signes clairs annoncent la venue de cet événement. Ces signes,
avons-nous vu la dernière fois, ont moins à voir avec les phénomènes
climatiques ou naturels, voire politiques et militaires, qu’avec le sort des
croyants. Vont-ils persévérer au
milieu de la séduction des faux-prophètes qui
prétendent être le Messie et détenir la révélation finale sur le
cours des choses et sur Dieu? Abandonneront-ils la foi transmise une fois pour
toutes depuis les temps apostoliques? Succomberont-ils
à la tentation du reniement à l’heure de la persécution?
Savez-vous, amis auditeurs, que depuis les trois premiers siècles de
l’ère chrétienne, aucune époque plus que la nôtre n’a vu autant de persécutions
des chrétiens? Dans nombre de pays, celle-ci est officielle; les condamnations
à mort, les violences physiques, les expropriations, les menaces de toutes
sortes abondent, sans que le monde s’en émeuve outre mesure d’ailleurs.
Mais à ce signe bien distinct, Jésus ajoute un autre: la Proclamation
de la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Relisons
le passage de l’évangile selon Matthieu où Jésus en parle à ses disciples:
Alors on vous persécutera et l’on vous mettra à mort.
Toutes les nations vous haïront à cause de moi.
A cause de cela, beaucoup abandonneront la foi, ils se trahiront et se haïront
les uns les autres. De nombreux
faux-prophètes surgiront et ils tromperont beaucoup de gens.
Parce que le mal ne cessera de croître, l’amour du plus grand nombre
se refroidira. Mais celui qui
tiendra bon jusqu’au bout sera sauvé. Cette
Bonne Nouvelle du règne de Dieu sera proclamée dans le monde entier pour que
tous les peuples en entendent le témoignage.
Alors seulement viendra la fin.
La place de la
proclamation de l’Évangile dans le monde, que ce soit sur les ondes ou
autrement, revêt donc un caractère central dans la succession des signes des
temps. En accomplissant fidèlement
le mandat missionnaire que son Seigneur lui a confié, l’Eglise participe à
la marche du temps qui mène à son aboutissement.
Les toutes dernières paroles de Jésus-Christ à ses disciples à la fin
de l’évangile selon Matthieu, le confirment. Il leur déclare en effet ceci: J’ai
reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre: allez donc dans le monde
entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père,
du Fils et du Saint Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai
prescrit. Et voici: je suis moi-même
avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde.
Rien de plus clair, n’est-ce pas?
Il y a une marche positive de l’histoire, qui est celle de
l’avancement du Royaume de Dieu - pas celle de la domination de nations
arrogantes les unes sur les autres ou la lutte entre des idéologies apparemment
contradictoires mais en fait également destructrices - . Cet avancement se fait
par la prédication de l’Evangile, qui mène à la croissance de l’Église véritable
de Jésus-Christ. Comment mesurer cette croissance?
Seulement dans la mesure où le plus grand nombre obéit à tout ce
qu’il a enseigné. Il ne s’agit
pas d’augmenter le nombre des membres de l’Eglise en remplissant les
registres paroissiaux de statistiques concernant ceux qu’on aura baptisés à
tour de bras pour faire bonne figure. Il
s’agit d’une obéissance de coeur qui transforme les sociétes, les cultures
et les civilisations. Jésus-Christ
a promis d’accompagner lui-même cette croissance authentique chaque jour,
jusqu’à la fin du monde. Répétons-le: il n’a pas promis de bénir une
croissance artificielle destinée à impressionner le monde par le nombre
d’adhérents et de bâtiments dont l’Eglise pourrait se targuer, mais une
authentique croissance spirituelle se manifestant par des fruits visibles
conformes à son enseignement. Lorsque
cette tâche sera terminée, alors aura sonné l’heure de son retour dans la
gloire. Le mandat qu’il confie
n’est d’ailleurs pas sujet à une annulation, puisqu’il a reçu tout
pouvoir dans le ciel et sur la terre.
Mais, nous est-il aussi dit en Matthieu 24, cette croissance se heurtera à
des obstacles terribles: le grand adversaire va essayer de faire chuter le plus
grand nombre, il suscitera des faux-prophètes, il refroidira le zèle de
beaucoup. A partir du verset 15
jusqu’au verset 34, une série de signes est donnée par Jésus-Christ qui se
réfère en partie aux événements survenus autour de l’an soixante-dix, avec
le terrible siège de Jérusalem par les troupes romaines puis la destruction de
la capitale et du Temple au milieu d’une détresse sans pareille.
Rappelons-nous qu’au début du chapitre, lorsque ses disciples lui avaient
fait remarquer la beauté de l’architecture du Temple, Jésus leur avait répliqué:
Oui, regardez bien tout cela! Vraiment,
je vous l’assure: tout sera démoli: il
ne restera pas une pierre sur une autre.
L’historien juif Flavius Josèphe a rendu compte dans ses ouvrages
de ce siège dont il avait été le témoin, et des conditions endurées par la
population et les derniers résistants. Lisons
ensemble le passage en question de l’évangile selon Matthieu: Quand donc
vous verrez l’abominable profanation annoncée par le prophète Daniel s’établir
dans le lieu saint - que celui qui
lit comprenne - alors que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les
montagnes. Si quelqu’un est sur
son toit en terrasse, qu’il ne rentre pas dans sa maison pour emporter les
biens qui s’y trouvent! Que celui
qui sera dans les champs ne retourne pas chez lui pour aller chercher son
manteau. Malheur, en ces jours-là,
aux femmes enceintes et à celles qui allaitent.
Priez pour que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ni un jour de
sabbat. Car à ce moment-là, la détresse
sera plus terrible que tout ce qu’on a connu depuis le commencement du monde:
et jamais plus, on ne verra pareille souffrance.
Vraiment, si le Seigneur n’avait pas décidé de réduire le nombre de
ces jours, personne n’en réchapperait; mais à cause de ceux qu’il a
choisis, il abrègera ce temps de calamité.
Si quelqu’un vous dit alors: “Voyez, le Christ est ici!” ou: “Il
est là!” - ne le croyez pas.
De faux christs surgiront, ainsi que de faux prophètes.
Ils produiront des signes extraordinaires et des prodiges au point de
tromper, si c’était possible, ceux que Dieu a choisis.
Voilà, je vous ai prévenus! Si
l’on vous dit: “Regardez, il est dans le désert!” n’y allez pas!
Si l’on prétend: “Il se cache en quelque endroit secret!” n’en
croyez rien. En effet, quand le Fils de l’homme viendra, ce sera comme l’éclair
qui jaillit du levant et illumine tout jusqu’au couchant.
Où que soit le cadavre, là s’assembleront les vautours.
Comment
distinguer, amis auditeurs, ce qui a trait à la destruction de Jérusalem en
l’an soixante-dix de notre ère, et ce qui concerne la fin des temps?
Il n’est sans doute pas facile de le faire, mais notons que ces deux événements
- l’un passé, l’autre à venir - sont liés dans leur signification réciproque:
la destruction du Temple de Jérusalem a signifié la fin des sacrifices qu’on
offrait à Dieu dans l’Ancien Testament puisque Christ est venu offrir le
sacrifice définitif amenant la réconciliation entre Dieu et son peuple racheté.
A partir de là s’ouvre une période de développement et d’attente:
développement de l’Eglise dont la tâche est de proclamer la royauté
universelle de Jésus-Christ, le tout dans l’attente de la manifestation
finale de cette royauté avec le retour du Fils de Dieu dans la gloire.
Les derniers temps, et les signes qui les accompagnent, ont donc bien
commencé il y a deux mille ans! Il
s’agit de la période qui sépare le ministère terrestre du Christ de son
retour sur terre. Mais il y a un
jugement qui frappe aussi bien ceux qui se sont opposés à son ministère
terrestre, il y a deux mille ans, que ceux qui le rejettent ou le renient après
l’avoir accepté. Que d’exemples ne pourrait-on pas avancer
aujourd’hui pour décrire ce reniement, cette apostasie!
Dans l’Eglise même on a vu et l’on voit constamment de faux-prophètes
surgir et tâcher, de manière plus ou moins subtile, d’obscurcir la personne
et l’oeuvre de Jésus-Christ, le Messie véritable.
Concluons donc cette émission en citant simplement les versets
quarante-deux à quarante-quatre de notre chapitre, qui appellent les disciples
de tous les temps à une vigilance accrue: Tenez-vous donc en éveil, puisque
vous ignorez quel jour votre Seigneur viendra.
Vous le savez bien: si le maître de maison savait à quelle heure de la
nuit le voleur doit venir, il resterait éveillé pour ne pas le laisser pénétrer
dans sa maison. Pour cette même
raison, vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à un moment que vous
n’auriez pas imaginé que le Fils de l’homme viendra.
Lors de notre prochaine émission, je vous proposerai de continuer cette série sur les signes des temps en nous penchant ensemble sur le chapitre 16 du livre de l’Apocalypse, le tout dernier livre du Nouveau Testament. Soyez donc à l’écoute de Foi et Vie Réformées la prochaine fois!