Le dernier livre de la
Bible, amis auditeurs, le livre de l’Apocalypse, pourrait être décrit comme
un résumé visionnaire et symbolique de toute la Révélation de Dieu dans
l’Ecriture Sainte. Si nous
l’abordons de cette manière, nous ne tomberons pas dans toutes sortes de pièges
qui attendent ceux qui ne s’y intéressent que de manière sensationnelle - et
ils sont nombreux! -. Ici, c’est le cours entier de l’histoire de
l’humanité qui se déroule devant les yeux des croyants, cours dirigé par la
Providence du Dieu Tout Puissant, et présenté de manière synthétique à
l’aide d’images et de symboles qui se réfèrent à des événements ou des
personnes. Résumé symbolique et
visuel, qui a pour but de présenter au lecteur le combat spirituel constamment
en cours dans la Création de Dieu, sous la surface des événements quotidiens.
Un des motifs principaux qui décrivent l’histoire humaine se trouve énoncé
dans la promesse donnée à Eve, la mère de tous les vivants, au troisième
chapitre du premier livre de la Bible, la Genèse: il s’agit du combat entre
la femme et le serpent, l’ennemi de l’humanité, combat qui se termine par
l’écrasement de la tête du serpent sous le pied de la femme.
De la descendance de la femme naîtra en effet celui qui écrasera Satan.
Le livre de l’Apocalypse s’occupe justement de ce motif et évoque le
développement de ce combat à travers toute l’Ecriture, y compris la manière
dont le serpent mord le talon de la femme, provoquant peine et souffrance.
On pourrait presque dire que l’ensemble de la Révélation de Dieu dans
la Bible se trouve concentré dans le livre de l’Apocalypse, le tout à la
lumière de la situation particulière de celui qui l’a rédigé, et aussi de
ses lecteurs immédiats. Il
s’agissait des toutes premières communautés chrétiennes d’Asie mineure,
au début de l’ère chrétienne. Cette
concentration, ce résumé, se voient bien dans les nombreuses citations de
l’Ancien Testament, qui proviennent des livres de la Genèse, de l’Exode, du
Lévitique, du Deutéronome, des livres historiques, des Psaumes, des livres
prophétiques - Ezéchiel, Daniel, Joël et Zacharie en particulier -.
Plus centrale encore dans le livre de l’Apocalypse se trouve la
personne de Jésus-Christ, sa crucifixion et sa résurrection. Au chapitre cinq,
des milliers de milliers, des millions de millions d’anges chantent le
cantique suivant: Il est digne, l’Agneau qui fut égorgé, de recevoir la
puissance, la richesse et la sagesse, la force
et l’honneur et la gloire et la louange. Le
livre de l’Apocalypse doit donc toujours être lu et compris dans le contexte
canonique plus large de l’Ecriture Sainte.
Sinon, on rique de n’y voir qu’un étrange appendice au Nouveau
Testament, qui diffère de manière incompréhensible dans son style et son but
du reste de ce Nouveau Testament. Mais
si nous lisons l’Apocalypse comme un puissant résumé de toute la Révélation
divine, alors nous ne pouvons qu’être émerveillés par le fait que ce livre
a justement trouvé sa place à la toute fin du Nouveau Testament, alors que
dans certains cercles chrétiens du
début de l’Eglise on doutait qu’il ait sa place dans le Canon de
l’Ecriture. Mais qui d’autre que
le Saint Esprit aurait pu décider que ce livre soit inclus dans l’Ecriture?
Le but du Saint Esprit avec l’Apocalypse est donc d’affermir le
peuple de Dieu, hier, aujourd’hui et demain, dans l’assurance que Jésus-Christ
a bien détruit la puissance de Satan, qu’il a écrasé la tête du serpent de
la Genèse. C’est aussi de
l’ancrer dans l’espérance que le roi des rois reviendra bientôt.
Ainsi il amènera une fin à l’histoire de rébellion contre Dieu qui
caractérise la dispensation actuelle depuis le troisième chapitre de la Genèse.
Résumons-nous: l’Apocalypse annonce par excellence l’Evangile: ni
plus, ni moins!
Ce résumé, cette
concentration de l’ensemble de la Révélation biblique, du Canon, pourrait-on
dire, apparaît clairement au chapitre seize de l’Apocalypse.
Amis auditeurs, je vous présenterai au fur et à mesure les passages de
la Bible qui sont évoqués dans ce chapitre.
Mais lisons tout d’abord ensemble un extrait du chapitre quinze, les
trois premiers versets, puis l’intégralité du chapitre seize.
L’auteur poursuit sa narration des visions qu’il a reçues:
Puis
je vis dans le ciel un autre signe grandiose, qui me remplit d’étonnement:
sept anges portant sept fléaux, les sept derniers par lesquels se manifeste la
colère de Dieu.
Je vis aussi comme une mer cristalline mêlée de feu.
Ceux qui avaient vaincu la bête, son image et le nombre de son nom se
tenaient sur la mer de cristal. S’accompagnant
de harpes divines, ils chantaient le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu,
et le cantique de l’Agneau (…) J’entendis
une voix forte venant du Temple dire aux sept anges: Allez et versez sur la
terre les sept coupes de la colère divine!
Le premier s’en alla et versa sa coupe sur la terre.
Un ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui portaient la marque
de la bête et adoraient son image. Le
deuxième ange versa sa coupe dans la mer: celle-ci devint comme le sang d’un
mort, et tous les êtres vivants de la mer périrent!
Le troisième ange versa sa coupe sur les fleuves et les sources: les
eaux se changèrent en sang. Alors
j’entendis l’ange qui a autorité sur les eaux dire: ‘Tu es juste, toi qui
es et qui étais, toi le Saint, d’avoir ainsi fait justice.
Parce qu’ils ont versé le sang de ceux qui t’appartiennent et de tes
prophètes, tu leur as aussi donné à boire du sang.
Ils reçoivent ce qu’ils méritent.’
Et j’entendis l’autel qui disait: ‘Oui, Seigneur, Dieu
tout-puissant, tes arrêts sont conformes à la vérité et à la justice!’
Le quatrième ange versa sa coupe sur le soleil.
Il lui fut donné de brûler les hommes par son feu. Les hommes furent
atteints de terribles brûlures, et ils insultèrent Dieu qui a autorité sur
ces fléaux, mais ils refusèrent de changer et de lui rendre hommage.
Le cinquième ange versa sa coupe sur le trône de la bête.
Alors de profondes ténèbres couvrirent tout son royaume, et les hommes
se mordaient la langue de douleur. Sous
le coup de leurs souffrances et de leurs ulcères, ils insultèrent le Dieu du
ciel, et ils ne renoncèrent pas à leurs mauvaises actions.
Alors le sixième ange versa sa coupe dans le grand fleuve, l’Euphrate.
Ses eaux tarirent, pour que soit préparée la voie aux rois venant
de l’Orient. Je vis alors
sortir de la gueule du dragon, de celle de la bête et de la bouche du
faux-prophète, trois esprits impurs ressemblant à des grenouilles.
Ce sont des esprits démoniaques qui accomplissent des signes miraculeux;
ils s’en vont trouver les rois du monde entier pour les rassembler pour le
combat du grand jour du Dieu tout-puissant.
Voici:
je viens comme un voleur! Heureux
celui qui se tient éveillé et qui garde ses vêtements, afin de ne pas aller
nu, en laissant apparaître sa honte aux yeux de tous!
Les
esprits démoniaques rassemblèrent les rois dans le lieu appelé en hébreu
Harmaguédon. Le septième ange
enfin versa sa coupe dans les airs. Une
voix forte, venant du trône, sortit du Temple.
‘C’en est fait’, dit-elle. Alors
il y eut des éclairs, des voix et des coups de tonnerre, et un violent
tremblement de terre; on n’en avait jamais vu d’aussi terrible depuis que
l’homme est sur la terre. La
grande ville se disloqua en trois parties et les villes de tous les pays s’écroulèrent.
Alors Dieu se souvint de la grande Babylone pour lui donner à boire la
coupe pleine du vin de son ardente colère.
Toutes les îles s’enfuirent et les montagnes disparurent.
Des grêlons énormes, pesant près d’un quintal, s’abattirent du
ciel sur les hommes; et ceux-ci insultèrent Dieu à cause du fléau de la grêle,
car il était absolument terrible.
Amis auditeurs, le texte que nous venons de lire nous présente le juste
jugement de Dieu sur une humanité corrompue.
C’est un thème qu’on retrouve régulièrement dans le livre de
l’Apocalypse: il est d’abord illustré par les sept sceaux, puis par les
sept trompettes. Cependant, alors
qu’avec les sept trompettes, la plaie qui les accompagne ne frappe qu’un
tiers de l’humanité, ici c’est la totalité de la terre, de la mer, des
rivières, qui est atteinte. La colère
de Dieu envers une humanité corrompue atteint maintenant son aboutissement.
Ce jugement doit être compris en rapport avec l’Alliance divine,
c’est-à-dire à la lumière de l’exigence divine d’obéissance vis-à-vis
de ses prescriptions. L’étendue
des plaies est si vaste qu’on pourrait remettre en question leur caractère
juste. Pourtant, un ange proclame
clairement, après que la troisième coupe ait été versée: ‘Tu es juste,
toi qui es et qui étais, toi le Saint, d’avoir ainsi fait justice.
Parce qu’ils ont versé le sang de ceux qui t’appartiennent et de tes
prophètes, tu leur as aussi donné à boire du sang.
Ils reçoivent ce qu’ils méritent.’
Ce à quoi répond un autre ange, depuis l’autel: ‘Oui,
Seigneur, Dieu tout-puissant, tes arrêts sont conformes à la vérité et à la
justice!’
Amis auditeurs, nous examinerons plus en détail la prochaine fois ce caractère
du jugement divin fondé sur son Alliance et ses prescriptions.
Cela nous permettra de faire un retour sur l’Ancien Testament et sur un
certain nombre de passages que ce chapitre évoque, directement ou
indirectement.