L’ÉVANGILE
SELON JEAN (28)
Aujourd’hui,
chers amis qui êtes à l’écoute, nous
entamons la lecture du huitième chapitre de l’évangile selon Jean; nous le
ferons en cherchant à comprendre le lien qui, par la personne de Jésus-Christ,
unit deux aspects essentiels de la Révélation divine dans la Bible: la Loi et
l’Évangile. Si en effet l’on ne
comprend pas cette relation, ou si l’on ne s’intéresse pas à la
comprendre, alors on n’a en fait rien compris à la foi chrétienne.
Jésus lui-même a dit, au chapitre cinq de l’évangile selon Matthieu,
verset dix-sept, la parole suivante: Ne
pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je ne suis pas
venu pour abolir, mais pour accomplir. En
vérité je vous le dis, jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, pas un
seul iota, pas un seul trait de lettre de la loi ne passera, jusqu’à ce que
tout soit arrivé. Celui donc qui
violera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à
faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux, mais celui
qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera appelé grand dans
le royaume des cieux. Car je vous le
dis, si votre justice n’est pas supérieure à
Ces paroles de Jésus font partie du Sermon sur la Montagne, qu’il a
prononcé en Galilée au début de son ministère:
Christ
donc, accomplit la Loi exprimée dans l’Ancien Testament, et ne l’abolit
pas: libérés grâce à Christ de la condamnation divine que la Loi de Dieu
faisait peser sur nous, nous pouvons désormais vivre une vie d’obéissance à
la Loi de Dieu, exprimée de manière renouvelée par Jésus lui-même, étant
assurés du pardon divin lorsque nous fautons encore contre Dieu et notre
prochain.
Le
second passage qui nous occupe aujourd’hui se trouve au début du chapitre 8
de l’évangile selon Jean: Jésus
se rendit au
Ce
récit illustre parfaitement d’un côté ce que signifie l’accomplissement
de la Loi par Jésus. D’un autre côté,
c’est aussi un bon exemple de la distorsion que Satan apporte à la Parole de
Dieu. Les docteurs de la Loi et les
Pharisiens, qui étaient un groupe religieux très strict au temps de Jésus,
sont venus pour lui tendre un piège, de manière à tirer de lui quelque parole
par laquelle ils pourraient l’accuser. Pourtant,
lorsque Satan l’a tenté, au début de son ministère, Jésus lui a répondu:
Il est écrit:
tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu
Il est clair que Satan essaie encore une fois là où il n’a pas réussi,
car les docteurs de la Loi citent la Bible, l’Ancien Testament, mais d’une
manière déformée (exactement
comme le serpent l’a fait lors de la tentation d’Adam et Ève, au début du
livre de la Genèse). Regardons
ensemble de plus près tout cet épisode: ils
amènent vers Jésus une femme surprise en flagrant délit d’adultère.
Puis ils disent: Moïse,
dans la loi, nous a prescrit de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu?
Il est clair qu’ils veulent faire dire à Jésus une parole qui ira
contre celles de Moïse, par qui la Loi a été donnée dans l’Ancien
Testament. Ils veulent faire apparaître
une tension, ou une contradiction entre ses paroles et celles de l’Ancien
Testament, qui est leur Bible. Comment
pourra-t-il alors se défendre contre l’accusation qu’il essaie justement
d’abolir la Loi? Comment
pourra-t-il encore prétendre qu’il est le Messie attendu par les Juifs, la révélation
finale de Dieu, puisqu’il contredit leurs écrits sacrés?
C’est là le piège qu’ils lui tendent.
Mais remarquez bien, amis auditeurs, de quelle manière ils déforment
eux-mêmes le texte de l’Ancien Testament qu’ils citent.
Il nous faut d’abord nous reporter aux livres du Lévitique et du Deutéronome
dans la première partie de la Bible, ce qu’on appelle la Torah, pour trouver
le texte que les docteurs de la Loi utilisent contre Jésus.
Tout d’abord Lévitique chapitre vingt, verset dix:
Si un homme commet adultère avec
une femme mariée, s’il commet adultère avec la femme de son prochain,
l’homme et la femme adultères seront punis de mort: leur sang retombera sur
eux. Lisons maintenant Deutéronome
chapitre vingt-deux, versets vingt-deux à vingt-sept:
Si l’on trouve un homme couché
avec une femme mariée, ils mourront tous deux, l’homme qui a couché avec la
femme, et la femme aussi. Tu
extirperas ainsi le mal du milieu d’Israël.
Si une jeune fille vierge est fiancée à quelqu’un, et qu’un homme
couche avec elle, vous les ferez sortir tous deux à la porte de la ville, vous
les lapiderez et ils mourront, la jeune fille pour n’avoir pas crié dans la
ville, et l’homme pour avoir fait violence à la femme de son prochain.
Tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. Mais
si c’est dans la campagne que cet homme rencontre la jeune fille fiancée, si
l’homme la saisit et couche avec elle, l’homme qui aura couché avec elle
sera seul puni de mort. Tu ne feras
rien à la jeune fille; la jeune fille n’est pas coupable d’un péché
passible de mort; c’est comme si un homme se dressait contre son prochain pour
lui ôter la vie. La jeune fille
fiancée, que cet homme a rencontrée dans les champs, a pu crier sans qu’il y
ait eu personne pour la sauver. Voilà
ce que dit la Loi de Dieu dans l’Ancien Testament en ce qui concerne le péché
d’adultère, amis auditeurs. Dieu
exigeait qu’en sa présence, eu égard à sa sainteté, à sa perfection, les
coupables soient mis à mort, car l’adultère est une atteinte à la sainteté
de son Nom et ne doit pas être commis au milieu du peuple de son
Mais
maintenant, que voyons-nous dans le récit concernant Jésus et les docteurs de
la Loi? Ils amènent uniquement
devant lui la femme surprise en train de commettre un adultère.
Or, si elle a été prise en flagrant délit, il est évident que
l’homme avec lequel elle a couché a dû lui aussi être pris en flagrant délit.
Où est-il donc? Les docteurs
de la Loi et les Pharisiens opèrent une discrimination contre la femme, en
n’amenant pas aussi l’homme devant Jésus; de plus ils ne citent que la
moitié des paroles de Moïse (Moïse,
dans la Loi, nous a prescrit de lapider de telles femmes).
Ce sont donc eux qui abolissent la Loi en la citant de manière complètement
tronquée! Jésus le sait
parfaitement, et il se tait. Il se
baisse pour écrire quelque chose sur le sol.
Qu’écrit-il? Nous ne le
savons pas. En ce qui me concerne,
j’aime à penser qu’il écrit la citation exacte de la Loi de Moïse, ce qui
est vraiment écrit dans la Parole de Dieu, mais naturellement ce n’est là
qu’une spéculation. Quoiqu’il
en soit, comment Jésus ne se souviendrait-il pas en un tel instant de la
tentation qu’il a vécue lorsqu’il était dans le désert?
Satan citait aussi l’Écriture Sainte, non pas pour glorifier Dieu,
mais pour poser un piège au Messie de Dieu.
Jésus se tait. Nous ne
l’entendrons jamais prononcer une parole négative vis-à-vis de la Loi, que
ce soit maintenant ou à un autre moment. Il
ne dira par exemple jamais que la Loi est cruelle et qu’il est grand temps
d’abolir de telles dispositions, primitives et barbares, indignes d’une
humanité évoluée. Une autre fois,
lorsque les mêmes personnes l’interrogeront sur le divorce, il leur répondra:
“C’est à cause de la dureté
de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes.
Au commencement il n’en était pas ainsi.”
Pour Jésus, ce n’est pas la Loi qui est dure ou cruelle, c’est
le coeur des hommes qui est corrompu
et ne fait que produire toutes sortes de maux et de péchés.
Non, Jésus n’adoucit pas la Loi, et il ne fait pas non plus comme si
les hommes pécheurs étaient innocents, ou moins coupables de transgression
vis-à-vis de Dieu et de leur prochain.
Mais
alors, comment réagit-il? Restez à
l’écoute de notre prochain programme, amis auditeurs, et nous complèterons
ensemble cette méditation sur ce passage de l’évangile selon Jean.