L’ÉVANGILE
SELON JEAN (29)
Ne pensez pas que je sois
venu pour abolir la Loi ou les prophètes; je ne suis pas venu pour abolir, mais
pour accomplir.
Ces paroles essentielles de Jésus-Christ que l’on trouve dans le
Sermon sur la Montagne, au chapitre cinq de l’évangile selon Matthieu,
forment le noeud de notre méditation sur le récit que nous avons lu ensemble
la dernière fois, amis qui êtes à l’écoute.
Il s’agit du chapitre 8 de l’Évangile selon Jean, qui relate l’épisode
de la femme prise en flagrant délit d’adultère et amenée devant Jésus par
les Pharisiens et les docteurs de la Loi.
Relisons ce passage afin de nous le remémorer: Jésus
se rendit au mont des Oliviers. Mais
dès le matin, il se rendit de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à
lui. Il s’assit et les enseignait.
Alors les scribes et les Pharisiens
amènent une femme surprise en flagrant délit d’adultère, la placent au
milieu et disent à Jésus: Maître,
cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.
Moïse, dans la loi, nous a prescrit de lapider de telles femmes: toi
donc, que dis-tu? Ils disaient cela
pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser.
Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur la terre.
Comme ils persistaient à le questionner, il se redressa et leur dit:
Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la pierre.
De nouveau il se baissa et se mit à écrire sur la terre.
Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent
un à un, à commencer par les plus âgés et jusqu’aux derniers, et Jésus
resta seul avec la femme qui était là au milieu.
Alors Jésus se redressa et lui dit:
Femme, où sont tes accusateurs? Personne
ne t’a condamnée? Elle répondit:
Personne Seigneur.
Et Jésus lui dit: Moi non
plus je ne te condamne pas; va, et désormais ne pèche plus.
Comme
nous l’avons vu la dernière fois, il est clair que les docteurs de la Loi et
les Pharisiens sont en train de tendre un piège à Jésus, en essayant de lui
faire dire quelque chose qui contredira la Loi, et leur donnera une raison de
l’accuser devant leur tribunal. Mais
ce faisant ce sont eux qui abolissent la Loi, en la citant de manière déformée:
Ils n’amènent que la femme prise en flagrant délit d’adultère, et
non l’homme coupable de la même transgression.
Moïse, dans la Loi, nous a prescrit de lapider de telles femmes, disent-ils
sans aucunement avoir honte de tronquer ce que dit, entre autres, le livre du Lévitique,
au chapitre vingt, verset dix:
Si un homme commet adultère avec une femme mariée, s’il commet adultère
avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères seront punis de
mort. Jésus sait très bien que
ceux qui cherchent à l’accuser sur une de ses paroles sont ceux-là même qui
abolissent la Loi et par la dureté de leur coeur, veulent le mettre à l’épreuve,
lui le Messie promis par Dieu à son peuple.
Il se tait et ne répond pas à leurs questions.
Jamais on ne l’a entendu dire quelque chose contre la Loi, la Torah.
Il ne déclare jamais que la Loi est dure ou inhumaine, et doit être
abrogée par souci d’humanité. En
fait, il pointe toujours en direction du coeur mauvais des hommes, qui est dur
et concocte le mal. Au cours du
sermon sur la montagne, prononcé au début de son ministère, lorsqu’il
parcourait les routes et les villages de Galilée, Jésus a jugé les pensées pécheresses
des hommes de manière encore plus stricte que la Loi de Moïse:
Vous avez entendu qu’il a été
dit: Tu ne commettras pas d’adultère.
Mais moi je vous dis: Quiconque
regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son
coeur. Amis auditeurs, il est
bien possible d’obéir littéralement au septième commandement qui défend de
commettre l’adultère, mais qui pourrait se targuer d’une conscience pure
face à cette déclaration de Jésus-Christ?
Et si chacun de nous est coupable de transgression à cet égard, alors
nous devons accepter que devant la sainteté de Dieu nous faisons face à notre
propre condamnation et notre mort…
Quelle
sera donc la réaction de Jésus face à ceux qui cherchent à l’accuser bien
plus qu’ils ne cherchent à accuser la femme adultère qu’ils ont amenée
devant lui? Jésus se tait. Ce
silence, chers amis, donne encore une chance aux accusateurs de tester leur
propre conscience: leur motivation
est-elle pure lorsqu’ils viennent le questionner?
Sont-ils réellement préoccupés par l’application juste de la Loi
lorsqu’ils la citent comme ils le font? Recherchent-ils
réellement l’honneur et la gloire de Dieu en ce moment précis?
Peuvent-ils entrer dans le Royaume de Dieu avec l’attitude qu’ils
manifestent? Rappelez-vous des
paroles de Jésus lors du sermon sur la montagne: Car je vous le dis, si
votre justice n’est pas supérieure à celle des scribes et des Pharisiens,
vous n’entrerez point dans le royaume des cieux.
Mais non, les coeurs durs ne changent pas, les motivations impures
demeurent les mêmes, la conscience des docteurs de la Loi et des Pharisiens ne
les dérange pas le moins du monde. Ils
insistent, et n’abandonnent pas le piège qu’ils tendent à Jésus.
Alors Jésus, qui s’était baissé pour écrire quelque chose sur le
sol, se lève et cette fois les confronte de manière décisive avec leur propre
conscience:
Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre.
De nouveau il se baissa et se mit à écrire sur la terre.
Qu’on applique donc la Loi. Mais
cette même Loi sera appliquée avec la même rigueur à tous ceux
qui s’estiment innocents de tout péché.
Et soudain quelque chose commence à pénétrer à travers la conscience
opaque des accusateurs. Eux aussi
devront un jour rendre compte devant Dieu de toutes leurs paroles, leurs pensées,
de tous leurs actes. La position de
juges sévères qu’ils se sont arrogée en tant que connaisseurs de la Loi,
sera alors inversée.
Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent
un à un, à commencer par les plus âgés, et jusqu’aux derniers, et Jésus
resta seul avec la femme qui était là au milieu.” Ici, amis auditeurs,
dans le silence de cette scène dramatique, nous sommes mis en face d’un étonnant
moment de vérité. Car qui, à part
Jésus-Christ, aurait pu dire de lui-même:
“Je n’ai aucun péché sur ma conscience, aucune transgression vis-à-vis
de la volonté de Dieu.” Il est en
effet le seul qui aurait pu de plein droit jeter la première pierre.
N’a t-il pas accompli de manière parfaite la volonté de son Père?
Mais il ne jettera pas la première pierre sur la femme adultère. Alors
Jésus se redressa et lui dit: Femme
où sont tes accusateurs? Personne
ne t’a condamnée? Elle répondit:
Personne Seigneur. Et Jésus
lui dit: Moi non plus je ne te
condamne pas. Un miracle a eu lieu: non seulement elle n’est pas lapidée
par ses accusateurs, mais le seul qui de plein droit aurait pu jeter la premiere
pierre, la laisse aussi aller. Elle
est à cet instant délivrée d’une mort certaine.
Personne ne paiera-t-il donc le prix de sa transgression?
La Loi ne sera-t-elle donc pas appliquée?
Non, chers amis. La Loi et le
châtiment qui auraient dû la frapper seront portés par Jésus-Christ lui-même
sur la Croix à
Mais
rachetés d’une mort certaine ne signifie pas seulement, dans le vocabulaire
divin, que le prix a été payé une fois pour toutes par quelqu’un d’autre.
Sa Grâce s’étend plus loin encore.
Il fait de nous de nouvelles créatures qui désormais, par
reconnaissance envers lui, veulent obéir à sa sainte Loi.
Va, et désormais ne pèche plus, telles sont les dernières paroles
de Jésus à la femme dans le passage de l’Évangile selon Jean sur lequel
nous méditons. Il exprime la Loi de
la meilleure et la plus belle manière: