LA BIBLE RACONTÉE AUX ENFANTS (131)

Chers enfants qui êtes à l’écoute, je termine aujourd’hui avec vous l’histoire d’Esther, cette reine juive de l’empire perse qui avait réussi à sauver son peuple de l’extermination planifiée par le ministre de l’empereur Xerxès, Haman.  Haman avait été pendu à la place de Mardochée, l’oncle d’Esther, qu’il détestait, et l’empereur avait donné à Esther tous ses biens.  Mais il fallait maintenant révoquer l’édit d’extermination des Juifs qu’Haman avait réussi à faire promulguer par l’empereur.  Autrement, même si Esther avait la vie sauve, le reste de son peuple, lui, serait voué à la destruction.  Donc l’empereur avait chargé Esther et Mardochée d’écrire de nouvelle lettres portant le sceau impérial, et que des coursiers très rapides devaient apporter dans toutes les provinces de l’empire, qui, comme vous vous en rappelez sûrement, s’étendait de l’Ethiopie jusqu’à l’Inde.  A l’annonce de ces bonnes nouvelles, tous les Juifs de l’empire, particulièrement ceux de la ville de Suse, où résidait l’empereur, s’étaient grandement réjouis.

Le treizième jour du douzième mois, c’est-à-dire le mois d’Adar, est arrivé.  Comme vous vous rappelez, c’était le jour où le décret impérial devait être appliqué.  Ce jour-là, les ennemis des Juifs avaient espéré se rendre maîtres d’eux, mais la situation s’est retournée: ce sont les Juifs qui se sont rendus maîtres de leurs ennemis.  Dans les villes de toutes les provinces de l’empereur Xerxès où ils habitaient, ils se sont regroupés pour s’en prendre à ceux qui leur voulaient du mal.  Personne n’a pu leur résister, tant la peur qu’ils inspiraient s’était emparée de tout le monde.  Tous les ministres des provinces, les satrapes, les gouverneurs et les fonctionnaires impériaux ont soutenu les Juifs par crainte de Mardochée, car celui-ci occupait maintenant un haut rang au palais impérial et sa renommée s’était répandue dans toutes les provinces, car il devenait de plus en plus puissant.  Donc, les Juifs ont tué par l’épée tous leurs ennemis; ou ils les ont traités comme bon leur semblait.  Seulement dans la citadelle de Suse, ils ont fait périr cinq cents hommes, ainsi que les dix fils de Haman.  Mais personne ne s’est mis à piller les biens d’autrui.  Ce jour-là, l’empereur a été informé du nombre des victimes dans la ville de Suse.  Il a dit à Esther: Dans la seule citadelle de Suse, les Juifs ont tué cinq cents hommes ainsi que les dix fils de Haman.  Qu’ont-ils dû faire dans les autres provinces de l’empire?  Néanmoins, si tu as encore une requête à formuler, elle te sera accordée.  Quelle est ta demande?  Elle te sera accordée.  Alors Esther a répondu: Si l’empereur le veut bien, qu’il accorde aux Juifs de Suse la permission d’agir demain comme aujourd’hui, et que l’on pende les corps des dix fils de Haman à la potence.  L’empereur a ordonné de procéder ainsi.  Un nouveau décret a été promulgué à Suse, et les dix fils de Haman ont été pendus.  Les Juifs de Suse se sont donc encore rassemblés le quatorzième jour du mois d’Adar et ont tué trois cents personnes, mais sans piller leurs biens.  Les autres Juifs qui étaient répandus partout dans les provinces de l’empire se sont aussi réunis pour défendre leur vie et garantir leur tranquillité vis-à-vis de leurs ennemis.  Le treizième jour du mois d’Adar, ils ont tué 75 000 de leurs ennemis, mais eux aussi sans piller leurs biens.  Le quatorze de ce mois ils ont cessé tout massacre et ont fait de ce jour un jour de festin et de réjouissance.  Les Juifs de Suse, eux, se sont reposés le quinzième, et c’est ce jour-là qu’ils ont fait des festins et se sont livrés à des réjouissances.  Après cela, les Juifs qui habitaient dans les campagnes ont célébré ce jour-là chaque année et en ont fait un jour de réjouissance et de festin, en s’envoyant des cadeaux les uns aux autres.

Mardochée a mis par écrit le récit de tous ces événements, puis il a envoyé des lettres à tous les Juifs de toutes les provinces de l’empereur Xerxès, au près et au loin.  Il leur a demandé de célébrer tous les ans une fête en s’envoyant des cadeaux les uns aux autres, en organisant des festins et en faisant des dons aux pauvres, car ce jour-là, leur tristesse avait été changée en joie, et leur deuil en fête.  Et les Juifs ont suivi ses consignes et ils ont fait de cette fête, qu’ils venaient de célébrer, une tradition à respecter tous les ans.  Cette fête s’appelait les Pourim, qui est un mot perse qui signifie tirer au sort, car si vous vous en souvenez bien, chers enfants, Haman avait tiré au sort pour déterminer quel jour aurait lieu l’extermination des Juifs.  Mais Esther était allée trouver l’empereur qui avait ordonné par écrit de faire retomber sur lui les méchants plans qu’il avait formés contre les Juifs et de le pendre, lui et ses fils, à la potence.  C’est pourquoi on a applé ces jours-là Pourim d’après le mot perse qui signifie “sort.”  L’impératrice Esther a écrit avec le Juif Mardochée en usant de toute son autorité pour confirmer cette seconde lettre au sujet des Pourim. 

Par la suite, l’empereur Xerxès a imposé un impôt à tout son empire ainsi qu’aux territoires situés sur les côtes.  Tous ses actes démontrant sa puissance et sa vaillance, ainsi que la manière dont il a élevé le Juif Mardochée à un rang important sont écrits dans le livre des Annales des empereurs des Mèdes et des Perses.  En effet le Juif Mardochée a occupé le second rang après l’empereur Xerxès.  Il était très respecté par les Juifs et aimé par tous ses compatriotes, parce qu’il travaillait au bien de son peuple et pour la paix de sa race.

Chers enfants, vous savez que le nom de Dieu n’est pas mentionné une seule fois dans le livre d’Esther.  Mais cela veut-il dire que Dieu est absent de cette histoire?  Bien sûr que non: car tout au long de notre récit, nous avons bien senti que c’est Dieu qui contrôle les événements de telle manière que les plans machinés contre son peuple sont finalement renversés.  Vous avez bien vu dans notre histoire que l’empereur Xerxès, un païen qui ne connaissait pas l’Eternel Dieu, agissait lui-même comme s’il était un dieu: tout le monde devait parfaitement lui obéir et il pouvait mettre à mort qui il voulait.  Il se croyait l’homme le plus puissant sur terre.  Mais quand on regarde bien ce qui s’est passé, on voit bien qu’il n’a été lui-même qu’un instrument dans les mains de l’Eternel Dieu.  On voit aussi que l’empereur Xerxès était un homme qui avait bien des défauts.  L’histoire d’Esther montre aussi que Dieu sauve qui il veut, et ceux qui se croient très puissants et pleins de gloire, comme le ministre Haman, peuvent être renversés très rapidement.  C’est Dieu qui élève ceux qu’il veut élever, et c’est toujours lui qui abaisse ceux qu’il veut abaisser.  Dieu, chers enfants, n’aime pas les gens orgueilleux, la Bible le dit très souvent.  Souvenez-vous du cantique d’Anne, au début du premier livre de Samuel: C’est l’Éternel qui fait mourir et vivre, il fait descendre dans le séjour des morts et en fait remonter.  L’Eternel seul dépouille et enrichit, il humilie, et il élève aussi.

C’est donc Dieu, chers enfants, et lui seul, qui est tout-puissant.  Personne ne peut renverser le plan qu’Il a décidé.  Dans l’Eglise, on appelle sa manière de gouverner toute choses sa Providence .  C’est un mot très important à apprendre et il faut que vous vous en souveniez chaque jour de votre vie.  Il y a un catéchisme de l’Eglise, qui s’appelle le catéchisme de Heidelberg , qui nous explique très bien ce qu’est la Providence : Qu’est-ce que la Providence ?  C’est la force toute-puissante et partout présente de Dieu par laquelle Il maintient et conduit, comme par la main, le ciel et la terre avec toutes les créatures, de sorte que les herbes et les plantes, la pluie et la sécheresse, les années de fertilité et celles de stérilité, le manger et le boire, la santé et la maladie, la richesse et la pauvreté, bref toutes choses ne nous viennent pas du hasard mais de sa main paternelle.  A quoi nous sert-il de connaître la création et la providence de Dieu?  A être patients dans l’adversité, reconnaissants dans la prospérité, et à garder confiance, quoi qu’il arrive, en notre Dieu et Père fidèle.  Aucune créature ne peut nous séparer de son amour puisqu’il les tient toutes tellement dans sa main qu’elles ne peuvent agir ni se déplacer sans sa volonté.

Voilà, chers enfants, ce qu’est la Providence de Dieu.  Et je suis sûr que de savoir cela et de vous en rappeler tout au long de votre vie vous aidera toujours et vous rapprochera de Dieu.  Alors maintenant je vous dis: au revoir, et à Dieu seul la gloire!