TRADITION
OU TRADITIONNALISME?
Parlons
ensemble de la valeur de la tradition, amis auditeurs.
Notre vie à tous est marquée par la présence de traditions, certaines
d’entre elles étant très fortement ancrées dans notre existence
quotidienne. Les traditions nous
relient au passé, elles nous rattachent aux générations qui nous ont précédés.
Elles se manifestent de toutes sortes de manières et parfois nous ne
nous rendons même pas compte que nous agissons en fonction de traditions bien
établies. Les traditions indiquent
de manière incontournable que nous vivons dans une dimension historique: nous
ne sommes pas arrivés sur terre sans aucun antécédent, sans bagage;
d’autres nous ont précédé et ont laissé après eux un héritage culturel,
économique et religieux qui nous échoit et que nous devons gérer d’une manière
ou d’une autre. Les meilleures
traditions sont certainement celles qui savent enrichir les nouvelles générations
sans les opprimer. Les pires sont
justement celles qui étouffent la personne individuelle et les sociétés, les
empêchant de s’épanouir. Faut-il
faire des traditions un absolu, auquel on n’a pas le droit de toucher, quelles
qu’en soient les conséquences pour notre vie?
Une telle attitude, qu’on trouve chez beaucoup, est bien sûr contraire
au contenu de la foi chrétienne, car si quelque chose prend la place de Dieu
dans notre vie, cela devient tout simplement une idole.
Les traditions, même celles qui sont les plus chères à notre coeur,
devraient pouvoir être réformées, s’adapter aux circonstances nouvelles
sans pour autant perdre de leur valeur. Autrement
elles deviendront rapidement un agent d’oppression.
Mais
tâchons de préciser notre sujet et de le rapporter plus précisément à la
foi chrétienne. Dans beaucoup de
cultures, la tradition, et en particulier la place des ancêtres décédés dans
la vie des vivants, joue un role très important, voire essentiel.
Ne pas témoigner de respect vis-à-vis des ancêtres, ne pas leur
apporter des offrandes sur le lieu de leur sépulture ou ne pas invoquer leur
esprit, c’est risquer de les voir revenir dans la vie présente et
l’influencer négativement. Il
faut en quelque sorte apaiser les morts, car les morts détiennent un pouvoir
sur les vivants. C’est du moins ce
que beaucoup croient et ils ont peur des morts.
Même dans des sociétés ou le christianisme a pénétré et a été
adopté officiellement, on voit ces croyances se manifester avec beaucoup de
force. Quel est le message de la
Parole de Dieu là-dessus, amis auditeurs? La
Bible est très claire sur ce point. L’invocation
des morts, couramment pratiquée par les religions des peuples qui vivaient aux
alentours d’Israël, est interdite
dans la Bible. Au chapitre vingt du
livre du Lévitique dans l’Ancien Testament, ceux qui évoquent les esprits
devaient être mis à mort. C’est
dire la gravité d’une telle pratique aux yeux de Dieu.
Les morts, amis auditeurs, n’obtiennent pas des pouvoirs divins ou
semi-divins parce qu’ils sont morts. Ceux
qui cherchent à les invoquer entrent en fait en contact avec les puissances démoniaques,
rien de moins que cela. L’occultisme,
c’est le domaine des ténèbres, et non celui que prône la Bible, le royaume
de la lumière. Je suis la lumière du monde, a déclaré Jésus-Christ.
C’est lui, et lui seul, auquel le Père céleste a remis toute autorité,
dans le ciel et sur la terre. Il ne
partage pas cette autorité avec les morts, d’autant qu’il a vaincu le
pouvoir de la mort après l’avoir traversée de la manière la plus sombre sur
la Croix de Golgotha. Oui,
l’autorité de Jésus-Christ, conférée par son Père, est sans partage.
Si l’on ne croit pas à ce message, si on le contredit par des
pratiques qui accordent aux générations
passées des pouvoirs surnaturels, alors on ne peut pas se dire chrétien.
Et l’on tombe tout simplement sous le jugement divin…
Mais
revenons à la question de la tradition et au rôle que peuvent et doivent jouer
dans notre vie les générations qui nous ont précédées.
La Bible s’oppose-t-elle de manière générale à toute tradition?
Bien sûr que non. Car la
Bible elle-même, au cours de ses différentes parties, fait régulièrement
appel au témoignage des croyants de générations passées.
Elle rappelle très souvent les paroles prononcées par les prophètes
d’antan. Leur témoignage servira
de condamnation aux générations présentes.
Jésus cite très souvent l’Ancien Testament, et à sa suite ses apôtres
font de même. La Révélation
de Dieu concernant le salut des hommes ne se comprend que de manière
historique, dans le cadre du déroulement d’une histoire guidée par Dieu de
toute éternité. Il est donc
essentiel d’en connaître toutes les étapes: ce sont les maillons d’une chaîne
indissociable.
L’exemple
à imiter des croyants qui nous ont précédé sur terre fait l’objet de
nombreux passages de l’Ecriture Sainte, amis auditeurs.
Nous lisons par exemple au chapitre treize de la lettre aux Hébreux,
dans le Nouveau Testament, le passage suivant: Souvenez-vous de vos anciens conducteurs qui vous ont annoncé la Parole
de Dieu. Considérez
l’aboutissement de toute leur vie et imitez leur foi.
Comme je l’ai récemment expliqué dans un précédent message
intitulé “A quoi sert de connaître l’histoire de l’Eglise?” il est
important de connaître notre héritage spirituel, celui qui est ancré non pas
dans de vaines traditions humaines qui s’élèvent au rang d’oracles divins,
mais dans la Parole éternelle de Dieu. Bien
sûr il faut savoir distinguer entre les deux.
Mais si l’on sait le faire avec sagesse, alors on découvre que les ancêtres
qui comptent le plus dans notre vie, ceux qui peuvent faire l’objet de notre
recherche et de notre méditation, ne sont pas forcément nos ancêtres
biologiques, nos grands parents dans la chair, mais nos ancêtres spirituels,
ceux qui ont laissé un héritage vivant qui peut être utilisé avec grand
profit dans notre vie présente. Nous
ne sommes pas liés comme des prisonniers à nos ancêtres biologiques, voués
à répéter leur style de vie, leurs croyances et leurs traditions. Bien plutôt,
nous faisons partie d’un cortège de témoins dont nous ne sommes pas nécessairement
issus par notre naissance physique, par notre appartenance ethnique, mais en
raison d’une appartenance spirituelle bien plus importante que notre
appartenance ethnique ou nationale. Nous
sommes en premier lieu les enfants d’Abraham, le père de tous les croyants.
Sans être juifs de naissance, nous le sommes de coeur si nous croyons en
la Parole de Dieu manifestée parfaitement en son Fils Jésus-Christ.
Nous ne sommes pas circoncis dans la chair, mais de coeur, et c’est ce
qui compte. L’apôtre Paul n’a
pas cessé de l’écrire dans ses lettres contenues dans le Nouveau Testament.
Chers
amis, qui que vous soyez, à quelque peuple ou ethnie que vous apparteniez, que
vous soyez un autochtone ou un immigrant, je voudrais vous inviter à découvrir
l’héritage le plus riche, la tradition la plus belle,
Au
chapitre cinq du dernier livre de la Bible, le livre de l’Apocalypse, nous
lisons les paroles du cantique nouveau que chantent quatre êtres vivants et
vingt-quatre anciens devant Jésus-Christ, l’Agneau qui a été immolé pour
le rachat de beaucoup. Je conclus
cette émission sur les paroles de ce cantique, amis auditeurs, car elles nous
annoncent que ce sont des hommes et des femmes de toutes nations et de toutes
langues qui se retrouvent déjà ici-bas pour glorifier le Fils de Dieu et qui règneront
sur terre avec lui, unis dans la même foi et la même adoration: Ils
chantaient un cantique nouveau: Oui, tu es digne de recevoir le livre, et d’en
briser les sceaux car tu as été mis à mort et tu as racheté pour Dieu par
ton sang répandu, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple,
de toutes les nations. Tu as fait
d’eux un peuple de rois et de prêtres au service de notre Dieu, et ils règneront
sur terre.