RESTER FIDELE A DIEU (1)

Chers auditeurs de Foi et Vie Réformées, je vous propose au cours de l’émission d’aujourd’hui et des prochaines émissions de méditer avec moi sur le premier chapitre du livre de Daniel, dans l’Ancien Testament.  L’histoire de Daniel est bien connue des enfants qui suivent notre série “La Bible racontée aux enfants” puisque je la leur ai déjà racontée.  Néanmoins nous allons relire ce chapitre dans son intégralité pour nous pencher sur sa signification si actuelle, quelque deux mille cinq cents ans après les événements qui nous y sont racontés.  Ecoutez-donc: La troisième année du règne de Yehoyaqim, roi de Juda, Neboukadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem et l’assiégea.  Le Seigneur livra entre ses mains Yehoyaqim, roi de Juda, et une partie des objets de la maison de Dieu.  Il les emmena au pays de Shinear, dans la maison de son dieu, et il mit les objets dans la maison du trésor de son dieu.  Le roi dit à Achpenaz, chef de ses eunuques, d’amener quelques uns des Israélites de race royale ou de familles de dignitaires, de jeunes garçons sans défaut corporel, de belle apparence, doués de toute sagesse, d’intelligence et d’instruction, capables de servir dans le palais du roi, et à qui l’on enseignerait les lettres et la langue des Chaldéens.  Le roi leur fixa pour chaque jour une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, voulant les élever pendant trois années, au bout desquelles ils se tiendraient au service du roi.  Il y avait parmi eux, d’entre les fils de Juda: Daniel, Hanania, Michaël et Hazaria.  Le chef des eunuques leur imposa des noms, à Daniel celui de Beltchatsar, à Hanania celui de Chadrak, Michaël celui de Méchak, et à Azaria celui d’Abed-Nego.

Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait, et il supplia le chef des eunuques de ne pas l’obliger à se souiller.  Dieu fit trouver à Daniel faveur et compassion devant le chef des eunuques.  Le chef des eunuques dit à Daniel: je crains mon seigneur le roi qui a fixé ce que vous devez manger et boire; car pourquoi verrait-il votre visage plus défait que celui des jeunes gens de votre âge et exposeriez-vous ma tête auprès du roi?  Alors Daniel dit à l’intendant à qui le chef des eunuques avait remis la surveillance de Daniel, de Hanania, de Michaël et d’Azaria:  Eprouve donc tes serviteurs pendant dix jours, et qu’on nous donne des légumes à manger et de l’eau à boire.  Tu regarderas ensuite notre mine et la mine des jeunes gens qui mangent les mets du roi, et tu agiras avec tes serviteurs d’après ce que tu auras vu.  Il leur accorda ce qu’ils demandaient et les éprouva pendant dix jours.  Au bout de dix jours, ils avaient meilleure mine et plus d’embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi.  Désormais, l’intendant emportait les mets et le vin de leurs repas, et il leur donnait des légumes.  Dieu accorda à ces quatre jeunes gens de la science, du discernement dans toutes les lettres, et de la sagesse; et Daniel expliquait toutes les visions et tous les rêves.  Au terme fixé par le roi pour les lui amener, le chef des eunuques les amena en présence de Neboukadnetsar.  Le roi s’entretint avec eux; et, parmi tous ces jeunes gens, il n’en trouva aucun comme Daniel, Hanania, Michaël et Azaria.  Ils se tinrent donc au service du roi.  Sur tous les sujets qui réclamaient de la sagesse et de l’intelligence, et sur lesquels le roi les interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les magiciens et astrologues qui étaient dans tout son royaume.  Daniel demeura à la cour de Babylone jusqu’à la première année du roi Cyrus.

Amis auditeurs, reprenons la toute première phrase de ce chapitre: La troisième année du règne de Yehoyaqim, roi de Juda, Neboukadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem et l’assiégea.  Ce siège de Jérusalem par les Babyloniens ne serait pas le dernier, loin de là.  Il s’est déroulé en l’an 605 avant Jésus-Christ.  D’après le chapitre trente-six du second livre des Chroniques, toujours dans l’Ancien Testament, le roi Yehoyaqim lui-même fut emmené captif à Babylone, enchaîné, mais il fut vraisemblablement libéré plus tard.  Avec lui, une partie des objets sacrés du Temple de l’Eternel à Jérusalem fut emportée par Neboukadnetsar, ainsi qu’un certain nombre de jeunes gens de descendance royale ou noble, comme Daniel et ses amis.  Après avoir été libéré et être retourné à Jérusalem, Yehoyaqim a cependant continué à se rebeller contre son nouveau maître.  Environ huit ans plus tard, en l’an 597, Jérusalem fut de nouveau assiégée: cette fois-ci le nouveau roi de Juda, Yoyakin, qui venait à peine de commencer à régner à l’âge de dix-huit ans après la mort de son père, dut subir les conséquences de la révolte de son père contre Néboukadnetsar.  Il ne put faire autrement que de se rendre, avec sa mère et les principaux dignitaires du royaume, et lui aussi fut déporté à Babylone. En ce qui le concerne, il ne revint jamais à Jérusalem, et mourut bien des annés plus tard en exil à Babylone, quoique dans des conditions plus favorables.  Avec lui, Neboukadnetsar emporta dans son palais tous les trésors du Temple de Jérusalem.  Par ailleurs, dix mille personnes de l’élite du royaume de Juda furent aussi déportées avec le roi: entre autres le prophète Ezéchiel, dont le ministère se déroula à Babylone.  Seuls les éléments les plus pauvres de la population demeurèrent dans le pays de Juda sous le règne du roi suivant, un oncle de Yoyakin du nom de Sédécias.

Puis, dix ans plus tard, en l’an 588 avant Jésus-Christ, Jérusalem fut de nouveau assiégée par les Babyloniens et prise onze mois plus tard, au milieu d’une grande famine dans la ville.  La capitale de Juda, avec son palais royal et ses belles maisons, et surtout son Temple , fut totalement détruite.  Les murs de Jérusalem furent renversés.  Le roi Sédécias, qui comme son frère Yehoyaqim s’était rebellé contre son seigneur Neboukadnetsar, fut fait prisonnier après avoir tenté de s’échapper: ses fils furent tués devant ses yeux et le roi de Babylone le fit aveugler immédiatement après, l’enchaînant et l’amenant à Babylone où il mourut plus tard.

Voilà, amis auditeurs, à quoi ressemblent les actions de Babylone contre Jérusalem au cours des années.  Mais dans la Bible, le conflit entre Jérusalem et Babylone ne se limite pas à ces trois épisodes.  Voyez-vous, ce conflit entre les deux villes est permanent, et symbolise le combat entre la puissance de Satan – le prince du monde – et le Royaume de Dieu. Depuis le premier livre de l’Ancien Testament, au chapitre onze de la Genèse, avec la tour de Babel, c’est-à-dire de Babylone,  jusqu’au dernier livre du Nouveau Testament, l’Apocalypse, nous entendons régulièrement parler de ce conflit qui caractérise l’histoire de l’humanité.  En Genèse 11, c’est au pays de Shinéar que la tour de Babel est érigée.  Et peu après nous rencontrons le personnage de Melchisédek, roi de Salem – qui deviendra plus tard Jérusalem - : en contraste saisissant avec la religion purement humaine des bâtisseurs de la tour de Babel, Melchisédek est prêtre du Dieu Très-Haut, et il rencontre Abraham, le père des croyants.  D’après Daniel chapitre un verset trois, c’est dans ce même pays de Shinéar que les objets sacrés du temple de Jérusalem furent apportés par Néboukadnetsar.  Ce n’est pas par hasard que le livre de Daniel utilise ce nom de Shinéar: pour tout lecteur juif de ce livre, ce nom évoquait le pays où la tour de Babel fut construite.  Ce combat entre les deux cités se termine au livre de l’Apocalypse avec la chute finale de Babylone, qui précède la venue de la nouvelle Jérusalem.  Très certainement le nom de Babylone est utilisé dans l’Apocalypse pour signifier symboliquement Rome, la Rome qui persécuta violemment les chrétiens à la fin du premier siècle de notre ère, sous l’empereur Domitien.  Au chapitre 14 de l’Apocalypse, au verset 8, nous lisons: Elle est tombée, la grande Babylone est tombée, celle qui a fait boire à toutes les nations le vin de sa furieuse prostitution.  Au chapitre 18 nous trouvons une déclaration semblable, mais plus étendue, qui lie la prostitution de Babylone au commerce effectué avec elle: Elle est tombée, elle est tombée, la grande Babylone, et elle est devenue un antre de démons, repaire de tous les esprits impurs, repaire de tous les oiseaux impurs et détestables.  Car toutes les nations ont bu le vin de sa prostitution furieuse.  Les rois de la terre, avec elle, se sont livrés à la débauche, et les commerçants de la terre ont fait fortune grâce à son luxe démesuré.  Au verset 21, la chute de Babylone est décrite en termes symboliques: Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grosse meule et la jeta dans la mer en disant: Ainsi, avec la même violence, sera précipitée Babylone, la grande ville, et on ne la retrouvera plus!  Peu après le chapitre vingt-et-un de l’Apocalypse commence de la manière suivante: Puis je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’existait plus.  Je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel, d’auprès de Dieu, belle comme une mariée qui s’est parée pour son époux. Jérusalem, la mariée parée pour son époux, est clairement contrastée avec Babylone, la prostituée…

L’épisode que nous avons lu au premier chapitre du livre de Daniel, amis auditeurs, n’est qu’un acte dans ce conflit entre Jérusalem et Babylone.  Nous y reviendrons lors de notre prochaine émission, que je vous invite donc à suivre avec attention.