RESTER FIDELE A DIEU (2)

“Rester fidèle à Dieu”, amis auditeurs tel est le titre d’une série de méditations que je vous propose sur le premier chapitre du livre de Daniel, dans l’Ancien Testament.  Lors de notre dernière émission nous avons vu ensemble quels étaient les actions de Babylone contre Jérusalem, et comment le conflit qui oppose ces deux villes apparaît tout au long de l’Ecriture, symbolisant la lutte entre le royaume de Satan, le prince de ce monde, avec le Royaume de Dieu.  L’épisode du livre de Daniel qui nous est narré  ne constitue en fait qu’un acte dans cette lutte qui se termine, au dernier livre de la Bible, celui de l’Apocalypse, par la chute finale de Babylone et la venue de la nouvelle Jérusalem, descendue du ciel.  L’épisode qui nous occupe témoigne de la souveraineté de Dieu qui régit le cours de l’histoire des hommes, même au milieu des circonstances apparemment les plus défavorables. Et de fait c’est là le thème central du livre de Daniel.  Nous le voyons partout, par exemple au chapitre deux, avec le rêve de l’empereur Neboukadnetsar: dans ce rêve il voit la statue massive d’un corps humain qui lui révèle, de la tête aux pieds, la succession des empires terrestres, jusqu’à la venue du royaume éternel et indéracinable du Royaume de Dieu, qui a commencé comme une toute petite pierre venant renverser la statue en question.  Le premier chapitre du livre de Daniel a justement trait à cette petite pierre , à la venue du Royaume de Dieu: il s’agit bien de la puissance invincible de Dieu qui se manifeste au milieu des circonstances les plus difficiles et apparemment les plus défavorables.  Comment Dieu peut-il être en contrôle alors que Jérusalem est assiegée par les Babyloniens et tombe aux mains de leur roi despotique?  Alors que la crème, l’élite de la jeunesse de Juda se voit déportée?  Alors que le Temple de Jérusalem se voit pillé d’un grand nombre de ses objets sacrés destinés au culte de l’Eternel?  N’avons-nous pas ici plutôt affaire à une défaite du Royaume de Dieu?  Pour les nations païennes de cette époque, la puissance d’un dieu était égale à celle du peuple qui l’adorait.  Si ce peuple perdait une guerre ou une bataille contre un autre peuple, alors c’était le signe que son dieu n’était pas très puissant, en tous cas moins puissant que celui du peuple vainqueur.  Mais lisons à nouveau ensemble une partie de notre texte, si vous le voulez bien, et comprenons bien ce qui se passe: La troisième année du règne de Yehoyaqim, roi de Juda, Neboukadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem et l’assiégea.  Le Seigneur livra entre ses mains Yehoyaqim, roi de Juda, et une partie des objets de la maison de Dieu.  Il les emmena au pays de Shinear, dans la maison de son dieu, et il mit les objets dans la maison du trésor de son dieu.  Le roi dit à Achpenaz, chef de ses eunuques, d’amener quelques uns des Israélites de race royale ou de familles de dignitaires, de jeunes garçons sans défaut corporel, de belle apparence, doués de toute sagesse, d’intelligence et d’instruction, capables de servir dans le palais du roi, et à qui l’on enseignerait les lettres et la langue des Chaldéens.  Le roi leur fixa pour chaque jour une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, voulant les élever pendant trois années, au bout desquelles ils se tiendraient au service du roi.  Il y avait parmi eux, d’entre les fils de Juda: Daniel, Hanania, Michaël et Hazaria.  Le chef des eunuques leur imposa des noms, à Daniel celui de Beltchatsar, à Hanania celui de Chadrak, à  Michaël celui de Méchak, et à Azaria celui d’Abed-Nego.

Les méthodes du despote pour vaincre son adversaire nous sont d’abord présentées: pas seulement la puissance militaire, avec une armée bien organisée et disciplinée, capable de s’emparer d’une cité pourtant bien défendue et de plus située sur une colline, comme Jérusalem, mais des méthodes beaucoup plus subtiles: l’endoctrinement systématique de la jeunesse, avec comme but de la conquérir par la culture, les usages et la religion du peuple vainqueur.  Même le nom des jeunes gens est changé afin de leur attribuer une nouvelle identité qui s’accorde à la culture et surtout à la religion du vainqueur.  En Hébreu, le nom Daniel signifie: Dieu est mon juge.  Dans la langue babylonienne, Beltchatsar signifie quelque chose comme: Dieu protège sa vie (Bel étant le dieu principal du panthéon babylonien, également connu sous le nom de Mardouk).  Peut-être cela signifie-t-il encore: Dame (Belet, c’est-à-dire la déesse épouse de Bel) protège le roi.  Le nom hébreu de Dieu, El, ou Elohim, qui apparaît dans le nom Daniel, est changé en celui du dieu babylonien Bel: El est devenu Bel. Le nom de Michaël signifie en hébreu: Qui est comme Dieu?  Tandis que son nouveau nom babylonien, Meshak, semble signifier quelque chose comme: Qui est comme Aku? Aku étant un autre dieu babylonien. Voilà bien des changements subtils, mais chargés de sens, n’est-ce pas?

Quoiqu’il en soit, Néboukadnetsar prend tout le temps qu’il faut pour transformer l’esprit  de ces jeunes gens et il n’épargne rien pour accomplir son projet: un cours de trois ans financé par le trésor royal est mis en place, avec l’aide des meilleurs éducateurs du royaume.  Ils vont préparer des jeunes gens fort intelligents à servir un jour dans l’administration de leur nouveau maître, après qu’ils aient obtenu leur diplôme.  Une telle indoctrination va cependant de pair avec des avantages matériels notables:   une bourse complète qui paie non seulement les études, les habits et le séjour des étudiants, mais également leur nourriture quotidienne.  Et de quelle nourriture ne s’agit-il pas!  Les aliments les plus riches provenant de la table même de l’empereur.  Ces étudiants ne boivent pas non plus du vin bon marché durant leur période d’études, ils ont part au meilleur vin qu’on puisse trouver, celui que l’empereur lui-même boit.  Lequel d’entre nos jeunes auditeurs refuserait une telle offre aujourd’hui, si elle lui était proposée? Et, soyons honnêtes, quels sont les parents qui ne souhaiteraient voir leurs enfants jouir de tels privilèges?  D’ailleurs, n’est-ce pas, ces jeunes gens issus du royaume de Juda n’ont pas eu le choix?  Ils ont été jetés par Neboukadnetsar dans une prison dorée, laquelle, après tout, comprend bien des avantages…   C’est apparemment ce que la plupart de ces enfants issus du peuple de l’Alliance avec l’Eternel ont dû penser, à l’exception des quatre dont il est ici question: ils se sont facilement soumis car, ont-ils dû se dire, ils n’avaient de toutes manières pas le choix…

Mais, amis auditeurs, les enfants de l’Alliance ont toujours un choix: le choix de la liberté en Dieu qui est et doit toujours rester leur Maître absolu.  Daniel va exercer ce choix, même si à première vue cela semble une affaire assez risquée, non seulement pour lui, mais également pour l’intendant principal qui a la charge de tous ces jeunes gens.  Mais Daniel se sera souvenu des prescriptions de la Loi de l’Eternel telle qu’on la trouve énoncée au chapitre trente du livre du Deutéronome, et que je vous lis: Voyez, je place aujourd’hui devant vous, d’un côté la vie et le bonheur, de l’autre la mort et le malheur.  Ce que je vous commande aujourd’hui, c’est d’aimer l’Eternel votre Dieu, de suivre le chemin qu’il vous trace et d’obéir à ses commandements, ses ordonnances et ses lois.  En faisant cela, vous aurez la vie, vous deviendrez nombreux et vous serez bénis par l’Eternel votre Dieu dans le pays où vous vous rendez pour en prendre possession.  Mais si votre coeur se détourne de lui, si vous refusez de lui obéir et si vous  vous laissez entraîner à adorer d’autres dieux et à leur rendre un culte, je vous préviens dès aujourd’hui que vous périrez à coup sûr.   Vous ne vivrez pas longtemps dans le pays au-delà du Jourdain où vous vous rendez pour en prendre possession.  Je prends aujourd’hui le ciel et la terre à témoins: je vous offre le choix entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction.  Choisissez donc la vie, afin que vous viviez, vous et vos descendants.  Choisissez d’aimer l’Eternel votre Dieu, de lui obéir et de lui rester attachés, car c’est lui qui vous fait vivre et qui pourra vous accorder de passer de nombreux jours dans le pays que l’Eternel a promis par serment de donner à vos ancêtres Abraham, Isaac et Jacob.

Amis auditeurs, en exerçant la vraie religion nous demeurons véritablement libres et nous vivons sans peur, quelles que puissent être les circonstances extérieures autour de nous.  C’est là qu’apparaît l’Evangile lui-même, dans notre texte.  Nous en parlerons plus en détail lors de notre prochaine émission, et nous caractériserons plus avant cette vraie religion dont ont fait preuve Daniel et ses compagnons, en la contrastant avec la fausse religion qui régnait autour d’eux.  Je vous invite donc à rester à l’écoute de notre prochain programme.