Je poursuis aujourd’hui avec vous, amis auditeurs, une méditation sur
le premier chapitre du livre de Daniel, dans l’Ancien Testament.
Nous avons vu ensemble que Daniel et ses trois amis, Hanania, Michaël et
Azaria, avaient décidé de ne pas se rendre impurs en mangeant les mets ou en
buvant du vin qui provenaient de la table du roi.
Certes, tous comme les autres jeunes judéens déportés par l’empereur
Néboukadnetsar à Babylone, ils vivaient dans une prison dorée qui leur
assurait non seulement le gîte et le couvert, mais également la meilleure éducation
dont on puisse rêver dans cet environnement païen.
Pourtant, ces enfants de l’Alliance avec l’Eternel avaient résolu en
leur coeur de rester fidèles à la vraie religion, celle du Dieu Tout Puissant
dans laquelle ils avaient été élevés. Et
c’est là, au milieu de ces circonstances difficiles, avons-nous dit, que se
manifeste l’Evangile lui-même. Jérusalem
a été assiégée et capturée, les objets du Temple de l’Eternel ont été
enlevés et emportés par les Babyloniens au pays de Shinear, placés dans le
temple du dieu païen Bel, comme signe que Bel était bien plus fort que Yahweh,
puisque le peuple qui le servait avait défait le peuple qui adorait
l’Eternel. Et pourtant, la vraie
religion a toujours cours, dans le coeur de quelques jeunes gens qui continuent
la lignée de l’Alliance avec Dieu: voilà la religion dont parlait un jour Jésus-Christ
à une femme samaritaine rencontrée près du puits de Sychar, comme le rapporte
l’Evangile selon Jean: Crois-moi, lui
dit Jésus, l’heure vient où il ne sera plus question de cette montagne ni de
Jérusalem pour adorer le Père (…) L’heure
vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père par
l’Esprit et en vérité; car le Père recherche des hommes qui l’adorent
ainsi. Dieu est Esprit et il faut
que ceux qui l’adorent l’adorent
par l’Esprit et en vérité. Avec Daniel et ses amis nous avons un exemple
qui nous vient de l’Ancien Testament sur
cette véritable adoration, alors même qu’ils sont éloignés du Temple de Jérusalem
et ne pourrons plus jamais y adorer l’Eternel.
Or, en tant que jeunes gens sans défaut corporel, ils étaient par
excellence ceux qui étaient à même d’aller adorer l’Eternel dans le
Temple. Mais c’est désormais un
sol qui leur est interdit, et qu’ils ne fouleront plus.
Pourtant cette véritable adoration, en esprit et en vérité, va résister
aux assauts du diable, même s’il s’agit de ses plus alléchantes
tentations. Mieux encore: au
chapitre trois, Michaël, Hanania et Azaria vont exercer la vraie religion sans
aucune peur, alors même que leur vie est en jeu, dans la fournaise ardente où
ils seront jetés pour n’avoir pas voulu se prosterner devant une statue de
l’empereur, et l’adorer.
Savez-vous cependant, amis qui êtes à l’écoute, quel genre de
religion était célébré dans le Temple de l’Eternel du temps du roi
Yehoyaqim, au moment même où se déroulaient les événements qui nous
occupent à la cour de Babylone? Certainement
pas la religion prescrite au chapitre trente du livre du Deutéronome que nous
avons lu ensemble la dernière fois; certainement pas la vraie religion qui
vivait dans le coeur de ces quatre jeunes gens.
Un autre prophète qui vivait à la même époque, Jérémie, décrit en
détail les pratiques mauvaises et corrompues qui avaient cours à Jérusalem et
dans tout Juda sous le roi Yehoyaqim. Ecoutez-donc
ce que l’Eternel lui commanda de dire au peuple, justement devant la porte du
Temple: Ecoutez la parole de l’Eternel,
vous tous, gens de Juda, vous qui entrez par ces portes, pour vous prosterner
devant l’Eternel, car voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes,
le Dieu d’Israël: Adoptez une bonne conduite et faites ce qui est bien!
Alors, je vous laisserai vivre en ce lieu.
Cessez de vous fier à ces paroles trompeuses: “Voici le Temple de
l’Eternel, voici le Temple de l’Eternel, oui c’est ici qu’est le Temple
de l’Eternel.” Si vraiment vous adoptez une conduite bonne et si vous faites
ce qui est bien, si vous rendez de justes jugements dans les procès, si vous
vous abstenez d’exploiter l’immigré, l’orphelin et la veuve, de tuer des
innocents en ce lieu et d’adorer d’autres dieux pour votre propre malheur,
alors je vous ferai habiter dans ce lieu, ce pays que j’ai donné à vos ancêtres
depuis toujours et pour toujours. Mais
vous, vous vous fiez à des paroles
trompeuses qui ne vous serviront à rien. Quoi!
Vous allez commettre des vols, des meurtres, des adultères, vous faites
des serments mensongers, vous offrez des parfums à Baal et adorez d’autres
dieux qui vous étaient inconnus, et puis vous venez vous tenir devant moi, dans
ce temple qui m’appartient, et vous dites: “Nous sommes en sécurité!” Et
c’est pour accomplir tous ces actes abominables!
Ce Temple qui m’appartient est-il à vos yeux une caverne de brigands?
Moi, en tous cas, je vois qu’il en est ainsi – l’Eternel le déclare.
Allez donc à Silo, à l’endroit où j’avais mon sanctuaire, là où
j’avais autrefois établi ma présence, et voyez ce que j’en ai fait à
cause du mal qu’avait commis mon peuple Israël!
Maintenant, puisque vous agissez ainsi – l’Eternel le déclare – et
puisque vous n’avez pas écouté quand, inlassablement, je vous ai avertis,
puisque vous n’avez pas répondu, alors que je vous ai appelés, ce Temple qui
m’appartient, et sur lequel vous fondez votre assurance, ce lieu que j’ai
donné à vous et à vos ancêtres, je vais le traiter de la même manière que
j’ai traité Silo. Je vous
rejetterai loin de moi comme j’ai rejeté tous ceux qui sont vos frères, le
peuple d’Ephraïm.
Comme vous le voyez, amis auditeurs, ici c’est Jérusalem qui se livre
à la prostitution avec d’autres dieux, et c’est bien pire que la ville païenne
de Babylone, car c’est bien à Jérusalem que se dresse le Temple de
l’Eternel. Plus loin au livre de Jérémie,
au chapitre douze, nous lisons encore: J’ai
délaissé mon Temple, j’ai rejeté le peuple qui m’appartient, j’ai livré
à ses ennemis celle que je chéris, car le peuple qui m’appartient est devenu
pour moi comme un lion de la forêt; il rugit contre moi; c’est pourquoi je
l’ai pris en haine. Si vous
avez bien fait attention lors de la lecture du premier chapitre du livre de
Daniel, vous aurez remarqué la manière dont il est dit que Yehoyaqim a été défait
par Neboukadnetsar: La
troisième année du règne de Yehoyaqim, roi de Juda, Neboukadnetsar, roi de
Babylone, marcha contre Jérusalem et l’assiégea.
Le Seigneur livra
entre ses mains Yehoyaqim, roi de Juda, et une partie des objets de la maison de
Dieu. C’est Dieu, Adonaï dans
le texte hébreu, qui a livré le roi de Juda entre les mains de son ennemi.
Adonaï est, dans l’Ancien Testament, le nom donné à Dieu qui le présente
comme le maître de toutes choses. Adonaï
punit le roi désobéissant qui a méprisé la vraie religion, alors même que
les formes extérieures, les rituels étaient préservés dans l’enceinte du
Temple. Par une froide journée
d’hiver, alors que le roi se chauffait auprès d’un brasier avec ses hauts
fonctionnaires, on lui avait apporté le rouleau d’un livre contenant les
paroles du prophète Jérémie, et qui l’appelait, lui et les siens, à la
repentance: au fur et à mesure qu’on déroulait et lisait le rouleau,
Yehoyaqim en avait coupé les morceaux et les avait jetés dans le brasier pour
se chauffer. Et bien un beau jour,
quelques années plus tard, Adonaï amèna une chaleur intense sur Jérusalem,
lorsque la ville de David fut détruite par les flammes et réduite en cendres
par Neboukadnetsar.
La vraie religion, chers auditeurs, est en tout premier lieu présente
dans votre coeur et votre esprit, et non pas dans les formes et les rituels extérieurs
qu’on célèbre dans un bâtiment quelconque, fût-il le Temple de Jérusalem.
La petite pierre du Royaume de Dieu qui se détache de la montagne et
vient abattre la statue des empires humains qui se succèdent les uns aux autres
est présente dans votre coeur et votre esprit, là où la semence de la Parole
de Dieu est tombée dans un sol réceptif et y a grandi.
La fausse religion a cours dans le Temple de Jérusalem, elle est célébrée
par une caste de prêtres et de sacrificateurs corrompus, pendant que la vraie
religion est exercée par quatre jeunes gens qui se trouvent au beau milieu de
l’empire païen par excellence, dans la ville de Babylone.
Dieu a le pouvoir de changer en victoire une situation apparemment désespérée.
C’est comme cela qu’Adonaï régit le cours de l’histoire, quoi qu’en
puisse penser le monde et quoi qu’il puisse faire pour empêcher la vraie
religion d’être exercée. Mais
comment Dieu gouverne-t-il cette histoire dans notre texte?
En donnant à ses bien-aimés, aux enfants fidèles de son Alliance, de
la sagesse. Et c’est ce que nous
verrons plus en détail lors de notre prochaine émission consacrée au premier
chapitre du livre de Daniel. Je vous
invite donc à être à l’écoute de notre prochain programme!