RESTER FIDELE A DIEU (3)

Je poursuis aujourd’hui avec vous, amis auditeurs, une méditation sur le premier chapitre du livre de Daniel, dans l’Ancien Testament.  Nous avons vu ensemble que Daniel et ses trois amis, Hanania, Michaël et Azaria, avaient décidé de ne pas se rendre impurs en mangeant les mets ou en buvant du vin qui provenaient de la table du roi.  Certes, tous comme les autres jeunes judéens déportés par l’empereur Néboukadnetsar à Babylone, ils vivaient dans une prison dorée qui leur assurait non seulement le gîte et le couvert, mais également la meilleure éducation dont on puisse rêver dans cet environnement païen.  Pourtant, ces enfants de l’Alliance avec l’Eternel avaient résolu en leur coeur de rester fidèles à la vraie religion, celle du Dieu Tout Puissant dans laquelle ils avaient été élevés.  Et c’est là, au milieu de ces circonstances difficiles, avons-nous dit, que se manifeste l’Evangile lui-même.  Jérusalem a été assiégée et capturée, les objets du Temple de l’Eternel ont été enlevés et emportés par les Babyloniens au pays de Shinear, placés dans le temple du dieu païen Bel, comme signe que Bel était bien plus fort que Yahweh, puisque le peuple qui le servait avait défait le peuple qui adorait l’Eternel.  Et pourtant, la vraie religion a toujours cours, dans le coeur de quelques jeunes gens qui continuent la lignée de l’Alliance avec Dieu: voilà la religion dont parlait un jour Jésus-Christ à une femme samaritaine rencontrée près du puits de Sychar, comme le rapporte l’Evangile selon Jean: Crois-moi, lui dit Jésus, l’heure vient où il ne sera plus question de cette montagne ni de Jérusalem pour adorer le Père (…)  L’heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père par l’Esprit et en vérité; car le Père recherche des hommes qui l’adorent ainsi.  Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l’adorent  l’adorent par l’Esprit et en vérité. Avec Daniel et ses amis nous avons un exemple qui nous vient de l’Ancien Testament sur cette véritable adoration, alors même qu’ils sont éloignés du Temple de Jérusalem et ne pourrons plus jamais y adorer l’Eternel.  Or, en tant que jeunes gens sans défaut corporel, ils étaient par excellence ceux qui étaient à même d’aller adorer l’Eternel dans le Temple.  Mais c’est désormais un sol qui leur est interdit, et qu’ils ne fouleront plus.  Pourtant cette véritable adoration, en esprit et en vérité, va résister aux assauts du diable, même s’il s’agit de ses plus alléchantes tentations.  Mieux encore: au chapitre trois, Michaël, Hanania et Azaria vont exercer la vraie religion sans aucune peur, alors même que leur vie est en jeu, dans la fournaise ardente où ils seront jetés pour n’avoir pas voulu se prosterner devant une statue de l’empereur, et l’adorer.

Savez-vous cependant, amis qui êtes à l’écoute, quel genre de religion était célébré dans le Temple de l’Eternel du temps du roi Yehoyaqim, au moment même où se déroulaient les événements qui nous occupent à la cour de Babylone?  Certainement pas la religion prescrite au chapitre trente du livre du Deutéronome que nous avons lu ensemble la dernière fois; certainement pas la vraie religion qui vivait dans le coeur de ces quatre jeunes gens.  Un autre prophète qui vivait à la même époque, Jérémie, décrit en détail les pratiques mauvaises et corrompues qui avaient cours à Jérusalem et dans tout Juda sous le roi Yehoyaqim.  Ecoutez-donc ce que l’Eternel lui commanda de dire au peuple, justement devant la porte du Temple: Ecoutez la parole de l’Eternel, vous tous, gens de Juda, vous qui entrez par ces portes, pour vous prosterner devant l’Eternel, car voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, le Dieu d’Israël: Adoptez une bonne conduite et faites ce qui est bien!  Alors, je vous laisserai vivre en ce lieu.  Cessez de vous fier à ces paroles trompeuses: “Voici le Temple de l’Eternel, voici le Temple de l’Eternel, oui c’est ici qu’est le Temple de l’Eternel.” Si vraiment vous adoptez une conduite bonne et si vous faites ce qui est bien, si vous rendez de justes jugements dans les procès, si vous vous abstenez d’exploiter l’immigré, l’orphelin et la veuve, de tuer des innocents en ce lieu et d’adorer d’autres dieux pour votre propre malheur, alors je vous ferai habiter dans ce lieu, ce pays que j’ai donné à vos ancêtres depuis toujours et pour toujours.  Mais vous, vous  vous fiez à des paroles trompeuses qui ne vous serviront à rien.  Quoi!  Vous allez commettre des vols, des meurtres, des adultères, vous faites des serments mensongers, vous offrez des parfums à Baal et adorez d’autres dieux qui vous étaient inconnus, et puis vous venez vous tenir devant moi, dans ce temple qui m’appartient, et vous dites: “Nous sommes en sécurité!” Et c’est pour accomplir tous ces actes abominables!  Ce Temple qui m’appartient est-il à vos yeux une caverne de brigands?  Moi, en tous cas, je vois qu’il en est ainsi – l’Eternel le déclare.  Allez donc à Silo, à l’endroit où j’avais mon sanctuaire, là où j’avais autrefois établi ma présence, et voyez ce que j’en ai fait à cause du mal qu’avait commis mon peuple Israël!  Maintenant, puisque vous agissez ainsi – l’Eternel le déclare – et puisque vous n’avez pas écouté quand, inlassablement, je vous ai avertis, puisque vous n’avez pas répondu, alors que je vous ai appelés, ce Temple qui m’appartient, et sur lequel vous fondez votre assurance, ce lieu que j’ai donné à vous et à vos ancêtres, je vais le traiter de la même manière que j’ai traité Silo.  Je vous rejetterai loin de moi comme j’ai rejeté tous ceux qui sont vos frères, le peuple d’Ephraïm.

Comme vous le voyez, amis auditeurs, ici c’est Jérusalem qui se livre à la prostitution avec d’autres dieux, et c’est bien pire que la ville païenne de Babylone, car c’est bien à Jérusalem que se dresse le Temple de l’Eternel.  Plus loin au livre de Jérémie, au chapitre douze, nous lisons encore: J’ai délaissé mon Temple, j’ai rejeté le peuple qui m’appartient, j’ai livré à ses ennemis celle que je chéris, car le peuple qui m’appartient est devenu pour moi comme un lion de la forêt; il rugit contre moi; c’est pourquoi je l’ai pris en haine.  Si vous avez bien fait attention lors de la lecture du premier chapitre du livre de Daniel, vous aurez remarqué la manière dont il est dit que Yehoyaqim a été défait par Neboukadnetsar: La troisième année du règne de Yehoyaqim, roi de Juda, Neboukadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem et l’assiégea.  Le Seigneur livra entre ses mains Yehoyaqim, roi de Juda, et une partie des objets de la maison de Dieu.  C’est Dieu, Adonaï dans le texte hébreu, qui a livré le roi de Juda entre les mains de son ennemi.  Adonaï est, dans l’Ancien Testament, le nom donné à Dieu qui le présente comme le maître de toutes choses.  Adonaï punit le roi désobéissant qui a méprisé la vraie religion, alors même que les formes extérieures, les rituels étaient préservés dans l’enceinte du Temple.  Par une froide journée d’hiver, alors que le roi se chauffait auprès d’un brasier avec ses hauts fonctionnaires, on lui avait apporté le rouleau d’un livre contenant les paroles du prophète Jérémie, et qui l’appelait, lui et les siens, à la repentance: au fur et à mesure qu’on déroulait et lisait le rouleau, Yehoyaqim en avait coupé les morceaux et les avait jetés dans le brasier pour se chauffer.  Et bien un beau jour, quelques années plus tard, Adonaï amèna une chaleur intense sur Jérusalem, lorsque la ville de David fut détruite par les flammes et réduite en cendres par Neboukadnetsar.

La vraie religion, chers auditeurs, est en tout premier lieu présente dans votre coeur et votre esprit, et non pas dans les formes et les rituels extérieurs qu’on célèbre dans un bâtiment quelconque, fût-il le Temple de Jérusalem.  La petite pierre du Royaume de Dieu qui se détache de la montagne et vient abattre la statue des empires humains qui se succèdent les uns aux autres est présente dans votre coeur et votre esprit, là où la semence de la Parole de Dieu est tombée dans un sol réceptif et y a grandi.  La fausse religion a cours dans le Temple de Jérusalem, elle est célébrée par une caste de prêtres et de sacrificateurs corrompus, pendant que la vraie religion est exercée par quatre jeunes gens qui se trouvent au beau milieu de l’empire païen par excellence, dans la ville de Babylone.  Dieu a le pouvoir de changer en victoire une situation apparemment désespérée. C’est comme cela qu’Adonaï régit le cours de l’histoire, quoi qu’en puisse penser le monde et quoi qu’il puisse faire pour empêcher la vraie religion d’être exercée.  Mais comment Dieu gouverne-t-il cette histoire dans notre texte?  En donnant à ses bien-aimés, aux enfants fidèles de son Alliance, de la sagesse.  Et c’est ce que nous verrons plus en détail lors de notre prochaine émission consacrée au premier chapitre du livre de Daniel.  Je vous invite donc à être à l’écoute de notre prochain programme!