RESTER FIDELE A DIEU (4)

Notre méditation sur le premier chapitre de Daniel, amis auditeurs, nous a conduits à voir que Dieu dirige le cours de l’histoire et fait progresser son Royaume dans les circonstances les plus inattendues.  Alors qu’à Jérusalem, et dans le Temple même de l’Eternel,  on se livre à une fausse religion, quatre jeunes gens exilés dans la capitale de l’empire païen par excellence, celui de Babylone sous l’empereur Neboukadnetsar, restent fidèles à Dieu malgré les pressions et les tentations, en refusant de consommer les mets qui proviennent de la table de l’empereur.  Dieu opère un renversement de situation: son Royaume, apparemment en mauvaise posture après la chute de Jérusalem, progresse en fait de manière tout à fait inattendue.  Le Maître de l’histoire, Adonaï en hébreu, opère ce renversement par le biais d’un régime alimentaire!  Oui, un régime fait de légumes et sans doute de fruits.  Ce régime, nous dit notre texte, ne donne pas seulement une bien meilleure apparence physique à Daniel, Michaël, Hanania et Azaria qu’à leurs compagnons nourris des mets de la table royale, mais il leur donne une remarquable sagesse. Relisons le passage de notre chapitre qui nous rapporte ces faits: Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait, et il supplia le chef des eunuques de ne pas l’obliger à se souiller.  Dieu fit trouver à Daniel faveur et compassion devant le chef des eunuques.  Le chef des eunuques dit à Daniel: je crains mon seigneur le roi qui a fixé ce que vous devez manger et boire; car pourquoi verrait-il votre visage plus défait que celui des jeunes gens de votre âge et exposeriez-vous ma tête auprès du roi?  Alors Daniel dit à l’intendant à qui le chef des eunuques avait remis la surveillance de Daniel, de Hanania, de Michaël et d’Azaria:  Eprouve donc tes serviteurs pendant dix jours, et qu’on nous donne des légumes à manger et de l’eau à boire.  Tu regarderas ensuite notre mine et la mine des jeunes gens qui mangent les mets du roi, et tu agiras avec tes serviteurs d’après ce que tu auras vu.  Il leur accorda ce qu’ils demandaient et les éprouva pendant dix jours.  Au bout de dix jours, ils avaient meilleure mine et plus d’embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi.  Désormais, l’intendant emportait les mets et le vin de leurs repas, et il leur donnait des légumes.  Dieu accorda à ces quatre jeunes gens de la science, du discernement dans toutes les lettres, et de la sagesse; et Daniel expliquait toutes les visions et tous les rêves.

Amis auditeurs, notre texte ne se fait pas le défenseur d’un régime végétarien, comme si ce régime permettait de mieux appliquer ses facultés intellectuelles et comme si les étudiants du monde entier devraient bien prendre note de ses effets positifs sur leurs prédécesseurs de la cour de Neboukadnetsar il y a quelque deux mille cinq cents ans.  Il ne s’agit pas non plus pour toutes les mamans d’encourager leurs petits enfants à manger les carottes cuites ou les épinards qui sont sur la table, afin qu’un jour ils deviennent comme Daniel et ses amis… Il s’agit naturellement de tout autre chose: la viande qui provenait de la table de l’empereur avait été sacrifiée à ses dieux païens: Bel, Nebo, Aku, Ishtar ou toute autre divinité babylonienne, avant d’être consommée par l’empereur et ses serviteurs.  Le vin de sa table avait de même été offert en libation sur un autel.  Voilà ce qui aurait rendu Daniel impur: en mangeant de ces aliments ou en buvant de ce vin il aurait indirectement participé aux rites religieux païens, et donc renié l’Eternel son Dieu.  Nous retrouvons la même crise de conscience chez les croyants du Nouveau Testament, dont Paul se fait l’écho dans sa première lettre aux chrétiens de Corinthe, au chapitre huit.  Leur était-il permis de participer à des repas de fêtes municipales ou professionnelles avec des païens, sachant que le même genre de rite y avait cours?  Leur conscience s’en trouverait-elle souillée, ou bien ne devaient-ils pas en faire grand cas, puisqu’au dedans d’eux-mêmes ils savaient bien que les idoles n’ont aucune consistance ou existence véritable en tant que divinités?  Daniel, lui, reste fidèle à l’Eternel, et continue coûte que coûte à obéir aux prescriptions de la Loi.  En lisant le verset quatre de notre texte, nous apprenons que les jeunes gens élevés à la cour de l’empereur  étaient sans défaut physique et de belle apparence.  Ils devaient être doués d’intelligence et de sagesse dans tous les domaines, posséder de grandes connaissances, être vigoureux et capables d’apprendre la science pour entrer au service du palais royal et apprendre la langue et la littérature des Chaldéens.  Il ne s’agit pas que de Daniel et de ses amis, mais aussi de tous les autres jeunes gens déportés de Juda à Babylone.  Lorsqu’arrive le temps fixé pour l’examen final, tous apparaissent devant l’examinateur principal, l’empereur lui-même.  Verset 19: Le roi s’entretint avec eux, et, de tous les jeunes gens qui lui furent présentés, il n’en trouva aucun comme Daniel, Hanania, Michaël et Azaria.  C’est pourquoi ils entrèrent au service personnel du roi. Les autres jeunes judéens n’ont donc pas obtenu la même mention, même s’ils étaient eux aussi des étudiants fort doués .  Ils avaient pourtant tous été éduqués dans la sagesse traditionnelle d’Israël lorsqu’ils vivaient en Juda. C’est précisément dans ce but que la littérature dite de sagesse, ou sapientiale, avait été développée au cours des siècles: afin de former l’élite de la jeunesse noble ou de sang royal à administrer le royaume.  Le livre des Proverbes, dans l’Ancien Testament, avait justement pour but d’enseigner à ces jeunes gens une sagesse appliquée à des situations quotidiennes et fondée sur la Loi de l’Eternel.  Ce que nous voyons cependant ici, c’est que le coeur de la sagesse spirituelle commence avec une vraie révérence pour l’Eternel, comme Proverbes chapitre un verset sept l’énonce: La clé de la sagesse, c’est de révérer l’Eternel.  Mais à ceux qui ne le saisissent pas, à ceux qui s’appuient sur leur propre sagesse en faisant toutes sortes de compromis, en s’arrangeant de manière pragmatique avec l’esprit mondain afin de survivre au mieux, s’applique la parole de Proverbes chapitre vingt-et-un, verset trente: Face à l’Eternel, il n’y a ni sagesse, ni intelligence, ni conseil qui tienne.  Et c’est là que se situe le fossé qui sépare Daniel et ses amis d’un côté, et le reste de la jeunesse judéenne en exil à Babylone de l’autre côté.  La vraie sagesse est inséparable de la crainte, ou, si vous préférez, de la révérence vis-à-vis de l’Eternel: cela commence par prêter attention à ses ordonnances, à comprendre qu’il est le Tout-Puissant, Adonaï, le maître de toutes choses, le souverain des rois de la terre.  Cela consiste à conserver cette foi comme le bien le plus précieux au dedans de soi, et à tourner ses pensées constamment dans cette direction.  A ses bien-aimés qui obéissent à ses ordonnances, l’Eternel donne une sagesse qui dépasse de loin toute sagesse humaniste ou païenne.  Les autres jeunes judéens avaient sans doute pensé que pour réussir l’examen final ils devaient tâcher de profiter au mieux des circonstances nouvelles qui étaient devenues les leurs, et qu’ils devaient appliquer par leurs propres efforts et du mieux qu’ils pouvaient leurs riche bagage de connaissances apprises lorsqu’ils vivaient à Jérusalem.  Mais au cours de ce processus, ils ont sans doute oublié où gît le coeur de la vraie sagesse…

Tout aussi remarquable est le fait que Daniel et ses compagnons ne surpassent pas seulement en sagesse leurs pairs, mais aussi dix fois plus la sagesse des sages de Babylone.  Verset 20: Chaque fois que le roi les consultait sur une question exigeant à la foie de la sagesse et du discernement, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les mages et magiciens de son royaume. Et cela inclut très vraisemblablement les enseignants qui leur avaient dispensé ce cours de lettres et de sciences de trois ans…  Ici, amis auditeurs, nous voyons comment Dieu peut totalement renverser une situation donnée: Neboukadnetsar pensait peut-être qu’il avait remporté un grand succès dans son effort d’endoctrinement de ces jeunes gens à travers le cours de lettres et de sciences qu’il avait fait préparer.  En fin de compte, le jour de l’examen et plus loin au livre de Daniel, la sagesse traditionnelle de Babylone se voit réduite à peu de choses… Le régime physique et spirituel de l’Eternel pour ses enfants réduit à trois fois rien le régime alimentaire du grand roi, aussi riche en graisses et en protéines soit-il.  Neboukadnetsar pensait qu’il allait former à sa guise et selon sa culture et sa religion les esprits de brillants jeunes gens qu’il avait faits prisonniers, afin qu’ils deviennent des collaborateurs soumis et qu’ils l’assistent dans ses desseins pour conquérir l’univers et le régir selon les normes et les valeurs de Babylone.  Ils le serviront en effet, mais ils lui démontrent - et il ne peut faire autrement que de le constater - que la sagesse de Babylone ne vaut finalement pas grand chose: on peut tirer une bien plus grande sagesse d’une toute autre source.  Cela devient tout à fait évident au chapitre deux, lorsque Daniel explique au roi la signification du rêve qu’il a eu, et qu’aucun magicien ou astrologue babylonien n’a pu résoudre: Daniel le fait explicitement au nom du seul vrai Dieu, qui lui a accordé le don de comprendre les rêves et les visions, et d’en exposer le sens.

Amis auditeurs,   je conclurai la prochaine fois cette série d’émissions sur le premier chapitre du livre de Daniel en en tirant les conclusions qui s’imposent pour tout chrétien aujourd’hui encore.  Je vous invite donc à rester à l’écoute de notre prochaine émission.