LA PROTECTION DE LA VIE (2)

Nous avons commencé la dernière fois à parler de la protection de la vie dans une perspective chrétienne, au vu des dramatiques statistiques concernant le SIDA, en particulier sur le continent africain. Le comportement des uns et des autres joue en effet un rôle majeur dans la propagation de cette pandémie, qui a déjà atteint quelque vingt millions de personnes en Afrique sub-saharienne. Nous avons vu qu’il est impossible d’éluder la question des responsabilités personnelle, culturelle et politique, car la transmission du virus du SIDA est de très près liée à la promiscuité sexuelle qui règne un peu partout. La manière dont les pouvoirs publics approchent ce problème détermine aussi en partie l’efficacité de la lutte contre ce fléau, même si on ne devrait pas attendre de l’État qu’il dicte nos comportements et la nature de nos relations avec les autres. La manière dont on envisage en tant qu’individu cette promiscuité sexuelle, l’acceptation sans réserve que les hommes de plus de vingt-cinq ans peuvent avoir autant de partenaires sexuels qu’ils le désirent, et surtout qu’ils peuvent abuser d’adolescentes naïves ou sans défense, tous ces facteurs nous mènent à considérer quelles sont les normes que Dieu a données aux humains dans Sa Parole pour leur conduite dans ce domaine là comme dans bien d’autres. Il est le Créateur, mais aussi le Législateur de la vie. La protection de la vie humaine commence par la reconnaissance de ces deux prérogatives divines.

On accuse souvent les chrétiens de n’être que négatifs et restrictifs sur l’aspect de l’éthique sexuelle, mais tel n’est pas le cas: ce que nous disons, c’est que Dieu qui a créé la vie nous en donne le mode d’emploi global dans Sa Parole, afin que nous tirions le plus grand profit de notre existence, et afin que nous jouissions de la vie qu’Il nous accorde comme d’un don qu’Il nous fait avec amour. La norme de la fidélité conjugale que la Bible nous enseigne est une de ces mesures protectrices pour la vie, afin que non seulement l’homme et la femme vivent une relation de paix, de soutien et de confiance mutuelle, mais aussi afin que les enfants nés au sein d’un tel couple fidèle croissent dans la sécurité matérielle et émotionnelle. Ce faisant, ils acquerront stabilité, maturité et droiture dans leur propre comportement. Ils sauront aimer leur prochain dans un esprit de patience et d’abnégation, au lieu de considérer leur prochain comme un instrument tout juste bon à satisfaire leurs désirs ou leurs ambitions. L’exemple de parents chrétiens fidèles et obéissants aux commandements divins, le cadre d’une famille qui vit dans l’Alliance avec Dieu, et non en dehors ou en rupture de l’Alliance, fera de ces enfants des instruments de paix autour d’eux, dès leurs jeunes années. C’est de tels hommes et femmes dont la société ravagée par toutes sortes de maux a besoin, d’hommes et de femmes stables, mesurés, entreprenants, sages, capables d’opérer des changements positifs dans leur environnement immédiat et plus large, le tout dans un esprit d’obéissance et de responsabilité vis-à-vis du Dieu d’amour qui nous guide par Sa Parole et Son Esprit.

La protection de la vie n’est naturellement pas limitée à la question de l’éthique sexuelle ou de la famille. Déjà, au temps de l’Ancien Testament, Dieu déclarait à son peuple Israël qu’il exécrait les pratiques des nations païennes consistant à immoler leurs enfants aux idoles qu’ils vénéraient. Ces sacrifices humains ne sont hélas pas simplement un souvenir historique, puisqu’en terre de vaudou, et en d’autres terres païennes, ils sont encore pratiqués aujourd’hui. Ce comble de la barbarie doit ici encore être imputé à l’obscurité spirituelle qui règne dans les coeurs des hommes pécheurs, c’est-à-dire rebelles au seul vrai Dieu, Père, Fils et Saint Esprit tel que la Bible nous le révèle. Le sacrifice d’êtres humains est avant tout l’expression d’une religion créée par les hommes, des hommes qui éprouvent un besoin profond d’expiation, de contact avec la divinité. Mais ces hommes prétendent se sauver eux-mêmes, et satisfaire eux-mêmes aux exigences de purification et de satisfaction de la divinité qu’ils ont forgée. Ce faisant, ils commettent crimes sur crimes. Le Dieu de la Bible nous délivre d’une telle religion masochiste et destructrice, car c’est lui qui pourvoit à notre salut, en la personne de Jésus-Christ. Le seul sacrifice qui nous purifie et nous réconcilie avec le Père céleste, c’est celui de Son propre Fils Jésus-Christ, accompli une fois pour toutes sur la croix de Golgotha, il y a deux mille ans. Sacrifice nécessaire pour notre réconciliation avec Dieu et pour notre purification, mais sacrifice qui annihile tous les autres, car il est le don parfait de Dieu.

Notre don, notre offrande à Dieu en retour consiste à vivre pleinement d’une nouvelle vie, celle que Jésus-Christ ressuscité nous a donnée. La protection de la vie sous toutes ses formes découle de là, et de nulle autre source: nous savons que Dieu est le Dieu des vivants, et non des morts, justement parce qu’Il n’a pas laissé Son Fils unique et éternel dans la tombe, après sa crucifixion, mais qu’il l’a au contraire ressuscité des morts trois jours plus tard. Le fruit de cette résurrection est que nous nous attachons à protéger la vie en vivant une vie d’obéissance à la Loi de Jésus-Christ. La mort reste toujours une ennemie, même si nous savons que Dieu est celui qui dispose de notre vie et en connaît tous les jours, et aussi la fin. Il permet que la mort nous atteigne, mais nous donne aussi les moyens de lui résister: il permet aux hommes de mieux comprendre le fonctionnement du corps humain qu’Il a créé. Il permet de découvrir des remèdes qui allègent ou suppriment –au cours de notre existence temporelle- les différents maux qui nous atteignent. On doit avant tout remercier la Providence divine qui a permis à la recherche médicale d’opérer de si grands progrès durant les décades qui nous ont précédées. Mais tous ces remèdes n’ont que très peu de valeur si nous ne sommes pas d’abord conduits à Jésus-Christ, celui qui nous accorde la vie éternelle, celui qui nous délivre de la mort spirituelle. Dans l’Ancien Testament, nous trouvons un exemple de ce renversement de priorité en la personne du roi de Juda Asa, pourtant décrit comme un roi qui “fit ce qui est bien et droit aux yeux de l’Éternel son Dieu”. Au chapitre 16 du second livre des Chroniques, verset 12, il est dit à son sujet: “La trente-neuvième année de son règne, Asa eut les pieds atteints d’une très grave maladie; toutefois, même pendant sa maladie, il ne rechercha pas l’Éternel, mais consulta les médecins.”

La protection de la vie commence par la protection des enfants, avant même leur naissance: protection physique, hygiénique, protection morale et émotionnelle également. La mort et la maladie de petits enfants ne sont pas toujours inévitables, même si souvent elles frappent sans qu’on comprenne pourquoi: parfois c’est la nonchalance des parents qui est responsable de la souffrance et de l’agonie de ces petits: les vaccinations ne sont pas prises aux sérieux, les délais requis pour faire opérer les contrôles médicaux nécessaires ne sont pas respectés, alors que les soins médicaux sont disponibles. Des mesures hygiéniques élémentaires ne sont pas appliquées. Bien sûr, la connaissance médicale et des cliniques bien équipées avec du personnel bien formé ne sont pas partout disponibles dans le monde. Parfois, ces infrastructures sont présentes, mais sont détruites à un moment donné par la méchanceté d’hommes qui n’ont aucun respect pour la vie humaine créée par Dieu. Les guerres civiles permanentes non seulement détruisent, mais empêchent toute reconstruction. On y voit même des adolescents, voire des enfants d’à peine onze ans chefs de guerre sans pitié, exécutant ou martyrisant des populations entières. Ils ont grandi sans une autorité parentale reflétant l’autorité du Dieu souverain; peut-être ont-ils été abandonnés, ou sont devenus très tôt orphelins. Les ténèbres de la violence et de la terreur ont été leur seul pain, et à leur tour ils l’exercent sur d’autres, dans un tragique cercle vicieux.

L’attitude du chrétien responsable devant Dieu, est, en contraste, de considérer qu’il ou elle est dépositaire du don de la vie fait par Dieu. Nous sommes les intendants des dons de Dieu, en premier lieu du don de la vie. La manière dont nous conduisons notre véhicule ou notre moto, dont nous respectons les règles du code de la route, les mesures de sécurité que nous prenons dans l’entreprise que nous dirigeons, la manière dont nous nous alimentons, comment nous protégeons notre environnement, tout cela fait partie de l’intendance des biens qui appartiennent à Dieu et dont il a fait de nous les gérants. Nous lui devons des comptes, au vu des principes qu’il édicte dans Sa Parole. Ainsi, les Chrétiens ont reçu un appel divin: celui de favoriser dans leur environnement immédiat et plus large la mise en oeuvre de mesures de protection de la vie humaine. A cet égard, leur contribution dans la législation de leurs pays respectifs devrait être déterminante, car le Christianisme témoigne d’une réalité fondamentale: celle du Royaume de Dieu, annoncé et vécu par Jésus-Christ au milieu des hommes de son temps durant son Incarnation, son ministère terrestre. Ce Royaume est éternel, il ne peut être confondu avec les royaumes ou les états terrestres au sein desquels nous vivons. Mais les normes qui prévalent au sein de ce Royaume sont les mêmes dont nous devons faire la promotion au milieu des circonstances et des sociétés qui sont les nôtres. Au fur et à mesure que nous témoignons concrètement de ces normes, que nous nous efforçons de les appliquer, le Royaume des cieux devient une réalité visible aux yeux des hommes. Certes jusqu’au retour glorieux du Roi éternel, Jésus-Christ, le Royaume trouvera des ennemis sur son chemin, une opposition féroce. Mais notre joie, en tant que chrétiens, est de continuer à rechercher ce Royaume et sa justice, en sachant que Celui qui en est le maître viendra l’instaurer sous sa forme définitive, comme il l’a promis à ses disciples. Alors nous jouirons d’une vie restaurée sans que l’ombre de la mort ne nous trouble aucunement.