LA
BIBLE RACONTÉE AUX ENFANTS (136)
Vous
vous souvenez, chers enfants qui êtes à l’écoute, qu’Esdras, ce spécialiste
de la loi de l’Eternel qui vivait à Babylone, avait reçu l’appui de
l’empereur perse Artaxerxès pour se rendre à Jérusalem accompagné d’un
groupe d’hommes prêts à servir pour le Temple de l’Eternel.
L’empereur avait ordonné par écrit aux habitants des provinces situées
à l’ouest du fleuve l’Euphrate, de donner beaucoup d’argent, d’huile,
de vin et de sel à Esdras et à ses compagnons après leur arrivée à Jérusalem,
pour qu’ils amènent le tout au
Temple
de
l’Eternel. Ils s’étaient donc réunis
près de la rivière Ahava, et avaient jeûné pendant trois jours pour implorer
la protection de Dieu sur leur voyage, car ils allaient être en route pendant
quatre mois, traversant plus de mille kilomètres.
Esdras n’avait pas voulu de garde ou de cavaliers de l’empereur pour
les protéger, car il se confiait totalement en la grâce de son Dieu et il
l’avait dit à l’empereur. Voilà
comment Esdras raconte ce voyage et leur arrivée à Jérusalem:
Le deuxième jour du premier mois, nous avons quitté le fleuve Ahava
pour nous rendre à Jérusalem. Tout
au long de la route, notre Dieu a pris soin de nous en nous protégeant des
attaques d’ennemis et des embuscades des pillards.
A notre arrivée à Jérusalem, nous avons pris trois jours de repos.
Le quatrième jour nous avons pesé l’argent, l’or et les objets de
valeur dans le Temple, pour les remettre entre les mains de Merémoth fils d’Urie,
le prêtre; il était accompagné d’Eléazar, fils de Phinéas, et des lévites
Yozabad, fils de Phinéas, et Noadia, fils de Binnouï.
Tout a été compté et pesé et le poids total a été mis par écrit à
ce moment-là. Les déportés qui
revenaient d’exil ont alors offert en holocauste au Dieu d’Israël pour
l’ensemble du peuple: 12 taureaux, 96 béliers, 77 agneaux et 12 boucs en
sacrifice pour le péché. On a
offert tous ces holocaustes à l’Eternel.
Puis ils ont transmis le document contenant les décrets impériaux aux
satrapes de l’empereur et aux gouverneurs de la province à l’ouest de
l’Euphrate. Ceux-ci ont alors
accordé leur soutien au peuple pour ce qui concernait le Temple de Dieu.
Quant
tout cela a été terminé, quelques chefs d’Israël sont venus me voir et
m’ont dit: Ni le peuple d’Israël, ni
les prêtres, ni les lévites ne se sont séparés des gens du pays et n’ont
rompu avec leurs pratiques abominables. Ils
se sont conduits exactement comme les Cananéens, les Hittites, les Phéréziens,
les Yébousiens, les Ammonites, les Moabites, les Egyptiens et les Amoréens,
car ils ont épousé les filles de ces étrangers et les ont données en mariage
à leur fils. Ainsi, la descendance
sainte s’est mêlée aux peuples de ces pays.
Les chefs des dirigeants se sont les premiers rendus coupables d’une
telle infidélité. Lorsque
j’ai appris cela, continue Esdras, j’ai déchiré mon vêtement et mon
manteau, je me suis arraché les cheveux et la barbe, et je me suis assis là,
accablé. Autour de moi se sont réunis,
à cause de cette infidélité des anciens exilés, tous ceux qui étaient
respectueux des paroles du Dieu d’Israël.
Je suis donc resté assis, accablé, jusqu’à l’offrande du soir.
Puis au moment de l’offrande du soir, je suis sorti de mon abattement
et je me suis relevé. Je portais
encore mon vêtement et mon manteau déchirés: je suis tombé à genoux, et
j’ai tendu les mains vers l’Eternel, mon Dieu.
Voici,
chers enfants, comment Esdras a prié le Seigneur: Mon Dieu, je suis trop rempli
de honte et de confusion pour oser lever les regards vers toi, ô mon Dieu, car
nos péchés se sont multipliés jusqu’à nous submerger, et nos fautes se
sont accumulées et montent jusqu’au ciel.
Depuis l’époque de nos ancêtres jusqu’à ce jour, nous avons été
extrêmement coupables. C’est à
cause de nos fautes que nous, nos rois et nos prêtres, nous avons été livrés
au pouvoir des rois des nations, pour êre tués, déportés ou pillés, et pour
que la honte couvre encore aujourd’hui nos visages.
Cependant, depuis peu, Eternel, notre Dieu, tu nous as fait la grâce de
laisser quelques survivants de notre peuple subsister et de nous accorder un
endroit pour nous établir dans ton saint pays.
Toi, notre Dieu, tu illumines ainsi nos yeux de ta lumière et tu nous
redonnes un peu de vie au milieu de notre servitude.
Car nous sommes des esclaves, mais notre Dieu ne nous a pas abandonnés
dans notre servitude. Il nous a
manifesté de la faveur dans nos rapports avec les empereurs perses, pour
ranimer notre énergie afin que nous rebâtissions le
Temple
de notre
Dieu et que nous le relevions de ses ruines.
Il nous a procuré comme un mur protecteur en Juda et à Jérusalem.
Maitenant, après ce qui est arrivé, que dirons-nous, ô notre Dieu?
Car nous avons désobéi aux commandements que tu nous avais transmis par
l’intermédiaire de tes serviteurs les prophètes.
Tu nous avais prévenus en disant: Le
pays dans lequel vous entrez pour en prendre possession est souillé par
l’impureté des populations de ces contrées qui l’ont rempli d’un bout à
l’autre de leurs pratiques abominables et de leurs actions impures.
Ne donnez donc pas vos filles en mariage à leurs fils et ne prenez pas
leurs filles pour vos fils. Ne vous
préoccupez jamais de leur prospérité ou de leur bien être si vous voulez
devenir forts, manger les meilleurs produits du pays et le laisser pour toujours
en héritage à vos descendants. Tout
ce qui nous est arrivé est la conséquence de nos mauvaises actions et notre
grande culpabilité. Et encore, ô
notre Dieu, tu ne nous as pas punis comme le méritaient nos péchés, tu as
laissé subsister ce reste de notre peuple.
Alors, après cela, pouvons-nous recommencer à transgresser tes
commandements et à nous allier par mariage à ces nations qui se livrent à des
pratiques si abominables? Ne vas-tu
pas t’enflammer de colère contre nous au point de nous exterminer, sans nous
laisser ni reste ni rescapés? Eternel,
Dieu d’Israël, tu es juste, et tu as laissé susbister un reste de notre
peuple jusqu’à ce jour. Nous
voici devant toi, avec notre culpabilité, alors que personne ne peut tenir
ainsi en ta présence.
Pendant
qu’Esdras, prosterné devant le Temple de Dieu, faisait cette prière et cette
confession en pleurant, une foule très nombreuse d’hommes et d’enfants israélites
s’était rassemblée autour de lui, et tous pleuraient abondamment.
Alors Chekania, fils de Yehiel, un descendant d’Elam, a pris la parole
et a dit à Esdras: Nous avons été infidèles
envers notre Dieu en épousant des femmes étrangères prises parmi le peuple du
pays. Mais malgré cela, il reste
encore une espérance pour Israël dans cette affaire.
Engageons-nous maintenant par une alliance avec notre Dieu à renvoyer
toutes ces femmes avec leurs enfants, conformément au conseil de mon seigneur
Esdras et de ceux qui respectent les commandements de notre Dieu.
Que la Loi soit observée! Lève-toi,
car c’est à toi de régler cette affaire.
Mais nous sommes avec toi. Prends courage et agis!
Alors
Esdras s’est relevé et a fait prêter serment aux chefs des prêtres, des lévites
et de tout Israël d’agir comme il venait d’être dit.
Ils en ont tous fait le serment. Puis
Esdras a quitté la cour du
Temple
et
s’est
rendu dans la chambre de Yohanân, fils d’Eliachib, où il a passé la nuit:
mais il a refusé toute nourriture et toute boisson, car il menait le deuil à
cause de la faute grave des anciens exilés.
On a ensuite fait publier dans Juda et à Jérusalem un ordre enjoignant
à tous les anciens déportés de se réunir à Jérusalem.
Les chefs et les responsables du peuple avaient décidé que ceux qui ne
se présenteraient pas dans un délai de trois jours verraient tous leurs biens
voués à l’Eternel et seraient eux-même exclus de la communauté des anciens
déportés. Alors, tous les hommes
de Juda et de Benjamin se sont rassemblés à Jérusalem dans les trois jours.
C’était le vingtième jour du neuvième mois.
Tout le peuple se tenait dans la cour du
Temple
en
tremblant, à cause de cette affaire, et aussi parce qu’il pleuvait à verse.
Esdras le prêtre s’est levé et leur a dit: Vous
avez commis une faute grave en épousant
des femmes étrangères, et vous avez rendu Israël encore plus coupable.
Reconnaissez donc maintenant votre péché devant l’Eternel, le Dieu de
vos pères, et conformez-vous à sa volonté!
Séparez-vous de la population du pays et de vos femmes d’origine étrangère!
Toute l’assemblée a répondu à haute voix: Tu as raison. Notre devoir
est d’agir comme tu l’as dit! Mais
nous sommes nombreux et c’est la saison des pluies; nous ne pouvons pas rester
ici en plein air. D’ailleurs cette
affaire ne peut pas se régler en un jour ni même en deux, car il y en a
beaucoup parmi nous qui ont commis une faute dans ce domaine.
Il vaudrait mieux que nos chefs restent ici pour représenter l’assemblée.
Tous ceux qui, dans nos villes, ont épousé des femmes étrangères se
présenteront à tour de rôle aux dates qu’on leur fixera, avec des
responsables et des juges de leurs villes respectives, jusqu’à ce que
l’ardente colère de notre Dieu provoquée par cette affaire soit détournée
de nous. Seuls quelques hommes,
soutenus par un lévite, se sont opposés à cette mesure.
Mais la majorité des anciens déportés s’y sont conformés.
Esdras, le prêtre, a choisi en les désignant nommément, des chefs de
groupes familiaux. Ceux-ci ont
commencé à siéger le premier jour du dixième mois pour examiner les cas.
Et ils ont achevé de régler la situation de tous les hommes qui avaient
épousé des femmes étrangères le premier jour du premier mois.
Voilà
comment, chers enfants, Esdras a fait purifier le peuple en les faisant revenir
à la Loi de l’Eternel. Mais la
prochaine fois, je commencerai à vous raconter le livre de Néhémie, qui suit
celui d’Esdras, et nous terminerons ainsi la lecture des livres historiques de
l’Ancien Testament. Alors,
d’ici là, je vous dis: au revoir, et à Dieu seul la gloire!