LA BIBLE RACONTÉE
AUX ENFANTS (137)
Aujourd’hui,
chers enfants qui êtes à l’écoute, j’entame avec vous la lecture du livre
de Néhémie, dans l’Ancien Testament de la Bible.
Néhémie vivait à peu près à la même époque que le scribe Esdras,
dont nous avons lu le livre les fois précédentes.
Nous sommes environ cent ans après le retour
en Juda des premiers exilés juifs, qui avaient obtenu la permission de
retourner à Jérusalem
pour rebâtir le
Temple
de l’Eternel. Reprenons
ensemble quelques dates importantes de l’histoire du peuple juif, si vous le
voulez bien: en l’an 586 avant Jésus-Christ, Jérusalem avait été capturée
et détruite par l’armée de l’empereur babylonien Néboukadnetsar.
Les habitants du pays, ceux qui vivaient sur place après deux précédentes
déportations, avaient pratiquement tous été exilés et dispersés dans
l’empire babylonien. Environ
cinquante ans plus tard, en l’an 539 avant Jésus-Christ, le roi des Mèdes et
des Perses, Cyrus le Grand, avait conquis Babylone sans coup férir.
Il dominait sur un empire extrêmement vaste, allant de l’Egypte
jusqu’à l’Inde. Cyrus avait
donc permis aux Juifs de retourner à Jérusalem pour y reconstruire le
Temple
de
l’Eternel. La construction avait
été retardée pendant dix-huit ans, pour plusieurs raisons, mais elle avait
repris en l’an 520 sous un successeur de Cyrus, l’empereur Darius.
Cette construction s’était achevée en l’an 516, donc quatre ans
plus tard. A cette époque, les
prophètes Aggée et Zacharie, dont les livres se trouvent à la fin de
l’Ancien Testament, avaient fortement encouragé les Juifs à poursuivre le
travail et à l’achever. D’autres
travaux de reconstruction de la ville de Jérusalem avaient commencé, sous ce même
empereur Darius et sous son successeur Xerxès.
Cependant les populations locales, qui étaient jalouses des Juifs,
avaient fait interrompre ces travaux en accusant les Juifs auprès des empereurs
perses de chercher à rebâtir Jérusalem pour se révolter, comme ils s’étaient
révoltés plus de cent ans auparavant contre les empereurs babyloniens, ce qui
avait amené la destruction de Jérusalem et l’exil de la population.
Sous Artaxerxès (qui régna entre 465 et 424 avant Jésus-Christ), une
lettre d’accusation avait ainsi été envoyée à l’empereur, et il avait
d’abord strictement interdit la poursuite des travaux
de reconstruction. Mais il
avait finalement changé d’avis
et, comme nous l’avons vu ensemble, en l’an 458 il avait envoyé le docteur
de la Loi Esdras à Jérusalem, accompagné de plusieurs hommes, pour
s’assurer que le service du Temple à Jérusalem fonctionnait bien, et que la
Loi de l’Eternel était bien enseignée au peuple juif.
C’est environ douze ans plus tard, en 446, que commence l’histoire de Néhémie,
le fils de Hakalia. Ecoutons-le
raconter lui-même ce qui s’est passé: La
vingtième année du règne d’Artaxerxès, au mois de novembre, je me trouvais
dans la citadelle de Suse. (Chers
enfants, Suse était une des capitales des empereurs perses.
Vous vous souvenez peut-être que c’est là que se déroule
l’histoire de la reine juive Esther, femme de l’empereur Xerxès, le père
d’Artaxerxès). Hanani, l’un de
mes parents, est arrivé avec un groupe d’hommes de Juda.
Je leur ai demandé des nouvelles du reste des Juifs revenus d’exil.
Ils m’ont répondu: Ceux qui ont survécu à la captivité et qui vivent dans la province de
Juda se trouvent dans une grande misère et dans une situation très humiliante:
il y a des brèches dans la muraille de Jérusalem
et ses portes ont été détruites par le feu.
Lorsque
j’ai entendu ces nouvelles, je me suis assis et me suis mis à pleurer.
Pendant plusieurs jours, je suis resté abattu.
J’ai jeûné et j’ai prié constamment devant le Dieu du ciel.
J’ai supplié: Ah! Eternel, Dieu
du ciel, Dieu grand et redoutable, toi qui restes fidèle à ton alliance et qui
conserves ta bienveillance à ceux qui t’aiment et qui obéissent à tes
commandements, prête attention à la prière de ton serviteur!
Que tes yeux soient ouverts pour voir que je suis en prière devant toi
en ce moment, jour et nuit, pour intercéder en faveur de tes serviteurs les
Israélites et pour confesser leurs péchés.
Car nous avons péché contre toi. Oui,
moi et mon peuple, nous avons péché. Nous
sommes vraiment coupables envers toi, car nous avons désobéi aux
commandements, aux ordonnances et aux lois que tu as donnés à Moïse, ton
serviteur. Souviens-toi cependant,
je te prie, de ces paroles que tu as ordonnées à ton serviteur Moïse de
prononcer: “Lorsque vous serez infidèles, je vous disperserai parmi les
peuples païens. Mais si vous
revenez à moi pour obéir à mes commandements et les appliquer, alors, même
si vous vous trouvez éloignés jusqu’aux extrémités de la terre, je vous
rassemblerai, et je vous ramènerai de là au lieu que j’ai choisi pour y établir
ma présence.” Ils sont tes
serviteurs et ton peuple, que tu as délivrés par ta grande force et par tes
interventions puissantes. Je t’en
prie, Seigneur, veuille prêter attention à la prière de ton serviteur et à
celle
de tes autres serviteurs qui aiment à te vénérer!
De grâce, fais réussir aujourd’hui la démarche que je vais
entreprendre et que cet homme m’accueille avec compassion!”
Or, à cette époque, j’étais chargé de servir les boissons à la
table de l’empereur.
Chers
enfants, interrompons un moment notre histoire et écoutons ensemble un chant
chrétien, après quoi, nous continuerons.
Quatre
mois plus tard, durant le mois de mars, la vingtième année du règne d’Artaxerxès,
j’ai pris du vin qui était devant l’empereur pour lui en servir.
Jamais auparavant, je n’avais paru triste en sa présence.
Alors l’empereur m’a demandé: Pourquoi
as-tu mauvaise mine? Tu ne me
sembles pourtant pas malade; ce ne peut être qu’un chagrin de coeur!
J’ai été saisi d’une grande crainte, mais je lui ai dit: Que
l’empereur vive toujours! Comment
n’aurais-je pas un air triste alors que la ville où sont enterrés mes ancêtres
est en ruines et que ses portes ont été détruites par le feu?
Alors l’empereur m’a demandé: Que
veux-tu donc? J’ai adressé
une prière au Dieu du ciel, et j’ai répondu à l’empereur: Si tel est le bon plaisir de l’empereur et si tu agrées ton
serviteur, veuille m’envoyer en Juda, dans la ville où mes ancêtres sont
enterrés, pour que je puisse la rebâtir. L’empereur,
qui avait l’impératrice assise à ses côtés, m’a alors demandé:
Combien de temps durera ton voyage
et quand seras-tu de retour? L’empereur
a donc accepté de me laisser partir et je lui ai indiqué un délai.
Puis j’ai ajouté: Si
l’empereur le trouve bon, pourrait-on me donner des lettres pour les
gouverneurs de la province à l’ouest de l’Euphrate, pour qu’ils me
laissent passer jusqu’au pays de Juda, ainsi qu’une lettre pour Asaph,
l’intendant des forêts impériales, afin qu’il me fournisse du bois de
charpente pour reconstruire les portes de la citadelle, près du Temple, et les
murailles de la ville, et pour bâtir la maison où je m’installerai.
L’empereur m’a procuré ces lettres car mon Dieu agissait avec
bonté en ma faveur.
Je
me suis rendu auprès des gouverneurs des provinces à l’ouest de l’Euphrate
et je leur ai remis les lettres de l’empereur.
L’empereur m’avait fait escorter par des officiers de l’armée et
par des cavaliers. Quand Sanballat,
le Horonite, et Tobiya, le fonctionnaire ammonite, ont appris mon arrivée, ils
ont été très mécontents que quelqu’un soit venu pour oeuvrer au bien des
Israélites. Une fois arrivé à jérusalem,
j’y suis resté trois jours. Puis
je suis sorti de nuit, accompagné de quelques hommes, sans avoir dit à
personne ce que mon Dieu m’avait mis à coeur d’entreprendre en faveur de Jérusalem.
Je ne disposais pas d’autre bête que ma propre monture.
Je suis sorti cette nuit-là par
la porte
de la vallée, et je me suis dirigé vers la source du Dragon et vers
la porte
du Fumier. J’ai examiné les
remparts de Jérusalem.
J’ai constaté qu’il y a
avait des brêches partout et que les portes avaient été détruites par le
feu. J’ai poursuivi vers
la porte
de la
Source et je suis passé près de l’Etang du roi, mais il n’y avait plus de
passage pour ma monture. Je suis
remonté, toujours de nuit, par la vallée du Cédron en continuant d’examiner
la muraille. Puis j’ai fait
demi-tour et je suis rentré par la porte de la Vallée.
Les chefs de la ville ignoraient où j’étais allé et ce que j’avais
fait. Jusque là, je n’avais
informé ni les Juifs, ni les prêtres, ni les notables, ni les chefs, ni les
autres responsables qui s’occupaient des travaux.
C’est alors seulement que je leur ai dit: Vous
voyez vous-mêmes quel est notre malheur! Jérusalem
est en ruines et ses portes ont été détruites par le feu!
Allez, reconstruisons le rempart de Jérusalem pour
que nous ne soyons plus dans cette situation humiliante!
Je leur ai ensuite raconté comment la main
bienveillante de mon Dieu avait agi pour moi avec bonté, et je leur ai rapporté
ce que l’empereur m’avait dit. Ils
se sont aussitôt écriés: Levons-nous et
effectuons les travaux de reconstruction. Ainsi,
ils ont pris courage pour réaliser cette belle oeuvre.
Lorsque Sanballat, le Horonite, Tobiya, son associé ammonite, et Guéchem,
l’Arabe, l’ont appris, ils se sont moqués de nous et sont venus nous dire
d’un ton méprisant: Qu’êtes-vous en
train de faire? Vous voulez vous révolter
contre l’empereur? Mais je
leur ai répondu: Le Dieu du ciel fera réussir notre entreprise.
Nous, ses serviteurs, nous
nous mettrons à l’oeuvre et nous reconstruirons la ville.
Quant à vous, vous n’avez aucune propriété ni aucun droit dans Jérusalem,
et personne ne s’y souviendra de vous avec considération!
Chers enfants, Néhémie et les autres juifs
allaient-ils avoir du succès dans leur entreprise de reconstruction des
murailles de Jérusalem? C’est ce
que vous saurez si vous suivez notre prochaine émission.
Alors, d’ici là, je vous dis: au revoir, et à Dieu seul la gloire!