LA BIBLE  RACONTÉE AUX ENFANTS (139)

Chers enfants qui êtes à l’écoute, je continue avec vous la lecture du livre de  Néhémie dans l’Ancien Testament.  Nous en sommes arrivés au chapitre cinq et nous allons voir que les problèmes que rencontrait Néhémie n’étaient pas seulement causés par les ennemis des juifs, les gens de l’extérieur qui voulaient par tous les moyens empêcher la reconstruction des murailles de Jérusalem, mais aussi par les juifs eux-mêmes entre eux.  Néhémie raconte lui-même ce qui s’est passé: A cette époque, des hommes du peuple et leurs femmes se sont plaint vivement de certains de leurs compatriotes juifs.  Certains disaient: Nous avons beaucoup de fils et de filles, nous voudrions recevoir du blé pour manger et survivre.  D’autres déclaraient: Nous sommes obligés de donner nos champs, nos vignes et même nos maisons en gage pour nous procurer du blé lorsqu’il y a une famine.  D’autres encore se plaignaient: Nous  devons emprunter de l’argent en mettant en gage nos champs et nos vignes pour payer l’impôt dû à l’empereur.  Et pourtant, nous sommes bien de la même race que nos compatriotes: nos enfants ne sont pas différents des leurs; et voici que nous en sommes réduits à vendre nos fils et nos filles comme esclaves; certaines de nos filles ont déjà été réduites à l’esclavage et nous sommes impuissants à les défendre, car déjà nos champs et nos vignes appartiennent à d’autres.  Lorsque j’ai entendu leurs plaintes et toutes ces réclamations, j’ai été saisi d’une violente colère et j’ai pris la décision d’adresser de vifs reproches aux notables et aux chefs du peuple.  Je leur ai dit: Quand vous prêtez de l’argent à vos compatriotes, vous leur demandez des intérêts!  Demander des intérêts, chers enfants, cela veut dire que si par exemple j’emprunte à quelqu’un cent francs, ou cent dollars, la personne qui me prête cet argent me demande de lui rendre cent dix francs ou cent dix dollars, ou bien cent quinze, ou encore davantage.  Mais écoutons Néhémie continuer son histoire: J’ai convoqué une grande assemblée pour traiter leur cas.  Je leur ai déclaré: Dans la mesure de nos moyens, nous avons racheté nos compatriotes juifs vendus comme esclaves à des étrangers.  Et maintenant vous vendez vous-mêmes vos compatriotes, et cela à des gens de notre peuple.  Ils n’ont rien trouvé à répondre et ont gardé le silence.  J’ai ajouté: Ce que vous faites là n’est pas bien.  Ne devriez-vous pas vivre comme des gens qui révèrent notre Dieu pour ne pas donner aux païens, nos ennemis, l’occasion de nous couvrir de honte?  Moi aussi, mes proches et mes collaborateurs, nous leur avons prêté de l’argent et du blé.  Remettons-leur donc cette dette!  Rendez-leur aujourd’hui même leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons, et remettez-leur la part de l’argent, du blé, du vin et de l’huile que vous avez exigée d’eux comme intérêt.  Ils ont répondu: Nous ferons ce que tu demandes, nous rendrons ce que nous avons pris et nous n’exigerons rien d’eux.  Alors j’ai appelé les prêtres devant lesquels j’ai fait prêter serment à ces gens d’agir comme ils l’avaient dit.  Puis j’ai secoué les pans de mon vêtement en déclarant: Que Dieu secoue de cette manière loin de sa maison et de ses biens celui qui n’aura pas tenu cette promesse et qu’ainsi il soit secoué et laissé sans rien!  Toute l’assemblée a répondu: Amen!  Et a loué l’Eternel.  Et le peuple s’est conformé à la décision prise.  Depuis le jour où j’avais été nommé gouverneur de la province de Juda, c’est-à-dire depuis la vingtième année jusqu’à la trente-deuxième année du règne d’Artaxerxès, soit pendant douze ans, ni moi ni mes proches nous n’avons vécu des revenus dus au gouverneur.  Ceux qui avaient été gouverneurs avant moi avaient pressuré le peuple, exigeant qu’on leur remette chaque jour, outre le pain et le vin, quarante pièces d’argent.   Même les fonctionnaires exerçaient leur domination sur le peuple.  Pour moi, je n’ai jamais agi de la sorte, car je révérais Dieu.  Au contraire, j’ai travaillé personnellement à la réparation de la muraille et mes collaborateurs se sont aussi mis à l’oeuvre, et nous n’avons jamais acheté de terres.  D’autre part, j’ai reçu régulièrement à ma table cent cinquante chefs juifs, sans compter ceux qui venaient vers nous des nations environnantes.  Chaque jour, on apprêtait pour cela un taureau, six moutons de choix et des volailles, et tous les dix jours, on me livrait de grandes quantité de vin.  Malgré cela, je n’ai pas demandé les revenus alloués au gouverneur car je savais que les travaux pesaient lourdement sur le peuple.  Tiens compte de moi, ô mon Dieu, et accorde-moi ta bienveillance à cause de tout ce que j’ai fait pour ce peuple!

Chers enfants, écoutons maintenant un chant chrétien avant de poursuivre l’histoire de Néhémie.

Lorsque Sanballat, Tobiya, Guéchem  et le reste de nos ennemis ont appris que j’avais fini de rebâtir la muraille et qu’il n’y restait plus de brêche – sauf les portes dont je n’avais pas encore posé les battants à cette époque – Sanballat et Guéchem m’ont envoyé un message pour me dire: Viens nous voir, et ayons une entrevue à Kefirim, dans la vallée d’Ono.  Ils avaient l’intention de me faire du mal.  Je leur ai envoyé des messagers pour leur répondre: J’ai un grand travail à exécuter et il m’est impossible de me rendre auprès de vous.  Je n’ai pas de raison d’interrompre l’ouvrage en l’abandonnant pour aller vous rencontrer.  A quatre reprises ils m’ont fait transmettre la même proposition et je leur ai fait chaque fois la même réponse.  Une cinquième fois, Sanballat m’a envoyé ce même message par son serviteur qui tenait à la main une lettre ouverte, que tout le monde avait pu lire avant même que je la reçoive.  Il y était écrit: Le bruit se répand parmi les nations environnantes que toi et les Juifs, vous projetez une révolte.  Guéchem me l’a d’ailleurs confirmé.  Ce serait pour cela que tu reconstruis la muraille.  On dit même que tu veux devenir leur roi et que tu as déjà désigné des prophètes chargés de proclamer à Jérusalem que tu es devenu roi de Juda.  Maintenant, des rumeurs de ce genre arriveront certainement aux oreilles de l’empereur.  Viens donc en discuter avec nous.  Alors je lui ai fait répondre: Rien de ce que tu affirmes n’est exact.  Tout ceci est une pure invention de ta part!  Tous ces gens, en effet, ne cherchaient qu’à nous faire peur; ils espéraient que nous nous découragerions et que nous abandonnerions l’ouvrage!  Maintenant, ô Dieu, fortifie-moi pour ma tâche!

Je me suis rendu chez Chamaeya, fils de Delaya, qui s’était barricadé chez lui.  Il s’est écrié: Allons tenir conseil dans le Temple de Dieu, au fond du sanctuaire, et verrouillons-en les portes, car ils veulent te tuer: ils vont venir pendant la nuit pour t’assassiner.  Mais je lui ai répondu: Comment un homme dans ma position prendrait-il la fuite?  D’ailleurs, quel homme comme moi pourrait pénétrer dans le Temple sans perdre la vie?  Non, je n’irai pas!  J’avais bien compris que ce n’était pas Dieu qui l’envoyait.  Mais il avait prononcé cette prophétie pour moi parce que Sanballat et Tobiya l’avaient soudoyé.  Ils avaient agi ainsi pour me faire peur et pour qu’en suivant son conseil je commette un péché.  Alors ils auraient pu me faire une mauvaise réputation et me discréditer.  Mon Dieu, ne laise pas Sanballat et Tobiya impunis pour leurs actes, ni Noadia la prophétesse, ni les autres prophètes qui ont cherché à me faire peur.

La muraille a été achevée en cinquante-deux jours, le vingt-cinq du mois d’Eloul.  Lorsque tous nos ennemis et tous les païens qui nous entouraient l’ont appris, ils ont été saisis de crainte et profondément humiliés à leurs propres yeux, car ils ont reconnu qu’un tel ouvrage n’avait pu être mené à bonne fin qu’avec l’aide de notre Dieu.  Durant toute cette période, des notables de Juda entretenaient une abondante correspondance avec Tobiya.  En effet, beaucoup de Judéens étaient liés à lui par serment parce qu’il était le gendre de Chekania et que son propre fils Yohanân avait épousé la fille de Méchoullam.  Ils avaient même l’audace de vanter ses mérites en ma présence, et ils lui rapportaient mes paroles.  C’était ce Tobiya qui envoyait des lettres pour m’intimider.

Lorsque la muraille a été achevée et après que j’en ai posé les battants des portes, on a établi dans leurs fonctions les portiers, les musiciens et les lévites.  J’ai confié le commandement de Jérusalem à mon frère Hanani ainsi qu’à Hanania, le gouverneur de la forteresse, car c’était un homme de confiance qui, plus que beaucoup d’autres, révérait Dieu.  Je leur ai donné les consignes suivantes: Les portes de Jérusalem ne s’ouvriront pas avant que le soleil ne soit haut dans le ciel et, le soir, on fermera les battants et on les verrouillera pendant que les portiers seront encore là.  De plus, les habitants de Jérusalem établiront un tour de garde, les uns ayant leur poste et les autres surveillant les abords de leur maison.  La ville était grande et très étendue, mais la population en était peu nombreuse; les maisons n’avaient pas été rebâties.

Mais, chers enfants, si voulez savoir ce qui s’est passé ensuite, soyez à l’écoute de notre prochaine émission.  D’ici là je vous dis: au revoir, et à Dieu seul la gloire!