NICÉE-CONSTANTINOPLE:
LA CONFESSION DE JÉSUS-CHRIST (2)
Nous
avons vu ensemble la dernière fois comment
l’empire romain, après avoir violemment persécuté les chrétiens sous
l’empereur Dioclétien et ses successeurs au début du quatrième siècle, avait
radicalement changé de direction avec l’accession au pouvoir de Constantin en
312. Avec son associé Licinius, qui
dirigeait les provinces de l’est, Constantin avait proclamé un édit de tolérance
à
Dès
son accession à la tête de l’empire, Constantin avait pris un conseiller
pour les affaires ecclésiastiques, en la personne d’Hosius, évêque de
Cordoue, au sud de l’Espagne. L’empereur
faisait régulièrement des dons en argent aux églises pour leurs activités
caritatives et faisait aussi construire des basiliques à ses propres frais.
Mais dès le début, il avait dû prendre connaissance d’une rupture au
sein des églises d’Afrique du nord, suite aux persécutions du début du siècle.
On y vénérait les martyrs, ceux qui étaient morts pour leur foi sans
renier Jésus-Christ. Un courant
largement représenté au sein des ces églises considérait qu’un évêque
qui avait abjuré la foi chrétienne même momentanément, par peur de la persécution,
ne pouvait avoir accompli d’acte ecclésiastique valide, comme par exemple une
ordination. Ainsi donc, si un évêque
avait fait preuve de faiblesse à un moment donné de son office, même ses
actes officiels étaient nuls et non avenus. Pour réintégrer la communauté
des croyants, il fallait qu’il soit baptisé à nouveau et, pour ainsi dire,
qu’il soit de nouveau sauvé. L’Eglise
dite des martyrs, ceux qui n’avaient jamais abjuré leur foi, était représentée
par Donatien. En revanche l’évêque
Cécilien représentait les églises qui maintenaient des liens avec les autres
églises de l’empire et qui acceptaient en leur sein ceux qui s’étaient
repentis d’avoir abjuré à un moment ou un autre, sans qu’ils soient baptisés
à nouveau. On leur prescrivait
seulement l’observation d’une pénitence décidée localement.
Du reste, Cécilien ne favorisait pas le culte des martyrs. Or un
des évêques qui avait ordonné Cécilien avait à un moment donné fait preuve
de faiblesse, en remettant tous les livres sacrés aux autorités romaines pour
qu’ils soient brûlés, au moment de la persécution lancée par Dioclétien.
Ce qui amena les partisans de Donatien à considérer que l’élection
et l’ordination de Cécilien n’étaient pas valable.
De plus il y avait une question politique liée à l’élection hâtive
de Cécilien comme nouvel évêque après la mort de son prédécesseur, car les
évêques de la province de Numidie, en Afrique du nord, n’avaient pas été
consultés à ce sujet. Où se trouvait donc la véritable église? Du côté de
Cécilien ou du côté de Donatien? Constantin intervint dans cette affaire pour
reconnaître l’office de Cécilien et son groupe comme étant l’église dite
catholique, c’est-à-dire
Une
autre question, cette fois théologique, divisait les églises des provinces de
l’est. Après l’élimination de
Licinius en 324, Constantin découvrit que la querelle en question faisait rage:
elle concernait la nature de la relation entre Dieu et sa Parole Incarnée,
c’est à-dire Jésus-Christ. Le mot grec pour la parole divine, est
“Logos”, comme on le trouve au début de l’évangile de Jean: Au
commencement était la Parole [Logos],
et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Parallèlement
la relation entre ce Logos et la réalité créée était aussi en question.
Ce débat ne serait en fait résolu officiellement que soixante ans plus
tard. La controverse avait commencé
à Alexandrie, probablement en 318. Le presbytre
- ou, si vous voulez, ancien
de l’église - Arius présidait sur une paroisse locale et était une figure
assez populaire de l’église à Alexandrie.
Il soutenait l’idée que le Logos est une créature qui a été appelée
à l’existence par Dieu à partir de la non-existence.
Il y a eu un temps, disait Arius, où il n’existait pas.
Le Fils de Dieu n’a donc pas d’existence éternelle tout comme le Père,
soutenait Arius. En tant que créature,
il était sujet à des changements et capable
- au moins en principe - de manifester soit le vice soit la vertu.
L’évêque principal d’Alexandrie, qui s’appelait Alexandre, ayant
pris connaissance de ces vues sur le Logos, ou Fils de Dieu, enjoignit alors à
Arius de cesser de les répandre, mais celui-ci, qui disposait d’un fort
soutien, continua. La controverse
devenait de plus en plus répandue et aigüe.
Alors Alexandre réunit un concile d’une centaine d’évêques égyptiens
qui déposa Arius et ses associés. Mais
entre-temps, Arius avait fui en
Voilà
donc, amis auditeurs, le noeud de la
controverse arienne, qui allait forcer Constantin à convoquer un grand concile
pour définir la foi de l’Eglise à cet égard.
Nous verrons la prochaine fois comment ce Concile à été mis en place
et sur quoi il a abouti.
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