VIVRE
ET MARCHER DEVANT DIEU
La
vie sans Dieu a-t-elle un sens? Peut-on
profiter des moments de la vie et les savourer si on ne réfère pas toutes
choses au Créateur de ses jours, si on ne se place pas sous son regard, si on
ne marche pas sous sa conduite? Au début
de la Genèse, là où la Bible nous parle des origines de l’humanité, il est
à un moment question d’un homme nommé Hénoch, dont il est dit qu’il vécut
en communion avec Dieu, puis il disparut, car Dieu le prit avec lui.
Derrière cette mention très courte, qui ne fournit aucun détail, nous
apparaît la vie d’un homme qui s’est accomplie sous le regard de Dieu,
malgré toutes les vicissitudes de l’existence.
Un homme dont la vie s’est achevée dans la rédemption accordée par
Dieu à ses enfants, à ceux qui marchent avec lui, sous son regard.
Vivre
dans la présence de Dieu, c’est avant tout vivre dans son Alliance, celle
dont les termes sont révélés et établis dans l’Ecriture Sainte.
C’est aussi vivre dans la perspective du Royaume inauguré par la venue
du Christ sur terre, lors de l’Incarnation du Fils de Dieu. Alliance et
Royaume: tel est l’espace dans lequel se déroule la vie du croyant, sachant
que le Royaume est la sphère où s’exerce la royauté du Christ, confessée
et reconnue pleinement par ceux qui s’y soumettent.
Il s’agit de l’entité politique ultime et éternelle, celle que
devrait refléter tous les régimes humains d’une façon ou d’une autre.
Cette entité politique dispose de sa constitution propre, qui est
l’Alliance établie avec les hommes par Dieu, avec sa législation, la Loi de
Dieu. On ne peut pas vouloir vivre
sous le regard de Dieu en dehors des cadres qu’il fournit lui-même pour cette
communion avec lui. Il est illusoire
de penser entretenir un rapport filial avec lui, un rapport de confiance, en
dehors de ces cadres. Vivre avec
Dieu c’est non seulement le
reconnaître comme notre Créateur à chaque instant de notre existence, celui
qui donne un sens à cette existence, mais c’est aussi trouver ce sens dans
les cadres bons et justes qu’il a fixés pour ses créatures. Car il est aussi
notre Législateur suprême. Le cadre de la Création se double du cadre du
salut en Jésus-Christ: en dehors de lui, pas de salut possible, pas de médiation,
pas de perspective de vie éternelle.
Vivre
avec Dieu, donc, c’est marcher devant lui, c’est-à-dire se conduire selon
sa volonté révélée, dans le cadre de son Alliance, en méditant et mettant
en pratique ses commandements. Ecoutez
comment le premier psaume, dans l’Ancien Testament de la Bible, présente une
telle marche: Heureux l’homme qui ne
marche pas selon les conseils des méchants, qui ne va pas se tenir sur le
chemin des pécheurs, qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs.
Toute sa joie il la met dans la Loi de l’Eternel, qu’il médite jour
et nuit. Il prospère comme un arbre
planté près d’un courant d’eau; il donne toujours son fruit, lorsqu’en
revient la saison. Son feuillage est
toujours vert; tout ce qu’il fait réussit.
Tel n’est pas le cas des méchants: ils sont pareils à la paille éparpillée
par le vent. Aussi, lors du
jugement, ils ne subsisteront pas, et nul pécheur ne tiendra au rassemblement
des justes. Car l’Eternel veille
sur la voie des justes; mais le sentier des méchants les mène à la ruine.
Clairement,
le psaume premier nous enseigne que vivre avec Dieu s’est se conduire d’une
certaine manière, en contraste avec les voies des injustes, des iniques.
On ne peut pas rechercher Dieu de manière abstraite, dans une sorte
d’exercice mental approfondi mais détaché de nos actions quotidiennes.
Chaque croyant doit faire des choix dans sa vie de tous les
jours, et doit les opérer à la lumière de la volonté divine.
Il ou elle reflète sa marche avec Dieu par ces choix-là.
Toujours dans l’Ancien Testament, le prophète Michée, qui vivait au
huitième siècle avant Jésus-Christ, l’exprime de la manière suivante: On
t’a enseigné, ô homme, ce qui est bien et ce que Dieu attend de toi: c’est
que tu te conduises avec droiture, que tu prennes plaisir à témoigner de la
bonté et qu’avec vigilance tu vives pour ton Dieu.
Bien
sûr, nous trébuchons tous, nous nous demandons bien souvent quelle direction
prendre, mais ce qui importe, c’est de tourner fidèlement, en toute occasion,
nos regards vers Dieu et vers sa Parole, en demandant l’assistance de son
Esprit Saint. La marche devant Dieu
ne s’effectue pas sans repères, sans boussole, donc.
Dieu sait si bien que nous avons terriblement besoin d’êtres guidés,
qu’il s’est incarné dans l’histoire des hommes, c’est-à-dire
qu’il est devenu homme lui-même, en Jésus-Christ, pour manifester sa présence
au milieu de l’humanité de la manière la plus concrète, la plus proche.
Dans l’Evangile, Jésus-Christ se présente comme le bon berger, celui
qui protège et conduit le troupeau que Dieu lui a confié.
C’est lui qu’il faut suivre, c’est à sa voix qu’il faut prêter
attention. Ecoutez ces paroles
simples mais si décisives prononcées par Jésus-Christ dans l’Evangile selon
Jean, au chapitre 10: Je suis le bon
berger. Le bon berger donne sa vie
pour ses brebis. Celui qui n’est
pas le berger, qui n’est pas le propriétaire des brebis, mais que l’on paye
pour les garder, se sauve, lui, dès qu’il voit venir le loup, et il abandonne
les brebis; alors le loup se précipite sur elles, il s’empare de
quelques-unes et disperse le troupeau. Cet
homme agit ainsi parce qu’il est payé pour faire ce travail et qu’il n’a
aucun souci des brebis. Moi, je suis
le bon berger; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, tout comme le
Père me connaît et que je connais le Père.
Je donne ma vie pour mes brebis. Nous lisons aussi dans le même
chapitre de l’Evangile selon Jean, qu’en tant que berger, Jésus-Christ ne
donne pas seulement la direction à suivre, il ne marche pas seulement en avant
de son troupeau, mais qu’il est prêt à donner sa vie pour lui, comme Dieu
son Père le lui demande. Jésus dit
en effet à ceux qui l’écoutent: Si le
Père m’aime, c’est parce que je donne ma vie; mais ensuite, je la
reprendrai. En effet, personne ne
peut m’ôter la vie: je la donne de mon propre gré.
J’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre.
Tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père.
Si Jésus donne sa vie pour ses brebis, c’est en vue de leur
purification devant Dieu, c’est justement pour les rendre aptes à vivre et
marcher devant lui avec une conduite sanctifiée, transformée de l’intérieur
par l’Esprit Saint en vue de l’obéissance à Dieu.
Voilà pourquoi, Jean peut écrire, au début de sa première lettre,
vers la fin du Nouveau Testament: Si nous prétendons être en communion avec lui, tout en vivant dans les
ténèbres, nous sommes des menteurs et nous n’agissons pas comme la vérité
l’exige de nous. Mais si nous
vivons dans la lumière, tout comme Dieu lui-même est dans la lumière, alors
nous sommes en communion les uns avec les autres et, parce que Jésus, son Fils,
a versé son sang, nous sommes purifiés de tout péché.
Ici,
Jean montre que marcher dans la lumière, devant Dieu, permet de marcher dans la
communion, l’amitié fraternelle sincère, avec les autres croyants.
Car la marche
avec Dieu c’est la marche au sein d’un peuple, ce n’est pas un chemin
purement individuel. Cela est très
clair dans la Bible. Dans l’Ancien
Testament, c’est en tant que peuple qu’Israël marche dans le désert,
accompagné de l’Eternel qui marche devant lui. Ecoutez comment Dieu promet sa
présence au milieu de son peuple au chapitre 26 du Lévitique: Je
ferai ma demeure au milieu de vous, et jamais je ne vous rejetterai.
Je vivrai au milieu de vous: je serai votre Dieu et vous serez mon
peuple. Je suis l’Eternel votre
Dieu, qui vous ai fait sortir d’Egypte et vous ai libérés de l’esclavage.
J’ai brisé les barres de votre joug et je vous ai fait marcher la tête
haute.
Cette
vie et marche devant Dieu par son peuple, dans sa lumière, s’accomplira
parfaitement dans la nouvelle dispensation promise, au jour du retour en gloire
de Jésus-Christ. Les nations qui
formeront ce peuple le glorifieront constamment.
C’est ce que prophétise le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse,
dont je vous lis, pour conclure, le verset suivant, tiré du chapitre vingt et
un: Les nations marcheront à sa lumière
et les rois de la terre viendront lui apporter leur gloire.
Tout au long du jour, les portes de la ville resteront ouvertes, car il
n’y aura plus de nuit. On y
apportera tout ce qui fait la gloire et l’honneur des nations.
Rien d’impur ne pourra y pénétrer.
Nul homme qui se livre à des pratiques abominables et au mensonge n’y
entrera. Seuls y auront accès ceux
qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau.