VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES (23)

Comment reconnaître le repentir sincère?  Voilà une question vitale pour la vie chrétienne qui m’est posée par un de mes auditeurs. Disons d’abord que le repentir ne peut exister que par rapport à une conscience qui reconnaît les erreurs de comportement, les divagations, les transgressions commises avec leurs conséquences néfastes.  Le repentir est donc le fruit d’une prise de conscience, d’un retour critique sur soi-même, sur ses actes, pensées et paroles.  Notre conscience nous accuse ou nous défend tour à tour.  Mais elle ne peut le faire que par rapport à une norme extérieure qui lui sert de boussole, de guide.  Le repentir chrétien sincère n’est donc possible que lorsqu’il se mesure à l’aune de la Loi de Dieu révélée dans sa Parole.  Cette Loi nous confronte à la sainteté, la perfection de Dieu le Créateur et l’ordonnateur de toutes choses.  En mesurant constamment notre vie à l’aide de cette norme, nous prenons la mesure de nos déficiences, et nous en souffrons intérieurement. Nous reconnaisons directement devant Dieu que c’est en premier lieu contre lui que nous avons péché. Ce n’est cependant pas une souffrance stérile, mais plutôt un aiguillon pour mener à un changement.  Le repentir sincère doit donc non seulement contempler de manière réaliste notre condition par rapport à la Parole sainte de Dieu, mais il doit mener à un changement de comportement.  Autrement, il n’est pas caractérisé par une véritable sincérité.  Au début de son ministère, Jésus a prêché cette repentance-là, comme on le lit au chapitre premier de l’évangile selon Marc. Il disait: Le temps est accompli.  Le règne de Dieu est proche. Changez et croyez à la Bonne Nouvelle.  Son précurseur, Jean-Baptiste, avait déjà appelé les foules à se repentir et à changer de vie, en les baptisant dans l’eau du fleuve Jourdain comme signe de cette repentance menant à un changement de vie. Au verset 4 de l’évangile selon Marc, on lit:  Jean parut.  Il baptisait dans le désert.  En effet il appelait les gens à se faire baptiser pour indiquer qu’ils changeaient de vie, afin de recevoir le pardon de leurs péchés.  Tous les habitants de la Judée et de Jérusalem se rendaient auprès de lui.  Ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.  La véritable repentance devant Dieu, suivie par un changement de comportement, est en fait un retour à Dieu.  C’est un thème récurrent dans l’Ancien Testament.  Par exemple, le prophète Esaïe, au chapitre 31 de son livre, lance un appel au peuple de Dieu: Revenez donc à l’Eternel dont vous vous êtes tout à fait détournés, Israélites. A la fin de l’Evangile de Luc, Jésus, apparaissant à ses disciples après sa résurrection, leur dit: Vous voyez, les Ecritures enseignent que le Messie doit souffrir, qu’il ressuscitera le troisième jour, et qu’on annoncera de sa part aux hommes de toutes les nations, en commençant par Jérusalem, qu’ils doivent changer pour obtenir le pardon des péchés.  Or, c’est précisément ce que l’apôtre Pierre déclare quelques semaines plus tard aux habitants de Jérusalem lors de son discours de la Pentecôte, lorsque l’Esprit Saint est descendu sur les disciples réunis à  Jérusalem.  Nous lisons au deuxième chapire du livre des Actes des Apôtres: Ce discours toucha profondément ceux qui l’avaient entendu.  Ils demandèrent à Pierre et aux autres apôtres: Frères, que devons-nous faire?  Pierre leur répondit: Changez, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus-Christ, pour que vos péchés vous soient pardonnés.  Alors vous recevrez le don du Saint Esprit.  Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour ceux qui vivent dans les pays lointains, tous ceux que le Seigneur notre Dieu fera venir à lui.  Comme vous le voyez, il y a un lien étroit entre repentance comme changement de comportement, pardon des péchés et don du Saint Esprit.  L’appel à la repentance n’est pas qu’une simple suggestion, c’est un ordre, un commandement.  En fait personne ne peut y donner suite de manière sincère si le Saint Esprit n’a pas commencé à travailler en lui.  Et comment y travaille-t-il?  En tout premier lieu par la prédication, le ministère de la Parole de Dieu, qui n’est pas une simple annonce froide et clinique d’un certain nombre de faits, mais doit être un appel vibrant manifestant l’amour de Dieu pour ses créatures perdues: cette prédication proclame que Jésus-Christ est justement venu pour sauver ce qui était perdu.  Jésus le disait aux Pharisiens qui s’indignaient de ce qu’il accepte d’être entouré par des pêcheurs notoires, des femmes de mauvaise vie, des collecteurs d’impôts malhonnêtes: Si l’un de vous possède cent brebis, et que l’une d’elles vienne à se perdre, leur dit-il un jour, n’abandonnera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres au pâturage pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée?  Dans la prédication fidèle de l’Evangile, Jésus lui-même vient rechercher celui ou celle qui était perdu, il s’adresse à chacun et le Saint Esprit travaille activement dans le coeur de ceux que Dieu veut adopter comme ses enfants.  A la fin du discours de Pentecôte prononcé par Pierre à Jérusalem on lit que : ceux qui acceptèrent les paroles de Pierre se firent baptiser et, ce jour-là, environ trois mille personnes furent ajoutées au nombre des croyants.  Quels sont les fruits d’une repentance sincère?  Le psaume 32 s’exprime de la manière suivante au sujet de ceux qui ont reconnu leurs fautes sincèrement et demandé pardon à Dieu:  Heureux l’homme dont la faute est effacée, et le péché pardonné!  Heureux l’homme au compte de qui l’Eternel ne porte pas le péché et qui est exempt de mauvaise foi!  Tant que je  taisais ma faute, je m’épuisais à gémir sans cesse, à longueur de jour.  Sur moi, le jour et la nuit, ta main s’appesantissait, ma vigueur m’abandonnait comme l’herbe se dessèche lors de ses ardeurs de l’été.  Je t’ai avoué ma faute, je n’ai plus caché mes torts, j’ai dit: “je reconnaîtrai devant l’Eternel les péchés que j’ai commis”.  Alors tu m’as déchargé du poids de ma faute.  Ainsi, que tout homme pieux te prie au temps opportun.  Si les grandes eaux déferlent, leurs flots ne l’atteignent pas.  Tu es un abri pour moi, tu me gardes du danger.  Autour de moi retentissent les chants de la délivrance.  Tu as dit: “Je vais t’instruire et t’indiquer le chemin que tu devras emprunter, je serai ton conseiller, mes yeux veilleront sur toi.  Ne soyez donc pas stupides comme un cheval, un mulet dépourvu d’intelligence dont il faut dompter la fougue par la bride et par le mors pour qu’ils t’obéissent!”  Ils sont nombreux les tourments qui attendent les méchants, mais les hommes qui ont mis leur confiance en l’Eternel sont comblés par son amour.  Justes, réjouissez-vous!  Mettez votre joie en l’Eternel et poussez des cris de joie, vous qui êtes droits de coeur!  Le psaume 32 nous énumère tous les bienfaits, toutes les bénédictions qui attendent ceux qui se repentent sincèrement et qui sont assurés de la présence bienveillante de Dieu en qui ils ont mis leur espoir et leur assurance: en effet ils sont comblés par son amour.  Puissiez-vous aussi faire l’expérience de cet amour, sachant que la repentance n’est pas un acte isolé dans la vie du croyant, mais une prière quotidienne.  C’est tous les jours que nous devons revenir à Dieu, changer de vie, élaguer nos paroles, actions, pensées; couper les branches mortes que nous portons sans aucun profit, sans aucun fruit.  Cela s’appelle la sanctification, c’est une marche avec Dieu qui le reconnaît comme Créateur, législateur et Sauveur.

 

Un auditeur demande: dans Matthieu 18, pourquoi Jésus-Christ choisit-il un petit enfant et quel est son enseignement avec cette illustration?  Lisons tout d’abord le texte en question, au début de ce chapitre: A ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui demandèrent: Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux?  Alors Jésus appela un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit: Vraiment, je vous l’assure: si vous ne changez pas d’attitude et ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.  C’est pourquoi le plus grand dans le royaume des cieux est celui qui s’abaisse lui-même comme cet enfant, et celui qui accueille, en mon nom, un enfant comme celui-ci, m’accueille moi-même. Dans ce passage, Jésus prend un petit enfant pour montrer aux disciples qu’ils doivent se savoir totalement dépendants, tout comme un enfant dépend de ses parents pour sa subsistance, son bien-être, sa protection.  Toute autre attitude reviendrait à dire que le disciple est aussi grand que son maître, et même qu’à la limite il peut s’en passer: c’est une attitude d’orgueil, de suffisance.  Or, Jésus a appris à ses disciples à prier: “Notre Père, qui es aux cieux...”  En commençant notre prière de la sorte, nous reconnaissons en premier lieu notre dépendance totale vis-à-vis du Père céleste, bon et miséricordieux. Les disciples de Jésus, en lui posant cette question, n’étaient pas innocents car ils cherchaient en fait à se positionner les uns par rapport aux autres.  Le texte parallèle dans l’évangile de Luc (au chapitre neuf) le dit assez clairement: Il s’éleva entre eux une discussion: il s’agissait de savoir lequel éait le plus grand parmi eux.  Jésus, qui connaissait les pensées qu’ils avaient dans leur coeur, prit un enfant par la main, le plaça à côté de lui et leur dit: Celui qui accueille cet enfant en mon nom m’accueille moi-même, et celui qui m’accueille, accueille aussi celui qui m’a envoyé.  Car celui qui sera le plus petit parmi vous, c’est celui-là qui est grand.  Ce que le Seigneur attend de ses disciples, c’est qu’ils se rendent service les uns aux autres, et non pas qu’ils cherchent à apparaître dans l’Eglise comme les plus importants, ceux qui ont le pouvoir et l’influence.  A la fin du Nouveau Testament, dans la troisième lettre de Jean, on trouve un exemple frappant d’un tel personnage dans l’Eglise: J’ai écrit quelques mots à l’Eglise, mais Diotrèphe, qui aime bien tout régenter, ne tient aucun compte de nous.  Aussi, quand je viendrai, je rendrai les autres attentifs à sa manière d’agir: il tient de méchants propos contre nous et, non content de cela, il refuse de recevoir les frères de passage.  En plus, ceux qui seraient désireux de les accueillir, il les en empêche et les chasse de l’Eglise.  Voilà où mène la recherche des honneurs, des positions importantes, du pouvoir dans l’Eglise.  Jean conclut ce passage de sa lettre avec ces mots, qui terminent aussi cette émission d’aujourd’hui et que chacun, dans l’Eglise, devrait prendre à coeur: Cher ami, imite non le mal, mais le bien.  Celui qui fait le bien appartient à Dieu; celui qui commet le mal ne sait rien de Dieu.