LE
MESSIE SUR LA CROIX (4)
Voici
la dernière émission sur le thème des paroles prononcées par Jésus sur la
Croix, dans l’évangile selon Luc. Nous
allons aujourd’hui nous pencher sur la réaction de l’officier romain devant
le spectacle de la mort de Jésus, et sur l’attitude d’un des membres du
conseil religieux juif, Joseph d’Arimathée.
Je vous relis une partie du chapire 23 de l’évangile selon Luc:
La
foule se tenait tout autour et regardait. Quant
aux chefs du peuple, ils ricanaient en disant: Lui qui a sauvé les autres,
qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie, l’Elu de Dieu!
Les soldats aussi se moquaient de lui.
Ils s’approchaient et lui présentaient du vinaigre en lui disant : Si
tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!
Au-dessus de sa tête, il y avait un écriteau portant ces mots:
“Celui-ci est le roi des Juifs”. L’un
des deux criminels attaché à une croix l’insultait en disant: “N’es-tu
pas le Messie? Alors sauve-toi toi-même,
et nous avec!” Mais l’autre lui
fit des reproches en disant: “Tu n’as donc aucune crainte de Dieu, toi, et
pourtant, tu subis la même peine?
Pour nous ce n’est que justice: nous
payons pour ce que nous avons fait; mais celui-là n’a rien fait de mal.”
Puis il ajouta: “Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras régner.”
Et Jésus lui répondit: “En vérité je te l’assure: aujourd’hui même,
tu seras avec moi dans le paradis.” Il
était environ midi, quand le pays tout entier fut plongé dans l’obscurité,
et cela dura jusqu’à trois heures de l’après-midi.
Le soleil resta entièrement caché.
Le grand rideau du Temple se déchira par le milieu.
Alors Jésus poussa un grand cri: “Père, je remets mon esprit entre
tes mains”. Après avoir dit ces
mots, il mourut. En voyant ce qui
s’était passé, l’officier romain rendit gloire à Dieu en disant: “Aucun
doute, cet homme était juste.” Après
avoir vu ce qui était arrivé, tout le peuple, venu en foule pour assister à
ces exécutions, s’en retourna en se frappant la poitrine.
Tous les amis de Jésus, ainsi que les femmes qui l’avaient suivi
depuis la Galilée, se tenaient à distance pour voir ce qui se passait.
Il y avait un homme, appelé Joseph, un membre du Grand-Conseil des
Juifs. C’était un homme bon et
droit, qui n’avait pas approuvé la décision ni les actes des autres membres
du Grand Conseil. Il venait
d’Arimathée, en Judée, et attendait le royaume de Dieu.
Il alla demander à Pilate le corps de Jésus. Après l’avoir descendu
de la croix, il l’enroula dans un drap de lin et le déposa dans un tombeau
taillé en plein rocher, où personne n’avait encore été enseveli.
Dans
les textes parallèles des évangiles selon Matthieu et Marc, l’officier
romain s’exprime de façon encore plus affirmée sur la personne de Jésus: Cet homme était vraiment le Fils de Dieu!
De
la bouche de l’officier qui supervise l’exécution de Jésus, provient une
confession qui reconnaît son statut et son comportement plus que simplement
humain, et surtout son innocence, son caractère juste.
Encore un miracle et une réponse à la prière de Jésus prononcée au
moment où on le clouait sur la Croix: Père,
pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Un officier romain, un soldat païen, fait montre de beaucoup plus de
discernement que les chefs religieux du peuple.
Mais, en parlant justement d’eux, est-ce à dire qu’aucune
reconnaissance ne viendra au sujet du véritable statut de Jésus?
Aucun regret ou témoignage de respect ne sortira-t-il de ce milieu de
dirigeants? Et bien non, on ne peut
pas dire cela puisque nous lisons justement qu’un des leurs, Joseph
d’Arimathée, n’a pas participé au procès injuste et inique de Jésus.
Au contraire, il témoigne de respect pour le corps du supplicié, comme
on le lit à la fin du chapitre 23 de Luc. D’ailleurs,
dans l’évangile selon Jean, on lit aussi qu’un autre membre du grand
conseil juif, Nicodème, qui était venu trouver Jésus de nuit pour lui poser
des questions et se mettre à son écoute, est aussi présent ce soir-là pour
aider à ensevelir dignement le corps de Jésus.
Dieu opère un miracle dans le coeur de tous ceux qu’Il a destinés à
croire en son Fils Jésus-Christ, le Messie, qu’ils soient des malfaiteurs
repentis, des soldats païens ou des chefs religieux.
Plus tard, il y a sans doute eu d’autres chefs religieux qui ont cru en
la mission de Jésus, après la prédication des disciples à Jérusalem, comme
on le lit par exemple au troisième chapitre du livre des Actes des Apôtres. Le
disciple Pierre, s’adressant à la foule, leur dit, après leur avoir annoncé
la signification de la mort et de la résurrection du Christ: Maintenant,
frères, je sais que vous avez agi par ignorance, ainsi que vos chefs.
Mais Dieu a de la sorte accompli ce qu’il avait annoncé d’avance par
la bouche de tous les prophètes, c’est-à-dire les souffrances de son Fils.
Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient
effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du
Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, le Christ Jésus.
Mais
n’y a-t-il que des chefs religieux, des soldats et des malfaiteurs autour de Jésus
dans cette scène que nous rapporte l’évangéliste Luc?
N’y a t-il pas d’autres acteurs?
Oui, certes, mais ils restent silencieux: La foule se tenait tout autour et regardait, lisons-nous au verset
35. Plus tard, lorsque tout semble
terminé, elle rentre chez elle: Après
avoir vu ce qui était arrivé, tout le peuple, venu en foule pour assister à
ces exécutions, s’en retourna en se frappant la poitrine.
Cela nous amène à nous poser la question suivante: quelle a été
leur réaction, leur réponse à ce à quoi ils venaient d’assister?
On pense par exemple aux pélerins d’Emmaüs, qui eux aussi sont rentrés
chez eux complètement abattus. Ce
qui nous amène alors à nous demander: quelle est ma propre responsabilité
vis-àvis de cette scène, comment
est-ce que je réagis par rapport à elle? En
en prenant simplement connaissance? En
étant complètement abattu? Car
personne ne peut rester indifférent à cette scène.
Le peintre hollandais bien connu Rembrandt van Rijn a
exécuté un tableau de la crucifixion dans
lequel il s’est représenté, debout, aux pieds de la Croix, contemplant le
crucifié; il indiquait de cette manière que cette scène le concernait
personnellement. Il était confronté
à un choix décisif: Repentez-vous car le
Royaume des cieux s’est approché de vous!
Vous aussi, contemplez
l’Agneau de Dieu qui a accompli sur la Croix sa mission messianique; placez
votre foi en lui seul, comme l’a fait le second malfaiteur; recevez à travers
son corps brisé qui déchire le voile du Temple l’accès libre à Dieu le Père.
L’apôtre Paul, lui même si opposé à ce Jésus-Christ avant sa
conversion radicale sur le chemin de Damas, implore ses lecteurs au chapitre 5
de sa seconde lettre aux chrétiens de Corinthe: Nous
sommes donc ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous
vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu!
Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour
nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.
Paul vient de leur écrire: Si
quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes
sont passées; voici toutes choses sont devenues nouvelles.
Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ,
et qui nous a donné le service de la réconciliation.
Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans
tenir compte aux hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation.
Donc,
transmettez fidèlement cette Bonne Nouvelle
à vos enfants. Portez jour
après jour votre propre croix, comme l’a fait Jésus.
Il s’est attendu au temps parfait de Dieu, il tendait toute son énergie
vers la libération totale offerte par son Père céleste, une libération qui
est autre chose
qu’un allègement temporaire des souffrances d’ici-bas, même si nous
avons bien sûr tout à fait le droit de rechercher des allègements
temporaires, en priant et agissant pour les obtenir.
Tout cela est lié à la véritable espérance.
Concluons cette série d’émissions en reprenant le passage de la
lettre aux Hébreux cité la dernière fois par rapport au lien entre le corps
brisé du Christ sur la Croix et la déchirure du voile du Temple intervenant au
moment de la mort de Jésus. L’auteur
poursuit ce qu’il a dit avec cette belle exhortation: Confessons
notre espérance sans fléchir, car celui qui a fait la promesse est fidèle.
Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour et aux
oeuvres bonnes. N’abandonnons pas
notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques uns, mais exhortons-nous
mutuellement, et cela d’autant plus que vous voyez le jour du jugement
s’approcher.