PAR LA FOI SEULEMENT
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“Par
la foi seulement”: voilà un des motifs principaux de la foi chrétienne, que
j’examine avec vous après avoir parlé d’un autre motif: “Par l’Écriture
seulement”, lequel donne accès aux autres motifs que je vous ai présentés
la dernière foi: par
l’Ecriture seulement, par la foi seulement, par la Grâce seulement, par
Christ seulement, par l’illumination du Saint Esprit seulement, et à Dieu
seul la gloire. Ces motifs ont
en commun le mot “seulement”, ce qui ne veut pas dire qu’ils s’excluent
mutuellement, mais au contraire qu’ils se complètent.
Reprenons
ensemble la conclusion de notre dernière émission, si vous le voulez bien:
quand on dit: “Par l’Ecriture seulement”, on veut dire que la révélation
divine et l’Evangile, qui en est le coeur, nous sont donnés par l’Ecriture
Sainte seulement, et non au travers d’une autre source.
On ne peut rien y ajouter ou y retrancher, car cette Ecriture est la
norme parfaite de la Révélation de Dieu sur sa personne, sur la nature de
l’homme et sa destinée finale, sur le plan divin de salut pour l’humanité.
Mais bien sûr, tout cela ne profite de rien si l’on n’y croit pas.
Ce n’est que par la foi que l’on peut saisir le message de
l’Ecriture, l’embrasser en étant certain que c’est Dieu qui nous parle à
travers elle, et qui nous promet la vie éternelle en Jésus Christ.
Donc: “Par la foi seulement”. Et,
pour bien saisir le lien entre le motif “par l’Écriture seulement” et
“par la foi seulement”, je commence par vous citer un passage de la lettre
de l’apôtre Paul aux Romains, où, en tant que messager inspiré par
l’Esprit du Christ, il s’appuie sur les paroles de la Loi et des prophètes,
c’est-à-dire de l’Ancien Testament. Nous
lisons ce passage de la lettre de Paul aux Romains au chapitre 3, à partir du
verset 21: Mais maintenant Dieu
a révélé comment il nous déclare justes sans faire intervenir la Loi - comme
l’avaient annoncé les livres de la Loi et les écrits des prophètes.
Dieu déclare les hommes justes par leur foi en Jésus-Christ, et cela
s’applique à tous ceux qui croient, car il n’y a pas de différence entre
les hommes. Tous ont péché, en
effet, et sont privés de la glorieuse présence de Dieu, et ils sont déclarés
justes par sa grâce: c’est un don que Dieu leur fait par le moyen de la délivrance
apportée par Jésus-Christ. En
fait, ce passage articule ensemble le motif de l’Ecriture seulement (qui nous
révèle le plan de Dieu); la foi qui justifie; son seul objet - qui est Jésus-Christ
- et la grâce divine qui est la source du salut.
J’aurai donc l’occasion de revenir sur ce passage si important de
l’Ecriture. Mais je voudrais aussi
vous citer une parole de Jésus, prononcée lors d’un entretien avec un chef
religieux juif, Nicodème: peut-être le verset le plus connu du Nouveau
Testament, celui qui résume tout l’Evangile. Jean chapitre trois verset
seize: Car
Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Je vous le
cite à nouveau, dans une autre traduction, en le faisant suivre des paroles qui
le suivent immédiatement: Oui, Dieu a
tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux
qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient
la vie éternelle. En effet, Dieu a
envoyé son Fils dans le monde non pas pour condamner le monde, mais pour
qu’il soit sauvé par lui. Celui
qui met sa confiance en lui n’est pas condamné, mais celui qui n’a pas la
foi est déjà condamné, car il n’a pas mis sa confiance en la personne du
Fils unique de Dieu. Reprenons
ensemble quelques éléments de ce passage: la foi dont nous parle l’Ecriture,
consiste avant tout à mettre sa confiance en Jésus-Christ, le Fils unique de
Dieu, afin de ne pas être condamné au jour du Jugement divin par nos propres péchés.
Cette confiance en Jésus-Christ c’est la foi que lui seul peut nous
sauver, lui seul a fait tout ce qu’il fallait pour cela.
Quand nous disons: Par la foi seulement, nous ne voulons pas seulement dire que la foi
est quelque chose de très important dans notre vie, un élément central de
notre vie morale et spirituelle. Il
y a bien plus que cela: la certitude de notre salut repose uniquement sur la
confiance que nous avons en Jésus-Christ, qui a accompli parfaitement sur la
Croix tout ce qu’il fallait pour l’obtenir. Et
c’est lui-même qui le dit. Tout
ce que nous pouvons faire de bien (et nous devons assurément faire le bien
selon les normes et les principes que Dieu nous donne dans l’Ecriture) ne peut
jamais nous donner l’assurance de notre salut, car mêmes nos meilleures
actions sont entachées de défauts. Nous
ne pourrons jamais apparaître devant le trône de Dieu au jour du Jugement en
présentant nos actions bonnes et en les estimant suffisantes pour être justifié
devant lui, c’est-à-dire accepté par lui, tenu pour juste, saint et sans
tache. Il nous faut essentiellement
mettre notre foi en Jésus-Christ, qui a accompli toutes les promesses de Dieu
pour notre salut dans l’Ecriture Sainte. Ceci vaut pour tous les hommes et
toutes les femmes, quelle que soit leur condition.
Il n’y a pas de différence entre ceux qui sont les descendants directs
d’Abraham, et qui ont reçu directement les promesses de l’Ancien Testament
avant la venue de Jésus-Christ, et ceux qui appartiennent aux autres nations.
Pour la plupart des Juifs du temps de l’apôtre Paul, il fallait accomplir ce
que la Loi donnée par Moïse au peuple d’Israël prescrivait et on pouvait être
sûr d’être justifié devant Dieu. Au
cours des âges, des enseignants religieux y avaient ajouté un grand nombre
d’autres prescriptions, commandements, règlements et ils enseignaient aux
gens que leur salut dépendait strictement de leur obéissance scrupuleuse à
toutes ces règles. Mais, comme nous
l’avons vu, l’apôtre Paul écrit que la Loi de l’Ancien Testament, ainsi
que les prophètes qui la confirment et qui parlent de son application dans
toutes les sphères de la vie, annonçaient déjà l’Evangile de Jésus-Christ.
Je vous relis ce passage de sa lettre aux chrétiens de Rome: Mais
maintenant Dieu a révélé comment il
nous déclare justes sans faire intervenir la Loi - comme l’avaient annoncé
les livres de la Loi et les écrits des prophètes.
Dieu déclare les hommes justes par leur foi en Jésus-Christ, et cela
s’applique à tous ceux qui croient, car il n’y a pas de différence entre
les hommes. Tous ont péché, en
effet, et sont privés de la glorieuse présence de Dieu, et ils sont déclarés
justes par sa grâce: c’est un don que Dieu leur fait par le moyen de la délivrance
apportée par Jésus-Christ. Il
n’y a sans doute pas de meilleur exemple de foi que celui du patriarche
Abraham, l’ancêtre de tous les croyants.
C’est justement lui que Paul prend comme exemple dans sa lettre aux
Romains. Ecoutez comment il en parle
au chapitre quatre: Il est notre père à
tous, comme le dit l’Ecriture: ‘Je t’ai établi pour être le père
d’une multitude de peuples.’ Placé
en présence de Dieu, il mit sa confiance en celui qui donne la vie aux morts et
appelle à l’existence ce qui n’existe pas.
Alors que tout lui interdisait d’espérer, il a espéré et il a cru.
Ainsi il est devenu ‘le père d’une multitude de peuples’, conformément
à ce que Dieu lui avait dit: ‘Ta descendance sera nombreuse’. Il considéra
son corps, qui était comme mort - il avait presque cent ans - et
celui de Sara, qui ne pouvait plus donner la vie, et sa foi ne faiblit pas.
Au contraire: loin de mettre en doute la promesse et de refuser de
croire, il trouva sa force dans la foi, en reconnaissant la grandeur de Dieu et
en étant absolument persuadé que Dieu est capable d’accomplir ce qu’il a
promis. C’est pourquoi Dieu l’a
déclaré juste en portant sa foi à son crédit.
Or, si cette parole: “Dieu a porté sa foi à son crédit a été
consignée dans l’Ecriture, ce n’est pas seulement pour Abraham.
Elle nous concerne aussi. Car
la foi sera aussi portée à notre crédit, à nous qui plaçons notre confiance
en celui qui a ressuscité pour que nous soyons déclarés justes.
Sans
nul doute, ce passage nous montre quels sont les fruits par excellence de la
foi, en la personne d’un homme à la destinée remarquable, Abraham.
La vraie foi n’est pas quelque chose de mort, elle porte des fruits qui
sont visibles aux yeux de tous, en dépit de toutes les imperfections des
croyants, qui ont un long chemin à parcourir sur la voie de l’obéissance à
Dieu. La vraie foi persévère dans
la prière, demandant à Dieu de nous éclairer sur notre chemin de croyants.
Elle demande à notre Créateur et Sauveur de ne pas fléchir sur la voie
consistant à suivre Jésus-Christ comme disciple, et de le maintenir
constamment devant nos regards: sa personne et son Royaume sont les buts ultimes
de notre existence, notre vie sous tous ses aspects ne dépend en fin de compte
que de la sienne, elle s’en nourrit à chaque instant.
Mais
cette foi dont je vous parle, d’où nous vient-elle?
Peut-on la considérer comme une bonne oeuvre de notre part qui nous
raccroche, relie à Dieu? Qui en est
l’auteur dans nos vies? C’est là
bien sûr qu’intervient le motif suivant, par
la Grâce seulement, sur lequel nous nous pencherons lors de notre prochaine
émission, que je vous invite donc à suivre: car le lien entre “par
l’Ecriture seulement, par la foi seulement, par la Grâce seulement”
deviendra assez clair, à l’aide de passages éloquents de la Bible,
l’Ecriture Sainte.