VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES (26)
Beaucoup de croyants se posent la question de savoir à quoi ressemblera la
vie dans le monde futur, après l’avènement en gloire du Seigneur Jésus-Christ.
L’un d’entre vous me demande très spécifiquement: Quand
nous serons au Ciel après l'enlèvement, y aura t-il des différences dans le
traitement des élus par le Seigneur Jésus? Certains élus seront-ils appelés
à gouverner d'autres? Les récompenses dont parle la Bible seront elles
accordées en fonction des bonnes oeuvres que nous aurons accomplies sur la
terre? Y aura-t-il des élus au Ciel qui seront plus malheureux que
d'autres? Ceux qui seront sauvés au travers du feu (encore que je ne maîtrise
pas bien ce que cela signifie) seront-ils moins bien considérés que les élus
de l'enlèvement? Y aura t-il une catégorisation des chrétiens au Ciel?
En premier lieu je voudrais dire à mon auditeur que pour toutes les
questions que nous nous posons, nous sommes limités par le cadre de l’Écriture
Sainte. Nous ne pouvons avoir de réponses à beaucoup de nos questions
sur lesquelles l’Esprit Saint ne s’est pas exprimé dans la Parole
qu’Il a inspirée. Cela, nous nous devons de le respecter absolument,
sous peine de tomber dans des spéculations, des hypothèses, des théories qui
n’ont aucune garantie scripturaire. Ce
serait aller contre la volonté de l’Esprit Saint. Ensuite nous devons bien
comprendre certains passages de l’Ecriture dans leur contexte, afin de ne pas
leur faire dire ce qu’ils ne disent pas.
Il me semble clair, d’après des textes comme 1 Corinthiens 3 versets 13
à 15, ou Luc chapitre 22 versets 29 et 30, que le Seigneur a préparé des
positions particulières pour certains (en particulier ses disciples) lors de
son avènement. Cela ne veut pas dire que ceux qui sont sauvés seront
plus ou moins malheureux que d’autres, car la félicité éternelle est
promise à tous les élus. Mais il y aura sans doute des degrés de gloire
différents, en fonction du degré de fidélité des uns et des autres.
Que disent les deux passages dont je viens de donner la référence?
Paul, dans 1 Corinthiens chapitre 3, s’occupe particulièrement de ceux
qui ont en charge la prédication, l’enseignement de la Parole de Dieu aux fidèles.
Il écrit ceci: Le jour du Jugement
montrera clairement la qualité de l’oeuvre de chacun et la rendra évidente.
En effet, ce jour sera comme un feu qui éprouvera l’oeuvre de chacun
pour en révéler la nature. Si la
construction édifiée sur le fondement résiste à l’épreuve, son auteur
recevra son salaire; mais si elle est consumée, il en subira les conséquences.
Lui, personnellement, sera sauvé, mais tout juste, comme un homme qui réussit
à échapper au feu. On voit par
ce texte quelle énorme responsabilité repose sur les épaules de ceux qui
enseignent la Parole de Dieu aux autres, puisque la manière dont ils
s’acquittent de leur tâche aura des conséquences pour
leur salut au jour du Jugement. Quant
à Luc chapitre 22, il s’agit de la réaction de Jésus vis-à-vis de ses
disciples qui voulaient savoir lequel d’entre eux devait être considéré le
plus grand. Jésus leur a montré
qu’ils ne doivent pas aspirer à être considérés comme plus grands et être
servis par les autres, mais au contraire à servir eux-mêmes les autres.
Cependant, il ajoute: Vous êtes restés
fidèlement avec moi au cours de mes épreuves.
C’est pourquoi, comme mon Père m’a donné le royaume, je vous le
donne, à mon tour: vous mangerez et vous boirez à ma table, dans mon royaume,
et vous siégerez sur des trônes pour gouverner les douze tribus d’Israël.
Il faut noter ici que cette position d’honneur conférée aux tous
premiers disciples de Jésus correspond au fait qu’il les a envoyés dans le
monde comme apôtres, c’est-à-dire messagers spéciaux de sa Parole, tout
comme les prophètes de l’Ancien Testament avaient été spécialement envoyés
par Dieu. C’est sur leur rapport
et leur proclamation de témoins directs de la résurrection de Jésus-Christ
qu’ils ont été établis par lui-même apôtres, c’est-à-dire envoyés
autorisés. C’est sur le fondement
de leur paroles guidées par le Saint Esprit, qu’est établie l’Eglise et
qu’elle s’édifie. Pas question
donc pour tel ou tel prédicateur ou évangéliste aujourd’hui, de se faire
appeler apôtre, car ce serait usurper un office très particulier que Dieu ne
lui a pas confié. Et ce n’est
certainement pas comme cela que l’on accèdera au Royaume éternel de Dieu
lors de l’avènement de son Fils Jésus-Christ!
Souvenons-nous aussi de la parabole des talents dans l’évangile selon
Matthieu, au chapitre 25: la distinction radicale est effectuée entre le
serviteur qui est allé cacher dans la terre le talent (c’est-à-dire, dans le
contexte original, la somme d’argent très importante) que son maître lui
avait confié, et les deux autres, qui ont fait fructifier ce qui leur avait été
confié. Remarquez que certains ont reçu davantage de dons que d’autres
dans la dispensation actuelle (par exemple le serviteur auquel cinq talents ont
été confiés, par rapport à celui qui n’en a reçu que deux). Si le
serviteur qui n’a reçu qu’un seul talent l’avait fait fructifier pour en
gagner un autre, il aurait lui aussi entendu son maître lui dire: Bien, bon
et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai
sur beaucoup; entre dans la joie de ton maître. Les deux autres serviteurs
- qui eux ont été fidèles - sont invités à entrer dans la joie de leur maître
exactement au même titre l’un que l’autre. Mais il est bien possible
de penser que celui qui a reçu cinq talents et en a gagné cinq autres, se
trouvera - proportionnellement - en charge de plus de biens encore que celui qui
en a reçu deux et en a rapporté deux autres, la proportion étant conservée
et la joie de l’un comme de l’autre étant parfaite. Car être reçu
dans la communion éternelle du Dieu trinitaire sera de toutes manières pour
tous ceux qui auront été mis au bénéfice de sa Grâce, une source de joie et
de béatitude continuelle. La Bible
exclut toute imperfection, manque de joie, tristesse ou jalousie dans la
dispensation à venir, quelles que soient les positions, rôles ou fonctions
accordées aux élus au sein du Royaume éternel.
Toutes ces choses-là appartiendront à un monde révolu.
Comme on le lit au chapitre 21 du livre de l’Apocalypse: Il
essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus
ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.
Ce qui est important pour nous, dans la dispensation actuelle, est de faire
fructifier dès maintenant, dans la fidélité au Seigneur, les talents que nous
avons reçus pour le glorifier et servir notre prochain. L’apôtre Paul
insiste sur la diversité des dons reçus dans l’Eglise (par exemple dans
Romains chapitre 12, versets 4 à 8, ou 1 Corinthiens chapitre 12).
Personne ne doit s’enorgueillir des dons qu’il a reçus
car tout provient de la Grâce divine. Paul
l’exprime très clairement au second chapitre de sa lettre aux Ephésiens: C’est
par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas
de vous, c’est un don de Dieu; ce n’est pas le fruit d’oeuvres que vous
auriez accomplies. Personne n’a
donc de raison de se vanter. Ce que
nous sommes, nous le devons à Dieu; car par notre union avec le Christ, Jésus,
Dieu nous a créés pour une vie riche d’oeuvres bonnes qu’il a préparées
à l’avance afin que nous les accomplissions.
Donc personne ne doit penser davantage de lui-même que ce qui est
approprié. Nous lisons entre
autres, dans la lettre de Paul aux Philippiens, chapitre 2 verset 3: Ne
faites donc rien par esprit de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre
en avant; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus
importants que vous mêmes, et que chacun regarde, non ses propres qualités,
mais celles des autres. Nous sommes donc encouragés et exhortés à
servir Dieu et notre prochain dès maintenant et c’est ce à quoi il nous faut
tendre avec toute notre énergie. Le Seigneur est fidèle, il tiendra
compte de nos actions, mais n’oublions jamais non plus que nous ne sommes que
des serviteurs sans mérite qui ont tout reçu par Grâce divine et qui ne font
que leur devoir. C’est aussi ce
que Jésus dit à ses disciples au dix-septième chapitre de l’évangile selon
Luc: Quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites: ‘Nous ne
sommes que des serviteurs sans mérite particulier; nous n’avons fait que
notre devoir. Auparavant, au
chapitre 10, il leur a aussi dit: Ce
qui doit vous réjouir, ce n’est pas de voir que les esprits mauvais vous sont
soumis; mais de savoir que vos noms sont inscrits dans le ciel.
En ce qui concerne les vrais croyants de toutes les époques, c’est
aussi ce qui doit les réjouir, sans se poser la question de savoir quelle sera
leur position dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre: notre vocation est
le service et l’obéissance dans la fidélité au Seigneur ici-bas.
Il y a, dans les questions de mon correspondant, un autre élément que je
voudrais reprendre, car il donne lieu à bien des spéculations et des
enseignements différents: celui de l’enlèvement des croyants.
Beaucoup s’attendent en effet à ce qu’un tel enlèvement puisse se
produire à n’importe quel moment. Nous
étudierons ensemble la prochaine fois l’enseignement de l’Ecriture Sainte
à cet égard, en nous penchant en particulier sur un passage central qui traite
de ce thème: le quatrième chapitre de la première lettre de Paul à
l’Eglise de Thessalonique. Je vous
invite du reste à le lire par vous-mêmes auparavant, si vous disposez d’une
Bible chez vous, et vous donne donc rendez-vous lors de la prochaine émission
de Foi et Vie Réformées.