GARDIENS DU JARDIN
(3)
Gardiens
du jardin: c’est le titre de cette série d’émissions que je vous propose
en ce moment, et qui a pour but de nous rendre tous conscients du fait que la Création,
qui appartient au Créateur et à lui seul, est un bien dont les hommes sont les
gérants, et non les exploiteurs sans scrupule.
Garder et préserver le jardin de la Création, telle était à
l’origine le mandat confié par Dieu au premier couple.
Qu’en est-il aujourd’hui de la préservation de l’eau, cette matière
vitale pour la continuation de la vie humaine sur terre?
Lors des deux précédentes émissions, nous nous sommes penchés sur la
question de la rareté croissante d’eau consommable ou utilisable à des fins
domestiques ou industrielles. Nous
avons aussi commencé à parler de la qualité de cette eau que nous consommons
tous les jours. Quand une eau
devient-elle polluée? En
fait, comme je vous l’ai dit la dernière fois, nous ne buvons jamais de
l’eau qui est purement composée de molécules H2O.
On y trouve toujours des sels, comme les sulfates, nitrates ou
phosphates. On y trouve des métaux
comme le plomb, le fer, le manganèse ou le magnésium.
On y trouve aussi des micro organismes, comme des bactéries ou des
animaux ou plantes microscopiques. L’eau devient polluée lorsque la teneur
d’un de ces éléments est en surnombre, si je puis dire, et menace le
fonctionnement d’un éco-système ou porte atteinte à la santé des gens.
Aujourd’hui nous avons affaire à un facteur supplémentaire, qu’on
appelle l’eutrophication. De quoi s’agit-il?
Lorsque certaines substances nutritives comme les nitrates ou les
phosphates commencent à se retrouver en surnombre dans l’eau, à cause de
l’activité humaine (par exemple à cause du rejet dans les eaux d’engrais
utilisés dans l’agriculture, ou bien de déchets domestiques non traités et
rejetés dans l’eau par les égoûts), alors on assiste à une croissance
anormale de la masse de certaines algues qui se nourrissent de ces nitrates et
phosphates, mais en même temps absorbent tout l’oxygène disponible dans
l’eau. Normalement, les nitrates
et les phosphates présents dans l’eau sont dus à une activité organique liée
à des microbes et des organismes vivants, et il existe un équilibre entre la
vie végétale et animale aquatique et ces substances.
Mais ici nous avons affaire à un surnombre de ces substances nutritives,
et la croissance exagérée des algues qui s’en nourrissent tue petit à petit
le reste de la vie aquatique.
Finalement, ces algues elles-mêmes commencent à manquer d’oxygène et se décomposent
en produisant des matières toxiques dans l’eau.
Vous avez sans doute déjà vu des bassins remplis de substances vertes
en décomposition et qui dégagent une odeur fortement désagréable.
Voilà en gros ce qu’est l’eutrophication, un facteur de pollution
causé par une activité humaine incontrôlée.
Nous constatons de nouveau l’importance de filtrer et de nettoyer les
eaux usagées afin qu’elles ne soient pas rejetées telles qu’elles dans des
nappes d’eau douce et aggravent la situation en produisant davantage de
pollution et en réduisant la quantité d’eau potable disponible dans un lieu
donné.
Un
autre grave problème est causé par l’activité minière et en particulier
celles à charbon. En effet des
substances acides sont ajoutées à l’eau injectée dans les mines pour
faciliter l’extraction du minerai. Ces eaux acides dont la teneur en sels
divers est très élevée, se répandent ensuite dans le réseau hydrographique
souterrain pour ensuite réapparaître à la surface, par exemple dans les
fontaines voire les puits mêmes des mines, menaçant
gravement la santé des usagers. Quelle
est l’effectivité et la diligence avec laquelle les groupes miniers
s’occupent de ce grave problème? Là
est toute la question.
De
nos jours, les scientifiques sont aussi très préoccupés par un autre type de
substances rejetées dans les eaux sans pouvoir être auparavant filtrées: à
savoir toutes sortes de substances chimiques provenant de la consommation de médicaments
ou de produits de beauté. Aucun médicament
n’est absorbé à 100% par le métabolisme humain, et donc, après la
digestion, nous éliminons de notre corps une partie de ces substances, qui se
retrouvent forcément dans les eaux d’évacuation.
Or la technologie utilisée pour purifier les eaux usagées ne permet pas
en l’état actuelle des choses de les assainir par rapport à ces produits.
Les substances endocrines sont particulièrement visées.
Elles agissent comme des hormones produites par le corps humain.
Là où la consommation de pilules contraceptives par les femmes est élevée,
on peut s’attendre à des taux élevés de pollution par ces substances dans
l’eau que l’on consomme. Des
scientifiques ont remarqué que dans certains endroits des grenouilles mâles
commencent à développer des organes génitaux féminins à cause du taux élevé
d’estrogène qui se trouve dans l’eau où vivent ces animaux.
Ce taux élevé d’estrogène ne peut être attribué qu’au rejet dans
l’eau de résidus chimiques liés à la consommation régulière et généralisée
de pilules contraceptives. Mais
d’autres produits sont en cause, comme les déodorants, ou les insecticides.
Nous ne parlons même pas des pesticides dont sont recouverts les fruits
que nous mangeons. Et que nous
lavions ces fruits avant de les consommer ou pas, le résultat est le même: on
retrouvera ces pesticides dans l’eau usagée que nous avons consommée.
Plus grave encore, la consommation de médicaments rétroviraux pour
combattre les effets du SIDA, médicaments qui dans certains pays sont largement
distribués et utilisés. A terme,
l’exposition permanente à toutes ces substances chimiques peut avoir des
effets dramatiques sur la santé publique, provoquant des déformations dans le
développement, la santé et le comportement des individus.
De
quoi donc dépend la pureté de l’eau qui coule de notre robinet?
De deux facteurs principaux: d’abord de la propreté de l’eau pompée
de la rivière d’où elle arrive dans notre localité, et ensuite du niveau de
purification à laquelle elle est soumise au cours du processus d’épuration.
Ce processus est le plus souvent très simple: la boue et les autres
particules en suspension sont enlevées, l’eau passe par un filtre de sable,
puis on y ajoute du chlore, et c’est tout.
Bien des substances nocives sont retenues dans l’eau qui d’ailleurs
ne disparaissent pas toutes après qu’on l’ait fait bouillir.
Pour savoir exactement quel est le niveau de puereté de l’eau
domestique que vous buvez, le mieux est de consulter un laboratoire spécialisé
en faisant analyser l’eau qui coule de votre robinet.
Inutile d’ajouter que peu de gens ont accès à de tels laboratoires.
On peut en dire de même des appareils de filtrage domestique qui sont
censés purifier l’eau à la maison, et dont certains peuvent coûter fort
cher. Ils ne sont vraiment pas à la
portée de toutes les bourses. D’ailleurs,
tous n’ont pas la même efficacité et il convient de s’assurer de leur
niveau d’effectivité avant d’investir une somme importante dans l’achat
d’un tel appareil domestique de filtrage de l’eau.
Comme
vous le voyez, les défis concernant le maintien ou l’amélioration de la
qualité de l’eau que nous consommons tous les jours, et dont dépend notre
santé et celle des nôtres, en particulier celle de nos enfants, sont énormes.
C’est aux autorités publiques en charge de notre protection, que
revient avant tout la responsabilité de faire le nécessaire: les autorités
locales doivent veiller au bon maintien des installations, en premier lieu des
conduites d’égoût et des stations d’épuration.
Elles doivent exercer une surveillance vigilante afin que les industries
locales ou les particuliers ne déversent pas de manière illégale et
irresponsable des eaux usagées et polluées dans les rivières. En fait on peut
parfois agir dans la légalité mais de manière totalement irresponsable, car
souvent la loi n’a pas prévu tel ou tel cas, et les uns et les autres en
profitent, soit par négligence, soit par paresse, soit par amour du profit,
afin d’exploiter l’environnement comme il leur plaît, mettant ainsi la santé
voire la vie de leur prochain en
danger. La surveillance des permis
d’exploitation accordés aux mines dans des zones à l’équilibre naturel
menacé, la surveillance de leurs techniques d’exploitation, la protection de
la biodiversité dans les rivières, tout cela est du ressort des autorités
publiques.
Rappelons-nous
de ce que Paul écrivait il y a deux mille ans aux chrétiens de Rome, en leur
envoyant une lettre dans la capitale de l’immense et puissant empire romain: Les
gouvernants ne sont pas à craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le
mal. Veux-tu ne pas craindre
l’autorité? Fais le bien, et tu
auras son approbation, car elle est au service de Dieu pour ton bien.
En écrivant cela, Paul ne donnait pas seulement une instruction aux
sujets de l‘empire romain, mais, indirectement, aux autorités mêmes,
jusqu’à l’empereur lui-même,
puisqu’il assiganit aux autorités leur tâche, leurs responsabilités, en
leur enseignant qu’elles ne sont pas là pour elles-mêmes et pour leur propre
profit, mais avant tout au service de Dieu pour le bien des sujets.
L’application
directe de cette injonction biblique aux problèmes d’environnement que j’évoque
avec vous, est que les autorités locales et nationales sont redevables à Dieu
de leur gestion de l’environnement, car la terre appartient à Dieu, qui l’a
créée, et elles doivent le faire dans un esprit de service pour le bien
public. Lorsque des personnes en
position d’autorité acceptent des pots-de-vin et laissent abîmer
l’environnement en échange d’un gain malhonnête, elles se rebellent
directement contre l’autorité et la souveraineté de Dieu et devront lui en
rendre compte tôt ou tard. Personne
ne devrait en douter et se comporter comme un vulgaire mercenaire.
Tout
comme pour nos deux dernières émissions, je conclus en lisant
ces paroles du livre de l’Apocalypse, le dernier livre de la Bible,
dans lequel l’auteur a une vision des nouveaux cieux et de la nouvelle terre
que Dieu fait venir pour que son peuple y habite: Finalement
l’ange me montra le fleuve de la vie, limpide comme du cristal, qui
jaillissait du trône de Dieu et de l’Agneau.
Au milieu de l’avenue de la ville, entre deux bras du fleuve, se trouve
l’arbre de vie. Il produit douze récoltes,
chaque mois il porte son fruit. Ses
feuilles servent à guérir les nations.