GARDIENS
DU JARDIN (4)
Notre série “Gardiens du jardin” traite des question de protection de
l’environnement dans une perspective qui prend pour point de départ le fait
que l’homme est le gardien et le protecteur du jardin dans lequel l’Eternel
Dieu l’a placé. Il en est le gérant,
tandis que Dieu en est le véritable maître et qu’il demandera des comptes
aux gérants de la manière dont ils auront su préserver son bien.
Après avoir parlé de la question vitale de l’eau que nous consommons et
de sa qualité, parlons des déchets que nous produisons journellement et de la
manière dont nous nous en débarrassons. On
constate à cet égard qu’un très grand nombre d’habitants de la planète
agissent de manière complètement irresponsable, et jettent à tout venant une
quantité effarante de déchets n’importe où, sans se soucier le moins du
monde des conséquences de leur geste, qu’ils croient sans doute être anodin.
Or on peut recycler les déchets que nous produisons, de manière à réduire
le nombre et la taille des décharges publiques, en en rendant ainsi la durée
d’utilisation beaucoup plus longue et par conséquent en réduisant les coûts
d’aménagement de nouvelles décharges publiques.
L’argent
ainsi économisé peut servir à d’autres nécessités urgentes.
Les
producteurs de biens d’équipement domestique ou de produits divers devraient
par exemple se demander s’il est vraiment nécessaire de multiplier la masse
et la quantité des emballages qui souvent ne sont pas utiles (qu’il
s’agisse de plastiques, de cartons ou de polystyrène).
Juste pour donner un exemple: est-il vraiment nécessaire de mettre les
tubes de dentifrice dans des emballages en carton qui ne servent strictement à
rien, sinon à faire monter le prix du tube de dentifrice?
Imaginez un peu la consommation journalière de dentifrice sur notre planète,
et le nombre d’emballages qui sont jetés quotidiennement immédiatement après
achat, n’ayant strictement servi à rien du tout…
Mais les producteurs ne sont pas les seuls responsables de ce gaspillage
de ressources. Les consommateurs qui
pour chaque achat qu’ils font dans une boutique, emportent de nouveaux sacs en
plastique alors qu’ils auraient pu prendre des sacs en toile ou des sacs en
plastique déjà utilisés et conservés chez eux pour leurs prochains achats,
contribuent à engendrer des déchets parfaitement inutiles.
Qu’il est choquant de se promener dans des villes ou des villages dont
les rues, les places et les avenues sont jonchées de sacs en plastique jetés
par terre quelques minutes seulement après avoir été fournis dans un magasin,
pour quelques petits articles de consommation seulement. A
croire qu’une partie de la population mondiale se complaît à vivre sur un
tas de déchets. Dans certains pays,
la loi impose de faire payer les sacs en plastique, justement pour en décourager
la consommation abusive. Le public
doit prendre conscience que l’environnement dans lequel il vit est en très
grande partie celui qu’il façonne lui-même par ses habitudes et par sa
culture, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. En
tous cas, la passivité, la négligence, la nonchalance, l’irresponsabilité
ne devraient jamais marquer ceux qui se
réclament d’une culture chrétienne et qui disent avoir compris que la terre
appartient au Seigneur, et qu’il l’a créée belle et parfaite.
Bien sûr, on peut rétorquer que là où il n’existe pas
d’infrastructure suffisante pour évacuer les déchets de manière bien
planifiée et bien régulée, les gens n’ont pas d’autre solution que de
jeter leurs déchets n’importe où. Mais
c’est un argument trop facile, qui dispense les uns et les autres d’avoir à
réfléchir sur les conséquences de leurs actes quotidiens.
Comme si on ne pouvait prendre soi-même, en famille ou en communauté,
aucune décision, et qu’il suffisait simplement de se laisser aller.
Dans leurs relations avec ceux qui les représentent publiquement, les
habitants des communautés rurales ou urbaines placent-ils l’accent sur la nécessité
de développer des infrastructures de recyclage des déchets?
Sur les contrôles nécessaires quant à la sécurité des déchetteries
ou des installations similaires? Il
est évident que sans l’intérêt et la motivation du public sur ces questions
qui affectent la qualité de sa vie quotidienne, une situation qui laisse énormément
à désirer ne commencera pas à bouger ne serait-ce que d’un pouce.
Des initiatives responsables prises en bonne collaboration avec les
autorités locales sont nécessaires pour changer les choses.
Si
je jette quelque chose dans un endroit où je ne le vois plus, et qu’il
disparaît ainsi de mon regard, cela n’implique jamais que ce déchet
n’existe pas en tant que déchet, et qu’il ne va polluer l’environnement
d’une manière ou d’une autre. Je
l’ai simplement mis ailleurs pour tâcher de l’oublier, mais je n’en
annule pas pour autant les effets nocifs. Prenons
quelques exemples d’objets qui, jetés par terre, ont un effet extrêmement
nocif: le métal d’une simple pile d’un stylo muni d’une petite lampe peut
polluer jusqu’à un mètre cube de terre.
Les piles à longue durée sont donc extrêmement nocives pour
l’environnement une fois jetées n’importe où. Il en va de même pour le métal
des ordinateurs, ou les lampes fluorescentes, qui contiennent du mercure. Mettre
le tout dans des sacs en plastique et les enterrer n’arrange rien du tout, au
contraire, cela ne fait qu’allonger la durée de nocivité de ces matériaux
toxiques. Une des toutes premières
solutions est de recycler autant de matériaux recyclables que possible.
Savez-vous qu’en terme d’énergie, recycler une bouteille de verre
correspond à peu près à l’utilisation d’une lampe de 100 watts allumée
pendant une heure? Dans certains
pays européens, le recyclage des bouteilles de verre est en gros de l’ordre
de 100%. Dans ces mêmes pays, le
tri des déchets domestiques par les usagers est rendu pratiquement obligatoire.
Si vous jetez de manière indiscriminée toutes vos ordures dans le même
sac, vous devez payer un forfait
pour leur ramassage. Si en revanche
vous séparez vos déchets dans des sacs bien marqués, vous ne payez rien:
plastique, papier, métal, verre sont collectés séparément.
Parlons
maintenant d’une pollution qui n’affecte pas seulement l’air, mais aussi
le sol: je veux parler de la cigarette. Sans
m’étendre même sur les dangers du tabac, qui affecte la santé non seulement
des fumeurs, mais des non-fumeurs exposés au tabagisme des autres, les mégots
de cigarette jetés sans souci par les uns et les autres ont des effets très
nocifs sur le sol où ils atterrissent. Savez-vous
qu’un mégot de cigarette met de 10 à 15 ans avant d’être totalement décomposé,
ceci en raison de l’acétate de cellulose qui est le plastique dans lequel se
trouve le filtre de la cigarette? Chaque
mégot dégage des subtances toxiques comme l’arsenic, le cyanide, le plomb,
le cadmium. Imaginez qu’au Royaume
Uni, chaque jour environ 200 millions de mégots
sont jetés par terre et écrasés comme ça.
On se dit facilement qu’un mégot ce n’est pas grand chose et que
cela ne peut pas faire tant de mal, mais multiplié à cette échelle, il est évident
que cela contribue largement à la dégradation de l’environnement.
Et puis, bien des feux de forêts, qui détruisent à grande échelle de
larges ressources naturelles faites d’arbres, de plantes et d’herbes,
commencent par un mégot de cigarette nonchalamment jeté par la vitre d’une
voiture.
En
ce qui concerne les déchets organiques, on peut assez facilement les recycler
de manière à en faire de l’humus. Les
mettre dans des sacs en plastique et les enterrer empêche le processus de décomposition
et de réabsorption par les plantes.
Au
vu de tout ce que je viens de dire, nous pouvons établir une échelle de cinq
grades qui permet de mieux gérer les déchets domestiques que nous produisons
tous les jours. Il s’agit en fait
d’un plan d’action en cinq étapes:
-
Premièrement, évitons
la production inutile de déchets, en particulier en ce qui concerne toutes
sortes d’emballages qui ne servent pas à grand-chose.
-
Deuxièmement
réduisons la masse des déchets en réduisant le volume de certains produits ou
substances qui ne sont pas nécessaires dans les produits que nous consommons.
Ce sont les producteurs de biens de consommation qui sont ici particulièrement
interpelés.
-
Troisièmement, réutilisons
autant que possible des produits dont la durée de vie ne se limite pas à leur
premier usage (les bouteilles en verre ou les sacs en plastique par exemple).
-
Quatrièmement
recyclons autant que possible des matériaux qui peuvent être réutilisés:
papier, carton, verre etc.
-
Cinquièmement:
disposons de manière contrôlée des déchets que nous produisons, en suivant
des normes de sécurité acceptables qui ne mettent pas l’hygiène publique en
danger et qui limitent autant que possible la pollution du sol.
Le tri des ordures ménagères fait partie de cette étape.
Certaines
de ces étapes ne dépendent pas d’une organisation collective très compliquée,
en fait c’est à chaque personne, à chaque famille, de prendre ses
responsabilités. Il ne sert à rien
de baisser les bras en se disant que l’étendue des problèmes est tellement
vaste qu’on ne pourra soi-même rien y changer. Au contraire, c’est le
changement de comportement de chacun qui, petit à petit, commencera à faire la
différence. Montrer le bon exemple
aux autres est le début d’une réaction en chaîne.
A l’échelle d’un village ou d’une ville, les autorités publiques
peuvent commencer une campagne de sensibilisation sur les risques que font
courir à la communauté un environnement pollué par la négligence et
l’absence de réflexes responsables.
On peut par exemple déclarer son village “ville propre” et fixer des
objectifs à atteindre pour l’assainissement des voies publiques.
Chacun est alors appeler à contribuer activement à ces objectifs.
Je
voudrais conclure cette émission en vous lisant quelques versets du psaume 104,
qui est un chant de louange à Dieu lequel non seulement a créé les cieux et
la terre, mais aussi en prend soin instant après instant: Il conduit les sources dans des torrents qui coulent entre les
montagnes. Elles abreuvent tous les
animaux des champs; les ânes sauvages y étanchent leur soif.
Les oiseaux du ciel demeurent près d’elles et font retentir leur voix
parmi le feuillage. De
ses hautes demeures, il arrose les montagnes; la terre est rassasiée du fruit
de ses oeuvres. Il fait germer
l’herbe pour le bétail, et les plantes pour le service des humains, pour
tirer le pain de la terre. A la
lumière de ces belles paroles, que je vous invite à lire intégralement dans
la Bible, prenons soin de la création qui appartient au Seigneur et dans lequel
Il nous a placés non pour la détruire et nous détruire avec, mais pour y
vivre en harmonie avec son plan originel.