A QUOI NOUS SERT L’ASCENSION DU CHRIST (1)

(Étude du pasteur Paulin Bédard de l’Eglise Réformée de Beauce, province du Québec, Canada.  Tiré du journal « Lumière sur mon Sentier », été 2012)

 

A quoi nous sert l’Ascension du Christ ?  le catéchisme de Heidelberg répond de la façon suivante à cette question  (question-réponse 49):

D'abord, nous avons au ciel, en Christ, notre avocat devant la face de son Père; ensuite, ayant ainsi notre chair au ciel, nous avons un gage assuré que lui, la Tête, nous élèvera à lui, nous aussi, ses membres; et enfin, nous ici-bas, nous recevons en retour son Esprit, comme un gage par la force duquel nous cherchons non pas les choses qui sont de la terre, mais celles qui sont en haut, là où le Christ siège à la droite de Dieu. Jean 14:2,16; Jean 16.7; Jean 20.17; Ac. 2:33; Rom. 8:34; 2 Cor. 1:22; 2 Cor. 5:5; Éph. 2:6; Phil. 3:14, 20; Col. 3:1; 1 Jean 2:1-2.

 

Les bienfaits de son Ascension

Comme à son habitude, notre catéchisme est très pratique et très pastoral. À quoi nous sert l'ascension du Christ? Jésus est monté au ciel. Il est corporellement séparé de nous tout en étant tou­jours avec nous par sa divinité. Mais en quoi nous est-il utile de savoir cela? Nous pouvons savoir que Jésus est monté au ciel, mais à quoi cela nous avance-t-il si nous ne connaissons pas les bienfaits que son ascension nous procure?

Souvenons-nous d'abord de la réaction des disciples quand Jésus est monté au ciel. Après l'avoir adoré, ils retournèrent à Jéru­salem avec une grande joie (Luc 24:52). N'est-ce pas étonnant? Leur précieux compagnon de route ve­nait de les quitter pour de bon et eux l'adoraient et étaient dans la joie! Lorsqu'un ami intime nous quitte, d'habitude cette séparation nous attriste. Le ciel, c'est loin. Nous sommes sur la terre, aux prises avec nos luttes; notre Sau­veur, lui, est dans un autre monde, loin des souffrances et des larmes. Il vit dans la joie parfaite du ciel avec son Père, avec les anges et les croyants décédés qui ont été déli­vrés des problèmes de cette terre. En quoi cela peut-il être réjouissant pour nous? Nous aimerions mieux que Jésus soit avec nous en per­sonne, pour nous encourager, nous guérir, enseigner nos enfants, por­ter nos fardeaux. Pourquoi donc est-il monté au ciel? Comment se fait-il que les disciples ont pu se réjouir de ce départ?

Jésus a déclaré: Il est avan­tageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai (Jean 16:7). Il était bien sûr préférable pour lui qu'il quitte la terre et qu'il monte au ciel. Son Père l'a ainsi glo­rifié. Il était également préférable pour nous, son Église, qu'il parte. C'était tout à notre avantage. Con­sidérons trois grands bienfaits de son ascension.

 

Notre Avocat au ciel

D'abord, nous avons au ciel, en Christ, notre avocat devant la face de son Père.  Jésus est monté au ciel pour être notre Avocat de­vant Dieu. Autrement dit, il plaide notre cause, il intercède pour nous, il prie pour nous chaque jour. Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. (1 Jean 2:1). Nos péchés forment un écran, une barrière qui nous empêche de parler à Dieu. Mais Jésus notre Avocat au ciel plaide en notre faveur, il parle pour nous à son Père. Le Père l'a accueilli favorablement au ciel, car il était pleinement satisfait de l'œuvre accomplie par son Fils pour notre salut. Après avoir accompli la purifi­cation des péchés, il s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts (Héb. 13). Jésus rappelle maintenant à son Père qu'il a versé son sang pour nos péchés et qu'en lui nous sommes justifiés. Qui accusera les élus de Dieu? Dieu est celui qui justifie! Qui les condam­nera? Le Christ-Jésus est celui qui est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous! (Rom. 8:33-34).

Quel encouragement pour nous! Qui d'entre nous ne trouve pas difficile de prier à cause de nos péchés ?  La présence de Jésus au ciel signifie que nous avons libre accès à Dieu en tout temps. La montée de Jésus au ciel nous donne la liberté de prier en toute con­fiance. Quand nous avons de la dif­ficulté à prier, rappelons-nous qu'au ciel notre Avocat prie déjà pour nous. Cet Avocat est de même na­ture que nous, il nous comprend et il est capable de compatir. Il a tra­versé des combats tout comme nous, des combats bien plus grands que les nôtres.

 

Notre gage au ciel

Son ascension nous procure un deuxième grand bienfait. Main­tenant que Jésus est monté à la droite du Père, il nous prépare une place au ciel. Il est notre gage, notre garantie que nous aussi nous irons au ciel, comme lui et avec lui. Ensuite, ayant ainsi notre chair au ciel, nous avons un gage assuré que lui, la Tête, nous élèvera à lui, nous aussi, ses membres. Vous rendez-vous compte? Il y a déjà un homme au ciel aujourd'hui! Un homme fait de chair et d'os comme nous! Et là, au ciel, il nous prépare une place de choix, comme il l'avait promis avant son départ. Il y a beaucoup de de­meures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l'aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m'en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi (Jean 14:2-3). Quel en­couragement dans les difficultés de la vie! Nous regardons vers l'avenir et nous espérons la gloire qui nous est promise, une gloire que Jésus possède déjà dans son humanité élevée au ciel!

La montée corporelle de Jésus au ciel était très importante pour lui-même. Celui qui nous pré­pare une place aujourd'hui ne par­tage plus notre humanité déchue. Sa nature humaine glorifiée ne vit plus dans ce monde corrompu. Il ne vit plus dans un environnement pollué par le péché, mais dans la pureté céleste et dans la gloire de son Père. Cette réalité glorieuse nous procure de grands bienfaits. La chair glorifiée que Jésus possède et que nous espérons nous-mêmes recevoir n'est plus sur terre! Nous avons "notre chair au ciel"! L'espé­rance de notre gloire future en est d'autant plus affermie. La présence glorieuse de notre Sauveur au ciel nous assure que nous aurons part à la même gloire que lui.

Croyons qu'il n'est plus avec nous dans son corps pour notre bien et réjouissons-nous que sa na­ture humaine glorifiée ne puisse pas être à plusieurs endroits à la fois! il est ainsi le gage au ciel de notre propre glorification! Pour nous, notre cité est dans les cieux; de là nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transfor­mera notre corps humilié en le ren­dant semblable à son corps glorieux par le pouvoir efficace qu'il a de s'as­sujettir toutes choses. (Phil. 3:20-21).

 

Notre gage sur terre

L’ascension de Jésus nous procure enfin un troisième grand bienfait. Et enfin, nous ici-bas, nous rece­vons en retour son Esprit. La mon­tée de Jésus au ciel est étroitement rattachée au don de son Esprit qu'il a déversé sur son Église. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l'Esprit Saint qui avait été promis et il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez. (Ac. 2:33). Si Jésus n'avait pas quitté la terre, il n'aurait pas pu nous envoyer son Esprit. Il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Conso­lateur ne viendra pas vers vous, mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. (Jean 16:7). Jésus n'est plus avec nous physiquement, mais nous ne sommes pas plus pauvres pour autant. Nous sommes plus riches qu'avant l'Ascension. Maintenant qu'il est au ciel dans son humanité, il nous envoie son Esprit.

La présence de l'Esprit con­solateur avec nous est plus impor­tante que la présence physique de Jésus. Notre Sauveur est en mesure de faire plus de choses à partir du ciel que s'il était resté sur terre. Son quartier général, c'est le ciel, son trône. Celui qui le remplace sur terre, par lequel il agit avec puis­sance, c'est le Saint-Esprit. Il vous donnera un autre Consolateur. (Jean 14:16).

Quand Jésus était sur terre, il était limité dans son action. Il était vrai Dieu et vrai homme. Dans sa divinité, il continuait de remplir l'u­nivers, mais par son humanité il était limité à être physiquement à un seul endroit à la fois. Quand il était à Nazareth, il n'était pas à Capernaüm. Il n'a jamais visité Rome ou Athènes. Si quelqu'un voulait lui parler, être encouragé par lui ou l'é­couter prêcher, il fallait qu'il se dé­place là où était Jésus.

Il est encore et toujours vrai Dieu et vrai homme. Par sa divinité, sa majesté, sa grâce et son Esprit, il ne s'éloigne jamais de nous. Cepen­dant, dans son humanité glorifiée, il est toujours limité physiquement à un seul endroit. Mais maintenant cet endroit est très élevé, c'est le ciel même! Il agit partout sur la terre par son Esprit, par lequel il dis­tribue dans le monde les bienfaits de sa rédemption. Nous n'avons pas besoin de nous rendre à Jérusalem ou à un quelconque "lieu saint" pour le rencontrer et chercher de l'en­couragement auprès de lui. Il est tous les jours avec nous par son Esprit, selon sa promesse, peu im­porte l'endroit où nous nous trou­vons sur terre.

 

Mais que fait Jésus par son Esprit ?  C’est le point que nous étudierons ensemble lors de notre prochaine émission, que je vous invite donc à suivre.