LA
BIBLE RACONTÉE AUX ENFANTS (178)
Chers enfants, au chapitre 21 du livre des Actes des Apôtres nous lisons
comment l’apôtre Paul a atteint Jérusalem après un long voyage.
Partout où il était passé, les disciples lui recommandaient de ne pas
y aller car l’Esprit de Dieu révélait aux uns et aux autres que Paul allait
beaucoup souffrir là-bas. Mais
il était bien décidé à s’y rendre, car sa vie comptait peu pour
lui. Le témoignage qu’il voulait
rendre au Seigneur Jésus était bien plus important.
Donc
Luc continue de raconter le voyage avec Paul et d’autres compagnons.
A notre arrivée à Jérusalem, écrit-il dans son livre,
Paul s’est rendu avec nous chez l’apôtre Jacques, où tous les
reponsables de l’Eglise se sont aussi rassemblés.
Après les avoir salués, Paul a exposé en détail tout ce que Dieu
avait accompli par son ministère parmi les païens.
En l’écoutant, ils louaient Dieu, puis ils ont dit à Paul:
Vois-tu, frère, combien de
milliers de Juifs sont devenus croyants, et tous sont très attachés à la Loi
de Moïse. Or, ils ont entendu dire
que tu enseignes à tous les Juifs disséminés à l’étranger d’abandonner
les prescriptions de Moïse en leur disant de ne plus faire circoncire leurs
enfants et, d’une manière générale, de ne plus suivre les coutumes juives.
Que faire donc? Car
naturellement, ils vont apprendre ton arrivée.
Eh bien, voici ce que nous te conseillons: nous avons parmi nous quatre
hommes qui ont fait un voeu. Prends-les
avec toi, participe avec eux à la cérémonie de la purification, et pourvois
à leurs dépenses pour qu’ils se fassent raser la tête.
Ainsi tout le monde saura que les bruits répandus sur ton compte n’ont
aucun fondement, mais qu’au contraire, tu continues toi-même à observer les
prescriptions de la Loi. Quant aux
païens devenus croyants, voici les recommandations que nous leur avons données
par lettre à la suite de nos délibérations: qu’ils ne mangent ni viande
sacrifiée à des idoles, ni sang, ni viande d’animaux étouffés, et qu’ils
s’abstiennent de toute inconduite sexuelle.
Le lendemain donc, Paul a emmené ces hommes et a participé avec eux
à la cérémonie de la purification. Puis
il est entré dans la cour du Temple où il a déclaré à quelle date la période
de la purification serait achevée, c’est-à-dire à quel moment on offrirait
le sacrifice pour chacun d’eux.
La
semaine exigée pour la purification allait s’achever, lorsque des Juifs de la
province d’Asie ont vu Paul dans la cour du Temple.
Ils ont ameuté toute la foule et se sont jetés sur lui en criant: Israélites!
Au secours! Le voilà, celui
qui ne cesse de prêcher partout contre la Loi de Moïse et contre ce Temple!
Et même, à présent, il a introduit des païens dans l’enceinte sacrée;
il a souillé ce lieu saint! Ils
disaient cela parce qu’ils avaient vu Trophime d’Éphèse en ville avec lui,
et ils s’imaginaient que Paul l’avait fait entrer dans la cour intérieure
du Temple. L’agitation a gagné la
ville tout entière et le peuple est accouru en foule de toutes parts.
On s’est emparé de Paul et on l’a traîné hors de la cour du Temple
dont on a fermé immédiatement les portes.
On cherchait à le mettre à mort quand le commandant de la garnison
romaine a été informé que tout Jérusalem était en effervescence.
Aussitôt il a rassemblé des soldats avec leurs officiers et s’est précipité
vers la foule. Dès qu’on a aperçu
le commandant et les soldats, on a cessé de battre Paul.
Alors le commandant s’est approché, a fait saisir Paul et a donné
l’ordre de le lier avec une double chaîne, puis il a demandé qui il était
et ce qu’il avait fait. Mais dans
la foule, les uns criaient une chose, les autres une autre, et le commandant
n’a rien pu savoir de sûr de ce tumulte.
Alors il a ordonné de conduire Paul à la forteresse.
Quand Paul a commencé à gravir les marches de l’escalier, les
soldats, devant la violence de la foule, se sont vus obliger de le porter à
bras-le-corps. En effet, tout le
peuple le suivait en hurlant: A mort!
Au moment où on allait le faire entrer dans la citadelle, Paul a
demandé au commandant: M’est-il permis de te dire quelque chose?
Comment, a répliqué l’autre, tu
parles le grec? Tu n’es donc pas
cet Egyptien qui a provoqué une émeute dernièrement et qui a entraîné
quatre mille rebelles au désert? Non,
a répondu Paul, je
suis Juif, né à Tarse en Cilicie, et citoyen d’une ville assez importante.
Je te prie, permets-moi de dire quelques mots au peuple.
Le commandant lui en a accordé la permission.
Alors Paul, debout sur les marches, a fait signe de la main à la foule.
Il s’est fait un grand silence, et Paul leur a adressé la parole en
langue araméenne, qu’ils comprenaient tous.
Mes frères et mes pères,
a-t-il
dit, écoutez, je vous prie, ce que j’ai
à dire pour ma défense. Lorsqu’ils
l’ont entendu parler en araméen, le calme s’est fait plus grand encore.
Paul a repris: Je suis Juif. Je suis né à
Tarse en Cilicie, mais j’ai été élevé ici à Jérusalem.
C’est le célèbre rabbi Gamaliel qui a été mon maître.
Il m’a enseigné avec une grande exactitude la Loi de nos ancêtres, et
j’étais un partisan farouche de la cause de Dieu, comme vous l’êtes tous
aujourd’hui. J’ai combattu à
mort ce qu’on appelle la Voie en faisant enchaîner et jeter en prison des
hommes et des femmes. Le grand-prêtre
et tout le Conseil des responsables du peuple peuvent témoigner que je dis
vrai. Car c’est d’eux, précisément,
que j’avais reçu des lettres de recommandation pour nos frères.
Je suis alors parti pour Damas, bien résolu à faire enchaîner et à
ramener à Jérusalem, afin de faire punir tous les adhérents de cette Voie que
je trouverais là-bas. Comme j’étais
en chemin et que j’approchais de Damas, tout à coup, vers midi, une vive lumière
a resplendi du ciel et m’a enveloppé. Je
suis tombé à terre et j’ai entendu une voix qui me demandait: “Saul, Saul,
pourquoi me persécutes-tu?” Je me
suis écrié: “Qui es-tu Seigneur?” Alors
la voix m’a dit: “Je suis, moi, Jésus de Nazareth, que tu persécutes.” Ceux
qui étaient avec moi ont bien vu la lumière, mais n’ont pas compris celui
qui me parlait. J’ai demandé:
“Que dois-je donc faire, Seigneur?” Et
le Seigneur m’a dit: Relève-toi, va à Damas, et là, on te dira tout ce que
tu devras faire!” Mais je n’y
voyais plus: l’éclat de cette lumière m’avait aveuglé.
Alors mes compagnons m’ont pris par la main pour me conduire, et
c’est ainsi que je suis arrivé à Damas.
Il y avait là un certain Ananias, un homme pieux qui observait fidèlement
la Loi. Il est venu me trouver,
s’est tenu près de moi et m’a dit: “Saul,
mon frère, recouvre la vue!” A
l’instant même, j’ai pu voir de nouveau et je l’ai vu.
Alors il m’a dit: “Le Dieu de tes ancêtres t’a choisi d’avance
pour te faire connaître sa volonté, pour que tu voies le Juste et que tu
entendes sa voix, car tu seras son témoin devant tous les hommes pour leur
annoncer tout ce que tu as vu et entendu. Et
maintenant, pourquoi tarder? Lève-toi,
fais-toi baptiser et sois lavé de tes péchés en te confiant dans le
Seigneur.” Un jour, après mon
retour à Jérusalem, pendant que je priais dans la cour du Temple, je suis tombé
en extase et j’ai vu le Seigneur. Il
m’a dit: “Hâte-toi de quitter Jérusalem, car ses habitants n’accepteront
pas ton témoignage à mon sujet.” J’ai
répondu: “ Mais, Seigneur, ils savent pourtant que j’allais de synagogue en
synagogue pour faire emprisonner et fouetter ceux qui croient en toi.
Lorsqu’on a versé le sang d’Etienne, ton témoin, j’étais là, en
personne, j’approuvais ce qui se passait et je gardais les vêtements de ses
meurtriers.” Le Seigneur m’a dit
alors: Va, je vais t’envoyer au loin vers les païens…”
La foule, chers enfants, avait écouté jusque là, mais à ces mots,
ils se sont tous mis à crier: A mort!
Qu’on débarrasse la terre d’un tel individu!
Il n’a pas le droit de vivre! Ils
hurlaient de plus en plus fort, agitaient leurs vêtements et jetaient de la
poussière en l’air. Alors le
commandant à donné l’ordre de faire entrer Paul dans la citadelle et de le
soumettre à la torture à coups de fouet, afin de savoir pourquoi les Juifs
criaient ainsi contre lui. On était
en train de l’attacher avec des courroies, quand il a demandé à l’officier
de service: Avez-vous le droit de fouetter un citoyen romain, et sans même
l’avoir jugé? Quand l’officier a entendu cela, il a couru avertir le
commandant: Sais-tu ce que tu allais
faire? Cet homme est citoyen romain.
Le commandant s’est rendu aussitôt auprès de Paul et lui a demandé:
Dis-moi, es-tu vraiment citoyen romain?
Oui, a répondu Paul. Moi, a repris le commandant, j’ai dû payer très cher pour acquérir
ce titre. Et moi, a repris Paul,
je le tiens de par ma naissance. Aussitôt,
ceux qui allaient le torturer
l’ont laissé. Le commandant lui-même
commençait à s’inquiéter à l’idée qu’il avait bel et bien fait enchaîner
un citoyen romain. Parce que, chers
enfants, les lois romaines interdisaient strictement de faire emprisonner ou
fouetter un citoyen romain sans qu’il ait d’abord été entendu et jugé.
Le commandant risquait donc d’être accusé d’avoir désobéi à la
loi romaine et il risquait de payer très cher pour cela.
C’est pourquoi, dès le lendemain, il a voulu éclaircir l’affaire et
savoir au juste de quoi les Juifs accusaient Paul.
Il l’a fait délier et, après avoir convoqué les chefs des prêtres
et tout le Grand Conseil, il l’a fait descendre et l’a placé en face
d’eux.
Mais,
chers enfants, si vous voulez savoir ce qui s’est passé ensuite, et ce que
Paul leur a dit, alors soyez à l’écoute de notre prochaine émission.
D’ici là je vous dis: au revoir, et à Dieu seul la gloire!