LA BIBLE RACONTÉE AUX ENFANTS (179)

 

Le chapitre 22 du livre des Actes nous raconte, chers enfants, les grandes épreuves que l’apôtre Paul a subies lors de son retour dans la ville de Jérusalem.  A cause de l’émeute qui avait secoué tout Jérusalem,  le commandant de la garnison romaine avait été obligé d’intervenir et avait arrêté Paul.  Comme on n’avait pas le droit de le faire fouetter parce qu’il était citoyen romain, le commandant l’avait fait délier des chaînes et après avoir convoqué les chefs des prêtres et tout le Grand-Conseil, il l’avait fait descendre et l’avait placé en face d’eux pour qu’il s’explique.  Alors Paul a fixé ses regards sur tous les membres du Grand-Conseil et a déclaré:  Mes frères, j’ai vécu devant Dieu jusqu’à ce jour avec une conscience parfaitement pure.  A ces mots, le grand-prêtre Ananias a ordonné à ceux qui étaient près de Paul de le frapper sur la bouche.  Paul lui a alors dit: Dieu lui-même va te frapper, muraille blanchie!  Tu sièges là pour me juger selon la Loi, et voilà que tu violes la Loi en ordonnant de me frapper!  Les assistants se sont alors écriés: Tu as osé injurier le grand-prêtre de Dieu!  Frères, a repris Paul,  j’ignorais que c’était le grand-prêtre, car je sais bien qu’il est écrit: Tu n’insulteras pas le chef de ton peuple.  Paul, chers enfants, savait bien que le Conseil était composé pour une part de sadducéens, pour l’autre de pharisiens.  Or les sadducéens ne croyaient pas qu’il y a une résurrection des morts,  et pas non plus d’anges ou d’esprits, alors que les pharisiens, eux, y croyaient fermement.  Alors Paul s’est écrié au milieu du Conseil: Frères, je suis pharisien, et fils de pharisien.  Si je suis mis en accusation, c’est pour notre espérance de la résurrection des morts. Ces mots ont provoqué une dispute entre pharisiens et sadducéens et l’assemblée s’est divisée en deux camps.  Le ton a monté considérablement.  Quelques spécialistes de la Loi qui étaient du parti des pharisiens se sont levés pour protester avec énergie en faveur de l’accusé: Vraiment, nous ne trouvons rien à reprocher à cet homme.  Après tout, qui sait?  Peut-être un esprit ou un ange lui a-t-il parlé? La dispute s’envenimait et le commandant a commencé à craindre que son prisonnier ne soit tué par ces gens.  Alors il a fait signe à un détachement de soldats de descendre dans la salle pour tirer Paul du milieu d’eux et le ramener à la citadelle.  La nuit suivante, le Seigneur est apparu à Paul et lui a dit: Courage!  Tu as été mon témoin à Jérusalem, il faut aussi que tu le sois à Rome.  Le lendemain, au petit jour, les Juifs opposés à Paul ont formé un complot.  Ils ont fait le serment de ne rien manger ni boire avant d’avoir tué Paul.  Plus de quarante hommes participaient à cette conjuration.  Ils sont allés trouver les chefs des prêtres et les responsables du peuple, et ils leur ont déclaré: Nous nous sommes engagés par un serment solennel à ne rien manger ni boire tant que nous n’avons pas tué Paul.  A vous d’agir maintenant avec l’appui du Grand-Conseil: intervenez auprès du commandant et proposez-lui de faire comparaître Paul devant vous sous prétexte que vous voulez instruire son cas de plus près.  De notre côté, nous avons pris nos dispositions pour le supprimer avant qu’il n’arrive ici.  Mais, chers enfants, le fils de la soeur de Paul a entendu parler du guet-apens.  Il s’est rendu à la citadelle, y est entré et a prévenu Paul de ce qui se passait.  Alors Paul a fait appeler un officier de service et lui a dit: Conduis ce garçon auprès du commandant, je te prie, il a quelque chose à lui dire.  L’officier l’a donc emmené avec lui et l’a introduit auprès du commandant en disant: Le détenu Paul m’a fait appeler et m’a demandé de t’amener ce jeune homme qui a quelque chose à te dire.  Le commandant, prenant le garçon par la main, s’est retiré avec lui à l’écart et lui a demandé: Qu’as-tu à me dire?  Alors le neveu de Paul a raconté: les Juifs ont convenu de te demander de leur amener Paul, demain, au Grand Conseil.  Ils disent qu’ils veulent examiner son cas de plus près.  Mais surtout, ne te laisse pas prendre.  Ils sont plus de quarante qui préparent un guet-apens contre lui.  Ils ont juré de ne rien manger ni boire avant de l’avoir tué.  Tout est prêt.  Ils n’attendent plus que ton accord.  Le commandant a laissé repartir le garçon.  Mais il lui a fait d’abord cette recommandation: Surtout ne va dire à personne que tu m’as prévenu de cette affaire.  Aussitôt après il a appelé deux de ses officiers et leur a commandé: Rassemblez deux cents légionnaires et tenez-vous prêts à partir pour Césarée.  Prenez avec vous soixante-dix cavaliers et deux cents soldats armés de lances.  Départ à neuf heures ce soir.  Préparez aussi des montures pour Paul et amenez-le sain et sauf au gouverneur Félix.  En même temps il a rédigé le billet suivant pour le gouverneur: Claudius Lysias adresse ses salutations à Son Excellence le gouverneur Félix.  Les Juifs s’étaient saisis de l’ homme que je t’envoie et ils allaient le tuer quand je suis intervenu avec la troupe.  Je l’ai arraché de leurs mains, car je venais d’apprendre qu’il était citoyen romain.  Comme je voulais savoir de quoi ils l’accusaient, je l’ai fait comparaître devant leur Grand-Conseil.  J’ai constaté que leurs accusations portaient sur des questions relatives à leur loi, mais qu’on ne pouvait lui imputer aucune faute entraînant la peine de mort ou même la prison.  Mais je viens d’être informé d’un projet d’attentat contre lui.  C’est pourquoi je te l’envoie sans attendre, et je fais voir à ses accusateurs que c’est devant toi qu’ils auront à porter plainte contre lui.  Conformément aux ordres reçus, les soldats ont emmenés Paul et l’ont conduit pendant la nuit jusqu’à Antipatris, qui était un poste militaire à mi-chemin entre Jérusalem et Césarée.  Le lendemain, les légionnaires ont laissé les cavaliers poursuivre seuls le chemin avec lui, et ils sont revenus à la citadelle.  A leur arrivée à Césarée, les cavaliers ont remis la lettre au gouverneur et lui ont présenté Paul.  Le gouverneur a lu la lettre et a demandé de quelle province il était originaire.  Apprenant qu’il était né en Cilicie, il lui a dit: Je t’entendrai quand tes accusateurs seront arrivés.  Puis il a ordonné de le faire mettre en résidence surveillée dans le palais du roi Hérode. C’était là, chers enfants, que les gouverneurs romains habitaient.

Cinq jours après, le grand-prêtre Ananias est descendu à Césarée accompagné de quelques responsables du peuple et d’un avocat nommé Tertulle.  Ils se sont présentés au gouverneur pour porter plainte contre Paul.  On a appelé celui-ci et Tertulle a commencé son réquisitoire, c’est-à-dire ses accusations, en ces termes: Excellence, grâce à toi, à ta sage administration et aux réformes que ta bonté pour ce peuple t’a inspirées, nous jouissons d’une paix parfaite.  Sois assuré, très excellent Félix, que partout et toujours nous en éprouvons la plus vive gratitude.  Toutefois, nous ne voulons pas te retenir plus longtemps.  Je te prie seulement de nous accorder pour quelques instants ta bienveillante attention.  Nous avons découvert que cet individu est un danger public: il provoque des troubles chez tous les Juifs dans le monde entier, c’est un chef de la secte des Nazaréens, et il a même tenté de profaner le Temple.  C’est alors que nous l’avons arrêté.  Nous voulions le juger d’après notre Loi.  Mais le commandant Lysias est intervenu avec beaucoup de violence et l’a arraché de nos mains, nous ordonnant de porter notre accusation devant toi.  Procède toi-même  à son interrogatoire et tu pourras reconnaître, d’après ses réponses, le bien-fondé de toutes nos accusations contre lui.  Alors les Juifs se sont empressés de confirmer ses paroles en disant: Oui, tout ce qu’il a dit est exact.  Sur un signe du gouverneur, Paul a pris la parole à son tour: Je sais, a-t-il dit, que depuis plusieurs années tu exerces la justice sur notre nation.  C’est donc en toute confiance que je viens te présenter ma défense.  Comme tu peux le vérifier toi-même, il n’y a pas plus de douze jours que je suis monté à Jérusalem pour y adorer Dieu.  Or, personne ne m’a vu dans la cour du Temple en train de discuter avec quelqu’un.  Jamais on ne m’a surpris à soulever le peuple, ni dans les synagogues ni dans la ville, et ces gens ne peuvent pas apporter la moindre preuve pour appuyer le accusations qu’ils viennent de porter contre moi.  Certes, je le reconnais volontiers devant toi: je sers le Dieu de mes ancêtres suivant la “Voie” qu’ils qualifient de secte; je crois tout ce qui est écrit dans la Loi et les prophètes.  J’ai cette espérance en Dieu – et cette espérance est aussi la leur – que les morts, justes et pécheurs, ressusciteront.  C’est pourquoi je m’applique sans cesse, moi aussi, à garder une conscience irréprochable, tant devant Dieu que devant les hommes.  Après plusieurs années d’absence, je suis revenu dans mon pays pour apporter une aide en argent aux gens de mon peuple et pour présenter des offrandes à Dieu.  J’étais alors dans la cour du Temple, après avoir accompli les cérémonies de la purification; il n’y avait autour de moi ni attroupement, ni désordre.  Telle était la situation quand ils m’ont trouvé.  Mais en fait, ce sont des Juifs de la province d’Asie qui m’ont trouvé, et ce sont eux qui devraient être ici pour soutenir leurs accusations devant toi, s’ils ont quelque reproche à me faire.  Ou bien alors, que ceux qui sont présents ici disent de quel méfait ils m’ont reconnu coupable lorsque j’ai comparu devant le Grand Conseil.  A moins qu’ils ne me fassent grief de cette seule phrase que j’ai lancée, debout devant eux: “Si je suis mis en accusation, c’est parce que je crois en la résurrection des morts.”  Alors, le gouverneur Félix, qui était très bien renseigné au sujet de la “Voie”, c’est-à-dire du mouvement chrétien en train de se développer, a ajourné le procès en disant: Quand le commandant Lysias viendra ici, j’examinerai votre affaire.  Il a donné à l’officier responsable de Paul l’ordre de le garder prisonnier, mais en lui laissant une certaine liberté et sans empêcher sa parenté et ses amis de venir lui rendre des services.  Quelques jours plus tard, Félix est revenu, accompagné de sa femme Drusille, qui était juive.  Il a fait appeler Paul et il l’a écouté parler de la foi en Jésus-Christ.  Mais lorsque Paul a commencé à parler de ce qu’est la juste manière de vivre, de la maîtrise de soi et du jugement à venir, Félix a pris peur et lui a dit: Pour aujourd’hui, cela suffit: tu peux te retirer.  Quand j’en aurai le temps, je te ferai rappeler.  En fait il espérait que Paul lui donnerait de l’argent.  C’est pourquoi il le faisait venir assez souvent pour s’entretenir avec lui.

Deux années se sont ainsi écoulées.  Après quoi, Félix a été remplacé par Porcius Festus.  Mais, pour se ménager les bonnes grâces des Juifs, Félix a laissé Paul en prison. 

Alors que s’est-il passé ensuite?  Eh bien, chers enfants, vous le saurez si vous vous mettez à l’écoute de notre prochaine émission. D’ici là je vous dis: Au revoir, et à Dieu seul la gloire!