LA BIBLE RACONTÉE AUX ENFANTS (181)

Chers enfants qui suivez cette série d’émissions sur le livre des Actes des Apôtres, Paul avait comparu devant le gouverneur romain Festus à Césarée, et il avait demandé à être jugé par l’empereur romain en personne.  Alors, raconte Luc, l’auteur du livre des Actes, quand il a été décidé que nous partirions en bateau pour l’Italie, on a confié Paul et quelques autres prisonniers à la garde d’un officier du bataillon impérial, qui s’appelait Julius.  Nous nous sommes embarqués sur un navire qui devait se rendre dans les ports d’Asie mineure, et nous sommes partis.  Nous avions avec nous Aristarque de Thessalonique, en Macédoine.  Le lendemain nous avons fait escale à Sidon.  Julius, qui témoignait une grande bienveillance à Paul, lui a permis de se rendre chez ses amis pour recevoir leur aide.  Une fois repartis de là, nous avons longé la côte de l’île de Chypre pour nous protéger des vents contraires.  Puis nous avons traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, et nous avons débarqué à Myra, en Lycie.  Là, l’officier a trouvé un bateau d’Alexandrie qui était sur le point de partir pour l’Italie, et il nous a fait monter à son bord.  Pendant plusieurs jours, nous avons navigué lentement et c’est avec beaucoup de peine que nous sommes parvenus à la hauteur de Cnide.  Mais le vent ne nous permettait plus d’avancer dans cette direction, et nous sommes passés au sud de la Crète, en doublant le cap Salmoné.  Nous avons eu du mal à longer la côte et nous sommes arrivés à un endroit appelé “Beaux Ports”, près de la ville de Lasée.  Beaucoup de temps s’était écoulé ainsi, et la navigation devenait dangereuse, car l’époque du grand jeûne d’automne était déjà passée.  Alors Paul a donné cet avertissement: Mes amis, je considère que, si nous continuons notre voyage, non seulement la cargaison et le bateau subiront de grands dommages, mais nous-mêmes nous risquerons notre vie.  Mais l’officier se fiait plus à l’opinion du pilote et du patron du bateau qu’aux paroles de Paul.  De plus, comme le port ne convenait pas à un hivernage, la majorité a décidé d’en repartir pour gagner, si possible, Phénix, un port de Crète orienté vers le sud-est et le nord-ouest, et d’y passer l’hiver.  Une légère brise du sud s’était levée, et ils voyaient déjà leur projet réalisé.  Ils ont donc levé l’ancre et ont longé la côte de Crète au plus près.  Mais peu de temps après, un vent violent comme un typhon s’est mis à souffler des hauteurs de l’île.  Le bateau était entraîné au large: il ne pouvait pas résister au vent et nous avons dû nous laisser emporter à la dérive.  Nous avons ainsi passé au sud d’une petite île appelée Cauda.  Comme elle nous abritait un peu du vent, nous en avons profité pour nous rendre maîtres du canot de sauvetage.  Nous sommes parvenus, à grand peine, à le hisser à bord.  Puis on a eu recours à des moyens de fortune: on a ceinturé tout le bateau de cordages.  Comme on avait peur d’échouer sur les bancs de sable de la Syrte, on a jeté l’ancre flottante et l’on continuait ainsi à dériver.  Le lendemain, comme la tempête n’arrêtait pas de secouer le bateau avec violence, on l’a délesté d’une partie de sa cargaison.  Le troisième jour les matelots ont jeté, de leurs propres mains, tous les agrès du bateau à la mer.  Pendant plusieurs jours, on ne voyait plus ni le soleil ni les étoiles.  La tempête continuait de faire rage et nous finissions par perdre tout espoir d’en sortir sains et saufs.  Il y avait longtemps qu’on n’avait rien mangé.  Alors Paul, au milieu d’eux, leur a dit: Mes amis, vous auriez mieux fait de m’écouter et de ne pas quitter la Crète.  Vous auriez évité tous ces dégâts et toutes ces pertes.  Mais maintenant, je vous invite à prendre courage, car aucun de vous n’y perdra la vie; seul le bateau sera perdu.  En effet, cette nuit un ange du Dieu à qui j’appartiens et que je sers, s’est présenté devant moi et m’a dit: “Paul, ne crains rien!  Il faut que tu comparaisses devant l’empereur, et Dieu t’accorde la vie sauve pour tous tes compagnons de voyage.”  Courage donc, mes amis!  J’ai confiance en Dieu: tout se passera comme il me l’a dit.  Nous devons échouer quelque part sur une île.  C’était la quatorzième nuit que nous étions ainsi ballottés sur la mer Adriatique quand, vers le milieu de la nuit, les marins ont eu l’impression qu’on approchait d’une terre.  Ils ont jeté la sonde et ont découvert que le fond était à trente-sept mètres.  Un peu plus loin, ils ont recommencé et ont trouvé le fond à vingt-huit mètres.  Comme ils avaient peur de voir le bateau s’écraser sur quelque récif, ils ont jeté quatre ancres à l’arrière en attendant avec impatience la venue du jour.  Alors les marins, qui voulaient s’enfuir du bateau, ont commencé à mettre à la mer le canot de sauvetage, sous prétexte d’aller amarrer une ancre à l’avant.  Mais Paul a dit à l’officier romain et aux soldats:  “Attention, si ces hommes ne restent pas à bord, vous ne pourrez plus être sauvés”.  Alors les soldats ont coupé les cordages retenant le canot et l’ont laissé tomber à la mer.  En attendant que le jour paraisse, Paul a encouragé tout le monde à manger: Voilà quatorze jours, leur a-t-il dit, que vous êtes dans l’attente, sans rien prendre à manger!  Je vous encourage donc vivement à prendre de la nourriture maintenant.  Vous en avez besoin pour vous tirer de là.  Encore une fois, croyez-moi: aucun de vous ne perdra un cheveu de sa tête.  Après avoir ainsi parlé, il a pris du pain et il a remercié Dieu devant tous: puis il a rompu le pain et a commencé à manger.  Alors tous les autres ont repris courage et se sont aussi mis à manger.  Nous étions en tout deux cent soixante seize personnes à bord.  Une fois rassasiés, ils ont continué à délester le bateau en jetant le reste des provisions de blé à la mer.  Mais lorsque le jour est venu, aucun des membres de l’équipage ne reconnaissait l’endroit.  Ils entrevoyaient seulement, au fond d’une baie, une plage de sable.  Ils ont alors décidé d’y faire échouer le bateau, si c’était possible.  Les matelots ont coupé les câbles des ancres qu’ils ont abandonnées à la mer; en même temps ils ont délié les courroies des deux grandes rames servant de gouvernails et hissé au vent la voile de misaine au mât d’artimon.  Ils avaient mis le cap sur la plage quand le bateau a touché un banc de sable battu des deux côtés par la mer et s’y est échoué.  L’avant s’est enfoncé dans le sol, s’immobilisant définitivement, tandis que l’arrière commençait à se disloquer sous la violence des vagues.  Les soldats avaient l’intention de tuer tous les prisonniers de peur d’en voir s’échapper à la nage.  Mais l’officier désirait sauver Paul et les a empêché d’exécuter leur projet. Il a donné l’ordre à ceux qui savaient nager de sauter à l’eau les premiers pour gagner la terre ferme.  Les autres suivraient en s’agrippant à des planches ou à des épaves du bateau.  C’est ainsi que tous sont arrivés sains et saufs sur le rivage.

Une fois hors de danger, nous avons appris que notre île s’appelait Malte.  Les habitants, qui ne parlaient pas le grec, nous ont témoigné une grande bienveillance.  Ils ont allumé un grand feu et nous ont tous accueillis à sa chaleur, car il s’était mis à pleuvoir et il faisait froid.  Paul avait ramassé une brassée de bois sec et il allait la jeter dans le feu quand la chaleur en a fait sortir une vipère qui s’est accrochée à sa main.  En voyant l’animal suspendu à sa main, les habitants se disaient entre eux: Pas de doute: cet homme est un criminel!  Il a pu échapper à la mer, mais la justice ne l’a pas laissé vivre!  Cependant Paul avait, d’une secousse, jeté l’animal dans le feu et ne ressentait aucun mal.  Tous s’attendaient à le voir enfler ou bien tomber subitement raide mort.  Après une longue attente, voyant qu’il ne lui arrivait rien de fâcheux, ils ont changé d’avis et se sont mis à dire: C’est un dieu.  Tout près de là se trouvait un domaine appartenant au premier personnage de l’île, qui s’appelait Publius.  Il nous a accueillis très aimablement et nous a offert l’hospitalité pendant trois jours.  Or son père était justement cloué par la fièvre et la dysenterie.  Paul s’est rendu à son chevet, a prié et lui a imposé les mains, et l’a guéri.  Après cela, tous les autres malades de l’île venaient le voir et ils étaient guéris.  Cela nous a valu toutes sortes de marques d’honneur et, quand est venu le moment de reprendre la mer, on a pourvu à tous les besoins de notre voyage, raconte Luc.

C’est seulement trois mois plus tard que nous sommes repartis à bord d’un bateau d’Alexandrie qui avait passé l’hiver dans un port de l’île.  Nous avons fait escale pendant trois jours à Syracuse en Sicile.  De là, nous avons longé la côte jusqu’à Reggio.  Le lendemain, le vent du sud s’est levé et, en deux jours, nous avons gagné Pouzzoles.  Dans cette ville, nous avons trouvé des frères qui nous ont invité à passer une semaine avec eux.  Et c’est ainsi que nous sommes allés à Rome.  Les frères de cette ville, qui avaient eu de nos nouvelles, sont venus à notre rencontre jusqu’au Forum d’Appius et aux Trois-Tavernes.  Quand Paul les a vus, il a remercié Dieu et a pris courage.  Après notre arrivée à Rome, Paul a été autorisé à loger  dans un appartement personnel, sous la garde d’un soldat.  Au bout de trois jours, il a invité les chefs des Juifs à le rencontrer.  Une fois réunis chez lui, il leur a dit: Mes frères, bien que je n’aie rien fait de contraire aux intérêts de notre peuple, ni aux traditions de nos ancêtres, j’ai été arrêté à Jérusalem et livré entre les mains des Romains.  Ceux-ci, après enquête, voulaient me relâcher parce qu’ils n’avaient trouvé aucune raison de me condamner à mort.  Mais, comme les Juifs s’y opposaient, je me suis vu forcé d’en appeler à l’empereur, sans pour autant vouloir accuser mes compatriotes.  Et c’est ce qui explique que je vous aie invité à venir me voir et vous entretenir avec moi: car c’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte ces chaînes.  Les Juifs lui ont alors répondu: En ce qui nous concerne, nous n’avons reçu aucune lettre de Judée à ton sujet, et aucun de nos frères n’est venu de là-bas pour nous faire un rapport ou pour nous dire du mal de toi.  Mais nous pensons devoir t’entendre exposer toi-même ta pensée.  Quant à la secte dont tu fais partie, nous savons qu’elle rencontre partout une sérieuse opposition.  Ils ont donc fixé un autre rendez-vous et, au jour convenu, ils sont revenus chez lui, encore plus nombreux que la première fois.  Paul leur a exposé son enseignement, leur annonçant le règne de Dieu.  En s’appuyant sur les paroles de Moïse et des prophètes, ils cherchait à les convaincre au sujet de Jésus.  Les uns se sont laissé persuader par ses paroles, mais les autres ont refusé de croire.  Au moment de quitter Paul, ils n’étaient toujours pas d’accord entre eux.  Alors Paul, en citant une parole du prophète Esaïe, leur a dit: Sachez-le: désormais ce salut qui vient de Dieu est maintenant apporté aux païens: eux ils écouteront ce message. 

Paul est resté deux années entières dans le logement qu’il avait loué.  Il y recevait tous ceux qui venaient le voir.  Il proclamait le règne de Dieu et enseignait, avec une pleine assurance et sans aucun empêchement, ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ.   Et c’est comme cela, chers enfants, que se termine le livre des Actes des Apôtres.  Paul n’a pas été condamné par l’empereur Néron cette fois-ci, et il a continué de prêcher l’évangile partout où il a pu aller, en écrivant aussi des lettres aux jeunes églises chrétiennes.  On les trouve dans le Nouveau Testament et elles contiennent l’enseignement véritable sur Dieu et sur Jésus-Christ.

Nous sommes donc arrivés non seulement à la fin du livre des Actes des Apôtres, mais nous avons terminé de lire les histoires que raconte la Bible.  Bien sûr, il y a beaucoup d’autres livres dans la Bible et j’espère de tout mon coeur que vous pourrez aussi les lire et vous en imprégner, car le message de la Bible c’est celui de la Grâce de Dieu qui sauve tous ceux qui croient en son Fils Jésus-Christ et qui mettent toute leur confiance en lui.  Alors je vous quitte maintenant en vous disant: au revoir, et à Dieu seul la gloire!