AIMER DIEU PLUS QUE LE PLAISIR (3)

Nous avons parlé ensemble, la dernière fois, des plaisirs coupables dans notre vie, ceux qui se mettent en travers de notre relation avec Dieu.  J’aimerais maintenant aborder les moyens de se libérer de ces plaisirs coupables. La stratégie présentée dans notre émission d’aujourd’hui pour se défaire des plaisirs coupables s’applique également aux plaisirs purs qui ont été tordus, dont nous avons parlé lors de notre première émission sur ce thème. Notre but est de voir comment il est possible de se libérer des plaisirs entachés par le péché afin de réellement savourer les plaisirs purs, pour la gloire de Dieu, Créateur du plaisir.

Dans ce monde brisé et sous la malédiction du péché, nous ne trouverons jamais la paix. Nous aspirons à la paix. En espérant éviter les luttes, nous nous contentons souvent d’une fausse paix trouvée dans des évasions pécheresses. Mais cette fausse paix ne sera jamais suffisante. Dans ce monde déchu, le chrétien est toujours en guerre et cette guerre se livre également dans le domaine de nos plaisirs. Quelle stratégie pouvons-nous mettre en place pour combattre les plaisirs coupables et les éloigner de nous? J’aimerais souligner cinq points principaux dans ce combat.

En premier lieu, après avoir identifié un plaisir coupable dans votre vie, prenez délibérément une pause d’une semaine loin de celui-ci. Nous commençons par une pause assez courte, puis, après avoir réussi, nous la prolongeons de plus en plus. Faites donc un “jeûne” d’une semaine pour commencer. Résistez à votre plaisir coupable. Cessez d’y céder pendant un certain temps. Voyez ce qui arrive. Vous allez probablement vous heurter à un combat féroce. De plus en plus, vous allez ressentir un désir, une envie, un besoin ardent d’y céder. Il est possible que vous deveniez obsédé par la chose dont vous vous privez. Vous allez découvrir que vous avez pour elle un désir presque irrésistible. C’est semblable à ce qu’un “accro” de drogues dures ressent.

Ces envies et cette dépendance sont présentes dans tous les cœurs humains pécheurs qui se tournent vers quelque chose dans la création pour obtenir ce que Dieu seul peut nous donner. Cette expérience se voit très clairement dans des problèmes majeurs tels que les jeux de pari, la pornographie et l’abus d’alcool ou de drogues. Mais si vous déclarez un “jeûne” de chocolat, ou de collations, ou de jeux vidéo, vous vivrez un combat similaire. C’est une indication qu’il s’agit d’un plaisir idolâtre! Commencez par résister. Ne vous laissez pas décourager lorsque vous êtes épuisé, écoutez cet encouragement tiré de Hébreux 12:4: Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang en combattant contre le péché.

En second lieu, soyez conscients de votre faiblesse.  Dans cette lutte, notez à quel moment vous êtes le plus susceptible de tomber et pourquoi cela se produit. Pourquoi cherchez-vous un tel moyen d’échapper à la réalité? Certains d’entre nous cèdent aux plaisirs coupables parce qu’ils s’ennuient. Nous n’avons rien à faire, alors nous mangeons. Certains d’entre nous cèdent parce qu’ils cherchent un réconfort émotionnel. Nous nous sentons seuls, frustrés et en colère, alors nous nous réfugions dans la nourriture, le shopping ou les films. Parfois nous y succombons parce que nous voulons nous accorder une récompense après avoir fait quelque chose de bien ou accompli une tâche. Vous comprenez l’idée. Quelles sont les choses, les circonstances et les émotions qui déclenchent votre désir pour ce plaisir coupable? Qu’est-ce qui vous donne la “permission” d’y céder? Vous ne pourrez jamais lutter contre les plaisirs pécheurs de votre vie si vous ne savez pas quel “chemin” vous y mène.

En troisième lieu prenez conscience du pouvoir de la croix sur le péché.  Lorsque vous aurez ressenti l’intensité de la lutte et que vous aurez identifié les “chemins” particuliers qui vous mènent au péché, il deviendra clair que vous ne pouvez pas combattre seul. Notre pouvoir et notre force sont insuffisants dans cette guerre. Ce qu’il faut, c’est que vous combattiez ces plaisirs coupables par la croix du Christ. Vous devez comprendre l’Évangile et comment il s’adresse à ces plaisirs coupables dans nos vies. Écoutez ces paroles de l’apôtre Paul en Romains 6:5-11:

En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection: nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché, car celui qui est mort est quitte du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ressuscité d’entre les morts ne meurt plus; la mort ne domine plus sur lui. Car il est mort et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes, et maintenant qu’il vit, il vit pour Dieu. Ainsi vous-mêmes, considérez-vous comme morts au péché et comme vivants pour Dieu en Christ-Jésus.

Paul dit que le chrétien est uni au Christ dans sa mort et dans sa résurrection: lorsque le Christ est mort, le croyant est mort. Lorsque le Christ a été rendu à la vie, le croyant a été rendu à la vie. Voilà le fondement essentiel qui nous aide à lutter contre les plaisirs coupables dans notre vie. Nous devons comprendre que nous sommes morts au péché. Nous n’en sommes plus esclaves, car le Christ est mort pour le péché et, par lui, nous sommes morts au péché. Nous devons donc nous considérer maintenant comme morts à ce péché. Nous sommes vivants, afin de marcher pour Dieu dans le chemin de la droiture. Nous avons le pouvoir de rompre avec les plaisirs entachés par le péché dans nos vies. Dans ce combat — et il s’agit d’un combat féroce — nous sommes entièrement dépendants de Jésus-Christ.

Dans sa lettre aux Galates, Paul montre par deux expressions ce que devrait être notre cri de guerre. Premièrement: Je suis crucifié avec Christ et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi: ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. (Galates 2:20). Deuxièmement: Quant à moi, certes non! Je ne me glorifierai de rien d’autre que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! (Galates 6:14). Par ces deux affirmations, Paul indique clairement que son espérance se trouve en Jésus-Christ. Par sa mort, le monde est crucifié pour le croyant et le croyant est crucifié pour le monde. Le croyant ne vit plus dans le péché, mais il vit par le pouvoir vivifiant du Christ. C’est là que nous trouvons la solution aux plaisirs qui détruisent notre âme.

En quatrième lieu, cultivez l’ultime plaisir en Jésus-Christ.  Nous devons commencer à voir le tableau d’ensemble. Puisque nous avons été créés avec une soif et un désir de connaître le Dieu vivant, notre désir ne peut être satisfait par quoi que ce soit dans la création. Plus nous cherchons à étancher notre soif par quelque chose dans la création, plus notre soif grandit. Le désir s’intensifie parce qu’aucune créature ne peut satisfaire cette soif de Dieu au cœur de l’âme humaine. Voilà pourquoi nous devons nous encourager à garder les yeux fixés et à cultiver l’ultime plaisir qui se trouve dans la connaissance de Jésus-Christ. L’attitude de Paul devrait également devenir nôtre: Et même je considère tout comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ-Jésus, mon Seigneur… afin de gagner Christ et d’être trouvé en lui… Mon but est de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa résurrection  (Philippiens 3:8-10).

Voilà la sorte de joie en Jésus-Christ que nous devons cultiver. C’est une joie qui ne dépend pas de notre humeur ou des circonstances de la vie. Il s’agit d’un plaisir parfait fondé en Jésus-Christ et qui comble l’âme.

Il y a une autre raison pour laquelle nous devons cultiver cette joie en Jésus-Christ en remplacement du plaisir et de la joie que nous trouvons dans les plaisirs coupables. Les plaisirs entachés de péché attaquent notre joie en Christ et diminuent notre gloire en Christ. Nous ne pouvons pas considérer Jésus-Christ comme délicieux, magnifique et glorieux lorsque nous cherchons notre joie et notre satisfaction dans les plaisirs coupables. Nous n’avons donc qu’une seule option: nous devons confronter ces plaisirs. Ils font la guerre à notre amour pour le Christ. Ils divisent notre loyauté et dérobent ainsi ce qui doit appartenir à Jésus-Christ. Voyez-vous l’importance et la nécessité de faire face à ces choses?

Lorsque nous faisons de Jésus-Christ notre véritable plaisir et que nous nous réjouissons en lui comme notre trésor inestimable, tous les autres plaisirs terrestres reprennent la place qui leur convient et nous pouvons alors les apprécier pour ce qu’ils sont vraiment: des cadeaux de notre tendre Père, pour la joie et le plaisir de ses enfants. Lorsque nous apprécions les cadeaux de Dieu pour ce qu’ils sont vraiment, rendant gloire à Dieu en y prenant plaisir, ils prennent leur place légitime. Se réjouir en Dieu comme notre ultime plaisir ne détruit pas pour autant les plaisirs terrestres; cela les purifie et les sanctifie afin que nous puissions réellement prendre plaisir en ce monde!

En cinquième lieu : se donner aux autres.  Ceci peut sembler secondaire comme sujet, mais c’est pourtant de la plus haute importance. Jésus résume la loi de Dieu ainsi: aimer Dieu et aimer son prochain (Matthieu 22:36-40). Chercher notre véritable plaisir en Dieu ne veut pas dire que l’on s’isole des autres. Ce serait profondément non biblique. Se donner à Dieu et se donner à notre prochain ne sont pas des actions mutuellement exclusives; elles vont main dans la main. Lorsque nous sommes unis à Jésus-Christ, il nous unit aussi à son peuple, les membres de son corps. Cela contribue grandement à notre délivrance des plaisirs coupables. Remarquez que la plupart des plaisirs illicites — ou même peut-être tous — sont des actes centrés sur soi-même, nombrilistes. Nous les recherchons dans l’isolement. Pour rompre avec eux, il est important que non seulement nous nous en séparions par la croix, en les remplaçant par la joie suprême en Jésus-Christ, mais également que nous nous donnions aux autres, aux personnes qui ont besoin de notre aide.

Notre implication auprès des autres nous aide à trouver des plaisirs purs et de la satisfaction dans la compagnie des autres, à trouver un sens d’accomplissement dans le fait d’aider les gens qui en ont besoin et de leur procurer du plaisir. Contrairement aux plaisirs entachés par le péché qui nous rendent misérables, vides et coupables, ces plaisirs sont réellement significatifs, purs et épanouissants. Ils nous procurent joie et contentement véritables. Être un membre actif dans une Église locale ne détruit pas le plaisir; le service mutuel et le don de soi aux autres est un moyen dont Dieu se sert pour accorder du plaisir aux membres de son peuple. Rappelez-vous les paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même: il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. (Actes 20:35).

Voilà donc une stratégie établie pour combattre les plaisirs coupables dans nos vies. Chacun de nous a le devoir de lutter contre les plaisirs pécheurs et idolâtres. Dans notre culture, tellement obsédée par le plaisir, nous devons tenir ferme dans l’Évangile de Jésus-Christ. Que Dieu nous aide à continuer de combattre afin qu’en lui soit notre joie et notre allégresse. J’irai vers l’autel de Dieu, vers Dieu, ma joie et mon allégresse, et je te célébrerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu! (Psaume 43:4).