LE SENS DE L’HISTOIRE (1)

3 messages sur 2 CHRONIQUES 20:1-30

Amis auditeurs, je vous propose aujourd’hui la première de trois méditations sur une question lancinante qui a arrêté bien des esprits et fait couler beaucoup d’encre:  la question de la signification de l’histoire des hommes.  C’est une question qui se trouve aussi posée de manière centrale dans les deux livres des Chroniques, dans l’Ancien Testament.  Nous lirons ensemble, tout à l’heure, un texte tiré du second livre des Chroniques, au chapitre 20, les versets 1 à 30.  Je vous invite donc à ouvrir votre Bible et à suivre la lecture de ce passage avec moi.  Mais laissez-moi d’abord préciser ma question:  quelle est la signification de l’histoire?  Quel est le sens des centaines de millions de vies qui nous ont précédés sur terre, pour disparaître tout aussitôt?  Y a-t-il une direction dans le cours chaotique des événements qui depuis les débuts de l’humanité emporte individus, nations et même civilisations comme un torrent incontrôlé emporte boue et limon?  Ne nous semble-t-il pas aussi que notre histoire présente se déroule de manière tout aussi chaotique, sans qu’un patron stable ne nous soit montré afin que nous ayons au moins quelque chose à quoi nous raccrocher? 

L’histoire n’est-elle donc que le grand théâtre de la vie organique, la scène sur laquelle chacun de nous vient faire sa courte apparition?  Et à peine vous voici sur la scène, que vous vous en voyez rejeté, car la nature qui vous a prêté un peu de chair vous la réclame à nouveau afin de dessiner d’autres formes.  Et c’est ainsi que chaque génération doit faire place à la suivante, car il n’y a pas assez de place pour tout le monde sur la scène, et pas suffisamment de chair pour tout le monde non plus.  Votre sort est donc de redevenir poussière afin que la mécanique aveugle de la nature puisse amener de la nouvelle matière organique sur la scène, en un cycle sans fin…  L’histoire n’est-elle donc que le nom qu’on donne à ce mouvement absurde?

Oui, jeunes gens qui êtes à l’écoute et qui pensez si facilement que vous ne mourrez jamais, vous devriez aller visiter un hospice de vieillards pour saisir ce processus.  Le comprenez-vous?  Peut-être pas encore.  Mais encore un instant, et c’est à votre tour de vous en aller.  Et si l’envie de voyager vous prend, pour mieux comprendre le sens de l’histoire, allez donc à Paris, la capitale française, et descendez un peu dans ces passages souterrains profonds et humides ouverts aux visiteurs, qu’on appelle les catacombes et dans lesquels sont rangés les uns sur les autres, sur deux ou trois kilomètres, les crânes d’un million et demi de Parisiens du passé…  Là, dans la pénombre silencieuse repose l’histoire d’une grande ville à travers quelques siècles.  Des crânes qui semblent vous sourire de manière grimaçante, comme s’ils vous disaient:  “Tu es aussi l’un des nôtres, comme tout un chacun ton tour vient bientôt, toi aussi tu feras partie de l’histoire…”

Ou bien nous faut-il rechercher ailleurs la signification de l’histoire:  si vous êtes au pouvoir dans un pays, alors il vous faut payer votre armée décemment et vous assurer que la discipline règne au sein de vos troupes, autrement un autre arrive, prend le pouvoir, et vous devez fuir.  Mais ne lisons-nous pas dans les livres d’histoire que même les plus puissants empires connaissent une fin?  Il y a deux mille trois cents ans, un jeune Macédonien de vingt ans construisait un empire colossal grâce à une série de victoires militaires, un empire qui s’étendit de la Grèce à l’Inde:  son nom était Alexandre le Grand.  Mais treize ans à peine après le début de cette campagne phénoménale, il mourait, et son empire était immédiatement divisé.  Après lui, bien d’autres s’efforcèrent d’ériger des empires puissants et durables, mais sans succès permanent non plus.  Le thème central de l’histoire est-il donc celui des tentatives répétées des hommes pour construire des empires qui ne durent jamais?

Ou bien y aurait-il à travers les siècles un motif sous-jacent qui est en train de croître, de s’imposer inévitablement sur le devant de la scène, et qui donnera finalement à l’histoire son sens?  Le motif de la démocratie et des droits de l’homme, qui, avec le progrès, se met lentement mais sûrement à dominer la vie des hommes et des nations:  ce serait alors la preuve que l’humanité est devenue mûre, qu’elle a atteint sa majorité.  Cependant, si nous considérons lucidement ne serait-ce que ces dix dernières années, et le nombre de conflits régionaux, voire de guerres civiles qui ont sévi et sévissent encore de par le monde, nous serons peut-être moins béatement optimistes:  tout près de chez vous, peut-être, massacres et tueries se sont déroulés devant vos yeux; peut-être même, vous qui m’écoutez, y avez vous échappé de près ou y avez-vous perdu un ou plusieurs êtres chers…

Mais il y a bien longtemps déjà, Dieu a révélé à ses enfants quel est le véritable sens de l’histoire:  et aujourd’hui encore, dans le texte que nous allons lire ensemble, Il nous offre la clé d’une telle énigme.  Une clé qui ne peut être comprise et utilisée que par des hommes spirituels, car comme Paul le dit dans sa première lettre aux Corinthiens (2:13-14):  “Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’esprit, en expliquant les réalités spirituelles à des hommes spirituels.  Mais l'homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.  Cependant une telle clé, amis auditeurs, ne peut provoquer tout son impact sur nos pensées et nos vies que si nous avons utilisé d’abord toutes les mauvaises clés, et sommes restés sans réponse devant l’énigme de l’histoire, jusqu’à ce que Dieu Lui-Même se révèle à nous, pauvres aveugles.  Dieu déploie son plan au cours de l’histoire des hommes, et non pas d’une manière abstraite ou irréelle, comme nous le pensons si souvent.  Quelle est donc cette clé, que seuls des hommes spirituels peuvent s’approprier?

L’histoire, chers amis, est le temps durant lequel le Dieu de l’Alliance garde son peuple et le fait parvenir à sa destination d’une manière extraordinaire, au milieu des plus grands dangers.

Voilà où se trouve, pour un chrétien, le vrai sens de l’histoire, et nulle part ailleurs.  Et si vous n’acceptez pas cette réponse de tout votre coeur, par la foi, alors il ne vous reste plus qu’à aller vous pencher pour le restant de vos jours sur les charniers du vingtième siècle, muets d’horreur. Allons-nous rester sans voix, devenir totalement cyniques?  Allons-nous tenter de construire autour de nous un mur d’indifférence, afin que certaines questions pénibles ne nous dérangent pas trop?  Ou irons nous à genoux supplier le Dieu de l’Alliance de nous accorder une réponse?  Lisons ensemble, si vous le voulez bien, le chapitre 20 du second livre des Chroniques, et revenons lors de notre prochaine émission sur l’enseignement que ce passage de la Bible nous apporte:

 Après cela, les fils de Moab et les fils d’Ammon, et avec eux d’autres Ammonites arrivèrent pour combattre Josaphat. On vint en informer Josaphat en disant: une multitude nombreuse s’avance contre toi depuis l’autre côté de la mer, depuis la Syrie, et ils sont à Hatsatsôn, c’est-à-dire Eyn-Guédi.  Josaphat éprouva de la crainte et décida de consulter l’Eternel.  Il proclama un jeûne pour tout Juda.  Juda se rassembla pour chercher l’Eternel, et l’on vint de toutes les villes de Juda pour chercher l’Eternel.  Josaphat se tint debout au milieu de l’assemblée de Juda et de Jérusalem, dans la maison de l’Eternel, devant le nouveau parvis.  Il dit: Eternel, Dieu de nos pères, n’es-tu pas Dieu dans les cieux, et n’est-ce pas toi qui domines sur tous les royaumes des nations?  N’y a-t-il pas dans ta main la force et la puissance?  Nul ne peut t’affronter!  N’est-ce pas toi, notre Dieu, qui a dépossédé les habitants de ce pays devant ton peuple d’Israël, et qui l’as donné pour toujours à la descendance d’Abraham qui t’aimait?  Ils l’ont habité, ils t’y ont bâti un sanctuaire pour ton nom, en disant: S’il arrive sur nous un malheur, l’épée, le jugement, la peste ou la famine, nous nous tiendrons devant cette maison et devant toi, car ton nom est devant cette maison.  Nous t’appellerons au secours du sein de notre détresse; tu écouteras et tu sauveras!  Maintenant voici que les Ammonites et les Moabites, et ceux des monts de Séir, chez lesquels tu n’as pas permis à Israël d’entrer quant il venait du pays d’Egypte - car il s’est écarté d’eux et ne les a pas détruits - , les voici qui nous récompensent en venant nous chasser de ta possession que tu nous a donnée.  O notre Dieu, n’exerceras-tu pas tes jugements sur eux?  Car nous sommes sans force devant cette multitude qui s’avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi.  Tout Juda se tenait debout devant l’Eternel, avec même leurs petits enfants, leurs femmes et leurs fils.  Alors l’esprit de l’Eternel saisit  au milieu de l’assemblée Yahaziel, fils de Zacharie, fils de Benaya, fils de Yeïel, fils de Mattania, Lévite, d’entre les fils d’Asaph.  Et Yahaziel dit: “Soyez attentifs, tout Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat! Ainsi vous parle l’Eternel: soyez sans crainte et sans effroi devant cette multitude nombreuse, car ce n’est pas votre combat, mais celui de Dieu.  Demain, descendez contre eux; ils vont arriver par la montée de Hatsits, et vous les trouverez au bout du vallon, en face du désert de Yérouel.  Vous n’aurez pas à y combattre: présentez-vous, tenez-vous là, et vous verrez le salut de l’Eternel en votre faveur.  Juda et Jérusalem, soyez sans crainte et sans effroi: demain, sortez à leur rencontre, et l’Eternel sera avec vous”.  Josaphat s’inclina le visage contre terre, et tout Juda et les habitants de Jérusalem tombèrent devant l’Eternel pour se prosterner en sa présence.  Les Lévites d’entre les fils des Qéhatites et d’entre les fils des Qoréites se levèrent pour louer l’Eternel, le Dieu d’Israël, d’une voix forte et bien haut.  Ils se levèrent de bon matin et sortirent vers le désert de Teqoa.  Au moment où ils sortaient, Josaphat se tint debout et dit: Écoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem!  Soyez fermes dans votre confiance en l’Eternel votre Dieu, et vous serez affermis dans votre défense.  Soyez fermes dans votre confiance en ses prophètes, et vous aurez du succès.  Puis, il tint conseil avec le peuple et désigna des chantres pour l’Eternel, afin de faire entendre la louange avec des ornements sacrés, lorsqu’il sortiraient devant l’armée.  Ils disaient: “Célébrez l’Eternel, car sa bienveillance dure à toujours!” Au moment où l’on commençait les acclamations et les louanges, l’Eternel plaça des embuscades contre les Ammonites et les Moabites, et ceux des Monts de Séir, qui étaient venus contre Juda, et ils furent battus.  Les Ammonites et les Moabites se jetèrent sur les habitants de Séir pour les vouer à l’interdit et les exterminer; et quand ils en eurent fini avec les habitants de Séir, ils s’employèrent à s’entre-tuer.  Lorsque Juda fut arrivé au poste d’où l’on aperçoit le désert, ils se tournèrent du côté de la multitude, et voici que ce n’étaient que des cadavres tombés à terre: personne n’avait échappé.  Josaphat et son peuple vinrent piller leurs dépouilles: ils y trouvèrent, en grand nombre, des biens, des cadavres et des objets précieux.  Ils en enlevèrent tant qu’ils ne purent tout emporter.  Ils mirent trois jours au pillage du butin, car il était considérable.  Le quatrième jour, ils s’assemblèrent dans la vallée de Beraka, où ils bénirent l’Eternel; c’est pourquoi l’on a appelé cet endroit du nom de vallée de Beraka jusqu’à ce jour.  Tous les hommes de Juda et de Jérusalem, ayant à leur tête Josaphat, partirent joyeux pour retourner à Jérusalem car l’Eternel les avait remplis de joie au dépens de leurs ennemis.  Ils entrèrent à Jérusalem avec des luths des harpes et des trompettes jusqu’à la maison de l’Eternel.  La terreur de l’Eternel s’empara de tous les royaumes des autres pays lorsqu’ils apprirent que l’Eternel avait combattu contre les ennemis d’Israël.  Le royaume de Josaphat fut tranquille et son Dieu lui donna du repos de tous côtés.