UN
SEUL DIEU EN TROIS PERSONNES (3)
Nous
avons déjà consacré trois émissions à la véritable connaissance de Dieu
d’après sa Parole, la Bible, et nous avons en particulier considéré
l’enseignement biblique sur le Dieu Un en trois personnes, ou, selon le mot
français consacré, le Dieu “trin” (t-r-i-n).
Il nous reste à considérer quelques autres passages sur ce sujet,
passages qui nous viennent du Nouveau Testament, et à méditer ensuite sur cet
enseignement. Nous avons déjà souligné que le mot “Trinité” n’est pas
en soi un mot qui apparaît sur les pages de la Bible, mais que cette formule théologique
destinée à rendre compte de l’être de Dieu est fidèle à ce que nous révèle
la Bible. Elle est apparue pour la
première fois durant le deuxième siècle après Jésus-Christ.
Reprenons donc quelques
passages des Évangiles, et lisons-les ensemble, si vous le voulez bien. L’évangéliste
Matthieu rapporte de la manière suivante ce qui s’est passé au
moment du baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain:
“Aussitôt baptisé, Jésus sortit de l’eau.
Et voici: les cieux
s’ouvrirent, il vit l’Esprit descendre comme une colombe et venir sur lui.
Et voici qu’une voix fit entendre des cieux ces paroles:
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon
affection.” Lors de ce baptême
durant lequel Jésus est oint comme Messie, Dieu le Père, Jésus son Fils et le
Saint Esprit sont unis dans une même manifestation.
Les mots entendus à cette occasion nous rappellent de manière frappante
un passage du livre du prophète Ésaïe (chapitre 42 verset 1) que nous avons
lu lorsque nous avons parcouru quelques textes de l’Ancien Testament:
“Voici mon serviteur auquel je
tiens fermement, mon élu, en qui mon âme se complaît.
J’ai mis mon Esprit sur lui”. Tout
à fait à la fin de l’Évangile selon Matthieu, les dernières paroles de Jésus
à ses disciples nous présentent clairement la triade “Père, Fils et Saint
Esprit”: “Allez,
faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du
Fils et du Saint Esprit, et enseignez-les à garder tout ce que je vous ai
prescrit. Et voici, je suis avec
vous jusqu’à la fin du monde.”
Lors de notre dernière émission,
nous avons considéré plusieurs passages tirés de l’Évangile selon Jean.
Citons-en encore quelques uns qui nous parlent en particulier de l’unité
qui existe entre le Père et le Fils. Dans
Jean 10, verset 30, Jésus dit: “Moi
et le Père, nous sommes un”. Au
chapitre 17, versets 22 et 23, dans la prière qu’Il adresse au Père pour ses
disciples, peu avant son arrestation et son procès, Jésus dit encore:
“Et moi je leur ai donné la
gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme nous sommes un
–moi en eux, et toi en moi- afin qu’ils soient parfaitement un, et que le
monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés, comme tu m’as
aimé.”
En ce qui concerne la personne
du Saint Esprit, le Nouveau Testament nous offre beaucoup d’éléments qui
nous permettent de souscrire à la pleine divinité de l’Esprit de Dieu.
Nous avons cité la dernière fois le passage de Jean chapitre 14, où Jésus
envoie l’Esprit comme Consolateur destiné à enseigner les disciples et à
leur rappeler tout ce que Jésus leur a enseigné.
Bien des passages triadiques dans le Nouveau Testament confirment ceci.
Citons l’un d’entre eux, tiré de la seconde lettre de Paul aux
Corinthiens, chapitre 1, versets 21 et 22: “Celui
qui nous affermit avec vous en Christ et qui nous a donné l’onction, c’est
Dieu. Il nous a aussi
marqués de son sceau et a mis dans nos coeurs les arrhes de
l’Esprit.” Au chapitre cinq
du livre des Actes de Apôtres nous est rapporté le triste récit de la fausseté
d’un certain Ananias et de sa femme Saphira, qui prétendirent faire don à
l’Église d’une somme provenant de la vente d’une propriété, tout en
retenant pour eux-mêmes une partie du prix obtenu.
L’apôtre Pierre dénonce ce stratagème en ces termes:
“Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur au point de mentir à
l’Esprit Saint et de retenir une partie du prix du champ?
Lorsque tu l’avais, ne demeurait-il pas à toi?
Et après la vente le prix n’était-il pas à ta disposition?
Comment as-tu mis en ton coeur une pareille action?
Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.”
Il est clair, d’après ce passage, que mentir à l’Esprit Saint,
c’est mentir à Dieu Lui-même. Lorsque
Saphira, femme d’Ananias, entre à son tour en présence des apôtres, Pierre
lui dit: “Comment
vous êtes-vous accordés pour tenter l’Esprit du Seigneur?”
Ici aussi, c’est une personne divine qui nous est présentée,
celle de l’Esprit du Seigneur, car seule une personne peut être tentée,
tandis qu’une simple force ne saurait l’être.
Certes, dans le Nouveau Testament, l’Esprit Saint n’est jamais
l’objet d’adoration ou de prières, mais il remplit des fonctions divines.
Par exemple il juge, comme en témoigne le passage suivant de l’Évangile
selon Jean, chapitre 16, versets 8 à 11, dans lequel Jésus parle à ses
disciples de l’Esprit comme du Consolateur, ainsi qu’il l’a fait un peu
auparavant: “Maintenant, je m’en vais vers celui qui m’a envoyé, et nul de vous
ne me demande: Où vas-tu?
Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre
coeur. Cependant je vous dis la vérité:
il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le
Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si je m’en vais, je vous
l’enverrai. Et quand il sera venu,
il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement: de péché parce
qu’ils ne croient pas en moi; de justice parce que je vais vers le Père, et
que vous ne me verrez plus; de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.”
L’Esprit Saint répand
l’amour de Dieu, d’après la lettre de Paul aux Romains chapitre 5, verset
5: “Or
l’espérance ne trompe pas, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos
coeurs par le Saint Esprit qui nous a été donné.”
L’Esprit Saint donne aussi la justice la paix et la joie, comme
l’écrit Paul aux Romains dans une autre formule triadique, au chapitre 14,
verset 17: “Car
le royaume de Dieu, c’est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la
paix et la joie, par le Saint Esprit. Celui
qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des
hommes.” Au cours de la même
lettre, chapitre 8, versets 26 et 27, Paul a présenté l’Esprit Saint comme
celui qui intercède pour nous: “De même aussi l’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous
ne savons pas ce qui convient de demander dans nos prières.
Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables; et
celui qui sonde les coeurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit:
c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints.”
D’après Jésus, il est aussi possible de blasphémer contre le
Saint Esprit, ce qui est un péché impardonnable, comme nous le lisons dans
l’Évangile selon Marc, chapitre 3, verset 28 à 30, et dans les passages
parallèles des autres évangiles: “En
vérité, je vous le dis, tous les péchés seront pardonnés aux fils des
hommes, ainsi que les blasphèmes qu’ils auront proférés; mais quiconque
blasphème contre le Saint Esprit n’obtiendra jamais de pardon: il est
coupable d’un péché éternel. C’était
parce qu’ils disaient: Un esprit
impur est en lui”. Dans le
Nouveau Testament, le blasphème est un acte consistant à injurier verbalement
une personne divine.
Les textes que nous avons brièvement
lus ensemble ne sont certes pas les seuls dans le Nouveau Testament qui
indiquent clairement qu’un seul Dieu n’est pas incompatible avec trois
personnes égales vivant dans une unité et une communion divines parfaites.
Ces textes, et bien d’autres, ont amenés les premiers docteurs de l’Église
à tenter une formulation de la doctrine de la Trinité.
Tous ont reconnu qu’il demeure un profond mystère dans cette Révélation
de Dieu sur Lui-même, et que nos esprits humains ne sauraient jamais comprendre
totalement l’être de Dieu (car nous ne sommes que de simples créatures, et
de plus aveuglées par notre état de Chute).
Mais il fallait néanmoins combattre deux tendances qui se manifestaient
à propos de cette question: la
première ne voulait voir dans la Révélation du Nouveau Testament que trois
modes d’existence du Dieu unique, par lesquels il se manifeste aux hommes tantôt
comme Père, tantôt comme Fils, tantôt comme Saint Esprit sans qu’on puisse
parler de personnes co-éternelles. L’autre
tendance penchait vers ce qu’on appelle le trithéisme, c’est-à-dire plutôt
trois dieux qu’un seul, même s’ils étaient considérés comme étant extrêmement
proches l’un de l’autre. Au
cours des conciles successifs, ces deux tendances ont été écartées, et
l’enseignement d’un seul Dieu en trois personnes, ou agents distincts de même
essence, de même volonté et travaillant aux mêmes oeuvres sans que la divinité
soit aucunement divisée, cet enseignement a été affirmé comme
l’enseignement orthodoxe, c’est-à-dire véritable et conforme à la Révélation
biblique. Ne pas souscrire à cet
enseignement c’était immanquablement se couper de la communion de l’Église,
et ne pas avoir accès au salut. La
doctrine de la Trinité demeure un enseignement fondamental du Christianisme, et
ne saurait être reléguée au second plan.
Car ce Dieu-là, et nul autre, est celui que les Chrétiens adorent. Seul
le Dieu Un en trois personnes vivant en communion et unité parfaites peut être
le Dieu dont l’apôtre Jean dit, dans sa première lettre:
“Dieu est amour”.
Car l’amour parfait est manifesté en Lui dans la communion
parfaite qui existe entre les trois personnes.
Ceux qui cherchent à expliquer l’unité de Dieu à l’aide de leur
raison naturelle, et refusent l’enseignement de la Trinité en invoquant des
termes purement mathématiques, disant qu’on ne peut diviser ce qui est un, se
trompent complètement sur le point suivant:
ils cherchent à expliquer le Dieu qui est au-dessus de la Création en
prenant comme modèle ce qui vient de la Création. Or si nous partons de ce que
nous voyons dans la Création au lieu de prendre comme point de départ la Révélation
de Dieu, nous seront immanquablement amenés à concevoir des idoles, comme
c’est le cas de tant d’hommes et de femmes égarés dans leur propre
imagination.
Terminons donc cette série
d’émissions consacrées à la véritable connaissance de Dieu, et à
l’enseignement biblique de la Trinité, en citant cet extrait du sermon sur la
Trinité de Léon, évêque de Rome au cinquième siècle:
“La majesté du Saint Esprit
n’a jamais été séparée de la Toute Puissance du Père, et du Fils: tout ce
que la divine providence opéra pour le gouvernement du monde, ce sont des
actions de la Très Sainte Trinité, qui agit indivisiblement.
C’est la même miséricorde qui nous fait grâce, c’est la même
justice qui nous condamne; il n’y a rien de divisé dans l’action, il n’y
a aucune différence dans la volonté… Nous
ne disons pas que le Père, voire le Fils ou l’Esprit, coopère avec la
Divinité puisque celle-ci est indivisible, mais nous disons que le Père a
quelques actions qui lui sont propres; que le Fils et le Saint Esprit en ont de
même, car ces actions concourent à notre rédemption; le Père a eu la
compassion de nos malheurs, le Fils s’est chargé d’y remédier, le Saint
Esprit a tout enflammé par le feu de sa charité.”