Qu’enseigne
le Nouveau Testament sur les ministères dans l’Église?
C’est l’objet de notre programme d’aujourd’hui, dans la ligne
d’une série d’émissions consacrées à l’Église de Jésus-Christ.
Lors d’un message précédent nous avons vu quelle était la nature de
l’Église, corps spirituel du Christ, habitation de Dieu, à ne pas confondre
avec les lieux de culte où s’assemble l’Église.
Mais parler des ministères, c’est parler des services institués par
le Seigneur Jésus-Christ lui-même, et sur lesquels repose l’Église.
Rappelons tout d’abord le passage de la lettre de Paul aux Chrétiens
d’Éphèse dans lequel l’auteur nous parle du fondement sur lequel l’Église
est édifiée. Nous trouvons ce passage au second chapitre de cette lettre,
versets 19 à 22: “Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage;
mais vous êtes concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu.
Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes,
Jésus-Christ lui-même étant la pierre de l’angle.
En lui, tout l’édifice bien coordonné s’élève pour être un
temple saint dans le Seigneur. En
lui, vous aussi, vous êtes édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu
en Esprit.” D’après ce
passage, il est clair que le tout premier fondement, c’est Jésus-Christ, présenté
comme la pierre de l’angle. L’Église,
ce n’est pas le corps des prophètes, ou des apôtres, ou des évêques ou
pasteurs, c’est celui de Jésus-Christ, le Fils de Dieu incarné, crucifié et
ressuscité pour le salut de tous ceux qui croient en Lui.
Mais le bâtiment qui s’édifie sur cette pierre de l’angle, la toute
première, repose sur le témoignage des prophètes et des apôtres.
Sans leur témoignage inspiré et mis par écrit, aucun édifice ne peut
se construire. Donc la Bible, Écriture
Sainte inspirée par l’Esprit de Dieu, et où parlent prophètes et apôtres
appelés par Dieu pour témoigner de Sa présence et de Son oeuvre, reste notre
seul guide pour comprendre la nature des ministères dans l’Église.
C’est bien pourquoi nous nous référons toujours à cette Parole au
cours de nos émissions, et en particulier de celle-ci.
Pour bien comprendre les ministères donnés par Jésus-Christ, pierre de
l’angle, nous citerons abondamment les passages du Nouveau Testament qui nous
éclairent sur ce sujet.
Commençons
donc par parler des ministères de prophète et d’apôtre:
ces deux ministères, qui représentent le fondement dont parle Paul,
ont-ils pris fin, ou bien devons-nous nous attendre à d’autres révélations
de prophètes ou d’apôtres qui viendraient compléter ce que nous connaissons
déjà? Si nous acceptons que la
Bible est la Révélation claire et suffisante pour tout ce qui concerne notre
foi et la connaissance de notre salut, alors il ne faut pas nous attendre à
d’autres révélations. Cela ne
veut pas dire que notre témoignage prophétique
soit inexistant, mais il est prophétique dans la mesure seulement où il
s’adresse au monde dans lequel nous vivons en s’appuyant sur la Révélation
contenue dans la Bible telle qu’elle nous a été transmise depuis des siècles.
De la même manière, nous sommes apostoliques non pas parce que nous
nous déclarons nouveaux apôtres chargés de proclamer de nouveaux éléments
de révélation divine, mais plutôt parce que nous retenons l’enseignement
apostolique qui nous a été transmis une fois pour toutes, comme l’écrit
Jude dans le passage suivant de sa lettre, contenue dans le Nouvau Testament:
“Bien-aimés, comme je désirais
vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé
de le faire, afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été
transmise aux saints une fois pour toutes.”
Il est en effet important de bien distinguer ce qu’est une vocation
prophétique fidèle à l’Écriture, et aussi ce qu’est un caractère
apostolique conforme à la foi transmise aux saints une fois pour toutes.
Car nous vivons à une époque de multiplication de sectes et de groupes
d’illuminés qui prétendent souvent être “prophétiques” ou
“apostoliques” ce qui veut dire que leurs chefs ou leaders s’arrogent des
prétentions de gourous ou de porte-parole direct de Dieu, indépendamment de sa
Révélation. Les conséquences de
cet état de fait varient du burlesque au tragique.
Dans les cas extrêmes, des groupes entiers de fidèles endoctrinés
peuvent être amenés à commettre un suicide collectif.
Le plus souvent, on assiste à une déformation grotesque de
l’enseignement biblique, revu et corrigé par ceux qui se croient inspirés.
Il nous faut donc souligner à l’inverse que les prophéties bibliques
ou l’enseignement apostolique n’ont pas disparu, mais qu’au contraire ils
restent vivants dans la prédication de l’Église, dans l’enseignement et
dans son application à toute situation
contemporaine. Le fondement a été
posé, il demeure, mais ce qui s’édifie au-dessus n’est pas une extension
du fondement, encore moins un nouveau fondement.
Donc, ne nous attendons pas aujourd’hui à la résurgence d’un ministère
d’apôtre ou de prophète en tant que tel.
Continons
notre survol des ministères tels qu’ils nous sont présentés dans le Nouveau
Testament, et en particulier dans la lettre de Paul aux Chrétiens d’Éphèse.
Le chapitre 4 de cette lettre commence par insister sur l’unité qui
doit caractériser la vie de l’Église: “Supportez-vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant de
conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix.
Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés
à une seule espérance, celle de votre vocation; il y a un seul Seigneur, une
seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de
tous, parmi tous et en tous.” Puis
Paul, à partir du verset 11, parle de Christ comme de celui qui, après son
ascension auprès du Père, donne les ministères qui permettent à l’édifice
de l’Église de croître: “C’est
lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres
comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le
perfectionnement des saints. Cela en
vue de l’oeuvre du service et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à
ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance
du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature
parfaite de Christ.” Le but de
ces dons est clairement l’édification du corps dans l’unité, pour une
connaissance du Fils de Dieu non pas cérébrale et théorique, mais vécue dans
l’amour réciproque. Les versets
suivants précisent encore cette idée de croissance du corps:
“Ainsi nous ne serons plus des
enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine, joués par les
hommes avec leur fourberie et leurs manoeuvres séductrices, mais en disant la vérité
avec amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ.
De lui, le corps tout entier bien ordonné et cohérent, grâce à toutes
les jointures qui le soutiennent fortement, tire son accroissement dans la
mesure qui convient à chaque partie, et s’édifie lui-même dans
l’amour.”
Ce
texte fondamental du Nouveau Testament sur l’Église et les ministères nous
éclaire sur plusieurs aspects de la vie et de la marche de l’Église:
il nous indique d’abord que la croissance du corps, ce n’est pas la
croissance de certains seulement, d’une caste de privilégiés, mais bien de
chaque membre. Paul précise en
effet que l’édification du corps de Christ s’effectue “jusqu’à
ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance
du Fils de Dieu” . Non pas
quelques uns seulement, mais tous. Ceci
indique que tous les croyants, appelés d’une manière ou d’une autre à un
service, sont investis du ministère du croyant, comme il est coutume de le
nommer. Il ne devrait pas y avoir,
dans l’Église, de membre passifs, de simples “passagers”, comme lorsque
quelqu’un monte dans un autobus, s’y assoit et attend passivement que le bus
se mette en marche et l’amène à la destination choisie. Or,
dans bien des églises, prévaut cette idée qu’on peut être un membre
passif. Mais être membre du corps
du Seigneur ressuscité est bien autre chose qu’être membre côtisant d’une
société, dont on assiste à l’assemblée générale annuelle, tout en
recevant quelques dividendes proportionnelles aux côtisations versées!
Dans un corps, si un membre ne fonctionne pas ou ne se met pas au service
des autres membres, on a affaire à une paralysie locale.
Paul dit clairement que de Christ, “le
corps tout entier bien ordonné et cohérent, grâce à toutes les jointures qui
le soutiennent fortement, tire son accroissement dans la mesure qui convient à
chaque partie, et s’édifie lui-même dans l’amour.”
Le
second aspect que souligne ce passage, c’est que le corps, dont Christ est la
tête, tire son accroissement “grâce
à toutes les jointures qui le soutiennent fortement”.
Que sont ces jointures? Ce
sont les ministères spéciaux donnés par Christ Lui-même pour l’édification
de Son Église, et que Paul a nommés plus haut. Nous
avons parlé du ministère de prophète et d’apôtre, citons les autres:
évangéliste, pasteur, ou évêque, et docteur.
Il faut leur ajouter le ministère de diacre, dont le chapitre 6 du livre
des Actes des apôtres nous rapporte l’institution, et dont il est fait
mention à bien des reprises dans le Nouveau Testament.
Voilà donc les jointures spécialement données par Christ afin que l’Église,
Son corps “tire son accroissement dans
la mesure qui convient à chaque partie, et s’édifie lui-même dans
l’amour”. Ces ministères,
distincts les uns des autres, ont donc pour but d’équiper et de soutenir tous
les membres dans le ministère du croyant; tous ceux qui sont membres de la
famille de Dieu sont en effet des saints, comme Paul l’exprime sans ambiguité,
lorsqu’il écrit aux Éphésiens que Christ a donné les ministères spéciaux
“en vue du perfectionnement des
saints”. C’est à eux en
effet que sa lettre est adressée, car elle commence par ces mots:
“Paul, apôtre du Christ-Jésus,
par la volonté de Dieu, aux saints et fidèles en Christ-Jésus qui sont à Éphèse”.
Et, au chapitre deuxième de cette même lettre, dans un passage que
nous avons déjà lu ensemble, Paul les affermit dans cette assurance
merveilleuse: “Ainsi
donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage; mais vous êtes
concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu.”