LE
SENS DE L’HISTOIRE (2)
3
méditations sur 2 Chroniques 20
Amis
auditeurs, lors de notre précédente émission, nous avons posé la
question de la signification de l’histoire, dans une perspective chrétienne,
et y avons répondu de la manière suivante: L’histoire est le temps durant lequel le Dieu de l’Alliance
garde son peuple et le fait parvenir à sa destination d’une manière
extraordinaire, au milieu des plus grands dangers.
Nous avons lu ensemble le chapitre 20 du second livre des
Chroniques, dans l’Ancien Testament.
Il s’agit, vous vous en souvenez, du récit de la délivrance que
l’Eternel accomplit en faveur du royaume de Juda et de son roi,
Josaphat. Mais nous devons à
présent nous poser quelques questions, par rapport à ce texte.
La première d’entre elles est la suivante:
Qui
exactement Dieu garde-t-il, et comment son peuple lui demande-t-il une
telle garde?
Josaphat,
cher amis, savait que cette fois-ci lui et le peuple avaient très peu de
chances d’échapper à une si grande menace:
cette fois, la coalition contre Juda était simplement trop forte.
Et ce n’est pas que Josaphat ait été négligent:
au chapitre 17 nous lisons qu’il disposait d’ une armée d’un
million cent soixante mille hommes vaillants.
De quoi faire face à une crise militaire sérieuse, n’est-ce
pas? Et pourtant cette fois-ci
cette armée n’aurait été d’aucun secours.
Josaphat, chef militaire expérimenté, sait que stratégiquement
parlant, la situation est sans espoir.
Lui et tout Juda avec lui ont peur, et se rassemblent dans le
Temple pour implorer l’aide du Seigneur.
Et ici nous avons l’image la plus parfaite du peuple de Dieu:
rassemblés dans la maison de Dieu, totalement impuissants, dépendants,
implorant, priant, en attente. Ici
nous avons certainement devant nos yeux la véritable Eglise de Dieu:
aucune arrogance, aucune prétention, aucune assurance dans ses
capacités propres, sa compétence, ses qualifications universitaires ou
professionnelles. Ni
auto-satisfaction ni complaisance à l’égard de soi-même.
Ni simple culte des lèvres non plus.
Un peuple qui se situe quelque part entre Dieu et l’abîme, qui
va au-devant d’un possible anéantissement.
“O notre Dieu,
n’exerceras-tu pas tes jugements sur eux?
Car nous sommes sans force devant cette multitude nombreuse, et
nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi”.
Dieu répond à un tel peuple.
Car Josaphat n’était pas un adepte du culte des lèvres:
il avait précédemment fait revenir tout le peuple vers Yahveh et
s’était assuré que la justice ait cours dans son royaume.
Au chapitre précédent nous lisons:
“Il établit des juges dans
toutes les villes fortes de Juda, dans chaque ville.
Il dit aux juges: Veillez
à ce que vous ferez, car ce n’est pas pour les hommes que vous
prononcerez des jugements; c’est pour l’Eternel qui sera près de vous
en matière de jugements; maintenant que la crainte de l’Eternel soit
sur vous; prenez garde quand vous agirez, car il n’y a chez l’Eternel
notre Dieu, ni fraude, ni considération de personnes, ni acceptation de
présents.” Certes,
Josaphat n’était pas négligent non plus en ce qui concerne une bonne
administration ou un système judiciaire en ordre.
Il avait pris au sérieux les ordonnances de l’Alliance de Yahveh.
C’est pourquoi Dieu lui répondit dans la détresse.
Quelle leçon pour nous aujourd’hui, lorsque nous considérons
l’histoire présente de nos pays, faite de fraude,
de favoritisme et de corruption. Et
parce que Josaphat obéissait en paroles et en actes aux stipulations de
l’Alliance de Yahveh, il put s’appuyer dans sa prière sur les
promesses de cette Alliance: une
prière humble qui commence par la confession de la souveraineté de Dieu
sur tous les royaumes des nations. Sur
la base de son gouvernement divin, Yahveh avait décidé une fois pour
toutes que ce pays reviendrait aux enfants d’Abraham, et non aux
Moabites ou aux Ammonites. Josaphat
confesse que Dieu régit l’histoire des hommes.
Or le Dieu de l’Alliance répond à une telle prière.
Ceci nous mène à notre seconde question: Comment Dieu répond-il
précisément?
Il
répond par la voix d’un prophète,Yahaziel, un Lévite de la lignée
d’Asaph. Ce détail n’est
pas arbitraire. Asaph était
le père de Hémân et de Yédoutoun, que David avait mis à part pour un
service particulier. C’étaient
là des hommes qui prophétisaient en s’accompagnant de luths, de harpes
et de cymbales, nous dit le chapitre vingt-cinquième du premier livre des
Chroniques. La musique jouait
un rôle très important dans le Temple, non seulement pour les cérémonies
cultiques, mais également en rapport avec l’expression des prophéties.
Le jeu musical créait le climat extérieur et intérieur au sein
duquel Dieu, par son Saint Esprit, révélait ses oracles à ses
porte-parole, les prophètes, d’une manière mystérieuse et secrète.
Et à la vérité le cours des événements dans ce temps
dramatique de crise se déroulera comme une grande liturgie, avec chant,
harpes, luths et trompettes. Comme
si chaque moment décisif devait prendre sa place au milieu de sons
musicaux. Car c’est ainsi
que Dieu entend répondre à son peuple:
ces sons doivent en effet servir d’écho à Sa toute puissance et
à Sa gloire.
Et
la réponse de Dieu n’est-elle pas étonnante?
“Soyez attentifs, tout Juda
et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat!
Ainsi vous parle l’Eternel: Soyez
sans crainte et sans effroi devant cette multitude nombreuse, car ce
n’est pas votre combat, mais celui de Dieu.”
Pourquoi Dieu fait-il son affaire de ce combat?
Pourquoi n’ont-ils pas à combattre, mais seulement à prendre
leurs positions et à regarder la victoire du Seigneur remportée pour
eux? Parce que Dieu ici combat
Lui-Même pour Son honneur. Parce
que peu de prières ayant fait état de son Alliance se trouvèrent aussi
près de la manière dont Il veut être prié.
Et parce que les paroles du prophète Zacharie, prononcées bien
plus tard (2:12) s’appliquent parfaitement à la situation ici:
“Celui qui vous touche, touche la prunelle de mon oeil”.
O puisse le peuple de Dieu à chaque génération se savoir la
prunelle de Dieu tout en restant fidèle en paroles et en actes à son
Alliance. Quel réconfort
cela ne sera-t-il pas pour chacun d’entre nous...
Savez-vous, chers amis qui croyez en Jésus Christ, le Fils Incarné
du Père Céleste, que vous êtes la prunelle de Dieu?
Vivez-vous, jeunes gens, comme la prunelle de Dieu?
Ne tremblez-vous pas, auditeurs plus âgés, à cette pensée?
Mais avez-vous remarqué que le Seigneur enjoint à Juda, sa
prunelle, de prendre position? Il
ne leur enjoint pas de rester au lit le lendemain matin, et de faire la
grasse matinée tandis qu’il sera à l’oeuvre, bien au contraire:
les hommes vaillants sont armés et les Lévites qui les précèdent
sont revêtus de leurs habits sacerdotaux.
Comme des hommes spirituels, revêtus de la justice qui régnait
dans le pays, armés de l’obéissance à l’Alliance.
Saintement habillés, car l’Eternel les invite à assister à une
sainte représentation de Sa Toute-Puissance.
Et il leur accorde une faveur divine:
celle de jouer et de chanter eux-mêmes la partition musicale de
cette représentation (v. 21) … Mais
tout aussi étonnante est la manière dont il remporte la victoire.
Où
est l’ange de l’Eternel? Nous
en entendons bien parler au chapitre 32 de ce même livre des Chroniques,
lorsque Sennachérib assiège Jérusalem:
L’Eternel enverra alors un ange, qui fera périr tous les
vaillants héros, les commandants et les chefs.
Mais ici, rien de tel: “Au
moment où l’on commençait les acclamations et les louanges,
l’Eternel plaça des embuscades contre les Ammonites et les Moabites et
ceux des monts de Séir qui étaient venus contre Juda, et ils furent
battus. Les Ammonites et les
Moabites se jetèrent sur les habitants des monts de Séir pour les vouer
à l’interdit et les exterminer; puis quand ils en eurent fini avec les
habitants de Séir, ils s’employèrent à s’entre-tuer.”
Peut-être des tensions internes à la coalition, une méfiance réciproque,
l’amenèrent-elles à se détruire elle-même.
Peut-être le niveau de violence des sentiments au sein de ces
trois groupes était-il tel qu’ils ne purent attendre de rencontrer leur
ennemi commun avant de laisser s’épancher cette violence.
On ne saura jamais exactement.
Mais
quelle leçon spirituelle sur l’histoire de l’humanité, amis qui êtes
à l’écoute! Les ennemis du
peuple de Dieu exercent sur eux-mêmes la violence qu’ils ont planifiée,
et sont ainsi punis par Dieu. Et
bien qu’il semble souvent que cette violence contre le peuple de Dieu réussisse
dans ses desseins (il suffit de voir le nombre de persécutions contre les
Chrétiens aujourd’hui, comme au Soudan par exemple), en fin de compte
l’Eglise de Jésus Christ reste debout, tandis que ses ennemis
disparaissent les uns après les autres.
C’est pour cela que nous pouvons méditer ensemble aujourd’hui:
uniquement par la Grâce au moyen de laquelle le Seigneur a préservée
Son Eglise au cours de l’histoire, tandis que les Hitler et les Staline
de notre siècle, lesquels auraient totalement anéanti le peuple de Dieu,
s’ils l’avaient pu, ont disparu après avoir tâché de s’exterminer
l’un l’autre. Et que dire
du peuple arménien, la plus vieille nation chrétienne au monde, qui déjà
au début du quatrième siècle accepta l’Evangile à la suite de son
roi. Il y eut au début de
notre siècle une tentative par le gouvernement turc de les éliminer
totalement. Et ce gouvernement
réussit à en faire périr plus d’un million, de plusieurs manières.
Ce n’est pas le lieu ici d’en raconter les terribles détails.
Mais aujourd’hui, l’on rencontre parmi cette nation un intérêt
renouvelé pour la foi de ses pères.
Le Seigneur n’est-il donc pas à l’oeuvre?
Certes, beaucoup d’entre vous poserons la question suivante: mais
qu’en est-il des croyants qui ont prié et supplié Dieu en temps de
danger et de persécution, et qui ont été anéantis, sans qu’un
miracle comme celui dont il est question dans notre texte, se produise?
Nous tâcherons de répondre avec le regard de la foi à cette
difficile question, lors de notre prochaine émission, qui constituera la
dernière de ces trois méditations sur le chapitre 20 du second livre des
Chroniques.