NOTRE VRAIE PATRIE (2)

Nous poursuivons aujourd’hui notre méditation sur les chapitres 11 et 12 de la lettre aux Hébreux, méditation intitulée “notre vraie patrie”. Relisons ensemble, si vous le voulez bien, les versets 8 à 10 du onzième chapitre de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament: “C’est par la foi qu’Abraham obéit à l’appel de Dieu en partant vers un pays qu’il devait recevoir en héritage; et il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme en un pays étranger, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers avec lui de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur.” Nous avons vu la dernière fois, amis auditeurs, qu’Abraham, en quittant sa patrie pour le pays que Dieu lui avait promis en héritage, n’allait pas s’installer dans un endroit fixe d’où il n’allait plus bouger. Au contraire, Dieu l’a fait constamment changer de demeure. Abraham a habité la terre promise comme immigrant étranger, changeant d’emplacement régulièrement, et plantant ses tentes ici ou là. Car, avons-nous dit, la vraie patrie d’Abraham n’était pas tant la terre de Canaan qu’une relation spéciale avec Dieu, relation de foi et de confiance en les promesses de Celui qui l’avait appelé hors de son pays. Cette relation entre Abraham et Dieu, faite de promesses divines et de foi en ces promesses, c’est l’Alliance, et nous avons insisté sur le fait que la vraie patrie d’Abraham fut l’Alliance avec Dieu. Pour tous les croyants, descendants spirituels d’Abraham, l’Alliance de Grâce doit devenir la vraie patrie. Mais, nous sommes-nous demandés en concluant notre dernière émission, quelle sorte de patrie est donc l’Alliance? A quoi ressemble cet espace, dans lequel Abraham s’est senti chez lui, si on le compare avec ce que les hommes considèrent généralement comme leur patrie?

La première caractéristique de l’Alliance comme patrie, c’est qu’elle nous demande de partir parce que Dieu, qui instaure cette Alliance, nous y appelle. Écoutez comment Dieu a appelé Abraham et lui a commandé de partir, au chapitre 12 du livre de la Genèse: “L’Éternel dit à Abram: Va-t-en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai; je rendrai ton nom grand. Deviens donc une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, je maudirai celui qui te maudira. Toutes les familles de la terre seront bénies en toi.” Ainsi donc, obéir à Dieu et aller demeurer dans la sphère de son Alliance signifie opérer un changement, un déplacement. Nous sommes mis à part par Dieu et devons immédiatement marcher sur une nouvelle voie. Ne pensez pas, amis auditeurs, que dans le Nouveau Testament, ou la Nouvelle Alliance, les choses soient différentes. Écoutez plutôt les paroles du Seigneur Jésus-Christ en Luc 14, versets 25 à 27: “De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna et leur dit: “Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple.” Voilà à quoi ressemble le chemin sur lequel nous sommes appelés à marcher, amis auditeurs. Cela ne signifie pas qu’il faut quitter ses parents pour tenter de briser le cycle des générations, et de vouloir oublier son passé pour tracer soi-même le cours de sa vie. Mais il est question ici d’être appelé à montrer une obéissance absolue au Dieu qui nous appelle. Le chemin dans l’Alliance avec notre Dieu est si exclusif qu’Il nous demande d’opérer un grand changement par rapport à ce que nous avons toujours considéré comme notre vie naturelle. Nulle part dans la Bible il n’est dit que c’est un chemin facile à emprunter. Il s’agit d’un chemin de totale obéissance sur lequel le Dieu de l’Alliance réforme et recrée toutes nos pensées par Sa Parole, par Ses commandements et par Son Saint Esprit. Maintenant nous comprenons mieux ce que le séjour d’Abraham sous les tentes a signifié: il a vécu comme nomade, comme quelqu’un qui ne reste jamais au même endroit, car son coeur et toute sa vie étaient soumis à ce processus de réformation constante. Il ne pouvait s’établir nulle part, en aucun endroit, si ce n’est dans les promesses de Dieu. Et dans ce processus de réformation, de croissance toujours plus près du Dieu qui ne nous laisse jamais nous assoupir dans un endroit donné, Abraham a même dû être prêt à se séparer du seul enfant qu’il avait. Lisons ensemble les versets 17 à 19 du onzième chapitre de la lettre aux Hébreux: “C’est par la foi qu’Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac. C’est son fils unique qu’il offrait, lui qui avait reçu les promesses et à qui il avait été dit: “C’est par Isaac que tu auras une descendance qui porte ton nom.” Il comptait que Dieu est puissant, même pour faire ressusciter d’entre les morts. C’est pourquoi son fils lui fut rendu: il y a là un symbole.”

La deuxième caractéristique de l’Alliance comme patrie des croyants, c’est qu’elle est accompagnée de bénédictions. Bénédictions pour Abraham, mais aussi pour sa descendance, et pour tous ceux qui le béniront. Voilà l’expression même de la Grâce de Dieu, dont l’Alliance avec nous est une Alliance de Grâce. Dieu bénit tous ceux qu’Il appelle à aller demeurer dans la nouvelle patrie. Et alors cette patrie devient littéralement pour nous “le pays de notre Père”, un pays tellement béni par le Père, que qui pourrait encore, après cela, appeler un autre pays du nom de “patrie”? L’auteur de la lettre aux Hébreux l’exprime sans ambage aux versets 13 à 16 du même chapitre. Lisons-les ensemble: “C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises, mais ils les ont vues et saluées de loin, en confessant qu’ils étaient étrangers et résidents temporaires sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu’ils cherchent une patrie. Et s’ils avaient eu la nostalgie de celle qu’ils avaient quittée, ils auraient eu l’occasion d’y retourner. Mais en réalité ils aspirent à une patrie meilleure, c’est-à-dire céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu; car il leur a préparé une cité.” Non, il n’y avait, chez Abraham, Isaac ou Jacob, aucune nostalgie pour une patrie terrestre. L’Alliance avec Dieu, avec ses exigences, ses promesses et ses bénédictions, déterminait ce vers quoi ils devaient tendre. Même s’ils ont demeuré sous des tentes, et n’ont pas eu un ancrage sûr et ferme sur terre, ils ont aspiré à une meilleure patrie, c’est-à-dire une patrie céleste. Et dans les bénédictions dont Dieu les a comblés, ils ont pu voir les signes sûrs de cette patrie.

Mais Dieu, le Père de notre Patrie céleste, n’est pas un Père pour nous seulement: dans l’Alliance, il devient aussi le Père de nos enfants, et cela, c’est une des plus grandes bénédictions que les croyants puissent recevoir. C’est la raison pour laquelle nous lisons au verset 9 qu’Isaac et Jacob étaient aussi avec Abraham –respectivement leur père et grand-père- héritiers des mêmes promesses, c’est-à-dire qu’ils ont été bénis avec lui. Voyez-vous, dans l’Alliance, le lien entre les générations se trouve restauré de la plus belle manière. Dans l’Alliance il n’est plus question d’une liberté qui doit s’obtenir au détriment d’une génération. Au contraire, tout comme Dieu bénit Ses enfants, désormais la génération précédente peut bénir la génération suivante, comme nous le lisons aux versets 20 et 21: “C’est par la foi qu’Isaac bénit Jacob et Ésaü en vue de l’avenir. C’est par la foi que Jacob, au moment de mourir, bénit chacun des fils de Joseph, et qu’il se prosterna en s’appuyant sur l’extrémité de son bâton.” Dans la patrie du Père, l’ancienne génération se réjouit de voir grandir une nouvelle génération, de jeunes enfants qui sont aussi les héritiers des promesses de Dieu, avec les enfants plus âgés de Dieu. La jeune génération de croyants ne tente pas de prendre la place de la génération ancienne, par exemple en les ignorant ou en les oubliant. Au contraire la jeune génération témoigne du respect pour l’ancienne génération, et elle persévère dans la même voie que les vrais croyants du passé. Voilà pourquoi il est parlé dans la lettre aux Hébreux des générations passées de croyants. Relisons ensemble les versets 1 et 2 du chapitre 12, qui nous exhortent à marcher sur la même voie que les générations passées de croyants: “Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous environne si facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection. Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a supporté la croix, méprisé la honte, et s’est assis à la droite du trône de Dieu.”

Oui, c’est sur la base de la souffrance endurée par Jésus sur la Croix, et de son élévation à la droite du trône de Dieu, que nous pouvons baptiser les petits enfants, comme signe de la Grâce de Dieu, qui maintient le peuple de Son Alliance de génération en génération. Sa bénédiction s’étend d’une génération de croyants à une autre, et il accorde aux enfants des citoyens de la patrie céleste la marque et le signe de son Alliance avec la génération précédente. Lors de notre prochain programme, nous terminerons cette série de trois message sur “notre vraie patrie” en considérant pourquoi le signe et le sceau de l’Alliance appliqués aux enfants des vrais croyants fortifie notre foi dans les promesses du Dieu qui nous a appelés à vivre dans sa patrie céleste.